La désinformation anti-Ukraine parasite l'UE à quelques mois des élections

Le Centre d'excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides (Hybrid CoE) vient de publier son dernier document de travail qui remet en cause l'idée dominante sur l'impact de la désinformation du Kremlin sur les audiences occidentales. (X : @HybridCoE)
Le Centre d'excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides (Hybrid CoE) vient de publier son dernier document de travail qui remet en cause l'idée dominante sur l'impact de la désinformation du Kremlin sur les audiences occidentales. (X : @HybridCoE)
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

La désinformation anti-Ukraine parasite l'UE à quelques mois des élections

  • On ne compte plus les posts diffusés par des comptes pro-russes sur Facebook, X ou TikTok qui décrivent les réfugiés ukrainiens comme des criminels
  • Dans les pays les plus proches du conflit, ces comptes accusent aussi les réfugiés, à tort, de siphonner les aides sociales au détriment de la population

PRAGUE: Les spécialistes de la désinformation mettent en garde contre le flot de fausses nouvelles sur la guerre en Ukraine déversé par des acteurs pro-russes pour favoriser les partis d'extrême-droite et nationalistes, notamment lors des élections européennes de juin.

On ne compte plus les posts diffusés par des comptes pro-russes sur Facebook, X ou TikTok qui décrivent les réfugiés ukrainiens comme des criminels ou qui prétendent que des responsables de Kiev détournent l'aide occidentale pour s'offrir yachts et villas.

Dans les pays les plus proches du conflit, ces comptes accusent aussi les réfugiés, à tort, de siphonner les aides sociales au détriment de la population.

L'objectif : affaiblir la détermination de l'Union européenne à soutenir l'Ukraine et renforcer des partis anti-immigration et plus tolérants envers Moscou comme l'AfD en Allemagne, le Rassemblement national en France ou le Parti pour la liberté aux Pays-Bas, explique Jakub Kalensky, analyste au Centre d'excellence européen pour la lutte contre les menaces hybrides (Hybrid CoE) d'Helsinki.

Trolls russes

Selon lui, la désinformation anti-Ukraine "jouera certainement un rôle" lors des élections européennes du 6 au 9 juin.

"Lorsque vous exagérez le risque que représentent les immigrants ukrainiens, vous renforcez les partis anti-immigration", souligne cet expert.

Pour lui, sans "la propagande russe", les partis dirigés par Marine Le Pen (en France), Geert Wilders (aux Pays-Bas) ou Robert Fico (en Slovaquie) auraient des résultats électoraux inférieurs.

Dietmar Pichler, analyste au Centre pour l'éducation aux médias numériques à Vienne, estime que cette désinformation va probablement s'intensifier avant les élections, alors que la Russie tente de promouvoir des partis favorables au Kremlin.

Deux thèmes se distinguent déjà dans le débat pré-électoral, explique-t-il : les sanctions contre la Russie et l'aide financière à l'Ukraine.

"Les acteurs qui cherchent à mettre un terme à ce soutien à l'Ukraine ont recours à la désinformation et à la propagande russe pour 'justifier' cette position anti-ukrainienne", explique Pichler à l'AFP.

Mais les discours pro-russes affectent également les grands partis, rendant moins audibles ceux qui autrement pourraient apporter plus franchement leur soutien à l'Ukraine, selon l'analyste.

Pour lui, certains politiques ont peur de parler du conflit "parce qu'ils craignent les attaques des trolls russes, des robots et des acteurs pro-russes au niveau national".

Terrain fertile

La désinformation pro-Kremlin pourrait trouver un terrain fertile dans des pays comme la Hongrie et la Slovaquie, dont les gouvernements attisent le sentiment anti-immigration et exhortent Bruxelles à faire la paix avec Moscou, selon Kalensky.

Mais même les alliés les plus fidèles de Kiev, comme la Pologne, ne sont pas à l'abri des flots de propagande qui circulent depuis l'invasion russe de février 2022.

Des slogans pro-Poutine sont apparus lors des récentes manifestations des agriculteurs polonais contre les importations de céréales ukrainiennes, et les réseaux sociaux polonais débordent d'accusations sur les réfugiés qui déstabiliseraient le marché du travail.

"Le message ainsi véhiculé est 'voici comment les Ukrainiens vous remercient pour votre aide', 'ils nous utilisent' et 'ils ne nous respectent pas'", résume Andrzej Kozlowski, expert en cybersécurité et désinformation à la Fondation Casimir Pulaski à Varsovie.

Les propagandistes russes et les partis d’extrême droite de nombreux pays européens se sont emparés de ces manifestations d'agriculteurs qui ont secoué l'Europe début 2024.

Long terme 

Ces manifestations "sont devenues une priorité absolue pour la machine de désinformation russe" à l'approche des prochaines élections en Pologne et du vote européen, a déclaré Kozlowski à l'AFP.

Selon un sondage Ipsos de février 2024, la Confédération, le seul parti au Parlement polonais à ne pas condamner sans équivoque l'invasion russe, est celui qui progresse le plus rapidement et pourrait obtenir 12 % aux élections locales du 7 avril.

"Au début, nous nous moquions de la désinformation russe, mais les chiffres montrent que le soutien aux réfugiés et aux immigrants ukrainiens en Pologne diminue, comme le soutien à l'envoi de munitions et d'armes en Ukraine", met en garde Kozlowski.

Pour son collègue Kalensky, le plus grand défi pour l'Europe sera de rester unie face au flot de désinformation.

"Les Russes sont experts dans l'art de jouer sur le long terme", dit-il. "Ils savent que s'ils répètent un mensonge 100 fois, cela finira par devenir la vérité".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.