Présidentielle en Russie : Poutine vers un nouveau sacre en plein conflit armé

Vladimir Poutine est assuré de remporter un nouveau mandat de six ans lors d'une élection présidentielle sans opposition. (AFP)
Vladimir Poutine est assuré de remporter un nouveau mandat de six ans lors d'une élection présidentielle sans opposition. (AFP)
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Publié le Lundi 11 mars 2024

Présidentielle en Russie : Poutine vers un nouveau sacre en plein conflit armé

  • L'élection doit maintenir Poutine au pouvoir jusqu'en 2030, l'année de ses 77 ans
  • L'économie russe résiste malgré une pluie de sanctions internationales, en important des marchandises via des pays tiers

MOSCOU: Vladimir Poutine est assuré de remporter un nouveau mandat de six ans lors d'une élection présidentielle sans opposition organisée dans une Russie en meilleure posture, mais néanmoins troublée par deux ans d'un conflit dévastateur contre l'Ukraine.

L'élection doit maintenir M. Poutine au pouvoir jusqu'en 2030, l'année de ses 77 ans. Avec un mandat supplémentaire potentiel jusqu'en 2036 grâce à une modification sur mesure de la Constitution menée il y a quatre ans.

Organisé sur trois jours, du 15 au 17 mars, le scrutin se déroule alors que le président russe a multiplié récemment les satisfécits, auréolé de succès relatifs sur le champ de bataille ukrainien, notamment la prise de la ville-forteresse d'Avdiïvka.

L'armée russe, mieux équipée et plus nombreuse, a repris l'initiative et grignote du terrain à la faveur de l'échec de la contre-offensive estivale ukrainienne et du tarissement de l'aide occidentale à Kiev, en particulier américaine.

Parallèlement, l'économie russe résiste malgré une pluie de sanctions internationales, en important des marchandises via des pays tiers, en redirigeant ses exportations d'hydrocarbures vers ses partenaires asiatiques et en faisant tourner à plein régime ses usines d'armement.

"Les membres des forces armées ne reculeront pas, n'échoueront pas, ne trahiront pas", a lancé Vladimir Poutine avec assurance, dans un discours fin février.

Pas d'opposition 

Le Kremlin entend faire de cette élection une démonstration de la confiance de Vladimir Poutine, au pouvoir depuis près de 25 ans, et qui jouit toujours d'un soutien sincère d'une importante frange de la population.

Pour cela, toute dissidence au conflit en Ukraine a été préalablement écrasée à coups de milliers d'arrestations. Deux opposants déclarés qui souhaitaient prendre part à l'élection, Ekaterina Dountsova et Boris Nadejdine, ont été barrés du scrutin.

Les trois autres candidats autorisés face à Vladimir Poutine sont le nationaliste Léonid Sloutski, le communiste Nikolaï Kharitonov et l'homme d'affaires Vladislav Davankov. Tous ont soutenu auparavant l'attaque en Ukraine.

Selon l'opposition, les autorités disposent d'outils éprouvés pour obtenir les résultats électoraux attendus : trucage des votes, pressions sur des millions de fonctionnaires pour introduire le bon bulletin, voire, dans les territoires occupés en Ukraine, menaces et intimidations massives.

Le Kremlin rejette ces accusations et assure que les autorités organiseront le type d'élections que "souhaite" le peuple russe. Il a aussi mis en garde contre toute "ingérence" occidentale.

Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'ex ennemi numéro un du Kremlin, Alexeï Navalny, mort en prison en février, a elle appelé les électeurs à voter pour "n'importe quel candidat sauf Poutine" ou à invalider leur bulletin en y écrivant "+Navalny+ en grosses lettres".

Promesse de milliards 

Bien que l'issue du vote soit certaine, les autorités se sont investies pour pousser les Russes à se rendre aux urnes, en jouant sur la corde patriotique et en présentant le scrutin comme une étape essentielle vers la "victoire" en Ukraine.

Vladimir Poutine a enchaîné les apparitions médiatiques aux côtés de héros de "l'opération militaire spéciale", de jeunes Russes et de familles nombreuses, sans toutefois se soumettre à quelconque débat électoral.

Une campagne active qui s'explique, selon Nikolaï Petrov du centre de réflexion Chatham House, par le fait que les autorités "ne peuvent pas doper trop fort les votes frauduleux" et veulent éviter des "scandales retentissants" sur l'honnêteté du scrutin.

Dans cette logique, lors de son récent discours annuel à la nation, le chef du Kremlin a livré un programme d'investissements détaillé jusqu'en 2030, en promettant des milliards de roubles pour moderniser le pays et augmenter les naissances.

"Si la popularité de Poutine (...) est la seule base de sa légitimité, les élites politiques doivent être sûres qu'elle est solide et plus grande qu'avant", indique à l'AFP M. Petrov. Autrement, elles pourraient tenter de lui chercher un successeur.

Beaucoup de Russes ordinaires sont inquiets de l'instabilité suscitée par un conflit dont l'issue semble lointaine. Les prix augmentent avec les sanctions, des milliers d'hommes sont morts ou partis au front, soulevant des mécontentements, des problèmes de main d'oeuvre et aggravant un déclin démographique déjà prononcé.

Des centaines de milliers de travailleurs qualifiés ont également fui le pays, par peur d'être mobilisés dans l'armée. Autant de facteurs qui peuvent inquiéter le Kremlin à terme.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.