Un premier navire chargé de vivres en route pour Gaza

Le navire éponyme de l'ONG espagnole Open Arms "est parti" du port chypriote de Larnaca vers 06H50 GMT, a déclaré Laura Lanuza, porte-parole de cette organisation qui intervient habituellement en Méditerranée centrale pour secourir des migrants. (AFP).
Le navire éponyme de l'ONG espagnole Open Arms "est parti" du port chypriote de Larnaca vers 06H50 GMT, a déclaré Laura Lanuza, porte-parole de cette organisation qui intervient habituellement en Méditerranée centrale pour secourir des migrants. (AFP).
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Publié le Mardi 12 mars 2024

Un premier navire chargé de vivres en route pour Gaza

  • Le navire éponyme de l'ONG espagnole Open Arms "est parti" du port chypriote de Larnaca vers 06H50 GMT
  • Ce bateau transporte environ 200 tonnes de vivres (riz, farine, conserves...) qui doivent être distribuées à Gaza par l'organisation du chef hispano-américain José Andrés, World Central Kitchen (WCK)

TERRITOIRES PALESTINIENNES : Un premier navire espagnol chargé de vivres a quitté Chypre mardi pour la bande de Gaza assiégée, où la guerre entre Israël et le Hamas fait rage sans espoir de trêve pendant que la population au bord de la famine attend désespérément de l'aide.

Le Qatar, principal pays médiateur dans la guerre déclenchée le 7 octobre, a estimé mardi qu'Israël et le mouvement islamiste palestinien n'étaient "pas près d'un accord" sur une trêve, même si les négociations se poursuivent.

De nouveaux bombardements israéliens ont visé Rafah, refuge pour des centaines de milliers de déplacés dans le sud du territoire palestinien, ainsi que la ville voisine de Khan Younès et la ville de Gaza, dans le nord, selon un journaliste de l'AFP dans la bande de Gaza.

Les frappes ont fait au moins 72 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Alors que le monde musulman est entré dans le mois sacré de jeûne du ramadan, les habitants de Gaza s'étaient rassemblés lundi soir sans joie, autour de maigres repas, pour une première rupture quotidienne du jeûne.

"Ce ramadan n'a pas le goût d'un ramadan. Il a plutôt le goût du sang, de la misère, de la séparation et de l'oppression", a témoigné une Palestinienne déplacée à Rafah, Oum Mohammed Abou Matar.

Face à l'urgence humanitaire dans la bande de Gaza, où Israël a imposé un siège total depuis le début de la guerre, l'Union européenne veut mettre en place une voie maritime depuis Chypre, le pays de l'UE le plus proche des côtes du Moyen-Orient.

Un premier bateau appartenant à l'ONG espagnole Open Arms a quitté mardi matin le port de Larnaca, distant d'environ 370 kilomètres de Gaza, en empruntant ce couloir.

Sa cargaison de 200 tonnes de vivres doit être distribuée à Gaza par l'organisation américaine World Central Kitchen, qui a déjà des équipes à Gaza et s'est chargée de construire une jetée pour débarquer l'aide.

«Le temps presse»

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a vu dans le départ de ce navire "un signe d'espoir". "Nous allons travailler dur pour que beaucoup d'autres bateaux suivent", a-t-elle affirmé sur le réseau social X, alors que Chypre a annoncé préparer un deuxième navire.

Ces derniers jours, plusieurs pays ont commencé à parachuter des cargaisons d'aide sur la bande de Gaza.

Un navire militaire américain a également quitté samedi les Etats-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d'une jetée.

Mais l'ONU, tout en saluant le départ d'un navire de Chypre, a répété mardi que l'envoi d'aide par mer et les parachutages ne pouvaient se substituer à la voie terrestre. "Nous avons besoin d'un accès terrestre et de livraisons sécurisées et régulières", a déclaré le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke.

"Le temps presse" pour éviter la famine dans le nord de la bande de Gaza, a averti la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Cindy McCain.

L'aide internationale, contrôlée par Israël, n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza, un territoire de 2,4 millions d'habitants où l'ONU redoute une famine généralisée.

Cette aide arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah mais son acheminement dans le nord, où environ 300.000 personnes sont menacées de famine, selon l'ONU, est rendu presque impossible par les pillages, les combats et les destructions.

Pas de «calendrier»

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a fait au moins 1.160 morts, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 31.184 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, les trois pays médiateurs, ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve accompagné d'une libération des otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre.

Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 31 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

"Nous ne sommes pas près d'un accord, ce qui signifie que nous ne voyons pas les deux parties converger vers un langage susceptible de résoudre le désaccord actuel", a déclaré mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari.

Il a ajouté ne pas être en mesure de "proposer de calendrier" malgré la poursuite des pourparlers, soulignant que la situation restait "très compliquée sur le terrain".

Le Hamas réclame notamment un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord sur une libération des otages.

Israël affirme qu'une trêve ne signifierait pas la fin de la guerre et exige que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants.

Pour parvenir à la "victoire totale" contre le Hamas, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a annoncé une prochaine offensive terrestre sur Rafah, une ville collée contre la frontière fermée avec l'Egypte où sont massés, selon l'ONU, près d'un million et demi de Palestiniens.

La tension est par ailleurs remontée entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas, qui a affirmé mardi avoir lancé "plus de 100 roquettes" sur des positions israéliennes en réponse à des frappes sur Baalbeck, dans l'est du Liban, qui ont fait un mort. De nouvelles frappes israéliennes ont visé l'est du Liban après ces tirs.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.