Premier jour de ramadan à Gaza, sous les bombardements israéliens

Le ramadan a commencé lundi dans la plupart des pays musulmans. (AP)
Le ramadan a commencé lundi dans la plupart des pays musulmans. (AP)
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Publié le Lundi 11 mars 2024

Premier jour de ramadan à Gaza, sous les bombardements israéliens

  • Alors qu'une grande partie du monde musulman entre dans ce mois sacré du jeûne, de nombreux habitants du territoire palestinien ont été réveillés par des frappes israéliennes
  • Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a assuré qu'Israël respecterait la liberté de culte à la mosquée al-Aqsa mais averti que son pays était prêt à répondre à tout débordement.

TERRITOIRES PALESTINIENS: La population de Gaza a vécu lundi sa première journée de ramadan dans un territoire bombardé par l'armée israélienne et touché par la famine sans aucune trêve en vue dans la guerre entre Israël et le Hamas, qui pourrait faciliter l'entrée d'une aide humanitaire vitale.

Alors qu'une grande partie du monde musulman entre dans ce mois sacré du jeûne, de nombreux habitants du territoire palestinien ont été réveillés par des frappes israéliennes sur Gaza-Ville dans le nord et Khan Younès et Rafah dans le sud, le ministère de la Santé du Hamas dénombrant lundi 67 morts en 24 heures.

"Le début du ramadan est couvert de ténèbres, avec le goût du sang et la puanteur partout", a dit à l'AFP Awni al-Kayyal, un déplacé à Rafah. "Nous n'avons pas de nourriture sur la table du dîner" pour la rupture du jeûne le soir, a ajouté cet homme de 50 ans.

"La crise de la malnutrition à Gaza s'accélère à un rythme sans précédent à cause du manque alarmant de nourriture, d'eau et de services de santé", a dénoncé le Programme alimentaire mondial (PAM).

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 31 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre.

En représailles, Israël a promis d'anéantir le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Son armée a aussitôt lancé une campagne de bombardements aériens dans ce territoire suivie 20 jours plus tard d'une offensive terrestre, qui ont fait jusqu'à présent 31.112 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

"L'esprit du ramadan"

Le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "atterré que le conflit se poursuive à Gaza pendant ce mois sacré", appelant à "faire taire les armes" et à libérer les otages israéliens, "pour faire honneur à l'esprit du ramadan".

Un navire de l'ONG espagnole Open Arms chargé de 200 tonnes de vivres attend depuis dimanche de quitter Chypre pour Gaza dans le cadre d'un couloir maritime que l'Union européenne et d'autres pays comme les Etats-Unis et les Emirats arabes unis veulent mettre en place.

"Le programme se déroule comme prévu, le bateau va bientôt partir" du port de Larnaca, à environ 370 kilomètres des côtes de Gaza, a indiqué lundi le gouvernement chypriote.

World Central Kitchen, qui co-organise l'opération, "n'a jamais annoncé de date pour le départ. Donc nous sommes dans les temps. Nous annoncerons le départ quand ça se passera", a assuré sur X le célèbre chef hispano-américain José Andrés, fondateur de l'ONG.

Un navire militaire américain a parallèlement quitté samedi les Etats-Unis avec le matériel nécessaire à la construction d'une jetée pour débarquer les cargaisons d'aide, qui pourrait prendre jusqu'à 60 jours.

Mais l'ONU, qui redoute une famine généralisée dans le territoire de 2,4 millions d'habitants, assiégé par Israël depuis le 9 octobre, affirme que l'envoi d'aide par mer et les parachutages par plusieurs pays, devenus quotidiens ces derniers jours, ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

"Nous les aurons tous"

L'aide internationale, contrôlée par Israël, n'entre qu'au compte-gouttes dans la bande de Gaza dévastée, où les besoins sont immenses.

Elle arrive principalement depuis l'Egypte par Rafah, une ville collée contre la frontière égyptienne fermée, où sont massés, selon l'ONU, près de 1,5 million de Palestiniens, la plupart des déplacés.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé lundi son intention de vaincre le Hamas, malgré les mises en gardes internationales contre une offensive terrestre annoncée sur Rafah.

"Nous sommes sur la voie d'une victoire totale", a-t-il assuré dans un message vidéo, affirmant que l'armée avait "déjà éliminé le N.4 du Hamas", sans préciser son identité.

"Nous les aurons tous", a-t-il lancé en parlant des autres chefs du mouvement palestinien considéré comme une organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'UE.

"Ne nous cherchez pas" 

En dépit de nouvelles discussions début mars au Caire, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, les trois pays médiateurs, ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve accompagnée d'une libération d'otages.

Le Hamas réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes avant tout accord.

Ce qu'Israël refuse. Selon les médias, Israël veut une liste précise des otages encore vivants mais le Hamas a dit ignorer qui était "vivant ou mort" parmi eux.

Le climat extrêmement tendu généré par la guerre à Gaza fait redouter des violences à Jérusalem-Est, secteur occupé par Israël où se trouve l'esplanade des Mosquées. Des dizaines de milliers de fidèles se rendent chaque année pendant le ramadan dans ce troisième lieu saint de l'islam.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a assuré qu'Israël respecterait la liberté de culte à la mosquée al-Aqsa mais averti que son pays était "prêt" à répondre à tout débordement.

"Nous disons à tous: ne nous cherchez pas. Nous sommes prêts, ne commettez pas d'erreur."

 


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com