Un premier navire d'aide prêt à embarquer pour Gaza, les espoirs d'une trêve s'amenuisent

De la fumée s'élève après le bombardement israélien sur Khan Younès, vue depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mars 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas (Photo, AFP).
De la fumée s'élève après le bombardement israélien sur Khan Younès, vue depuis Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mars 2024, au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Un premier navire d'aide prêt à embarquer pour Gaza, les espoirs d'une trêve s'amenuisent

  • Israël a accusé samedi le mouvement palestinien Hamas de «ne pas être intéressé par un accord» de trêve et de vouloir «enflammer la région pendant le ramadan»
  • Les chefs des services de renseignement israélien et américain, le Mossad et la CIA, se sont rencontrés vendredi dans le cadre des négociations autour d'une trêve

TERRITOIRES PALESTINIENS: Un premier navire chargé d'aide est prêt à embarquer de Chypre pour la bande de Gaza touchée par la famine et bombardée sans répit par Israël, au moment où les espoirs d'une trêve avant le ramadan s'amenuisent, plus de cinq mois après le début de la guerre.

Israël a accusé samedi le mouvement palestinien Hamas de "ne pas être intéressé par un accord" de trêve et de vouloir "enflammer la région pendant le ramadan", le mois de jeûne des musulmans qui commence en début de semaine prochaine, selon un communiqué des services du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le communiqué annonce qu'une rencontre s'est tenue vendredi entre les chefs des services de renseignement israélien et américain, dans le cadre des négociations autour d'une trêve dans la bande de Gaza assiégée où la situation humanitaire ne cesse d'empirer.

Le président américain Joe Biden a estimé samedi que, par sa conduite de la guerre à Gaza, M. Netanyahu "fait plus de mal que de bien à Israël". "Il a le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut, il faut, il faut qu'il fasse plus attention aux vies innocentes perdues à cause des actions entreprises", a-t-il réclamé lors d'un entretien avec la chaîne MSNBC.

Pénurie de lait maternel 

Les mères notamment peinent à nourrir leurs bébés, face au manque de lait infantile. "Mon cœur se déchire quand je le vois pleurer, et lorsque je vois qu'il veut téter, je ne sais pas quoi faire", se désespère à Gaza Oum Karam, mère d'un nourrisson de cinq mois, qui ne dispose plus que d'une dernière boîte de lait en poudre, quasi vide.

Alors que l'aide fournie par voies terrestre ou aérienne demeure largement insuffisante dans le territoire palestinien, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a émis vendredi l'espoir d'une ouverture dimanche d'un couloir maritime permettant d'acheminer de l'aide depuis Chypre, située à quelque 370 kilomètres de Gaza.

Deux ONG se préparent à faire partir de l'île méditerranéenne un premier bateau chargé de 200 tonnes de nourriture.

"Tout sera prêt aujourd'hui", a déclaré samedi à l'AFP Laura Lanuza, la porte-parole de l'ONG espagnole Open Arms, partenaire dans ce projet de l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK), ajoutant que les autorités israéliennes étaient en train d'inspecter la cargaison.

WCK "a déjà des gens à Gaza" et l'ONG est en train de "construire une jetée" pour pouvoir décharger la cargaison sur le territoire côtier, selon la porte-parole.

Famine «presque inévitable»

Un navire de soutien logistique de l'armée américaine, le General Frank S. Besson, a par ailleurs quitté les Etats-Unis avec à son bord le matériel nécessaire à la construction d'une jetée temporaire - annoncée jeudi par Joe Biden - pour acheminer l'aide humanitaire à Gaza, a annoncé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué samedi.

La construction de cette jetée pourrait selon le Pentagone prendre jusqu'à 60 jours et impliquerait probablement plus de 1.000 soldats.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a indiqué samedi soir qu'Israël "coordonnait la mise en place" de cette jetée et distribuera "les livraisons, à travers les organisations internationales".

Selon l'ONU, 2,2 des 2,4 millions d'habitants du territoire palestinien exigu frappé par d'importantes pénuries d'eau et de nourriture sont menacés de famine, et 1,7 million ont été déplacés par les combats et les frappes israéliennes.

Samedi à Rafah, à la frontière égyptienne, où sont massés près de 1,5 million de personnes selon l'ONU, des dizaines de Palestiniens faisaient la queue devant un camion-citerne pour remplir des bidons d'eau. "Il y a beaucoup trop de besoins pour trop peu d'eau", se lamentait Oum Serraj, une Palestinienne déplacée.

L'armée jordanienne a annoncé samedi un nouveau largage d'aide par une dizaine d'avions dont deux jordaniens, quatre américains et deux français.

Mais pour l'ONU qui met en garde contre une "famine généralisée presque inévitable" à Gaza, les parachutages, de même que l'envoi d'aide par la mer, ne peuvent se substituer à la voie terrestre.

Par ailleurs, la Suède et le Canada ont annoncé reprendre le financement de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), principal fournisseur d'aide dans le territoire palestinien, plus d'un mois après l'avoir suspendu à l'instar d'une quinzaine de pays. Israël a qualifié la décision des deux pays de "grave erreur".

L'agence onusienne est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé fin janvier 12 de ses employés d'être impliqués dans l'attaque  du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël.

Le chef de l'Unrwa "prudemment optimiste" sur la reprise du soutien international

Dans un entretien à la RTS, le commissaire général de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, s'est dit "prudemment optimiste" quant au fait qu'un "certain nombre de donateurs" vont revenir vers l'organisation "d'ici les semaines à venir", en particulier "après la publication du rapport de Catherine Colonna".

"Je pense aussi qu'un certain nombre de pays du Golfe vont augmenter en fait leurs contributions à l'agence", a-t-il ajouté.

Enfants morts de malnutrition

D'après le ministère de la Santé du Hamas, au moins 23 civils sont morts de malnutrition et de déshydratation à Gaza, après le décès de trois nouveaux enfants.

Et les frappes israéliennes sur Gaza ne connaissent aucun répit: ces dernières 24 heures, au moins 82 personnes y ont péri, portant à 30 960 le bilan des morts à Gaza depuis le 7 octobre, selon le mouvement islamiste.

La bande de Gaza, déjà soumise à un blocus israélien depuis la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, est bordée par Israël, l'Egypte qui garde sa frontière fermée et la mer Méditerranée.

L'attaque du Hamas du 7 octobre a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, la plupart des civils, dans le sud d'Israël, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles.

Environ 250 personnes ont aussi été enlevées et emmenées à Gaza ce jour-là, et 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts d'après Israël.

En riposte, Israël a juré d'anéantir le Hamas.

Le Premier ministre BenjaminNetanyahu fait face à la pression de plus en plus grande de l'opinion publique nationale pour parvenir à un accord avec le Hamas sur la libération des otages retenus à Gaza.

Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi soir à Tel-Aviv pour exiger le départ du gouvernement et réclamer le retour des otages. "Elections! Maintenant!" "Honte au gouvernement", a scandé la foule.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.