Les attaques en mer Rouge s’intensifieront pendant le ramadan, mettent en garde les Houthis

Des membres d’équipage philippins qui ont survécu à l’attaque meurtrière des Houthis contre le navire commercial True Confidence arrivent à l’aéroport international de Manille, à Pasay, dans la région métropolitaine de Manille, aux Philippines, le 12 mars 2024. (Reuters)
Des membres d’équipage philippins qui ont survécu à l’attaque meurtrière des Houthis contre le navire commercial True Confidence arrivent à l’aéroport international de Manille, à Pasay, dans la région métropolitaine de Manille, aux Philippines, le 12 mars 2024. (Reuters)
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Publié le Mercredi 13 mars 2024

Les attaques en mer Rouge s’intensifieront pendant le ramadan, mettent en garde les Houthis

  • Depuis novembre, les Houthis, soutenus par l’Iran, attaquent des navires commerciaux et militaires dans les eaux internationales au large du Yémen
  • Ils prétendent agir en soutien aux Palestiniens et tentent de forcer Israël à mettre fin à son offensive à Gaza

AL-MOUKALLA: Le Commandement central américain (Centcom) a déclaré avoir mené lundi six frappes sur le Yémen, détruisant un navire sous-marin sans pilote et dix-huit missiles antinavires que la milice houthie s’apprêtait à lancer sur des navires américains et internationaux en mer Rouge, comme le précise le communiqué. Le groupe se dit prêt à intensifier ses attaques dans la région pendant le ramadan.

Les Houthis ont lancé deux missiles sur le Pinocchio, un navire singapourien battant pavillon libérien, lundi entre 8h50 et 12h50, heure de Sanaa, selon le Centcom. Les projectiles n’ont pas réussi à toucher le navire et n’ont occasionné ni blessures ni dégâts.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree, a affirmé que le Pinocchio appartient aux États-Unis et que leurs missiles ont «précisément» pris le navire pour cible, s’engageant à intensifier leurs attaques contre les navires en mer Rouge dans le détroit de Bab el-Mandab et à l’intérieur du golfe d’Aden pendant le ramadan.

«Les forces armées yéménites déclarent que, avec l’aide de Dieu, leurs actions militaires s’étendront tout au long du ramadan – le mois du djihad – en soutien au peuple palestinien opprimé et à nos frères moudjahidines à Gaza», a lancé Yahya Saree dans une allocution télévisée.

Les médias houthis ont également affirmé que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient mené lundi cinq frappes sur la province septentrionale de Saada, sans pour autant mentionner de cibles spécifiques.

Depuis le mois de novembre, les Houthis, soutenus par l’Iran, attaquent des navires commerciaux et militaires dans les eaux internationales au large du Yémen, prétendant agir en soutien aux Palestiniens et tenter de forcer Israël à mettre fin à son offensive à Gaza.

La semaine dernière, le chef de la milice houthie, Abdel Malik al-Houthi, a signalé que son groupe avait lancé plus de 400 drones et missiles contre plus de 60 navires depuis le début de ses opérations.

Par ailleurs, le ministre yéménite de l’Information, Mouammar al-Eryani, a salué l’initiative du réseau social X; ce dernier a supprimé les badges de vérification des comptes des médias et des commandants houthis.

Selon le ministère, X a retiré le badge bleu de la chaîne Al-Masirah, affiliée aux Houthis, ainsi que des comptes appartenant à Sarea, Al-Houthi et d’autres. De plus, le réseau se prépare à fermer ces comptes à la demande du gouvernement.

«Nous saluons cette mesure que nous avons réclamée à plusieurs reprises dans le cadre des efforts du gouvernement pour tarir les ressources [financières, politiques et médiatiques] de la milice houthie. Nous renouvelons notre demande pour que les réseaux sociaux et les entreprises de distribution par satellite interdisent le contenu publié par la milice houthie», a indiqué M. Al-Eryani sur X.

Quelques jours après la décision américaine de reclasser les Houthis comme terroristes, au mois de janvier, le gouvernement yéménite a envoyé des lettres officielles aux réseaux sociaux principaux comme Meta et X. Il a exigé que ces derniers ferment les comptes des médias houthis ainsi que ceux qui appartiennent aux responsables et aux sympathisants de la milice. Il a accusé les Houthis de recourir aux réseaux sociaux pour inciter à la haine, de recruter des enfants à des fins de terrorisme et d’encourager les attaques contre le trafic maritime.

Les Houthis ont critiqué X pour avoir supprimé leurs badges de vérification. Ils l’ont accusé de tenter de les museler.

«Restreindre les comptes d’Ansar Allah sur X et même les fermer complètement n’affaiblira nullement notre position», a écrit le chef houthi Mohammed al-Bukhaiti sur X, utilisant le nom officiel de son groupe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk