«Nouvelle ère» pour la Banque du Japon, qui abandonne ses taux négatifs

Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, assiste à une conférence de presse à Tokyo (Photo, Reuters).
Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, assiste à une conférence de presse à Tokyo (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Mardi 19 mars 2024

«Nouvelle ère» pour la Banque du Japon, qui abandonne ses taux négatifs

  • La BoJ a aussi mis fin mardi à son outil de contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais
  • L'institution, dont la décision avait été largement anticipée par les marchés, pratiquait depuis 2016 des taux négatifs afin de soutenir l'activité économique du pays

TOKYO: La Banque du Japon (BoJ) a relevé mardi son taux directeur et mis fin à la politique de taux négatifs qu'elle était la dernière au monde à pratiquer, à la faveur d'une remontée des salaires se matérialisant enfin dans l'archipel.

L'institution, dont la décision avait été largement anticipée par les marchés, pratiquait depuis 2016 des taux négatifs afin de soutenir l'activité économique du pays et favoriser l'inflation, longtemps atone au Japon. Elle n'avait pas remonté ses taux depuis 2007.

C'est une "nouvelle ère" pour la Banque du Japon, dont la politique monétaire était ultra-accommodante depuis 2013, a réagi l'économiste Tom Kenny dans une note de la banque ANZ.

La BoJ a pris acte du début d'un "cercle vertueux entre les salaires et l'inflation" au Japon pour décider d'appliquer un taux d'intérêt de court terme entre 0% et 0,1%, contre une fourchette de -0,1% à 0% précédemment.

Ce taux directeur pour les prêts interbancaires au jour le jour sera désormais son "principal outil", a-t-elle ajouté. "Ce sera une politique monétaire normale", a déclaré mardi son gouverneur Kazuo Ueda lors d'une conférence de presse à Tokyo.

Mais en l'état actuel des prévisions de l'activité économique et des prix au Japon, "un rythme rapide" de hausses de taux "sera évité", a précisé M. Ueda, insistant sur la nécessité de maintenir des conditions financières "accommodantes" pour le moment.

Et ce "moment" devrait durer: car la BoJ pense que son objectif d'une inflation de 2% sera atteint "d'une manière stable et durable" vers la fin de la période de ses dernières projections macroéconomiques livrées en janvier, c'est-à-dire pas avant l'horizon 2025-2026.

Poursuite de ses achats obligataires 

La BoJ a aussi mis fin mardi à son outil de contrôle de la courbe des rendements obligataires japonais, qui visait à maintenir leurs rendements à dix ans autour de 0%.

Dans les faits, cet outil controversé car source de distorsions du marché obligataire était déjà pratiquement abandonné depuis l'an dernier, la BoJ l'ayant rendu de plus en plus flexible.

La BoJ compte toutefois poursuivre ses achats d'obligations publiques japonaises (JGB) "à peu près dans les mêmes proportions qu'auparavant" de manière à continuer de pouvoir réagir efficacement en cas de "hausse rapide" des rendements de long terme, a-t-elle précisé.

Ses achats de JGB représentent environ 6.000 milliards de yens par mois actuellement (près de 37 milliards d'euros).

D'un autre côté, l'institution va arrêter ses programmes d'achats d'autres actifs financiers: fonds négociés en Bourse (ETF), fonds communs immobiliers japonais (J-REIT), et "réduire graduellement" ses achats de titres de créances d'entreprises pour y mettre fin "d'ici un an environ".

La Bourse de Tokyo rassurée, le yen faiblit 

Le virage monétaire de la BoJ, négocié en douceur donc, n'a pas surpris les marchés financiers, surtout depuis les résultats préliminaires vendredi dernier des négociations salariales annuelles au Japon, qui ont abouti à une hausse record des salaires dans le pays depuis 1991.

Ces résultats "ont été un facteur important" pour entamer la normalisation de la politique monétaire, a reconnu mardi M. Ueda.

C'était la pièce centrale du puzzle que la BoJ attendait pour commencer à agir sérieusement, près de deux ans après le début d'un cycle de resserrement drastique des conditions du crédit aux Etats-Unis et en Europe sous l'effet d'une forte poussée inflationniste.

L'inflation s'est aussi réveillée au Japon depuis 2022 avec la flambée des prix de l'énergie dans le sillage du début de l'invasion russe de l'Ukraine, et la cible de 2% de la BoJ a été dépassée.

Mais la demande intérieure et la croissance économique sont encore faibles au Japon, ce qui rend difficile le maintien de l'inflation à ce niveau dans la durée.

Satisfait du ton accommodant de la BoJ et de ses annonces sans surprise, l'indice vedette Nikkei de la Bourse de Tokyo a effacé ses pertes initiales pour clôturer en hausse (+0,66%).

Quant au yen, il baissait nettement face au dollar, lequel valait 150,40 yens après 08H30 GMT, soit un plus bas depuis deux semaines pour la devise nippone, contre environ 149,3 yens pour un dollar avant les annonces de la BoJ.

En ouvrant la porte à de meilleurs rendements sur les dépôts bancaires et investissements au Japon, le taux directeur positif de la BoJ pourrait améliorer in fine le pouvoir d'achat des ménages et la croissance économique du pays, de quoi encourager la Bourse de Tokyo à continuer d'aller de l'avant, a commenté Charu Chanana, stratégiste chez Saxo Capital Markets.


Chine: Swatch s'excuse pour une publicité jugée raciste sur les réseaux sociaux

L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois. (AFP)
L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois. (AFP)
Short Url
  • De nombreux internautes ne se sont pas satisfaits de la réponse de la société et ont maintenu leurs appels au boycott des marques du groupe Swatch, qui comprennent Blancpain, Longines et Tissot
  • Un utilisateur de Weibo comptant plus d'un million d'abonnés a accusé le groupe de "racisme envers les Chinois", et exigé qu'il soit sanctionné

PEKIN: L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois.

Dans un message publié samedi sur Instagram et sur le réseau social chinois Weibo, Swatch a reconnu les "récentes préoccupations concernant la représentation d'un mannequin" dans la publicité en question, et a déclaré avoir décidé de la supprimer.

"Nous nous excusons sincèrement pour toute détresse ou tout malentendu que cela a pu causer", a poursuivi la société.

De nombreux internautes ne se sont pas satisfaits de la réponse de la société et ont maintenu leurs appels au boycott des marques du groupe Swatch, qui comprennent Blancpain, Longines et Tissot.

Un utilisateur de Weibo comptant plus d'un million d'abonnés a accusé le groupe de "racisme envers les Chinois", et exigé qu'il soit sanctionné.

D'autres ont exhorté les consommateurs à boycotter la société.

La Chine est l'un des plus grands marchés du groupe Swatch, et le secteur de l'horlogerie dans son ensemble est confronté à une baisse de la demande dans le pays.

En juillet, le groupe a annoncé une baisse de 11,2% de son chiffre d'affaires net pour les six premiers mois de l'année, en raison de la faiblesse de la consommation en Chine, à Hong Kong et à Macao ainsi que sur les marchés d'Asie du Sud-Est "fortement dépendants des touristes chinois", a reconnu l'horloger suisse.

Swatch n'est pas la première marque étrangère à être accusée de racisme en Chine.

Dolce & Gabbana a été vivement critiquée en 2018 après avoir publié des vidéos promotionnelles montrant un mannequin chinois utilisant maladroitement des baguettes pour manger de la cuisine italienne.

En 2023, Dior a également suscité un tollé avec une publicité montrant un mannequin tirant, elle aussi, sur le coin de son oeil.


Une délégation d'entreprises syriennes attend à Riyad

 Les accords d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars ont été annoncés par le ministre de l'investissement Khalid Al-Falih, deuxième à gauche, lors du forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu à Damas le 24 juillet. (SPA)
Les accords d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars ont été annoncés par le ministre de l'investissement Khalid Al-Falih, deuxième à gauche, lors du forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu à Damas le 24 juillet. (SPA)
Short Url
  • Cette visite fait suite au Forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu le mois dernier à Damas
  • Les 47 promesses d'investissement concernaient l'immobilier, les infrastructures, la finance, les télécommunications et les technologies de l'information, l'énergie, l'industrie, le tourisme, le commerce et la santé

RIYADH : Une délégation syrienne composée de représentants du secteur privé et de responsables gouvernementaux est attendue à Riyad lundi, l'Arabie saoudite renforçant son engagement à renouer avec ce pays ravagé par le conflit et à soutenir ses efforts de reconstruction.

La délégation sera conduite par Mohammad Nidal Al-Shaar, ministre syrien de l'économie et de l'industrie, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette visite fait suite au forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu le mois dernier à Damas et auquel ont participé plus de 100 entreprises saoudiennes et 20 entités gouvernementales, et qui a débouché sur des contrats d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars.

Les 47 promesses d'investissement concernaient l'immobilier, les infrastructures, la finance, les télécommunications et les technologies de l'information, l'énergie, l'industrie, le tourisme, le commerce et la santé.

Parmi ces promesses d'investissement, on compte 1,07 milliard de dollars de la part d'entreprises de télécommunications saoudiennes, dont Saudi Telecom Co. et GO Telecom, de la société de sécurité numérique Elm et de la société de cybersécurité Cipher, ainsi que 2,93 milliards de dollars pour la construction de trois nouvelles cimenteries destinées à soutenir les efforts de reconstruction de la Syrie.


Partenariat Aramco–BlackRock : cap sur le développement gazier de Jafurah

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
Short Url
  • Aramco a signé un accord de cession-bail de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par BlackRock
  • L’accord soutient le programme d’expansion gazière d’Aramco, avec une montée en puissance de la production prévue à Jafurah et une optimisation de son portefeuille d’actifs

RIYAD : Saudi Aramco a conclu un accord de cession-bail d’une valeur de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par Global Infrastructure Partners, affilié à BlackRock, portant sur des actifs intermédiaires liés au développement gazier de Jafurah.

Dans le cadre de cet accord, la société nouvellement créée Jafurah Midstream Gas Co. (JMGC) obtiendra les droits de développement et d’exploitation de la Jafurah Field Gas Plant et de l’installation de fractionnement Riyas NGL, avant de les relouer à Aramco pour une période de 20 ans, selon un communiqué de presse.

La société percevra un tarif de la part d’Aramco, qui conserve l’exclusivité de la réception, du traitement et de la valorisation du gaz brut issu du champ.

Cette transaction représente l’un des plus importants investissements directs étrangers dans le secteur énergétique du Royaume et s’inscrit dans la continuité du partenariat stratégique entre Aramco et BlackRock. En 2022, BlackRock avait déjà co-dirigé un consortium d’investisseurs pour une participation minoritaire dans Aramco Gas Pipelines Co.

Dans un communiqué, Amin H. Nasser, président-directeur général d’Aramco, a déclaré :
« Jafurah constitue une pierre angulaire de notre ambitieux programme d’expansion gazière, et la participation du consortium mené par GIP en tant qu’investisseur dans un actif clé de nos opérations gazières non conventionnelles démontre la solidité de notre projet. »

Il a ajouté : « Cet investissement direct étranger reflète également l’attrait de la stratégie à long terme d’Aramco auprès des investisseurs internationaux. Alors que Jafurah s’apprête à démarrer la phase 1 de sa production cette année, le développement des phases suivantes progresse comme prévu. »

Dans le cadre de l’accord, Aramco détiendra 51 % de JMGC, tandis que le groupe dirigé par GIP en possédera les 49 % restants. La transaction, qui ne comporte aucune restriction de volume de production, sera finalisée une fois les conditions habituelles remplies.

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 000 milliards de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensats. Le site est central dans le plan d’Aramco visant à augmenter de 60 % sa capacité de production de gaz entre 2021 et 2030, afin de répondre à la demande croissante.

Bayo Ogunlesi, président-directeur général de GIP, a déclaré : « Nous sommes heureux de renforcer notre partenariat avec Aramco grâce à cet investissement dans les infrastructures gazières d’Arabie saoudite, un pilier clé des marchés mondiaux du gaz naturel. »

L’accord a suscité un fort intérêt auprès des investisseurs internationaux, avec la participation de co-investisseurs d’Asie et du Moyen-Orient. Aramco a indiqué que cet accord contribuera à optimiser son portefeuille d’actifs et à générer davantage de valeur grâce au développement de Jafurah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com