Au Soudan en guerre, on risque sa vie pour nourrir ses voisins

Des fidèles musulmans déplacés à l'intérieur du pays attendent de rompre leur jeûne dans une cour pendant le mois sacré du Ramadan à Gedaref, le 13 mars 2024. (Photo de l'AFP)
Des fidèles musulmans déplacés à l'intérieur du pays attendent de rompre leur jeûne dans une cour pendant le mois sacré du Ramadan à Gedaref, le 13 mars 2024. (Photo de l'AFP)
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Publié le Dimanche 24 mars 2024

Au Soudan en guerre, on risque sa vie pour nourrir ses voisins

  • Depuis que les deux généraux au pouvoir sont entrés en guerre le 15 avril 2023, des centaines de «cuisines communautaires» se sont montées à travers le pays, l'un des plus pauvres au monde au bord de la famine
  • Avec les télécommunications toujours en grande partie coupées à Khartoum, les bénévoles font de longues heures de route pour se connecter, recevoir des fonds en ligne, (…) éviter les barrages, les balles et le rançonnement avant d'acheter la nourriture

LE CAIRE : Il n'y avait que 100 mètres entre le marché et la petite soupe populaire de Sameh Makki. Mais il lui a souvent fallu slalomer deux heures sous les feux croisés des soldats et des paramilitaires qui ensanglantent le Soudan depuis onze mois.

Malgré tout, ce soignant de 43 ans a régulièrement pris le risque pour acheter de quoi nourrir 150 familles auxquelles il a ouvert la cuisine de sa maison familiale. Jusqu'à ce qu'il s'exile en Egypte.

Depuis que les deux généraux au pouvoir sont entrés en guerre le 15 avril 2023, des centaines de «cuisines communautaires» se sont montées à travers le pays, l'un des plus pauvres au monde au bord de la famine --voire déjà touché, affirment des humanitaires.

Dès les premiers jours, alors que Khartoum et d'autres cités devenait des villes fantôme au gré de ce qui est devenu la «plus grande crise de déplacement de population au monde» selon l'ONU, «des jeunes ont commencé à cuisiner chez eux et à distribuer des repas bénévolement à leurs voisins», raconte à l'AFP Abdel Ghaffar Omar, coordinateur d'une soupe populaire.

Tout s'est rapidement mis en place car les Soudanais étaient déjà organisés de longue date. Sous la dictature islamo-militaire d'Omar el-Béchir, déchu en 2019, puis sous le pouvoir militaire né du putsch de 2021, les «comités de résistance» de chaque quartier ou village organisaient des manifestations prodémocratie.

En 2020, ils ont mené la campagne anti-Covid. Aujourd'hui, ils sont le dernier filet de sécurité pour 48 millions de Soudanais laissés sans Etat, infrastructures ou services de base.

Dans des «salles d'intervention d'urgence», dans tout le pays, médecins volontaires, ingénieurs et autres experts récoltent les dons, listent les familles nécessiteuses ou les blessés et les orientent vers soupes populaires et dispensaires de campagne.

- «Pas attirer l'attention» -

Pour l'ONU, incapable d'atteindre la plupart des civils derrière les lignes de front, ils aident plus de quatre millions de personnes prises dans la guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo.

A Khartoum, des dizaines de milliers de personnes mangent chaque jour des plats de riz, de haricots ou de lentilles grâce à eux, rapportent plusieurs bénévoles à l'AFP --alors que selon le Programme alimentaire mondial «moins de 5%» des Soudanais «peuvent s'offrir un repas complet» aujourd'hui.

A Omdourman, M. Makki et d'autres arrivent parfois à organiser des repas dans une mosquée. A Khartoum-Nord, l'autre banlieue de la capitale, impossible.

Les belligérants l'assiègent depuis le début et les volontaires sont obligés d'aller de maison en maison nourrir des familles coincées chez elles depuis des mois.

«On se cache pour nos distributions», rapporte à l'AFP l'un d'eux, qui refuse de donner son nom par peur de représailles.

Car, d'un côté, dit-il, «l'armée considère que Khartoum-Nord est un bastion FSR et que tout ce qui y circule représente un approvisionnement pour eux». Et, de l'autre, les FSR sont connus pour piller et rançonner toute cargaison.

«On ne peut pas déplacer de grosses quantités de nourriture en une seule fois car cela attirerait l'attention» de paramilitaires à la gâchette facile, affirme à l'AFP Mahmoud Mokhtar.

- «Tué, battu ou arrêté» -

Ce bénévole de Khartoum-Nord, désormais réfugié au Caire, a perdu de nombreux camarades. «Des gens ont été tués, violés, attaqués, détenus, tabassés, retenus des mois», raconte-t-il, les larmes aux yeux.

«Les soupes populaires sont régulièrement bombardées par les deux camps», poursuit-il. «Mais on n'a pas d'autre choix: sans elles, on mourra de faim».

Mais pour continuer, il faut des stocks. «On a toujours peur qu'ils soient à sec», témoigne M. Omar, le coordinateur qui, comme les autres, assure ne jamais avoir plus de deux semaines de réserve --par peur des pillages mais aussi par manque de liquidité dans un pays où l'inflation était à trois chiffres avant la guerre.

En février, quand internet a été brusquement coupé, l'application de paiement en ligne du pays s'est arrêtée. Deux semaines après, de nombreuses soupes populaires ont cessé leurs opérations.

En mars, d'après M. Omar, la moitié a repris. Mais, avec les télécommunications toujours en grande partie coupées à Khartoum, leurs bénévoles font de longues heures de route pour se connecter, recevoir des fonds en ligne, les changer en espèces --contre de juteuses commissions--, éviter les barrages, les balles et le rançonnement avant de revenir acheter la nourriture.

Comme les autres exilés qui rassemblent des fonds de la diaspora, M. Makki gère désormais depuis l'Egypte une partie de ces virements après être parti pour pouvoir faire soigner sa fille diabétique. Sa mère sexagénaire, elle, a récupéré la gestion de leur soupe populaire à Omdourman.

«Peu importe qu'on soit tué, battu ou arrêté, il faut que les gens mangent», martèle-t-il.

 


L'Arabie saoudite clôt l'année de sa présidence pour les camélidés

L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
L'Arabie saoudite a conclu sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par la FAO pour souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau (SPA).
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  • Le Royaume investit plus de 267 millions de dollars pour sensibiliser au rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, le patrimoine et la durabilité.
  • Fahd bin Falah bin Hathleen : Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et comme un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

RIYAD : L'Arabie saoudite a achevé sa présidence de l'Année internationale des camélidés, une initiative lancée par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture afin de souligner l'importance culturelle, sociale et économique du chameau et des espèces apparentées.

Le Royaume a profité de l'occasion pour sensibiliser le monde et promouvoir la recherche et le développement liés aux camélidés, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

L'initiative a été lancée sous l'égide de l'Arabie saoudite en juin dernier, en partenariat avec une coalition de pays d'Amérique latine et des Caraïbes dirigée par la Bolivie.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a organisé une cérémonie de clôture à son siège de Rome, en présence du prince Fahd bin Jalawi, président de World Camelids Sports, d'officiels, de diplomates et de représentants internationaux.

L'événement a reconnu le rôle des camélidés dans la sécurité alimentaire, les sports, le développement économique et l'héritage culturel, a rapporté la SPA.

La manifestation a mis en évidence la valeur environnementale, économique et sociale des camélidés et visait à soutenir les communautés pastorales dans le monde entier.

L'Organisation internationale du chameau a également participé à la cérémonie. L'organisation a joué un rôle actif tout au long de l'année dans la promotion de la sensibilisation et du soutien au secteur du chameau.

Fahd bin Falah bin Hathleen, président de l'organisation, a déclaré : "Notre participation à l'Année internationale des camélidés est ancrée dans notre mission qui consiste à élever le secteur des chameaux sur la scène mondiale.

"Les chameaux sont considérés comme un symbole de l'identité culturelle et un soutien à la durabilité et aux moyens de subsistance des communautés rurales.

"Nous restons déterminés à soutenir leur rôle dans tous les secteurs scientifiques, culturels, sportifs, économiques et sociaux.

Lors de la cérémonie, Ali Alshaikhi, sous-secrétaire adjoint chargé de la pêche et de l'élevage au ministère de l'environnement, de l'eau et de l'agriculture, a réaffirmé l'engagement du Royaume à reconnaître la valeur des chameaux.

Il a déclaré qu'il s'agissait d'une source alimentaire essentielle, d'un atout économique et d'un symbole culturel méritant une plus grande attention et des investissements plus importants à l'échelle mondiale.

Il a souligné les efforts déployés par l'Arabie saoudite au cours de sa présidence, notamment l'organisation de plus de 50 événements locaux et internationaux, l'octroi de 15 bourses de recherche et l'organisation de 18 réunions stratégiques.

Le Royaume a également organisé 20 expositions internationales, en commençant par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture à Rome et l'ONU à Genève, afin de sensibiliser au rôle vital des chameaux dans diverses communautés, a-t-il ajouté.

M. Alshaikhi a déclaré que cette initiative renforçait l'appréciation mondiale des chameaux et soutenait leur rôle dans la sécurité alimentaire et la croissance économique. Il a ajouté que l'Arabie saoudite avait investi plus d'un milliard de SR (267 millions de dollars) dans ces efforts.

Il a souligné le leadership plus large du Royaume dans le domaine de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, grâce à une vision stratégique axée sur la durabilité, l'innovation, les systèmes alimentaires résilients, l'autosuffisance et les technologies modernes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie : deux morts, dont un adolescent, dans des tirs israéliens

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres
  • Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière"

RAMALLAH: Le ministère palestinien de la Santé a annoncé mardi que deux personnes, dont un adolescent de 15 ans, avaient été tuées par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée.

"Amjad Nassar Abou Aouad (15 ans) a été tué en martyr, à l'aube ce mardi, par les balles de l'occupation dans la ville de Ramallah", indique un communiqué du ministère.

"Samer Bassam Zagharna (24 ans) a également été tué en martyr, à l'aube, par les balles de l'occupation près de la localité d'al-Dhahiriya", une ville de la banlieue d'Hébron (sud de la Cisjordanie), poursuit le communiqué.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP, à propos du premier incident à Ramallah, que ses soldats avaient "tiré des coups de semonce en l'air" après avoir été visés par des jets de pierres.

Concernant le second incident, elle a fait savoir que ses troupes avaient "ouvert le feu conformément aux procédures opérationnelles standard" après avoir "identifié un individu suspect tentant de franchir la frontière".

Une vingtaine d'adolescents et de jeunes hommes se sont réunis mardi matin dans un hôpital de Ramallah pour pleurer Amjad Nassar Abou Aouad, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'armée israélienne occupe la Cisjordanie depuis 1967. Les violences y ont flambé depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 947 Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 35 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Gaza: Israël évoque le sort des otages, 25 morts dans de nouvelles frappes

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas
  • "Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X

JERUSALEM: Le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a appelé mercredi à ne pas "manquer" une occasion de libérer les otages retenus dans la bande de Gaza, où les bombardements israéliens ont tué 25 personnes selon la Défense civile du territoire palestinien.

Le président américain Donald Trump avait annoncé mardi l'imminence d'un cessez-le-feu, après près de 21 mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

"Une large majorité au sein du gouvernement et de la population est favorable au plan de libération des otages. Si l'occasion se présente, il ne faut pas la manquer", a écrit Gideon Saar sur X.

Pourtant, aucune piste tangible n'a encore émergé des tractations pour une trêve, dont la possibilité suscite des débats dans la classe politique israélienne, notamment chez les ministres d'extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

"Nous n'avons qu'un mot à leur dire ce matin: honte!", a taclé le Forum des familles, principale association de proches des otages retenus dans la bande de Gaza, et tête de proue de la mobilisation pour exiger du gouvernement un accord pour leur libération.

Nadav Miran, frère de l'otage Omri Miran, membre du "Forum de l'espoir" qui regroupe des proches d'otages opposés aux négociations avec le Hamas, a déclaré à l'AFP être contre un accord partiel qui "laisserait le Hamas en place".

Un tel accord "n'assurerait pas le retour de tous les otages (...) il faut les ramener tous en une fois", dit-il.

Situation humanitaire catastrophique 

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent sur Israël lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas à partir de la bande de Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là en Israël, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

A Gaza, neuf Palestiniens ont été tués dans deux frappes aériennes nocturnes, l'une dans la ville de Gaza (nord) et l'autre à al-Mawasi (sud), selon un premier bilan de Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisme de premiers secours du territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre.

Puis après le lever du jour, cinq personnes, dont au moins deux enfants, ont été tuées dans une attaque israélienne au drone sur une maison située près de Deir al-Balah (centre), selon la même source.

Dans la journée, M. Bassal a également rapporté cinq morts dans une frappe israélienne à Gaza-ville, cinq morts après des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un site de distribution d'aide près de Rafah (sud), et un mort suite à des tirs de l'armée israélienne survenus peu après 13h00 (10h00 GMT) dans le centre du territoire.

Après des mois de guerre qui ont engendré une situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza -- territoire palestinien de plus de deux millions d'habitants -- l'armée israélienne a déclaré cette semaine avoir étendu ses opérations.

Interrogée par l'AFP, elle a dit mener des opérations "pour démanteler les capacités militaires du Hamas en réponse aux attaques sauvages" du mouvement palestinien.

Enfants en sang 

Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées dans la cour de l'hôpital Nasser de Khan Younès pour les prières funéraires avant l'inhumation des cinq membres de la famille Abou Taimeh tués quelques heures plus tôt dans le sud du territoire palestinien.

A l'intérieur de l'établissement de santé, qui ne fonctionne plus que partiellement en raison de pénuries, plusieurs enfants couverts de sang ont été pris en charge par les soignants.

Ils sont arrivés alors qu'il faisait encore nuit, dans une voiture privée, dont un homme est sorti en courant. Il criait qu'il amenait des enfants.

Quand un autre homme est arrivé un peu plus tard, il a peiné à trouver un coin de lit pour poser le corps d'une petite fille au torse trempé de sang.

Des petites filles en robes imprimées tartan ou damier à coeurs pleurent pendant que leur multitude de plaies sont pansées avec des morceaux de gaze.

Allongée sur un brancard, une autre enfant, à peine plus âgée, plisse les yeux de douleur après qu'on lui a bandé la tête et un poignet sous le regard épuisé de sa mère.

Pendant ce temps, dans la zone d'al-Mawasi, des passants regardent stupéfaits ce qui reste d'une tente visée par une frappe israélienne.

Y vivaient certains des blessés conduits à l'hôpital, comme de nombreux Gazaouis qui, contraints de quitter leur logement à cause de la guerre, vivent désormais dans des camps de fortune.

Il ne reste plus qu'un amas de casseroles et de couvertures, et encore du sang au sol.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Plus de 57.012 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.