Attal souhaite une nouvelle réforme « globale» de l'assurance chômage

Le Premier ministre français Gabriel Attal pose avant une interview au journal télévisé du soir de TF1, dans les studios TF1 de Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 mars 2024. (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Gabriel Attal pose avant une interview au journal télévisé du soir de TF1, dans les studios TF1 de Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 27 mars 2024. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 28 mars 2024

Attal souhaite une nouvelle réforme « globale» de l'assurance chômage

  • Une nouvelle réforme de l'assurance chômage, dont le gouvernement espère tirer «quelques », s'ajouterait à celles contestées par les syndicats de 2019 et de 2023
  • Gabriel Attal s'exprimait après avoir réuni à Matignon dans la matinée un séminaire gouvernemental aux allures de conseil des ministres consacré au travail

PARIS: Gabriel Attal a souhaité mercredi sur TF1 une nouvelle réforme "globale" de l'assurance chômage qui réduirait la durée d'indemnisation des chômeurs, au moment où les dépenses sociales sont dans le viseur de l'exécutif pour combler le déficit qui a dérapé l'an dernier.

Le Premier ministre a demandé à sa ministre du Travail Catherine Vautrin "de préparer de nouvelles négociations" avec les partenaires sociaux sur l'assurance chômage avançant parmi les pistes une baisse de la durée d'indemnisation de 18 à 12 mois maximum. Une proposition que les organisations syndicales ont jugé d'emblée "inacceptable".

Autres pistes évoquées: la possibilité de toucher au temps minimal travaillé pour bénéficier du chômage, ou encore d'agir sur le "niveau" de l'indemnisation.

Gabriel Attal s'exprimait après avoir réuni à Matignon dans la matinée un séminaire gouvernemental aux allures de conseil des ministres consacré au travail, plaidant notamment pour la "désmicardisation" du pays.

Le chef du gouvernement souhaité à cet égard "revoir le système des allègements de cotisations" patronales pour que cela incite "davantage à augmenter" les bas salaires. Une mission a déjà été confiée en ce sens à deux économistes (Antoine Bozio et Etienne Wasmer) qui rendront leurs travaux "au mois de juin".

Alors qu'une nouvelle convention d'assurance chômage, négociée à l'automne par les organisations syndicales et patronales, devrait être validée sous peu par le gouvernement, l'idée de remettre immédiatement l'ouvrage sur le métier a fait bondir les oppositions, à commencer par Marine Le Pen.

La cheffe de file des députés RN a dénoncé "une escroquerie qui n’a qu’un seul but : faire les poches des Français pour renflouer les comptes de l'État qui sont en déficit à cause de l’impéritie du Gouvernement".

"En 2024 l’assurance chômage sera excédentaire de 3 milliards d'euros", a pour sa part noté le patron des députés LR Olivier Marleix, criant à "l'enfumage" alors que sur "le train de vie de l'Etat", le gouvernement ne propose "rien".

Discours populiste

Car le gouvernement est en quête d'économies après le dérapage du déficit public à 5,5% du PIB en 2023, selon l'Insee. Soit 15,8 milliards d'euros de plus que les prévisions du gouvernement, qui exclut d'augmenter les impôts.

Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été actées mi-février sur le budget 2024, mais des économies supplémentaires seront à trouver dès cette année, a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Et "au moins 20 milliards" pour 2025, alors que Gabriel Attal a réaffirmé mercredi "l'objectif de passer sous les 3% de déficit en 2027". De même, l'exécutif cherche des signaux à envoyer aux agences, qui pourraient dégrader la note de la France, à l'instar de Moody's qui juge "improbable" la trajectoire budgétaire visée par la France.

Une nouvelle réforme de l'assurance chômage, dont le gouvernement espère tirer "quelques milliards", s'ajouterait à celles contestées par les syndicats de 2019 et de 2023.

"La seule chose annoncée par Gabriel Attal ce soir, c'est encore taper sur les précaires ou les chômeurs", a réagi Denis Gravouil négociateur de la CGT sur l'assurance chômage.

"Le régime d'assurance chômage ne peut pas être une variable d'ajustement budgétaire de l'Etat", a pour sa part prévenu la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon.

François Hommeril , président de la CFE-CGC, a dénoncé un "discours populiste" au "cynisme absolu" qui "méconnaît ce que c'est la situation d'un chômeur confronté à la difficulté de retrouver un emploi", auquel "on va imposer des mesures de rétorsion comme s’il était responsable en partie ou en totalité de sa situation".

Malgré ce tir de barrage des organisations syndicales, un proche du Premier ministre estime que ces dernières ne parviendront pas à "massivement mobiliser là-dessus" comme sur la réforme des retraites.

Pas de dogme sur les superprofits

Les syndicats s'opposent également à une reprise en main possible par l'Etat de l'assurance chômage, actuellement pilotée par les partenaires sociaux, via l'Unédic.

Sur ce point, Gabriel Attal a dit son attachement au "dialogue social", alors que sur l'emploi des seniors, dont le taux est très faible en France, les négociateurs syndicaux et patronaux ont entrevu mardi soir la possibilité de s'entendre avant une ultime séance prévue le 8 avril.

Quant au débat sur l'opportunité d'augmenter les impôts, qui divise la majorité, Gabriel Attal a affirmé ne "jamais (avoir) eu de dogme sur le sujet" d'une taxation des superprofits, en rappelant celle sur les énergéticiens.

Mais il a aussi tracé ses "lignes rouges" concernant les augmentations d'impôts: qu'elles ne touchent pas "les Français qui travaillent", en particulier les "classes moyennes", ni "ce qui permet de financer le travail", à savoir "les entreprises".

 

 


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Short Url
  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.