La Bulgarie et la Roumanie, un pied dans l'espace Schengen

Des passagers passent sous un panneau d'information Schengen à l'aéroport international Henri Coanda d'Otopeni, près de Bucarest, en Roumanie, le 28 mars 2024 (Photo, AP).
Des passagers passent sous un panneau d'information Schengen à l'aéroport international Henri Coanda d'Otopeni, près de Bucarest, en Roumanie, le 28 mars 2024 (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 31 mars 2024

La Bulgarie et la Roumanie, un pied dans l'espace Schengen

  • Exclus du processus, les transporteurs routiers ne décolèrent pas
  • Sur les routes, les contrôles seront pour l'heure maintenus, au grand dam des chauffeurs routiers

BUCAREST: Après 13 ans d'attente, les voilà enfin dans l'espace Schengen. La Roumanie et la Bulgarie ont officiellement fait leur entrée à minuit heure locale (22h00 GMT) dans cette vaste zone de libre circulation, à l'exception notable des frontières terrestres.

Sur les routes, les contrôles seront pour l'heure maintenus, au grand dam des chauffeurs routiers. La faute au veto de l'Autriche, seul pays réfractaire dans l'UE par peur d'un afflux de demandeurs d'asile.

Malgré cette adhésion partielle, limitée donc aux aéroports et aux ports maritimes, l'étape a une forte valeur symbolique.

"Il s'agit d'un grand succès pour les deux pays", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un communiqué.

"Le moment est historique pour l'espace Schengen, le plus grand espace de libre circulation au monde. Ensemble, nous construisons une Europe plus forte et plus unie pour tous nos citoyens", a-t-elle affirmé.

La ministre roumaine de la Justice Alina Gorghiu est persuadée que cette normalisation va attirer les investisseurs et profiter à la prospérité du pays.

"L'attractivité de la Roumanie s'en trouve renforcée et à terme, cela va favoriser la hausse du tourisme", a-t-elle affirmé samedi lors d'une conférence.

Adhérer enfin, c'est "une question de dignité", note Stefan Popescu, expert en relations internationales basé à Bucarest. "Tout Roumain, quand il empruntait une ligne séparée des autres ressortissants européens, se sentait traité différemment", dit-il à l'AFP.

Le Bulgare Ivan Petrov, 35 ans, cadre marketing vivant en France, salue lui aussi "un grand pas en avant", "un gain de temps" et des voyages "moins stressants" en perspective.

29 membres désormais 

Dans l'aéroport de la capitale roumaine, où la majorité des vols desservent l'espace Schengen, les équipes se sont affairées toute la semaine pour préparer cette petite révolution.

Avec la promesse d'un renforcement des effectifs pour mener des contrôles inopinés, notamment à l'égard des mineurs "afin d'éviter qu'ils ne soient la proie de réseaux de traite d'êtres humains", selon le gouvernement.

Les agents déployés seront aussi là pour "guider les passagers et identifier ceux qui en profiteraient pour quitter illégalement la Roumanie".

Car il faut montrer patte blanche pour espérer lever les réticences de Vienne.

Et devenir des membres à part entière de l'espace Schengen, au sein duquel plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles permanents aux frontières intérieures.

La Croatie, pourtant entrée dans l'UE après la Roumanie (19 millions d'habitants) et la Bulgarie (6,5 millions), membres depuis 2007, leur avait damé le pion en janvier 2023.

Avec cette double entrée, cette zone créée en 1985 comprendra désormais 29 membres: 25 des 27 Etats de l'Union européenne ainsi que leurs voisins associés que sont la Suisse, le Liechtenstein la Norvège et l'Islande.

«A 3% dans Schengen»

Exclus du processus, les transporteurs routiers ne décolèrent pas.

L'attente dure "de 8 à 16 heures" à la frontière avec la Hongrie, "de 20 à 30 heures avec la Bulgarie, avec des pics à trois jours" dans les deux cas, a déploré dans un communiqué l'un des principaux syndicats roumains du secteur, déplorant "des pertes financières" colossales.

"Nous avons patienté 13 ans, nous sommes à bout", réagit le secrétaire général Radu Dinescu.

Même coup de gueule du côté des patrons bulgares.

"Seulement 3% des marchandises bulgares sont acheminées par air et mer, les 97% restants circulant par voie terrestre", affirme Vassil Velev, président de l'organisation BICA (Bulgarian Industrial Capital Association), interrogé par l'AFP.

"Nous sommes donc à 3% dans Schengen et ne savons pas à quelle date nous serons autorisés à adhérer complètement", déplore-t-il.

S'il espère des avancées d'ici la fin de l'année, l'entrepreneur craint de faire les frais des élections législatives prévues fin septembre en Autriche, alors que le chancelier conservateur Karl Nehammer doit faire face à la montée dans les sondages de l'extrême droite.

Dans tous les cas, Sofia comme Bucarest ont averti: il n'y aura pas de retour en arrière.

"Il est clair que ce processus est irréversible", a déclaré début mars le ministre de l'Intérieur roumain, Catalin Predoiu, appelant à le boucler en 2024.


Amnesty accuse Israël de «génocide» à Gaza dans un rapport

 Amnesty International accuse jeudi dans un rapport Israël de "commettre un génocide" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à ne pas en être "complice", une mise en cause rejetée avec force par le gouvernement israélien. (AFP)
Amnesty International accuse jeudi dans un rapport Israël de "commettre un génocide" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à ne pas en être "complice", une mise en cause rejetée avec force par le gouvernement israélien. (AFP)
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  • La section israélienne d'Amnesty conteste les accusations de "génocide" par Israël dans la bande de Gaza formulées par l'organisation mère
  • "Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement", a affirmé la secrétaire générale, Agnès Callamard

LA HAYE: Amnesty International accuse jeudi dans un rapport Israël de "commettre un génocide" contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, appelant la communauté internationale à ne pas en être "complice", une mise en cause rejetée avec force par le gouvernement israélien.

"Mois après mois, Israël a traité les Palestiniens de Gaza comme un groupe de sous-humains, indigne du respect des droits humains et de la dignité, démontrant son intention de les détruire physiquement", a affirmé la secrétaire générale de l'ONG, Agnès Callamard.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué un rapport "fabriqué de toute pièces, entièrement faux et basé sur des mensonges", assurant qu'Israël "se défend (...) en agissant en pleine conformité avec le droit international".

Ce document de 300 pages met en avant "suffisamment d'éléments pour conclure qu'Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza" depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre en cours, indique Amnesty International.

L'organisation explique s'être appuyée sur des "déclarations génocidaires et déshumanisantes du gouvernement israélien", des images qui documentent la dévastation du territoire palestinien et des recherches sur le terrain entre le 7 octobre 2023 et juillet 2024.

Elle affirme se fonder sur des critères de la Convention des Nations unies sur le génocide.

Conclusions "accablantes" 

"Nos conclusions accablantes doivent servir de signal d'alarme à la communauté internationale: il s'agit d'un génocide. Cela doit cesser maintenant", a ajouté Agnès Callamard.

Amnesty pointe des "attaques délibérées sur les civils et les infrastructures civiles (...), l'usage d'armes hautement explosives dans des zones abondamment peuplées", les entraves à délivrer l'aide humanitaire et le déplacement forcé de 90% de sa population.

Réagissant auprès de l'AFP, un porte-parole de l'armée israélienne a estimé que le rapport "échoue à prendre en considération les réalités opérationnelles" auxquelles l'armée fait face.

Les forces de défense israéliennes "prennent toutes les mesures possibles pour limiter les dommages causés aux civils dans leurs opérations", a affirmé ce porte-parole, accusant le Hamas d'utiliser "des civils comme boucliers humains".

Israël met en avant son droit de se défendre face au mouvement islamiste palestinien, qu'il a juré d'éradiquer.

L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.208 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels et incluant les otages tués ou morts en captivité.

Depuis le début de la guerre déclenchée en représailles par Israël, 44.580 personnes sont mortes à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


L'Unicef réclame 9,9 milliards de dollars pour les besoins humanitaires "historiques" des enfants

Des ouvriers déchargent des colis d'aide humanitaire fournis par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) aux habitants du village majoritairement chrétien de Qlayaa, dans le sud du Liban, le 15 octobre 2024. (AFP)
Des ouvriers déchargent des colis d'aide humanitaire fournis par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) aux habitants du village majoritairement chrétien de Qlayaa, dans le sud du Liban, le 15 octobre 2024. (AFP)
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  • L'Unicef a lancé mercredi un appel aux dons de 9,9 milliards de dollars pour aider en 2025 des millions d'enfants victimes de conflits et de crises à travers le monde
  • L'aide est principalement destinée à l'accès aux soins de santé primaire, à l'eau potable et à l'éducation, à la détection de la malnutrition, ou encore au soutien psychologique

Nations unies, États-Unis: L'Unicef a lancé mercredi un appel aux dons de 9,9 milliards de dollars pour aider en 2025 des millions d'enfants victimes de conflits et de crises à travers le monde, dont les besoins humanitaires sont à un niveau "historique".

"L'ampleur des besoins humanitaires des enfants est à un niveau historique, avec plus d'enfants touchés chaque jour", a alerté la patronne de l'agence onusienne Catherine Russell dans un communiqué.

"Nous estimons que 213 millions d'enfants dans 146 pays et territoires auront besoin d'aide humanitaire au cours de l'année (2025, ndlr), un nombre faramineux", a-t-elle ajouté.

Mais alors que les opérations humanitaires font face à une crise de financement chronique, l'appel aux dons de 9,9 milliards de dollars lancé mercredi par l'Unicef ne couvre qu'une partie seulement de ces besoins, et aiderait 109 millions d'enfants.

L'aide est principalement destinée à l'accès aux soins de santé primaire, à l'eau potable et à l'éducation, à la détection de la malnutrition, ou encore au soutien psychologique et à la prévention des violences basées sur le genre.

Avec plus de 1 milliard de dollars, l'appel au don le plus élevé concerne des fonds à destination de l'Afghanistan, devant le Soudan, la République démocratique du Congo, les territoires palestiniens et le Liban.


Biden annonce un milliard de dollars d'aide humanitaire à l'Afrique

Le président américain Joe Biden (G) est accueilli par le président angolais Joao Lourenco (D) avant leur rencontre bilatérale au palais présidentiel de Luanda, le 3 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président américain Joe Biden (G) est accueilli par le président angolais Joao Lourenco (D) avant leur rencontre bilatérale au palais présidentiel de Luanda, le 3 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • le président américain Joe Biden a annoncé « une nouvelle aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques », touchés par la famine notamment.
  • Ce financement comprend près de 823 millions de dollars par l'intermédiaire de l'USAID et près de 186 millions via le département d'État.

LUANDA : Mardi, lors d'un discours à Luanda, le président américain Joe Biden a annoncé « une nouvelle aide humanitaire de plus d'un milliard de dollars pour les Africains déplacés par des sécheresses historiques », touchés par la famine notamment.

L'Agence américaine pour le développement (USAID) a précisé dans un communiqué qu'il s'agissait d'une « aide supplémentaire pour répondre à l'insécurité alimentaire et aux autres besoins urgents des réfugiés et des personnes déplacées » dans 31 pays du continent.

Ce financement comprend près de 823 millions de dollars par l'intermédiaire de l'USAID et près de 186 millions via le département d'État, précise encore ce communiqué, rappelant que l'Afrique est la région où le pourcentage de la population souffrant de la faim est le plus élevé.

Conflits armés, phénomènes météorologiques extrêmes et catastrophes naturelles expliquent cette situation, et cette annonce d'aide « démontre une nouvelle fois notre engagement ferme aux côtés de nos partenaires africains » pour « relever le défi de l'insécurité alimentaire », affirme le texte, qui appelle d'autres donateurs à se montrer généreux.

En 2024, les États-Unis ont fourni près de 6,6 milliards de dollars d'aide humanitaire en Afrique subsaharienne, mais USAID insiste sur la nécessité de rassembler davantage de fonds « pour répondre aux besoins critiques et croissants ».

Joe Biden, premier président américain à se rendre en Angola, doit visiter le port de Lobito, à quelque 500 km au sud de Luanda, mercredi. Il y évoquera le « couloir », gigantesque voie ferrée et investissement emblématique de sa présidence.

Ce grand projet d'infrastructure vise à affirmer les ambitions de Washington face à la Chine sur le continent, à quelques semaines de l'investiture de son successeur Donald Trump, le 20 janvier.