Les efforts de l'Arabie saoudite concernant Gaza sont «conformes» à la politique japonaise

L'envoyé spécial du Japon pour la paix au Moyen-Orient, UEMURA Tsukasa. (ANJ)
L'envoyé spécial du Japon pour la paix au Moyen-Orient, UEMURA Tsukasa. (ANJ)
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

Les efforts de l'Arabie saoudite concernant Gaza sont «conformes» à la politique japonaise

  • «En termes d'assistance humanitaire, c'est l'Arabie saoudite qui fait le plus d'efforts», déclare à Arab News Japan Uemura Tsukasa, ancien ambassadeur du Royaume
  • Uemura Tsukasa a expliqué que le Japon présidait le Conseil de sécurité des nations unies quand a été finalement adoptée la résolution 2728, qui exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza pour le mois du ramadan

DUBAÏ: Les efforts saoudiens pour désamorcer le conflit à Gaza sont «conformes» à la politique japonaise, a déclaré mardi Uemura Tsukasa, envoyé spécial du Japon pour la paix au Moyen-Orient. 

«Outre la fourniture d'une aide humanitaire à Gaza, l'Arabie saoudite fait un bon travail sur le plan politique, en accord avec la politique du Japon également. En termes d'assistance humanitaire, c'est l'Arabie saoudite qui fait le plus d'efforts», précise à Arab News Japan l'ancien ambassadeur du Royaume, qui s'est rendu dans la région pour discuter de la guerre. 

Depuis le 27 mars, M. Uemura s'est rendu en Jordanie, en Arabie saoudite, au Qatar et dans les Émirats arabes unis pour tenter de désamorcer le conflit en communiquant étroitement avec les pays et les organisations internationales concernés. 

En Arabie saoudite, il a rencontré le Dr Saoud ben Mohammed al-Sati, sous-secrétaire aux Affaires politiques, et Ahmed ben Ali al-Baiz, superviseur général adjoint pour les opérations et les programmes de l'agence d'aide KSrelief. 

Uemura Tsukasa a expliqué que le Japon présidait le Conseil de sécurité des nations unies quand a été finalement adoptée la résolution 2728, qui exige un cessez-le-feu immédiat à Gaza pour le mois du ramadan et la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Hamas. 

Cette résolution «est l'un des principaux résultats de la guerre entre Israël et Gaza. Bien sûr, la résolution est là, mais la réalité ne l'est pas. Il y a eu très peu de changements jusqu'à présent», indique-t-il. 

Depuis l'attaque du Hamas, le 7 octobre, le Japon a défendu le droit d'Israël à l'autodéfense. Néanmoins, «la politique du Japon est très sincère en ce qui concerne la solution à deux États et le droit des Palestiniens à l'autodétermination», ajoute M. Uemura. 

«Il n'y aura pas de paix s'il existe des écarts importants entre les situations sociale, économique ou même politique des deux côtés. Le Japon en est conscient et il a travaillé intensément sur le parc agro-industriel de Jéricho (Jaip).» 

Le Jaip vise à développer un centre d'innovation pleinement fonctionnel et opérationnel dans la ville palestinienne de Jéricho afin d'améliorer la compétitivité des entreprises qui y sont implantées. 

Uemura Tsukasa souligne que son gouvernement et des ONG ont également offert de nombreuses possibilités aux jeunes d'Israël et de Palestine de passer deux semaines au Japon pour apprendre à se connaître et à surmonter leurs différences. 

«Le problème principal est le manque de confiance entre les deux parties. Malheureusement, au cours des six derniers mois, cette confiance a disparu», ajoute-t-il. «Notre tâche consiste désormais à exiger un cessez-le-feu urgent, qui conduirait à un cessez-le-feu durable.» 

Toutefois, pour relancer les négociations de paix, M. Uemura déclare qu'il faudrait «beaucoup de temps à partir de maintenant puisque nous repartons de zéro, ou même de moins que zéro». 

La demande de la Cour internationale de justice (CIJ) pour qu'Israël se conforme au droit international «devrait être respectée très sincèrement. C'est la position du Japon, nous le disons très clairement», précise-t-il. 

En janvier, la ministre japonaise des Affaires étrangères, Kamikawa Yoko, a déclaré que son pays soutenait la décision de la CIJ et qu'Israël devait prendre des mesures pour permettre la fourniture des services de base et de l'aide humanitaire dont la population de Gaza a un besoin urgent. 

«Le Japon poursuivra activement ses efforts diplomatiques en vue de la libération immédiate des otages, de l'amélioration de la situation humanitaire et de l'apaisement de la situation dans les plus brefs délais», a-t-elle expliqué. 

Uemura Tsukasa affirme que l'objectif principal du Japon est de mettre fin à la violence et de désamorcer les tensions à Gaza et en Israël, afin de passer à des mesures de consolidation de la paix et de la confiance. 

Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 32 845 Palestiniens ont été tués et 75 392 blessés dans les attaques israéliennes contre l'enclave depuis le 7 octobre. Le nombre de morts en Israël s'élève à 1 139, et certains otages sont toujours en captivité à Gaza. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".

 


Liban: l'armée annonce six arrestations après une attaque visant des Casques bleus

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre. (AFP)
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  • L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban
  • "Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité

BEYROUTH: Six personnes ont été arrêtées au Liban, soupçonnées d'être impliquées dans une attaque d'une patrouille de Casques bleus jeudi dans le sud du pays, qui n'a pas fait de blessés, a annoncé l'armée libanaise samedi.

L'incident s'était produit jeudi soir, selon un communiqué de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) quand "des Casques bleus en patrouille ont été approchés par six hommes sur trois mobylettes près de Bint Jbeil". "Un homme a tiré environ trois coups de feu sur l'arrière du véhicule. Personne n'a été blessé".

L'armée a souligné dans un communiqué qu'elle ne tolérerait aucune attaque contre la Finul mettant en avant son "rôle essentiel" dans le sud du Liban, où, déployée depuis 1978, elle est désormais chargée de veiller au respect du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

"Les attaques contre les Casques bleus sont inacceptables", avait de fustigé vendredi la Finul, rappelant "aux autorités libanaises leur obligation d'assurer" sa sécurité.

Bastion du Hezbollah, le sud du Liban subit ces dernières semaines des bombardements réguliers de la part d'Israël, qui assure viser des cibles du mouvement chiite et l'accuse d'y reconstituer ses infrastructures, en violation de l'accord de cessez-le-feu.

Israël, dont l'accord de trêve prévoit pourtant le retrait total du pays voisin, maintient de son côté dans la zone cinq positions militaires dans la région. La Finul a à plusieurs reprises accusé les troupes israéliennes de tirs à son encontre.

Mercredi, le quartier général de la Finul a accueilli à Naqoura, près de la frontière avec Israël, de premières discussions directes, depuis des décennies, entre des responsables israélien et libanais, en présence de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le président libanais, Joseph Aoun, a annoncé de prochaines discussions à partir du 19 décembre, qualifiant de "positive" la réunion tenue dans le cadre du comité de surveillance du cessez-le-feu, disant que l'objectif était d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban.


Les efforts pour panser les «profondes divisions» de la Syrie sont ardus mais «pas insurmontables», déclare Guterres

Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
Des Syriens font la queue dans les rues de Damas en attendant un défilé de la nouvelle armée syrienne, pour marquer le premier anniversaire de l'éviction de Bashar Assad, le 8 décembre 2025. (AP)
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  • Antonio Guterres salue "la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", "la résilience et le courage" des Syriens
  • La transition offre l'opportunité de "forger une nation où chaque Syrien peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité"

NEW YORK : Les efforts pour guérir les "profondes divisions" de la Syrie seront longs et ardus mais les défis à venir ne sont "pas insurmontables", a déclaré dimanche le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à l'occasion du premier anniversaire de la chute du régime Assad.

Une offensive surprise menée par une coalition de forces rebelles dirigées par Hayat Tahrir al-Sham et des milices alliées a rapidement balayé les zones tenues par le régime à la fin du mois de novembre 2024. En l'espace de quelques jours, elles se sont emparées de villes clés et ont finalement capturé la capitale Damas.

Le 8 décembre de l'année dernière, alors que les défenses du régime s'effondraient presque du jour au lendemain, le président de l'époque, Bachar Assad, a fui la République arabe syrienne, mettant fin à plus de 50 ans de règne brutal de sa famille.

"Aujourd'hui, un an s'est écoulé depuis la chute du gouvernement Assad et la fin d'un système de répression vieux de plusieurs décennies", a déclaré M. Guterres, saluant la "résilience et le courage" des Syriens "qui n'ont jamais cessé de nourrir l'espoir en dépit d'épreuves inimaginables".

Il a ajouté que cet anniversaire était à la fois un moment de réflexion sur les sacrifices consentis en vue d'un "changement historique" et un rappel du chemin difficile qui reste à parcourir pour le pays.

"Ce qui nous attend est bien plus qu'une transition politique ; c'est la chance de reconstruire des communautés brisées et de guérir de profondes divisions", a-t-il déclaré, ajoutant que la transition offre l'occasion de "forger une nation où chaque Syrien - indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique - peut vivre en sécurité, sur un pied d'égalité et dans la dignité".

M. Guterres a souligné que les Nations Unies continueraient à soutenir les Syriens dans la mise en place de nouvelles institutions politiques et civiques.

"Les défis sont importants, mais pas insurmontables", a-t-il déclaré. "L'année écoulée a montré qu'un changement significatif est possible lorsque les Syriens sont responsabilisés et soutenus dans la conduite de leur propre transition.

Il a ajouté que les communautés à travers le pays construisent de nouvelles structures de gouvernance et que "les femmes syriennes continuent de mener la charge pour leurs droits, la justice et l'égalité".

Bien que les besoins humanitaires restent "immenses", il a souligné les progrès réalisés dans la restauration des services, l'élargissement de l'accès à l'aide et la création de conditions propices au retour des réfugiés et des personnes déplacées.

Des efforts en matière de justice transitionnelle sont en cours, a-t-il ajouté, ainsi qu'un engagement civique plus large. M. Guterres a exhorté les gouvernements à soutenir fermement une "transition dirigée par les Syriens et prise en charge par les Syriens", précisant que le soutien doit inclure le respect de la souveraineté, la suppression des obstacles à la reconstruction et un financement solide pour le redressement humanitaire et économique.

"En ce jour anniversaire, nous sommes unis dans un même but : construire les fondations de la paix et de la prospérité et renouveler notre engagement en faveur d'une Syrie libre, souveraine, unie et ouverte à tous", a ajouté M. Guterres.