L'attaque iranienne sans précédent contre Israël a été «déjouée» selon l'armée israélienne

Des systèmes de défense aérienne israéliens interceptant des projectiles au milieu d'une attaque iranienne contre Israël, vu depuis Ramallah en Cisjordanie occupée, le 14 avril 2024. (AFP)
Des systèmes de défense aérienne israéliens interceptant des projectiles au milieu d'une attaque iranienne contre Israël, vu depuis Ramallah en Cisjordanie occupée, le 14 avril 2024. (AFP)
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Publié le Dimanche 14 avril 2024

L'attaque iranienne sans précédent contre Israël a été «déjouée» selon l'armée israélienne

  • «Nous avons intercepté 99% des tirs vers Israël», a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans une allocution télévisée
  • La Jordanie et le Liban, pays voisins d'Israël, ainsi que l'Irak, frontalier de l'Iran, ont annoncé la réouverture dimanche de leur espace aérien

JERUSALEM: L'Iran a lancé dans la nuit plus de 200 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas, une attaque directe iranienne inédite qui a été "déjouée", a affirmé dimanche l'armée israélienne.

Le Conseil de sécurité doit tenir une réunion d'urgence dimanche, le chef de l'ONU, Antonio Guterres, ayant condamné "une grave escalade".

"L'affaire peut être considérée comme close", a annoncé la mission iranienne à l'ONU dans un message posté trois heures après le début de son opération. Mais, a-t-elle prévenu, "si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l'Iran serait considérablement plus sévère".

Parallèlement à l'attaque iranienne, des alliés de Téhéran, le Hezbollah libanais et les rebelles yéménites houthis ont mené des attaques anti-israéliennes, le premier en tirant deux salves de roquettes en quelques heures sur le Golan occupé par Israël, et les seconds en lançant des drones en direction du territoire israélien.

"Avec les Etats-Unis et d'autres partenaires, nous avons réussi à défendre le territoire de l'Etat d'Israël", s'est félicité le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

"L'attaque iranienne a été déjouée", a affirmé le porte-parole de l'armée israélienne à propos de la première attaque directe jamais menée par la République islamique contre le territoire israélien.

"Nous avons intercepté 99% des tirs vers Israël", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari dans une allocution télévisée. L'espace aérien israélien a rouvert dimanche matin, ont aussi annoncé les autorités aéroportuaires. La Jordanie et le Liban, pays voisins d'Israël, ainsi que l'Irak, frontalier de l'Iran, ont également annoncé la réouverture dimanche de leur espace aérien.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont l'armée est engagée dans une guerre dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, également allié de l'Iran, a tenu une réunion du cabinet de guerre dans la nuit.

Les services de renseignement israéliens ont affirmé dimanche que le Hamas avait refusé une proposition de trêve avec Israël présentée par les médiateurs égyptiens et qataris au Caire.

Le Hamas avait indiqué samedi avoir remis sa réponse aux médiateurs et, sans en rejeter explicitement le contenu, avait insisté sur son exigence d'un cessez-le-feu permanent à Gaza.

Le Hamas "continue d'exploiter les tensions avec l'Iran" dans le dessein d'"obtenir une escalade" dans la région, écrit aussi le Mossad, les services de renseignement israéliens, dans un communiqué.

Soutien «inébranlable» américain 

Le président américain Joe Biden a renouvelé son soutien "inébranlable" à Israël et annoncé que les dirigeants du G7 seront convoqués afin de coordonner une "réponse diplomatique unie" à l'attaque iranienne "éhontée".

L'armée israélienne a indiqué que l'Iran avait "lancé un essaim de 200 drones tueurs, des missiles balistiques et des missiles de croisière". Aucun drone ni missile "n'a pénétré le territoire d'Israël" tandis que seuls quelques missiles balistiques "sont entrés et ont touché légèrement" une base militaire, qui reste en activité, a ajouté Daniel Hagari.

De son côté, l'agence officielle iranienne Irna a fait état de "sérieux dégâts dans la plus importante base aérienne du Néguev (sud)".

L'attaque iranienne est une réponse à la frappe le 1er avril qui a détruit le consulat iranien à Damas et coûté la vie à deux hauts gradés des Gardiens, ont-ils précisé. L'Iran a accusé Israël de cette frappe, mais ce dernier n'a ni confirmé ni démenti.

Le ciel piqué de lumières rouges 

Peu avant 02h00 dimanche matin (23h00 GMT samedi), une série de détonations a figé Jérusalem. Le ciel s'est piqué de lumières rouges et jaunes filmées par l'AFP, et par de nombreux habitants qui ont partagé les images sur les réseaux sociaux.

Des images saisissantes de projectiles frôlant l'emblématique coupole dorée du dôme du rocher, sur l'un sites les plus saints de l'Islam, au coeur de la vieille ville, font le tour des plateformes.

Une heure environ après l'annonce du lancement de l'opération iranienne, baptisée "Promesse honnête", l'agence Irna a indiqué qu'"une première vague de missiles balistiques" avait été lancée "en profondeur" du territoire israélien.

"L'armée de l'air des Gardiens de la révolution a tiré des dizaines de missiles et de drones sur des cibles spécifiques", selon la télévision d'Etat citant les Gardiens, l'armée idéologique de l'Iran.

En annonçant l'attaque iranienne peu après 23H00 samedi (20H00 GMT), Daniel Hagari a dénoncé comme une "escalade dangereuse" cette "attaque directe lancée depuis le sol iranien".

«Régime voyou israélien»

"Il s'agit d'un conflit entre l'Iran et le régime voyou israélien, dont les Etats-Unis DOIVENT RESTER À L'ECART!", a déclaré la mission iranienne à l'ONU dans un message posté sur X.

Aux cris de "Mort à Israël", "Mort à l'Amérique", quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans les principales villes d'Iran pour saluer l'attaque iranienne.

Juste après le début de l'opération, le compte X du guide suprême d'Iran, l'ayatollah Ali Khamenei, avait publié un message affirmant: "le régime diabolique va être puni".

L'Egypte a mis en garde contre un "risque d'expansion régionale du conflit". L'Arabie Saoudite a pour sa part appelé toutes les parties à "la plus grande retenue".

Pékin a dit sa "profonde préoccupation", Paris a condamné l'attaque iranienne et Berlin a dit que celle-ci pourrait plonger la région "dans le chaos".

«Pas d'accord humanitaire» à Gaza

Plus tôt samedi, les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution ont saisi un navire accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe.

La République islamique d'Iran, qui ne reconnaît pas l'existence d'Israël, est un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d'une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33.686 personnes, essentiellement des civils, ont péri, selon les autorités du mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, est classé groupe terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son rejet de la proposition de trêve soumise par les médiateurs montre que le chef du Hamas dans la bande de Gaza, Yahya "Sinouar ne veut pas d'accord humanitaire, ni le retour des otages", écrit le Mossad israélien, dans un communiqué dimanche.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes en majorité des civils, d'après un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.


Le ministre saoudien des affaires étrangères arrive à Damas pour une visite officielle

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RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, est arrivé vendredi en Syrie dans le cadre d'une visite officielle, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le prince Faisal rencontrera le dirigeant de facto de la Syrie, Ahmed al-Charaa, ainsi que des hauts responsables de la nouvelle administration syrienne.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'ONU plaide pour un retour "durable" des réfugiés en Syrie

Filippo Grandi et Joseph Aoun. (X/@FilippoGrandi)
Filippo Grandi et Joseph Aoun. (X/@FilippoGrandi)
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  • Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a plaidé jeudi au Liban pour un retour "durable" des réfugiés syriens dans leur pays
  • Selon Beyrouth, le Liban accueille près de deux millions de Syriens (près de 800.000 sont enregistrés auprès des Nations unies), soit le plus haut nombre de réfugiés par habitant dans le monde

BEYROUTH: Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a plaidé jeudi au Liban pour un retour "durable" des réfugiés syriens dans leur pays, après la chute de Bachar al-Assad début décembre.

Selon Beyrouth, le Liban accueille près de deux millions de Syriens (près de 800.000 sont enregistrés auprès des Nations unies), soit le plus haut nombre de réfugiés par habitant dans le monde.

"Ma visite s'inscrit dans une tournée régionale visant à identifier les moyens les plus efficaces pour accompagner le retour des réfugiés syriens", a déclaré M. Grandi, après sa rencontre avec le nouveau président libanais, Joseph Aoun.

Il salué "un moment porteur d'espoir pour le Liban et la région", après la chute de Bachar al-Assad, renversé par une coalition rebelle après 13 ans de guerre civile. "Les récents développements ouvrent la voie à une résolution de cette crise humanitaire prolongée".

"Nous souhaitons que ces retours soient durables, ce qui nécessite une sécurité renforcée, une stabilité politique accrue, le respect des droits de toutes les communautés en Syrie, ainsi qu'un appui international à la reconstruction" du pays dévasté par la guerre.

Lors de la rencontre, Joseph Aoun a appelé au retour des réfugiés syriens dans leur pays "le plus tôt possible", et demandé à ce que le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) "commence à organiser des convois de retour", selon la présidence libanaise.

Selon le HCR, plus de 200.000 réfugiés syriens sont retournés dans leur pays depuis la chute de Bachar al-Assad début décembre.

"Il y a seulement quelques mois, moins de 2% des réfugiés syriens dans la région prévoyaient de retourner en Syrie dans les 12 mois. Ce chiffre est passé à environ 30% depuis la chute du régime syrien", a-t-il ajouté.

M. Grandi a en outre annoncé qu'il se rendrait en Syrie pour y "rencontrer les nouvelles autorités et discuter des possibilités de retour pour un plus grand nombre de réfugiés depuis les pays voisins".

La guerre en Syrie déclenchée en 2011 par la répression sanglante de manifestations anti-Assad a fait plus d'un demi-million de morts et des millions de déplacés.


L'Arabie saoudite est optimiste quant à l'avenir du Liban, déclare le ministre des AE après sa rencontre avec le président Aoun

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, salue le président libanais Joseph Aoun au palais présidentiel au Liban, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, salue le président libanais Joseph Aoun au palais présidentiel au Liban, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a déclaré que l'Arabie saoudite était "optimiste quant à l'avenir du Liban, à la lumière de l'approche réformiste décrite dans le discours d'investiture du président"

BEYROUTH : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhan, a félicité le président libanais Joseph Aoun pour son élection à la présidence au nom du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane.

À l'issue de sa rencontre avec M. Aoun au palais présidentiel, qui a duré environ une demi-heure, le prince Faisal a déclaré qu'ils avaient discuté "des développements dans la région ; je lui ai transmis le soutien du Royaume au Liban et à son peuple frère dans tous les domaines."

Il a souligné "l'importance du respect de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Liban et l'importance de la mise en œuvre de la résolution 1701".

Le prince Faisal a déclaré que l'Arabie saoudite était "optimiste quant à l'avenir du Liban, à la lumière de l'approche réformiste décrite dans le discours d'investiture du président".

Il a ajouté : "Nous avons une grande confiance dans le président et le premier ministre désigné pour mettre en œuvre les réformes nécessaires au Liban, ce qui renforcera la confiance du monde dans le Liban et contribuera à stabiliser la situation politique et économique dans le pays.

"Nous sommes convaincus que les dirigeants libanais sauront saisir l'occasion qui leur est offerte et travailleront sérieusement pour le Liban.

Le Royaume, a déclaré le prince Faisal, "continuera à soutenir pleinement le Liban pour qu'il parvienne à la stabilité et au développement dans divers domaines".

Il a souligné "la nécessité d'une coordination continue entre les deux pays pour atteindre leurs objectifs communs".

Sa visite a marqué un tournant dans les années de relations tendues entre le Liban et l'Arabie saoudite.

Ces tensions étaient dues à la domination du Hezbollah sur les décisions politiques du Liban au cours des dernières années et à l'utilisation de points de passage illégaux pour la contrebande de drogues, en particulier le Captagon, vers les États du Golfe.

Depuis Davos, le ministre saoudien a souligné que l'élection de M. Aoun à la présidence du Liban était un "développement très positif".

Le prince Faisal s'est félicité de la "formation du gouvernement", mais a insisté sur la nécessité de "véritables réformes et d'une approche tournée vers l'avenir pour garantir des progrès durables".

Il a également rappelé que "l'avenir du Liban repose entre les mains de son peuple, qui doit prendre les décisions qui orienteront le pays dans une nouvelle direction".

De son côté, l'ambassadeur du Qatar au Liban, Saud ben Abdulrahman Al-Thani, a exprimé l'espoir que "la formation du nouveau gouvernement au Liban lui permette de se concentrer sur l'accomplissement des tâches attendues, ce qui favoriserait la stabilité et garantirait l'acheminement de l'aide à la reconstruction du Liban".

Il a souligné "l'intérêt du Golfe pour le Liban, illustré par les visites à Beyrouth des ministres saoudien et koweïtien des affaires étrangères, ainsi que du secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe".

"Je pense qu'Israël se retirera des territoires qu'il a récemment occupés dans le sud du Liban. Le comité international de surveillance du cessez-le-feu remplit son rôle, et les États-Unis et la France soutiennent ce résultat.

L'ambassadeur a également déclaré que "les ressortissants du Golfe, y compris les Qataris, devraient retourner au Liban pour la saison estivale".

Par ailleurs, l'homme d'affaires émirati Khalaf Al-Habtoor a déclaré qu'il prévoyait d'investir dans un "grand projet ambitieux au Liban une fois que le nouveau gouvernement sera formé. Le projet a pour ambition de contribuer à la renaissance économique et de fournir des milliers d'emplois, d'être un véritable apport pour soutenir l'économie libanaise et restaurer la confiance en elle."

Toutefois, M. Al-Habtoor a souligné que tout nouvel investissement dépendrait de la formation d'un gouvernement en bonne et due forme.

"Le nouveau gouvernement doit être libre de toute subordination et de tout quota, et il ne doit pas inclure ceux qui ont ruiné le Liban, causé l'effondrement de l'économie et provoqué ses guerres", a-t-il déclaré.

"Cette phase exige des dirigeants dignes de confiance et un cabinet composé de personnes expérimentées et qualifiées qui s'engagent à donner la priorité aux intérêts du Liban. La sécurité et la stabilité sont les fondements de toute reprise, et elles ne peuvent être atteintes que par un gouvernement fort et indépendant, capable de restaurer la confiance des investisseurs libanais, arabes et internationaux."

Al-Habtoor a également mis en garde contre le fait que "toute indulgence dans le processus de formation ou l'acceptation de la subordination ne conduira qu'à la poursuite de la crise et fermera les portes de l'investissement et de la renaissance au Liban et à son peuple".

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com