La planète design a rendez-vous au Salon du meuble de Milan

Des gens sont assis à côté de « Space Walker », une installation du designer architectural Nick Maltese Studio dans le cadre de l'événement Fuorisalone 2024, à la veille de la Milan Design Week, le 15 avril 2024 à Milan. (AFP)
Des gens sont assis à côté de « Space Walker », une installation du designer architectural Nick Maltese Studio dans le cadre de l'événement Fuorisalone 2024, à la veille de la Milan Design Week, le 15 avril 2024 à Milan. (AFP)
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Publié le Mardi 16 avril 2024

La planète design a rendez-vous au Salon du meuble de Milan

  • Le salon sera ouvert jusqu'à dimanche et accueille 1 950 exposants, dont 33% venus de l'étranger, sur une surface de plus de 17 hectares
  • Les acheteurs en provenance de Russie, qui occupaient avant la guerre en Ukraine la deuxième place des visiteurs étrangers du salon derrière les Chinois, seront quasiment absents

MILAN: Grand-messe de la planète design, le Salon du meuble de Milan a ouvert ses portes mardi, faisant la part belle à l'intérieur durable et l'artisanat sophistiqué, tout en promettant de l'innovation et des expériences immersives.

"Parmi les matériaux phare de 2024 figurent les fibres naturelles et les matériaux recyclés, qui répondent à des normes élevées en matière de durabilité, design et fonctionnalité", explique à l'AFP Maria Porro, présidente du Salone del Mobile.

Des teintes inspirées de la nature, comme les nuances terreuses, dont le marron foncé, mais aussi le vert sauge et le bleu océan connaîtront selon elle "un véritable boom" cette année.

Dans un autre registre, les couleurs pop des années 70 fêtent leur retour, en illuminant le monde du design italien dont certaines marques remettent au goût du jour le mobilier de l'époque.

Parmi les principales attractions du salon figurent deux "pièces de réflexion" conçues par David Lynch, imaginées comme des portes symboliques à franchir pour s'immerger dans l'exposition.

Célèbre cinéaste du bizarre et de l'inconscient, également peintre, musicien et photographe, l'artiste américain a effacé les frontières entre le réel et l'irréel en confondant espace physique et vie intérieure.

Intérieur onirique 

David Lynch, 78 ans, passionné de meubles de design qu'il dessine lui-même depuis plus de vingt ans, fait ainsi entrer le visiteur dans un intérieur onirique reflétant l'état d'esprit de la personne qui l'habite.

Une autre expérience immersive dénommée "Sous la surface" conçue par l'illustrateur Emiliano Ponzi prend la forme d'une île engloutie et met en garde contre les gaspillages d'eau. Des reflets de lumière sur la mer, qui bougent sans cesse, représentent les données sur la consommation mondiale d'eau.

Le salon sera ouvert jusqu'à dimanche et accueille 1 950 exposants, dont 33% venus de l'étranger, sur une surface de plus de 17 hectares. L'an dernier, cette Mecque du design a attiré 307 418 visiteurs en provenance de 181 pays, en hausse de 15%.

Absents durant la pandémie de coronavirus, les acheteurs chinois ont fait leur grand retour en 2023, occupant la première place des visiteurs étrangers avec 13.500 participants. Malgré la crise immobilière en Chine, ils sont attendus cette année aussi en grand nombre.

"La Chine est un marché important pour le +Made in Italy+, surtout pour les produits de grande qualité, de créativité et d'innovation. Les Chinois aiment l'artisanat et le savoir-faire de notre pays", assure Maria Porro.

Après une croissance à deux chiffres en 2022, portée par un regain d'intérêt pour la maison, refuge pendant de longues périodes de confinement, la filière du meuble en Italie a vu ses recettes reculer de 3,8% à 27,8 milliards d'euros en 2023.

Conquête de nouveaux marchés 

Pour l'ensemble du secteur bois et ameublement, la chute du chiffre d'affaires a même atteint 7,8%, à 52,7 milliards d'euros, dans un contexte d'inflation élevée qui a freiné la demande des ménages.

"Les guerres en cours, la lourde crise économique en Allemagne et l'incertitude du marché immobilier chinois" ont également contribué à tirer vers le bas le marché, note Mme Porro.

Les acheteurs en provenance de Russie, qui occupaient avant la guerre en Ukraine la deuxième place des visiteurs étrangers du salon derrière les Chinois, seront quasiment absents.

Mais le design italien a réussi a conquérir de nouveaux marchés comme l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, le Vietnam ou encore l'Inde, relève Maria Porro.

Le salon a aussi son versant en ville qui draine chaque année des milliers de visiteurs: 1.078 événements se déroulent cette semaine à travers Milan dans le cadre du "Fuorisalone" (le Hors salon), entre expositions, spectacles et cocktails autour du design ou de la mode.

Temps fort de ces événements, au musée de la Triennale, une installation immersive imaginée par le créateur Philippe Starck plongera les visiteurs dans l'inconscient et l'univers créatif d'Alessandro Mendini, l'un des maîtres du design italien décédé en 2019 à Milan.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.