Le chef du Hamas Haniyeh à Istanbul pour rencontrer Erdogan

Ismail Haniyeh (à gauche), chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, s'adresse à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) à Téhéran le 26 mars 2024. (Photo par AFP)
Ismail Haniyeh (à gauche), chef du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas basé à Doha, s'adresse à la presse après une réunion avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian (à droite) à Téhéran le 26 mars 2024. (Photo par AFP)
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Publié le Samedi 20 avril 2024

Le chef du Hamas Haniyeh à Istanbul pour rencontrer Erdogan

  • M. Erdogan a confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: «Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyeh» a-t-il glissé aux journalistes
  • M. Haniyeh est arrivé en soirée à la tête d'une délégation de son mouvement dans la mégapole turque, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza

ISTANBUL, Turquie : Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh est reçu samedi à Istanbul par l'un de ses plus fervents soutiens, le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui tentera d'imposer sa médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Pour cette première rencontre officielle depuis le début de la guerre le 7 octobre, les deux hommes se retrouveront au palais de Dolmabahce sur le Bosphore à 14H00 (1100 GMT), a indiqué une source officielle à l'AFP.

M. Erdogan a confirmé vendredi ce premier tête-à-tête depuis juillet 2023, tout en restant extrêmement discret sur son objet: «Gardons l'ordre du jour pour nous et M. Haniyeh» a-t-il glissé aux journalistes.

Le Hamas a pour sa part simplement indiqué que la guerre dans la bande de Gaza serait au menu des entretiens, dans un communiqué diffusé vendredi soir à l'arrivée de son chef.

M. Haniyeh est arrivé en soirée à la tête d'une délégation de son mouvement dans la mégapole turque, l'un de ses lieux de résidence depuis 2011, mais où il ne s'est rendu officiellement qu'une seule fois, en janvier, depuis le début de la guerre à Gaza.

Il avait alors rencontré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, avec lequel il s'est longuement entretenu mercredi à Doha.

M. Fidan recevait pour sa part samedi matin le ministre égyptien des affaires étrangères, Sameh Choukri et les deux responsables devaient s'exprimer à la mi-journée devant la presse.

- Frontières de 67 -

Lors de sa visite à Doha, a spécifié M. Fidan mercredi, les représentants du Hamas lui «ont répété qu'ils acceptent la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967» donc, implicitement l'existence de l'Etat d'Israël, «et de renoncer à la lutte armée après la création de l'État palestinien».

«Le Hamas n'aura alors plus besoin d'avoir une branche armée et continuera d'exister en tant que parti politique», avait détaillé M. Fidan qui s'était dit «heureux de recevoir un tel message».

Le ministre turc disait également s'être fait l'écho auprès de ses interlocuteurs des «inquiétudes des Occidentaux» pour qui le Hamas est un mouvement terroriste «qu'ils comparent à Daech», acronyme arabe désignant le groupe Etat islamique.

La Turquie, qui se veut le fer de lance du soutien à la cause palestinienne, apporte un appui solide et constant aux responsables du Hamas, mais elle s'est trouvée écartée de la médiation entre Israël et le mouvement palestinien.

Cette visite de M. Haniyeh intervient au moment où le Qatar, qui assume un rôle pivot dans les négociations entre Israël et le Hamas, a dit vouloir «réévaluer» son rôle et alors que les négociations pour arracher une trêve et la libération des otages israéliens piétine.

Les négociateurs qataris ont été particulièrement froissés par les critiques israéliennes et celles de certains démocrates américains.

La Turquie pourrait donc en profiter pour tenter de reprendre la médiation au nom de ses bonnes relations avec le Hamas.

Cependant, Sinan Ciddi, chercheur associé à la Fondation pour la défense des démocraties (FDD), basée à Washington, se montre circonspect et ne prédit à M. Erdogan qu'un rôle «très limité», au côté d'autres médiateurs, en raison du rejet qu'il suscite de la part d'Israël.

M. Erdogan a encore estimé cette semaine que les Israéliens «ont surpassé Hitler» dans la bande de Gaza.

«Erdogan ne sera pas le bienvenu» affirme Sinan Ciddi en rappelant que le président turc a comparé Benjamin Netanyahu à «un nazi» et qualifié Israël «d'Etat terroriste»: «Tout au plus pourrait-il être appelé à passer des messages entre les négociateurs palestiniens et Israël», estime-t-il.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes en Israël et plus de 250 personnes ont été enlevées dont 139 se trouvent toujours dans la bande de Gaza. Depuis, les représailles israéliennes ont tué près de 34.000 personnes à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.