Le Hamas en Egypte pour discuter de l'offre de trêve à Gaza

Un jeune garçon regarde les parents des Palestiniens tués dans un bombardement israélien, pleurer près de leurs corps dans la cour de l'hôpital al-Najjar à Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 3 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours entre Israël et le mouvement Hamas. (AFP)
Un jeune garçon regarde les parents des Palestiniens tués dans un bombardement israélien, pleurer près de leurs corps dans la cour de l'hôpital al-Najjar à Rafah dans le sud de la bande de Gaza le 3 mai 2024, dans le cadre du conflit en cours entre Israël et le mouvement Hamas. (AFP)
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Publié le Samedi 04 mai 2024

Le Hamas en Egypte pour discuter de l'offre de trêve à Gaza

  • «La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken
  • L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre

TERRITOIRES PALESTINIENS : Une délégation du Hamas se rend samedi au Caire pour «poursuivre les discussions» afin de «parvenir à un accord» de trêve dans la bande de Gaza avec Israël, qui menace de lancer une opération terrestre dans le secteur de Rafah malgré les mises en garde de Washington et de l'ONU.

«La réalité, en ce moment, c'est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c'est le Hamas», a affirmé vendredi soir le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, qui avait déjà qualifié d'«extraordinairement généreux» le projet de trêve proposé par Israël.

Dans un communiqué publié tard vendredi, le mouvement islamiste palestinien a dit être dans un «esprit positif».

«A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions», a-t-il ajouté.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois «déterminé» à obtenir «un arrêt total de l'agression» israélienne, «le retrait» des forces israéliennes et «un arrangement sérieux pour l'échange» d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens.

Un haut responsable du Hamas a confirmé à l'AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, N.2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l'heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations.

Les médiateurs - Egypte, Qatar et Etats-Unis - attendent depuis près d'une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

La délégation du mouvement islamiste avait alors annoncé quitter Le Caire, lieu des derniers pourparlers, pour se rendre au Qatar afin d'étudier cette offre de trêve tout en promettant de retourner en Egypte pour transmettre sa réponse.

- Trêve ou Rafah ? -

L'offre comprend une pause de l'offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d'otages enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.

Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), dernier grand bastion du mouvement islamiste où s'entassent plus d'un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences.

«Nous ferons ce qui est nécessaire pour gagner et vaincre notre ennemi, y compris à Rafah», a répété cette semaine le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en réaffirmant son intention de lancer cette offensive «avec ou sans accord» de trêve.

Mais pour Hossam Badran, membre du bureau politique du Hamas, les déclarations de M. Netanyahu sur un assaut à Rafah «visent clairement à faire échouer toute possibilité d'accord».

Dans la nuit de vendredi à samedi, des sources hospitalières ont fait état de frappes israéliennes à Rafah mais aussi dans la ville voisine de Khan Younès, détruite après une opération terrestre israélienne et d'intenses combats avec le Hamas.

- «Bain de sang» -

Selon le Wall Street Journal, qui cite des sources égyptiennes, Israël donnerait encore une semaine aux pourparlers en vue d'une trêve, sans quoi son armée lancera son offensive promise depuis des semaines sur le secteur de Rafah, situé à la lisière de l'Egypte.

Les Etats-Unis, grand allié d'Israël, ont manifesté à plusieurs reprises leur opposition à cette attaque.

Selon M. Blinken, Israël n'a présenté aucun plan pour protéger les civils de Rafah. «En l'absence d'un tel plan, nous ne pouvons pas soutenir une opération militaire d'envergure à Rafah, car les dommages qu'elle causerait seraient au-delà de ce qui est acceptable», a-t-il averti.

«Une opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang», a prévenu lui aussi vendredi Tedros Adhanom Ghebreyesus le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui prépare un plan d'urgence pour «faire face à une augmentation des blessés et des morts» en cas d'opération à Rafah.

«Ce plan d'urgence n'est qu'un pansement», a déclaré Rik Peeperkorn, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens. «Le système de santé en difficulté ne sera pas en mesure de résister à l'ampleur potentielle de la dévastation que l'incursion causerait», a-t-il ajouté.

L'aide internationale, strictement contrôlée par Israël, arrive au compte-gouttes principalement d'Egypte via Rafah, et reste très insuffisante pour répondre aux besoins des quelque 2,4 millions de Gazaouis.

Face aux difficultés d'acheminement de l'aide par la route, des vivres sont parachutés par plusieurs pays sur Gaza. Les Etats-Unis construisent de leur côté un port artificiel au large de Gaza et une jetée afin de faciliter l'acheminement de l'aide par voie maritime.

Premier allié d'Israël, Washington s'oppose à une vaste opération sur Rafah qui causerait des dommages «au-delà de l'acceptable» a souligné M. Blinken qui avait dit plus tôt cette semaine ne pas avoir vu jusqu'à présent de plan israélien pour protéger les civils sur place.

- «Ces enfants dormaient» -

Une opération à l'heure actuelle interviendrait dans un contexte déjà tendu aux Etats-Unis avec la multiplication des manifestations contre la conduite de la guerre à Gaza sur les campus.

Et 88 parlementaires dans les rangs des démocrates américains ont exhorté vendredi le président Joe Biden à envisager d'interrompre ses ventes d'armes à Israël si le gouvernement israélien ne change pas sa conduite de la guerre contre le Hamas.

Cette guerre Israël-Hamas a débuté le 7 octobre par une attaque de commandos du mouvement islamiste dans le sud israélien qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive de grande envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Vendredi, dans un quartier de Rafah, plusieurs corps dont ceux d'enfants ont été retrouvés sous les décombres de la maison de la famille Chahine touchée par une frappe israélienne avant l'aube.

Sur place, Sanaa Zourob, une Palestinienne qui a perdu sa sœur et six de ses neveux et nièces dans ce bombardement n'en pouvait plus de cette guerre. «Quelle est leur faute à ces enfants? Qu'ont-ils fait pour que leur immeuble soit bombardé? Ces enfants dormaient!».

 


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.

 


Soudan: l'UE sanctionne le numéro deux des paramilitaires du FSR

L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière. (AFP)
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  • Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes
  • Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour

BRUXELLES: L'Union européenne a annoncé jeudi des sanctions contre le numéro deux des Forces de soutien rapide (FSR), accusé d'exactions au Soudan, pays africain en proie à une guerre civile meurtrière entre ces paramilitaires et l'armée régulière.

"Cela envoie un signal que la communauté internationale poursuivra ceux qui sont responsables", a affirmé la cheffe de la diplomatie de l'UE Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Ces sanctions, qui prévoient une interdiction d'entrée dans l'UE et un gel des avoirs, ne concernent que ce responsable soudanais, Abdelrahim Hamdan Dagalo, frère du numéro un des FSR.

Elles ont volontairement été limitées afin de garder des canaux de communication ouverts, alors que l'UE dit être en mesure de parler aux deux parties, a expliqué un responsable européen.

Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé près de 12 millions de personnes. Il a connu une nouvelle accélération avec la chute aux mains des FSR fin octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée dans le Darfour.

Depuis, des survivants décrivent massacres, violences à caractère ethnique, enlèvements, viols et agressions sexuelles.

"L'Union européenne condamne dans les termes les plus forts les atrocités graves et continues perpétrées par les Forces de soutien rapide au Soudan, notamment après la prise de la ville d'El Facher", a indiqué un communiqué des 27.

Les meurtres à motivation ethnique et les violences sexuelles systématiques sont susceptibles de "constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité", a ajouté l'UE dans ce communiqué..


Gaza: 27 morts dans des frappes israéliennes, Israël et le Hamas s'accusent de violer la trêve

Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu. (AFP)
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  • Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre
  • Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer

GAZA: Des frappes aériennes israéliennes sur la bande de Gaza ont tué 27 personnes mercredi selon les autorités locales, Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas s'accusant mutuellement d'avoir violé le fragile cessez-le-feu.

Il s'agit de l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur de la trêve à laquelle ont poussé les Etats-Unis après plus de deux ans de guerre.

Israël a également mené mercredi des frappes dans le sud du Liban, après avoir lancé des appels à évacuer. L'armée israélienne a dit viser le mouvement islamiste Hezbollah qu'elle accuse de se réarmer en violation du cessez-le-feu en vigueur à sa frontière nord depuis bientôt un an.

"Les bombardements et les morts ont recommencé. Ils ne nous laissent même pas le temps de respirer", déplore auprès de l'AFP Ahraf Abu Sultan, 50 ans, tout juste rentré à Gaza-ville pour réparer sa maison détruite après avoir été déplacé un an dans le sud du territoire.

"Il n'y a aucun espoir pour la vie à Gaza", se lamente Nivine Ahmed, déplacée sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, évoquant le bruit des explosions, la fumée, les gens qui courent et les sirènes des ambulances.

"Nous n'en pouvons plus, nous voulons que la guerre se termine complètement ou que les passages soient ouverts" pour permettre à la population de fuir, a confié Noha Fathi, déplacée dans le sud de la bande de Gaza.

Selon la Défense civile de la bande de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, quatorze personnes ont été tuées mercredi à Gaza-ville, et 13 dans la région de Khan Younès. Deux hôpitaux contactés par l'AFP ont confirmé ce bilan.

"Escalade dangereuse" 

L'armée israélienne a affirmé "frapper des cibles terroristes du Hamas dans toute la bande de Gaza" en riposte à des tirs "en direction de la zone où [ses] soldats opèrent à Khan Younès".

Ces tirs n'ont fait aucun blessé a précisé l'armée mais constituent "une violation de l'accord de cessez-le-feu".

Rejetant une "piètre tentative pour justifier [...] des violations qui ne cessent jamais", le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis à "exercer une pression immédiate et sérieuse pour [forcer Israël] à respecter le cessez-le-feu".

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

La trêve a déjà été marquée par plusieurs accès de violences dans le territoire palestinien dévasté par plus de deux ans d'hostilités déclenchées par l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Depuis le 10 octobre, plus de 300 Palestiniens ont été tués par des frappes ou des tirs israéliens selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. L'armée israélienne affirme ne frapper qu'en riposte à des violations de la trêve.

Les raids israéliens les plus meurtriers ont tué, le 29 octobre, plus de cent Gazaouis, selon la Défense civile et des données recueillies par l'AFP auprès de cinq hôpitaux.

Selon la Défense civile, qui ne fait jamais état de combattants tués, les bombardements de mercredi ont notamment tué un couple et ses trois enfants à Gaza-ville, et deux mineurs à Khan Younès.

Deuxième phase ? 

Le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, est apparu dans une vidéo exhibant les corps de trois jeunes enfants.

L'accord de cessez-le-feu a permis dans sa première phase le retour des vingt derniers otages vivants du 7-Octobre, en échange de la libération de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens, et le retour de 25 corps d'otages morts, sur 28 que le Hamas s'est engagé à rendre.

Israël réclame leur remise, en accusant de retard le mouvement islamiste, qui invoque la difficulté de les retrouver dans un territoire noyé sous des tonnes de décombres.

La mise en œuvre de la deuxième phase du plan du président américain Donald Trump n'a pas encore été approuvée. Elle prévoit notamment le désarmement du Hamas, la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire et le déploiement d'une force internationale de stabilisation.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté lundi une résolution pour endosser ce plan Trump, mais le Hamas, écarté de tout rôle dans la gouvernance du territoire et qui refuse de désarmer aux conditions posées par Israël, a dénoncé un texte qui "ne répond pas aux exigences et aux droits politiques et humains" du peuple palestinien.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU, ne précise pas le nombre de combattants tués mais ses données indiquent que plus de la moitié des morts sont des mineurs et des femmes.