Biden ne livrera pas d'armes à Israël pour son offensive à Rafah

Joe Biden. (CNN)
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Publié le Jeudi 09 mai 2024

Biden ne livrera pas d'armes à Israël pour son offensive à Rafah

  • S'ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a affirmé le président américain dans un entretien avec la chaîne CNN
  • «Je l'ai dit clairement à Bibi (le Premier ministre Benjamin Netanyahu) et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien s'ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé Joe Biden

WASHINGTON : Le président américain Joe Biden s'est dit prêt mercredi à cesser de livrer certaines armes à Israël en cas d'offensive majeure à Rafah, posant publiquement et pour la première fois des conditions au soutien américain à son allié.

«S'ils entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a-t-il affirmé dans un entretien avec la chaîne CNN.

«Nous ne livrerons pas les armes et les obus d'artillerie qui ont été utilisés» jusque-là, a-t-il ajouté, faisant référence aux bombes utilisées par Israël depuis le début de la guerre menée à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Interrogé sur la décision américaine de suspendre la livraison d'une cargaison de bombes, il a commenté: «Des civils ont été tués à Gaza à cause de ces bombes», et ajouté: «C'est mal».

Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis ont suspendu la semaine dernière la livraison d'une cargaison composée «de 1.800 bombes de 2.000 livres (907 kg) et de 1.700 bombes de 500 livres (226 kg)», alors que l'armée israélienne se préparait à lancer une offensive «limitée» selon elle à Rafah, que d'aucuns craignent comme étant le prélude à un assaut d'ampleur.

- «Centres de population» -

Ce faisant, les Etats-Unis joignent l'acte à la parole après des mises en garde répétées contre toute offensive majeure dans la ville du sud de la bande de Gaza, où 1,4 million de Palestiniens ont trouvé refuge, pour beaucoup ayant fui les bombardements dans le nord.

Interrogé sur les opérations en cours à Rafah, où l'armée israélienne a déployé des chars et pris le contrôle d'un point de passage frontalier, Joe Biden a dit qu'elle ne touchait pas des «centres de population», laissant entendre que, pour Washington, il ne s'agit pas de l'opération à grande échelle tant redoutée.

«Je l'ai dit clairement à Bibi (le Premier ministre Benjamin Netanyahu) et au cabinet de guerre, ils n'auront pas notre soutien s'ils entrent vraiment dans les centres de population», a encore affirmé le président américain.

L'administration démocrate du président Biden a déjà pris des mesures plus modestes pour manifester son mécontentement à l'égard du Premier ministre israélien, notamment en imposant des sanctions aux colons israéliens extrémistes, mais elle a résisté jusqu'ici aux appels à conditionner son aide militaire.

Les Etats-Unis passent en revue d'autres livraisons d'armes, a indiqué mercredi le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

- Pris au sérieux -

Cette annonce intervient à un moment délicat pour l'administration Biden, qui doit soumettre cette semaine un rapport très attendu au Congrès sur la question de savoir si l'utilisation par Israël d'armes américaines est conforme au droit international et, par là, respecte la loi américaine.

«Malgré la rhétorique de Netanyahu, Israël prend la pression américaine très au sérieux», estime Raphael Cohen, du centre de recherche RAND, rappelant par exemple qu'Israël a ouvert plusieurs points de passage dans la bande de Gaza sous la pression des Etats-Unis, dont dernièrement à Kerem Shalom.

«Cela dit, je pense qu'il sera difficile pour Netanyahu d'abandonner complètement l'opération à Rafah», dit cet expert.

En dépit des condamnations internationales, le Premier ministre israélien a promis de lancer cette offensive, indispensable selon lui pour détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

- «Leviers» -

Sur le plan strictement militaire, tout dépend «de la profondeur des stocks d'Israël», qui conserve une grande quantité de bombes mais dont certains des stocks ont été épuisés par les sept mois de guerre, relève encore Raphael Cohen.

Avec 3 milliards de dollars annuels, les Etats-Unis sont le principal bailleur de fonds et d'armes d'Israël, et avaient même expédié l'envoi de munitions au début de la guerre.

S'il n'est pas question pour Washington de remettre en cause l'aide sécuritaire à long terme, par exemple pour le bouclier anti-aérien «Dôme de fer», qui a démontré sa redoutable efficacité après l'attaque de l'Iran le 14 avril, les appels se font de plus en plus nombreux pour conditionner l'aide militaire américaine.

Qui plus est en pleine année électorale aux Etats-Unis, et alors que des manifestations propalestiniennes secouent de nombreux campus américains.

La suspension des livraisons de bombes la semaine passée est «scandaleuse», a dénoncé le président républicain de la chambre des représentants, Mike Johnson.

Le sénateur de gauche Bernie Sanders a lui appelé le président américain à «user de tous ses leviers» pour faire pression sur Israël.

Pour Israël, une menace « très décevante »

L'ambassadeur d'Israël à l'ONU a estimé jeudi «difficile à entendre et très décevante» la menace du président américain, Joe Biden, de cesser la livraison de certaines armes à Israël en cas d'offensive d'ampleur à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

«C'est une déclaration très dure à entendre et décevante de la part d'un président à qui nous avons été reconnaissant depuis le début de la guerre», a déclaré Gilad Erdan à la radio publique israélienne.

«Il est assez clair que n'importe quelle pression sur Israël, n'importe quelle restriction qui lui est imposée, même de la part d'alliés proches soucieux de nos intérêts, est interprétée par nos ennemis» et «leur donne espoir», a-t-il ajouté.

Le président américain, Joe Biden, a posé pour la première fois mercredi soir des conditions à la livraison d'armes à Israël, dont les Etats-Unis sont un allié historique et le premier soutien militaire.

Si les soldats israéliens «entrent à Rafah, je ne leur livrerai pas les armes qui ont toujours été utilisées (...) contre des villes», a-t-il dit dans un entretien avec la chaîne CNN, citant notamment des «obus d'artillerie».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle depuis des mois être déterminé à lancer une offensive terrestre d'ampleur contre la ville de Rafah où, affirme-t-il, se cachent les derniers bataillons du Hamas, mais où s'entassent aussi 1,4 million de Palestiniens, dont plus d'un million déplacés par sept mois de combats et de bombardements qui ont laissé en ruines le reste de la bande de Gaza.

«Si Israël est empêché d'entrer dans une zone aussi importante que le centre de Rafah, où il y a des milliers de terroristes, d'otages et les dirigeants du Hamas, comment l'objectif d'anéantir le Hamas est-il censé être atteint?», a interrogé l'ambassadeur israélien.

«Au final, l'Etat d'Israël fera ce qu'il pense doit être fait pour la sécurité de ses citoyens», a-t-il affirmé.

Aux côtés du Qatar et de l'Egypte, les Etats-Unis assurent une médiation qui tente depuis des mois de convaincre Israël et le Hamas de conclure une trêve censée permettre notamment une pause dans la guerre et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre des otages enlevés par le Hamas lors de sa sanglante attaque dans le sud d'Israël le 7 octobre.

Des négociations indirectes ont repris mercredi au Caire pour tenter de parvenir à un compromis et éviter l'assaut annoncé sur Rafah.


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".


Liban: incursion israélienne dans un village frontalier, un employé municipal tué

Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien. (AFP)
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  • En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BEYROUTH: Un employé municipal a été tué jeudi, selon le ministère libanais de la Santé, lors d'une incursion israélienne nocturne dans un village du sud du Liban, confirmée par Israël qui a affirmé agir contre le Hezbollah pro-iranien.

En vertu d'un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce pays a retiré ses troupes du sud du Liban mais continue d'occuper cinq points sur le territoire libanais, frontalier du nord d'Israël.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".

L'armée israélienne a confirmé avoir mené cette incursion, affirmant qu'elle intervenait dans le cadre de ses "activités visant à détruire une infrastructure terroriste" du Hezbollah.

Elle a ajouté que l'unité avait "repéré un suspect à l'intérieur du bâtiment" de la municipalité et ouvert le feu après avoir identifié "une menace directe" sur les soldats.

L'incident "fait l'objet d'une enquête", selon l'armée.

Dans un autre village frontalier, Adaissé, une unité israélienne a dynamité un bâtiment servant à abriter des cérémonies religieuses, selon l'Ani.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Mardi, le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Jeremy Laurence, a indiqué que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour qu'il livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Le mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, qui regroupe outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU, s'est réuni mercredi dans la localité frontalière de Naqoura, qui abrite le quartier général des forces de l'ONU.

L'émissaire américaine Morgan Ortagus a déclaré au cours de la réunion que "l'armée libanaise doit à présent exécuter entièrement son plan" visant à "placer toutes les armes sous le contrôle de l'Etat d'ici la fin de l'année".


Soudan: l'ONU appelle à mettre un terme au siège d'El-Facher après une tuerie dans une maternité

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  • Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée"
  • Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités"

PORT-SOUDAN: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé jeudi à mettre un terme à l'"escalade militaire" au Soudan, après le meurtre de plus de 460 personnes dans une maternité à El-Facher, ville clé prise par les forces paramilitaires.

Les informations se multiplient sur des exactions massives depuis que les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) ont pris dimanche, après 18 mois de siège, cette dernière grande ville qui échappait à leur contrôle dans la vaste région du Darfour, où "les massacres continuent" selon des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université Yale.

Le chef des paramilitaires soudanais Mohamed Daglo a reconnu mercredi soir une "catastrophe" dans la ville, assurant: "La guerre nous a été imposée".

Antonio Guterres s'est dit "gravement préoccupé par l'escalade militaire récente" à El-Facher, appelant à "mettre un terme immédiatement au siège et aux hostilités".

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est dite "consternée par les informations faisant état du meurtre tragique de plus de 460 patients et accompagnateurs à la maternité saoudienne d'El-Facher". Selon l'institution, cette maternité était le seul hôpital encore partiellement opérationnel dans la ville.

Après la prise d'El-Facher à leurs rivaux, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, les FSR contrôlent désormais l'ensemble du Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan couvrant le tiers du pays.

Les communications satellite restent coupées -sauf pour les FSR qui contrôlent le réseau Starlink-, les accès d'El-Facher restent bloqués malgré les appels à ouvrir des corridors humanitaires. Dans ce contexte, il est extrêmement compliqué de joindre des sources locales indépendantes.

Maîtres du Darfour 

"Plus de 2.000 civils ont été tués au cours de l'invasion de la milice (des FSR) à El-Facher, ciblant les mosquées et les volontaires du Croissant-Rouge", a pour sa part affirmé Mona Nour Al-Daem, chargée de l'aide humanitaire au gouvernement pro-armée.

A El-Facher, le comité de résistance local, qui documente les exactions depuis le début du conflit, a rapporté mercredi soir avoir entendu des tirs dans l'ouest de la ville, "où quelques soldats restants combattent avec (...) ténacité".

Depuis dimanche, plus de 36.000 personnes ont fui les violences, majoritairement vers la périphérie d'El-Facher et vers Tawila, cité située à 70 km plus à l'ouest et qui était déjà la plus importante zone d'accueil du Soudan, selon l'ONU, avec plus de 650.000 déplacés.

De rares images de l'AFP en provenance de Tawila montrent des déplacés portant leurs affaires sur leur dos ou sur leur tête. Certains montent des tentes, d'autres, parfois blessés, sont assis dans des conditions précaires.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a alerté sur le "risque croissant d'atrocités motivées par des considérations ethniques" en rappelant le passé du Darfour, ensanglanté au début des années 2000 par les massacres et les viols des milices arabes Janjawid, dont sont issues les FSR, contre les tribus locales Massalit, Four ou Zaghawa.

"Unité" 

Les FSR, qui ont installé au Darfour une administration parallèle, contrôlent désormais l'ouest du Soudan et certaines parties du sud, avec leurs alliés. L'armée contrôle le nord, l'est et le centre du troisième plus vaste pays d'Afrique, ravagé par plus de deux ans de guerre.

Des experts craignent une nouvelle partition du Soudan, après l'indépendance du Soudan du Sud en 2011. Mais le chef des FSR a affirmé mercredi que la prise complète du Darfour par ses forces favoriserait "l'unité" du pays.

"La libération d'El-Facher est une opportunité pour l'unité du Soudan et nous disons : l'unité du Soudan par la paix ou par la guerre", a déclaré M. Daglo mercredi.

Les pourparlers menés depuis plusieurs mois par le groupe dit du "Quad", qui réunit les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes Unis et l'Arabie saoudite, sont restés dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Leurs propositions de trêve se heurtent, selon lui, "à l'obstructionnisme continu" du pouvoir de M. Burhane, qui a refusé en septembre une proposition prévoyant à la fois son exclusion et celle des FSR de la transition politique post-conflit.