56 projets annoncés à Choose France, avec la perspective de 10 000 créations d'emplois

Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron s'exprime au siège français de Microsoft à Issy-les-Moulineaux, au sud de Paris, le 13 mai 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 mai 2024

56 projets annoncés à Choose France, avec la perspective de 10 000 créations d'emplois

  • Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse
  • Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français

PARIS: Avec une moisson "record" selon l'Elysée de 56 projets pour 15 milliards d'euros, et la perspective de 10.000 emplois créés, les annonces du 7ème sommet Choose France lundi touchent aux domaines-phares de l'intelligence artificielle, de la décarbonation, mais aussi de la santé et de la finance

IA: Microsoft et Amazon en pointe

Sept projets portent sur ce domaine.

Le géant américain Microsoft apporte à lui seul 4 milliards d'euros, avec un nouveau centre de données à Mulhouse et l'agrandissement d'autres à Paris et Marseille. Il veut aussi former un million de Français à l'intelligence artificielle et 2.500 start-up dans leur adoption de l'IA.

Amazon annonce plus de 1,2 milliard d'euros d'investissements permettant de créer plus de 3.000 emplois directs en CDI. Ils visent à renforcer son réseau logistique et soutenir le développement de l'infrastructure cloud d'Amazon Web Services (AWS).

Le Japonais Telehouse, leader mondial des data-centers à forte connectivité, allouera 1 milliard d'euros pour construire et opérer trois nouveaux data-centers éco-responsables dans le sud et en Ile-de-France (100 emplois).

Décarbonation: engrais, frites, terres rares

Onze projets sont annoncés au sommet.

FertigHy (Espagne) veut investir 1,3 milliard d'euros à Languevoisin (Somme) dans une usine d'engrais qui réduirait fortement les rejets de dioxyde de carbone.

Le géant canadien des frites surgelées McCain, qui accueille lundi le président Macron dans son usine de la Marne, va investir plus de 350 millions d'euros pour moderniser et augmenter la capacité de ses trois sites français, dans le Pas-de-Calais et la Marne.

Le groupe chimique belge Solvay consacrera 100 millions d'euros à reconvertir son usine de La Rochelle pour lancer la première phase d'une unité de production à grande échelle de terres rares, indispensables aux moteurs des voitures électriques.

Mobilité verte

Dix annonces concernent ce secteur.

En particulier, l'allemand Lilium doit investir 400 millions d'euros en Nouvelle-Aquitaine pour produire un avion régional électrique et reconditionner les batteries de cet avion. 850 emplois seraient créés.

Le groupe européen Skeleton Technologies compte investir 600 millions d'euros et créer 300 emplois pour développer à Toulouse des batteries de nouvelle génération puis les construire.

La start-up suisse KL1 compte implanter une usine de raffinage de nickel à Blanquefort (Gironde), pour 300 millions d'euros, représentant 200 emplois.

Le seul investisseur indien du sommet, Motherson, mettra 150 millions d'euros dans AD Industries (aérospatial) à Brive-la-Gaillarde (Corèze).

 

Attractivité: des effets à confirmer pour l'économie française

La France met en avant depuis plusieurs années son statut de destination de choix pour les investissements étrangers mais les effets de cette attractivité sur l'économie mettront du temps à se concrétiser.

"L'impact macroéconomique de ces projets peut mettre un peu de temps à se matérialiser", reconnaît-on à l'Elysée, précisant que "pour avoir un impact macroéconomique, il faut tenir la ligne pendant cinq, voire dix ans".

Dans les faits, les entreprises à capitaux étrangers représentent "un petit nombre d'entreprises", remarque auprès de l'AFP Marc Lhermitte, associé au cabinet EY qui publie chaque année un baromètre de l'attractivité: 17.500 étaient sous contrôle étranger en 2021 selon l'Insee, soit moins de 1% des entreprises en France.

Mais les entreprises étrangères contribuaient aux exportations françaises à hauteur de 30% et employaient près de 12% des salariés en France en 2020, selon l'Insee.

"Ca change beaucoup de choses d'être attractif, ça soutient une grosse partie de nos exportations et donne du carburant à fort volume sur l'innovation et la recherche et développement", relève Marc Lhermitte.

L'accent est surtout mis sur les projets industriels, redevenus une priorité des Etats développés après la crise du Covid et l'invasion russe en Ukraine qui ont montré les limites de la désindustrialisation.

Pour la France, les projets d'implantation ou d'extensions d'usines se sont envolés: en 2023, ils ont plus que doublé par rapport à 2015, loin devant les concurrents allemands et britanniques, montrent les statistiques d'EY.

Selon une compilation du magazine l'Usine Nouvelle, 122 projets ont été annoncés - pour un cumul de 31,9 milliards d'euros - depuis le premier des sommets Choose France en 2018.

"Après des années de désindustrialisation, la France réussit à arrêter l'hémorragie", commente Thomas Grjebine, économiste au Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii), qui note une stabilisation de la part du secteur manufacturier dans le produit intérieur brut (PIB) et des créations nettes d'usines depuis 2018.

La réindustrialisation n'est toutefois pas encore au rendez-vous de l'avis de Maxime Darmet, économiste auprès de l'assureur-crédit AllianzTrade: "on observe une baisse du montant moyen investi par projet" depuis 2019, souligne-t-il.

La France subit par ailleurs une forte concurrence de ses voisins sur les gros projets industriels, à l'instar des annonces entre 2022 et 2023 des géants américain Intel et taiwanais TSMC de construire des usines de puces électroniques en Allemagne.

Santé, les labos persistent en France

Neuf projets sont annoncés dans ce secteur, souvent des extensions d'investissements existants.

L'américain Pfizer consacrera 500 millions d'euros à développer des médicaments et à mener de nouveaux essais cliniques, le britannique AstraZeneca 365 millions d'euros pour moderniser et agrandir ses usines et l'autre britannique GSK, 140 millions d'euros à ses sites d'Evreux (Eure), Saint-Amand-les-Eaux (Nord) et Mayenne (Mayenne).

Le suisse Novartis investira pour sa part 28 millions d'euros dans la médecine nucléaire, avec 25 emplois à la clef.

Finance: nouveaux acteurs

Dix projets "reflètent la centralité de la place de Paris", selon l'Elysée.

En particulier, la banque américaine Morgan Stanley, passée en trois ans de 150 à 400 salariés en France, accueillera son nouveau campus européen à Paris, créant 100 emplois supplémentaires.

De nouveaux acteurs comme la First Abu Dhabi Bank, principale banque émiratie, et Zenith Bank, banque nigériane devenue l'une des principales banques panafricaines, font leur entrée en France.

Investissements renouvelés

Neuf projets d’investissement récurrent, dans des domaines divers, sont vus par l'exécutif comme "confirmant la confiance envers l'économie française".

Ainsi Vorwerk, le fabricant allemand du robot ménager haut de gamme Thermomix, investira 72 millions d'euros près de Chateaudun (Eure-et-Loir), où elle a déjà une usine. Un autre fabricant allemand, le spécialiste des équipements électriques Hager, investira 120 millions d'euros supplémentaires sur ses quatre sites alsaciens.

Figurent parmi ces renouvellements Adecco (Suisse, ressources humaines), FedEx (Etats-Unis, logistique), Procter & Gamble (Etats-Unis, beauté, entretien) ou Sonae (Portugal, alimentation durable).


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com