L’Arabie saoudite salue la décision de la Norvège, de l’Irlande et de l’Espagne de reconnaître un État palestinien

Un garçon agite un drapeau palestinien alors que des manifestants défilent à Barcelone, le 20 janvier 2024. L’Espagne reconnaîtra l’existence d’un État palestinien indépendant le mardi 28 mai. (AP)
Un garçon agite un drapeau palestinien alors que des manifestants défilent à Barcelone, le 20 janvier 2024. L’Espagne reconnaîtra l’existence d’un État palestinien indépendant le mardi 28 mai. (AP)
Une manifestante brandit une pancarte de soutien à la Palestine dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas lors d’une marche de solidarité contre la guerre, la haine et le racisme qui avait pour slogan «Stand Together» («Restons unis»), à Dublin, en Irlande. (Photo Reuters)
Une manifestante brandit une pancarte de soutien à la Palestine dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas lors d’une marche de solidarité contre la guerre, la haine et le racisme qui avait pour slogan «Stand Together» («Restons unis»), à Dublin, en Irlande. (Photo Reuters)
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Publié le Jeudi 23 mai 2024

L’Arabie saoudite salue la décision de la Norvège, de l’Irlande et de l’Espagne de reconnaître un État palestinien

  • L’Autorité palestinienne et son groupe rival, le Hamas, ont tous deux salué la reconnaissance d’un État palestinien
  • Israël a rappelé ses ambassadeurs en Espagne, en Irlande et en Norvège pour des consultations

RIYAD/COPENHAGUE: L’Arabie saoudite a déclaré mercredi qu’elle saluait la décision «positive» prise par la Norvège, l’Espagne et l’Irlande de reconnaître l’existence d’un État palestinien.

Dans un communiqué publié par le ministre des Affaires étrangères, le Royaume a fait part de son appréciation de cette décision, «qui confirme le consensus international sur le droit inhérent du peuple palestinien à l’autodétermination».

L’Arabie saoudite a appelé en outre d’autres pays à adopter rapidement la même position, «ce qui contribuerait à trouver une voie fiable et irréversible pour parvenir à une paix juste et durable qui assure le respect des droits du peuple palestinien».

Les dirigeants norvégien, espagnol et irlandais ont annoncé mercredi qu’ils allaient officiellement reconnaître la Palestine comme un État.

«Il ne peut y avoir de paix au Moyen-Orient si l’existence d’un État palestinien n’est pas reconnue», a affirmé le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store.

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a quant à lui annoncé que le Conseil des ministres reconnaîtrait l’existence d’un État palestinien indépendant le mardi 28 mai.

«Mardi prochain, le 28 mai, le cabinet espagnol approuvera la reconnaissance d’un État palestinien», a-t-il indiqué, ajoutant que son homologue israélien, Benjamin Netanyahou, mettait la solution à deux États «en danger» avec sa politique «de souffrance et de destruction» dans la bande de Gaza.

Le Premier ministre irlandais, Simon Harris, a précisé qu’il s'agissait d’une décision coordonnée avec l’Espagne et la Norvège, d’«un jour historique et important pour l’Irlande et la Palestine».

L’Autorité palestinienne et son groupe rival, le Hamas, ont tous deux salué la reconnaissance d’un État palestinien par l’Irlande, l’Espagne et la Norvège.

L’Autorité palestinienne dispose d’une autonomie limitée en Cisjordanie, tandis que le Hamas contrôle la bande de Gaza.

La Jordanie a qualifié ce mouvement coordonné d’«étape importante et essentielle vers la création d’un État palestinien ».

«Nous apprécions cette décision et la considérons comme une étape importante et essentielle vers la mise en place d’une solution à deux États, qui implique la création d’un État palestinien indépendant et souverain selon les frontières de juillet 1967», a souligné le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, lors d’une conférence de presse.

Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a considéré lui aussi cette annonce comme un «pas important en faveur d’une solution à deux États» et il a dit espérer que d’autres pays suivront.

Le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui compte six membres, s’est également prononcé en faveur de la décision des pays européens. Son secrétaire général, Jassem Mohammed Albudaiwi, a estimé qu’il s’agissait d’une «étape cruciale et stratégique pour parvenir à la solution à deux États» dans le conflit israélo-palestinien, selon un communiqué de presse.

L’Organisation de la coopération islamique (OCI), dont le siège se situe dans la ville saoudienne de Djeddah, a également salué cette décision en la qualifiant d’«étape historique importante».

Ces dernières semaines, plusieurs pays de l’Union européenne(UE) ont indiqué qu’ils avaient l’intention de procéder à cette reconnaissance, arguant qu’une solution à deux États est essentielle pour une paix durable dans la région.

Israël a rappelé ses ambassadeurs en Espagne, en Irlande et en Norvège en raison de leur décision de reconnaître l’existence d’un État palestinien.

«Aujourd’hui, j’envoie un message clair à l’Irlande et à la Norvège: Israël n’acceptera pas cette situation sans réagir. Je viens d’ordonner le retour en Israël des ambassadeurs israéliens à Dublin et à Oslo en vue de consultations ultérieures à Jérusalem», a annoncé le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, dans un communiqué.

Premiers pas 

M. Sanchez avait précisé au mois de mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient accepté de faire les premiers pas vers la reconnaissance de la Palestine, estimant qu’une solution à deux États était essentielle pour une paix durable.

Ces efforts interviennent alors que le nombre de morts à Gaza ne cesse d’augmenter après l’offensive israélienne qui vise à mettre le Hamas en déroute et que des appels sont lancés dans le monde entier en faveur d’un cessez-le-feu et d’une solution durable pour instaurer la paix dans la région.

La Norvège, qui n’est pas membre de l’UE, mais se reconnaît dans tout ce qu’elle fait, a toujours soutenu la mise en œuvre d’une solution à deux États entre Israël et les Palestiniens.

«Les actes de terrorisme ont été commis par le Hamas et par des groupes militants qui ne sont partisans ni d’une solution à deux États ni de l’État d’Israël», constate le chef du gouvernement norvégien.

«La Palestine jouit d’un droit fondamental à un État indépendant», a souligné M. Gahr Store lors d’une conférence de presse.

La décision de reconnaître l’existence d’un État palestinien intervient alors que les forces israéliennes ont mené des assauts sur les frontières nord et sud de la bande de Gaza en mai, provoquant un nouvel exode de centaines de milliers de personnes et entravant fortement l’acheminement de l’aide, ce qui accroît le risque de famine.

Le pays scandinave «considérera donc la Palestine comme un État indépendant doté de tous les droits et obligations que cela implique», a expliqué M. Gahr Store.

La reconnaissance d’un État palestinien par la Norvège intervient plus de trente ans après la signature du premier accord d’Oslo, en 1993.

Depuis lors, «les Palestiniens ont pris des mesures importantes en vue d’une solution à deux États», a affirmé le gouvernement norvégien.

Selon le gouvernement, la Banque mondiale a déterminé que la Palestine avait rempli les critères clés pour fonctionner en tant qu’État en 2011 et que des institutions nationales avaient été mises en place pour fournir à la population des services importants.

«La guerre à Gaza et l’expansion constante des colonies illégales en Cisjordanie signifient toujours que la situation en Palestine n’a jamais été aussi compliquée depuis des décennies», a ajouté le gouvernement norvégien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat