Kim Jong Un qualifie les Etats-Unis de «plus grand ennemi» de la Corée du Nord

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a assuré que son pays allait se doter d'un sous-marin nucléaire (Photo, AFP).
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a assuré que son pays allait se doter d'un sous-marin nucléaire (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 janvier 2021

Kim Jong Un qualifie les Etats-Unis de «plus grand ennemi» de la Corée du Nord

  • Après avoir échangé insultes et menaces de guerre nucléaire, Kim Jong Un et le président américain Donald Trump ont opéré un extraordinaire rapprochement, marqué par des rencontres aussi historiques que symboliques
  • Depuis l'arrivée de M. Kim au pouvoir il y a neuf ans, ces programmes ont fait de remarquables avancées, avec notamment plusieurs essais nucléaires et le test d'un missile susceptible d'atteindre le territoire continental américain

SEOUL: Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a affirmé que les Etats-Unis sont le «plus grand ennemi» de son pays, une déclaration provocatrice à l'adresse de la première puissance mondiale à l'aube du début de mandat du président élu Joe Biden.

Kim Jong Un a également assuré que son pays allait se doter d'un sous-marin nucléaire, a rapporté samedi l'agence officielle KCNA, reçue à Séoul.

Pyongyang «devrait se concentrer et se développer en vue de subvertir les Etats-Unis, le plus grand obstacle à notre révolution et notre plus grand ennemi», a-t-il déclaré lors du 8e congrès du parti au pouvoir selon l'agence.

Sa déclaration intervient moins de deux semaines avant la prise de fonctions de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis et alors que les relations entre Kim et le président sortant Donald Trump ont été tumultueuses.

Après avoir échangé insultes et menaces de guerre nucléaire, Kim Jong Un et le président américain Donald Trump ont opéré un extraordinaire rapprochement, marqué par des rencontres aussi historiques que symboliques.

Mais aucun progrès n'a été réalisé sur l'épineux dossier des programmes nucléaire et balistique de Pyongyang. Et les négociations sont au point mort depuis l'échec retentissant du deuxième sommet entre les deux hommes fin février 2019 à Hanoi. 

Une des raisons de cette impasse a été l'absence de consensus sur les concessions que la Corée du Nord devrait faire en échange d'une levée des sanctions internationales pesant sur elle.

Mais Trump n'a jamais inspiré à la Corée du Nord la haine qu'elle voue à Joe Biden, un «chien enragé» qu'il faudrait «battre à mort». De son côté, le président élu a qualifié Kim Jong Un de «voyou».

«Quelle que soit la personne au pouvoir (ndlr, aux Etats-Unis), la vraie nature de sa politique contre la Corée du Nord ne va jamais changer», a déclaré Kim Jong Un sans nommer Joe Biden, selon KCNA.

Autant de propos qui seront perçus comme une provocation à l'adresse de la nouvelle administration américaine.

«L'addition pour les sommets de Singapour et Hanoï est arrivée à échéance», a tweeté l'analyste Ankit Panda de Carnegie Endowment. «Et c'est à l'administration Biden de la régler», a-t-il estimé.

Vers un sous-marin nucléaire nord-coréen 

Sous la présidence de M. Biden, les Etats-Unis devraient revenir à une approche beaucoup plus classique vis-à-vis de Pyongyang, en insistant notamment sur le fait qu'il faudra des progrès importants au niveau de groupes de travail avant même d'envisager une nouvelle rencontre entre chefs d'Etats.

Kim «voit une impasse qui n'est pas près d'évoluer», estime Harry Kazianis, expert auprès du Center for the National Interest.

De son côté, la Corée du Nord justifie ses programmes nucléaires interdits par la communauté internationale par la menace que Washington ferait peser sur la survie-même de son régime.

Et celui-ci a pendant des décennies alloué au développement de ces programmes de vastes ressources, quitte à écoper de sanctions toujours plus pénalisantes pour son économie et sa population.

Le processus Kim-Trump a eu pour intermédiaire le président sud-coréen Moon Jae-in, mais le dirigeant nord-coréen a accusé Séoul de violer les accords inter-coréens. Pyongyang a reproché à Séoul d'ignorer ses mises en garde visant à faire «cesser les manœuvres militaires conjointes avec les Etats-Unis».

Depuis l'arrivée de M. Kim au pouvoir il y a neuf ans, ces programmes ont fait de remarquables avancées, avec notamment plusieurs essais nucléaires et le test d'un missile susceptible d'atteindre le territoire continental américain.

Lors de la réunion du Parti des travailleurs, le dirigeant nord-coréen a également annoncé que son pays a mené à bien un plan visant à se doter d'un sous-marin nucléaire.

«De nouvelles recherches de planification pour un sous-marin nucléaire ont été menées à bien et sont sur le point d'entrer dans le processus d'examen final», a-t-il déclaré selon l'agence.

Le pays devrait «développer davantage la technologie nucléaire» et produire des ogives nucléaires légères et de petite taille pour être utilisées «en fonction des cibles visées», a-t-il ajouté.  

Le dirigeant a tenu ces propos au parti lors d'une présentation de travail de neuf heures, étendue sur trois jours, et dont KCNA a rapporté samedi pour la première fois les détails.

Grand-messe du parti au pouvoir, ce congrès vise à renforcer l'autorité du régime et est suivi de près par les experts de la Corée du Nord qui tentent de déceler tout signe d'inflexion de la politique d'un des pays les plus isolés au monde.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.