L'Iran se projette vers la présidentielle après la mort de Raïssi

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Publié le Mardi 28 mai 2024

L'Iran se projette vers la présidentielle après la mort de Raïssi

  • Initialement prévu au printemps 2025, le scrutin a été rendu nécessaire pour remplacer Ebrahim Raïssi, décédé à 63 ans dans un accident d'hélicoptère le 19 mai en compagnie de sept autres personnes
  • Le processus débutera jeudi, premier des cinq jours durant lesquels les postulants devront formaliser leur candidature auprès du ministère de l'Intérieur. Ils doivent être âgés de 40 à 75 ans et peuvent être ou non membres du clergé

TEHERAN: Après avoir porté le deuil du président Ebrahim Raïssi, l'Iran tourne son attention vers la présidentielle du 28 juin, pour laquelle le camp conservateur se cherche un candidat loyal au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.

Cette élection sera scrutée de près sur la scène internationale alors que Téhéran est un acteur majeur au Moyen-Orient, sur fond de guerre à Gaza et d'inquiétudes sur le programme nucléaire iranien.

Initialement prévu au printemps 2025, le scrutin a été rendu nécessaire pour remplacer Ebrahim Raïssi, décédé à 63 ans dans un accident d'hélicoptère le 19 mai en compagnie de sept autres personnes, parmi lesquelles le chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian.

Conformément à la Constitution, le guide suprême, plus haute autorité de la République islamique, a aussitôt chargé le président par intérim Mohammad Mokhber, 68 ans, d'organiser dans l'urgence une présidentielle.

Le processus débutera jeudi, premier des cinq jours durant lesquels les postulants devront formaliser leur candidature auprès du ministère de l'Intérieur. Ils doivent être âgés de 40 à 75 ans et peuvent être ou non membres du clergé.

Le premier à se jeter dans la bataille est Saïd Jalili, un ancien responsable du dossier nucléaire considéré comme un ultraconservateur.

Parmi les candidats conservateurs pressentis, figurent le président par intérim Mokhber, peu connu du grand public, voire l'ancien président populiste Mahmoud Ahmadinejad, qui a dit "examiner les conditions pour décider" s'il se lançait dans la compétition.

D'anciens responsables présentés comme plus modérés, à l'instar de l'ex-ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif ou de l'ancien président du Parlement Ali Larijani, sont également évoqués.

Les candidatures devront être validées d'ici au 11 juin par le Conseil des gardiens de la Constitution, un organe non élu dominé par les conservateurs et chargé de superviser le processus électoral.

L'enjeu de la participation 

En 2021, cette instance avait invalidé de nombreuses personnalités réformistes et modérées, dont Ali Larijani. Ce qui avait permis à Ebrahim Raïssi, le candidat du camp conservateur et ultraconservateur, d'être facilement élu au premier tour.

Mais, rebutés par cette compétition tronquée, de nombreux électeurs avaient boudé les urnes. La participation n'avait atteint que 49%, soit le plus faible taux pour une présidentielle depuis la révolution islamique de 1979.

L'abstention a été encore plus forte aux législatives de mars dernier puisque seuls 41% des électeurs se sont rendus aux urnes, boycottées par les formations réformatrices après la disqualification de nombreux de leurs candidats.

"Je suis sûr que les réformistes gagneraient avec une forte avance" la présidentielle s'ils étaient autorisés à participer, a estimé lundi l'expert politique Abbas Abdi dans le quotidien réformateur Hammihan.

Largement dominé par les conservateurs, le nouveau Parlement est entré en fonction lundi et a réélu mardi son président, le conservateur Mohammad Bagher Ghalibaf, 62 ans, ce qui réduit la possibilité qu'il soit candidat à la présidentielle selon les experts.

Au cours de ses funérailles qui ont mobilisé des centaines de milliers d'Iraniens la semaine dernière, Ebrahim Raïssi a été loué comme un dirigeant "compétent, sincère et sérieux" par le guide suprême.

Ses trois années de présidence ont été secouées par plusieurs crises, dont celle de l'économie, qui est fragilisée par une inflation galopante, un chômage élevé et une dépréciation record de la monnaie nationale par rapport au dollar.

L'Iran a cependant réussi à contourner les sévères sanctions américaines en trouvant de nouveaux débouchés pour son pétrole, en particulier en Asie.

Tournant résolument le dos à l'Occident, Téhéran s'est rapproché de la Chine et de la Russie, tandis que les tensions n'ont cessé de s'aggraver avec Israël, surtout depuis le début de la guerre à Gaza en octobre.

Les deux pays ont été au bord de la guerre en avril, lorsque l'Iran a lancé une attaque inédite vers le territoire israélien avec 350 drones et missiles, la plupart interceptés, en riposte à une frappe attribuée à Israël ayant détruit son consulat à Damas et tué sept militaires iraniens.

Sur le plan intérieur, M. Raïssi s'était retrouvé dans une situation délicate avec le vaste mouvement de contestation déclenché en septembre 2022 par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme décédée à la suite de son arrestation pour non-respect du code vestimentaire de la République islamique.


Le métro de Riyad bat le record Guinness du plus long réseau sans conducteur

Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
Un métro arrive à la station King Saud University à Riyad, le 27 avril 2025. (AFP)
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  • Le métro de Riyad comprend six lignes intégrées et 85 stations, et intègre des technologies de pointe
  • Le système de transports publics de Riyad, incluant le métro et les bus, soutient le trafic, l’économie, le développement urbain et la vie sociale de la ville

LONDRES : Le Guinness World Records a officiellement certifié le métro de Riyad comme le plus long réseau de métro sans conducteur au monde, avec 176 kilomètres, mettant en lumière les avancées rapides de l’Arabie saoudite dans le domaine des transports modernes.

Le métro de Riyad constitue un élément essentiel de l’initiative de transport public dans la capitale saoudienne. Il comporte six lignes intégrées, 85 stations, et fait appel à des technologies de pointe.

Le système fonctionne selon un modèle automatisé sans conducteur, géré par des salles de contrôle avancées garantissant des niveaux élevés de précision, de sécurité et de qualité, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

L'ouvrage de référence annuel indique que le métro de Riyad a été « conçu pour améliorer la mobilité urbaine, réduire les embouteillages et promouvoir la durabilité grâce à des solutions de transport respectueuses de l'environnement ».

Le réseau de transports publics de Riyad, incluant métro et bus, soutient le trafic de la ville, son économie, son développement urbain et sa vie sociale.

Cette réalisation met en avant les efforts de la Commission royale pour la ville de Riyad visant à adopter des concepts de transport urbain innovants et durables, démontrant son engagement en faveur d’infrastructures modernes qui améliorent la qualité de vie et soutiennent la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, ajoute la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cisjordanie: des soldats israéliens tuent deux Palestiniens apparement en train de se rendre

Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
Un homme marche dans la rue, devant un appartement détruit au lendemain d'une opération militaire israélienne au cours de laquelle un tireur palestinien a été tué, dans la ville de Naplouse, occupée par Israël, dans le nord de la Cisjordanie, le 25 novembre 2025. (AFP)
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  • Deux Palestiniens ont été tués lors d’une opération israélienne à Jénine, une scène filmée sous plusieurs angles: l’Autorité palestinienne parle d’« exécution sommaire », tandis qu’Israël affirme que les forces ont agi face à une menace

Jénine, Territoires palestiniens: L'armée et la police israéliennes ont annoncé jeudi examiner les circonstances dans lesquelles deux Palestiniens ont été abattus lors d'une opération conjointe de leurs forces alors qu'ils étaient apparemment en train de se rendre à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

La scène a été filmée sous plusieurs angles, notamment par un journaliste de l'AFP, dans cette ville bastion de groupes armés palestiniens.

L'Autorité palestinienne a identifié les Palestiniens tués comme Montasser Billah Mahmoud Abdullah, 26 ans, et Youssef Ali Assassa, 37 ans, dénoncé les faits comme une "exécution sommaire" et accusé les forces israéliennes de "crime de guerre documenté et complet".

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a dit apporter son "soutien total aux gardes-frontières et aux soldats de l'armée qui ont ouvert le feu sur des terroristes recherchés sortis d'un bâtiment à Jénine".

Des vidéos ayant largement circulé sur les médias sociaux montrent deux hommes sortir d'un bâtiment cerné par des soldats israéliens, les bras en l'air. On les voit ensuite se coucher à terre devant les soldats avant d'être redirigés vers l'intérieur du bâtiment. Des coups de feu retentissent. Les deux hommes gisent au sol.

Les images tournées par le JRI de l'AFP montrent les deux hommes sortir du bâtiment puis y rentrer avant les coups de feu. Un immeuble placé entre le journaliste et la scène obstrue une partie de l'image. On voit ensuite des soldats évacuer un cadavre.

- "Les terroristes doivent mourir !" -

Une fois la nuit tombée, un photographe de l'AFP a vu des Palestiniens nettoyer les lieux. Des flaques de sang maculaient encore le sol.

Dans un communiqué commun, l'armée et la police (dont dépend l'unité des gardes-frontières) indiquent que leurs forces ont procédé dans la soirée "à l'arrestation de deux individus recherchés pour des actes terroristes, notamment des jets d'explosifs et des tirs sur les forces de sécurité".

"Après leur sortie [du bâtiment où ils étaient cernés], des tirs ont été dirigés vers les suspects", ajoute l'armée, précisant que "l'incident est en cours d'examen".

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a dénoncé dans un communiqué une "exécution de sang-froid".

"Les soldats ont agi exactement comme on l'attend", a estimé de son côté M. Ben Gvir. "Les terroristes doivent mourir!" a-t-il écrit sur son compte X.

Citant une source au sein des gardes-frontières, le journal de gauche Haaretz a indiqué qu'une enquête préliminaire mentionnait d'ores et déjà qu'un des deux hommes tués avait tenté de se relever après avoir été au sol et fait un "mouvement suspect", qui a décidé les policiers et les soldats à tirer.

- "Déshumanisation" -

"L'exécution documentée aujourd'hui est le résultat d'un processus accéléré de déshumanisation des Palestiniens et de l'abandon total de leurs droits par le régime israélien", a estimé B'Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.

"Il est du devoir de la communauté internationale de mettre fin à l'impunité d'Israël et de traduire en justice les responsables de la planification et de l'exécution de sa politique criminelle contre le peuple palestinien", ajoute l'ONG.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël.

Elles n'ont pas cessé avec la trêve fragile en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé le lancement d'une nouvelle opération contre les groupes armés palestinien dans le nord de la Cisjordanie.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.


Israël frappe à nouveau le sud du Liban, un an après le cessez-le-feu

L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
L'armée israélienne a déclaré avoir mené jeudi une série de frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, la dernière en date malgré le cessez-le-feu conclu il y a un an avec le groupe militant. (X/@fadwa_aliahmad)
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  • L’armée israélienne a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, ciblant des infrastructures et des sites d’armes du Hezbollah, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis un an
  • Le gouvernement libanais est accusé par Israël et les États-Unis de tarder à démanteler la présence militaire du Hezbollah dans la zone frontalière, tandis que Beyrouth dément toute faute et rejette les accusations israéliennes

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir mené de nouvelles frappes contre le Hezbollah dans le sud du Liban, au moment où elle intensifie ses attaques sur le territoire libanais malgré un cessez-le-feu avec le mouvement pro-iranien qu'elle accuse de chercher à se réarmer.

"Il y a peu, l'armée israélienne a frappé et démantelé des infrastructures terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones dans le sud du Liban", écrit l'armée dans un communiqué.

"Dans le cadre de ces frappes, l'armée a visé plusieurs sites de lancement où des armes du Hezbollah étaient stockées", ajoute le communiqué, qui précise que les frappes ont également touché des "postes militaires utilisés par des membres du Hezbollah pour mener des attaques terroristes".

L'agence de presse d'Etat libanaise ANI a annoncé une série de "raids aériens israéliens sur Al-Mahmoudiya et Al-Jarmak dans la région de Jezzine."

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, signé il y a un an jour pour jour, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Mercredi, le ministre israélien de la Défense Israël Katz avait averti qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré M. Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

La Présidence libanaise a publié mercredi une déclaration du président Joseph Aoun qui "a rejeté les allégations israéliennes qui portent atteinte au rôle de l'armée et remettent en question son travail sur le terrain, notant que ces allégations ne reposent sur aucune preuve tangible."