Colère en ligne après un article de The Atlantic sur la «possibilité de tuer légalement des enfants» à Gaza

«“Un enfant légalement tué” est une phrase que je n’aurais jamais imaginé lire de ma vie», s'est indigné l’activiste politique et musicien libanais Peter Daou sur X. (AFP).
«“Un enfant légalement tué” est une phrase que je n’aurais jamais imaginé lire de ma vie», s'est indigné l’activiste politique et musicien libanais Peter Daou sur X. (AFP).
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Publié le Mardi 28 mai 2024

Colère en ligne après un article de The Atlantic sur la «possibilité de tuer légalement des enfants» à Gaza

  • Le journaliste de The Atlantic Graeme Wood a suggéré que, dans certaines situations, le meurtre d'enfants peut être justifiable légalement
  • De nombreux internautes ont exprimé leur indignation, remettant en cause la légalité des propos de M. Wood et qualifiant les mots qu’il a choisis d’«obscènes»

LONDRES: The Atlantic a suscité une vague de critiques en ligne après avoir publié un article controversé dans lequel le journal affirme qu’«il est possible de tuer légalement des enfants» à Gaza.

Intitulé «Les statistiques de l'ONU sur Gaza n'ont aucun sens», cet article d'opinion signé par Graeme Wood remet en cause l'exactitude des chiffres des Nations unies sur les morts civiles tués lors de la guerre israélienne contre Gaza.

M. Wood suggère que les données de l'ONU manquent de fiabilité et soutient qu’elles proviennent du mouvement Hamas.

«Les chiffres de l'ONU ont changé parce que l’organisation n’a qu’une très vague idée du nombre réel d'enfants tués à Gaza, au-delà de “beaucoup”. Elle obtient ses statistiques du Hamas», a-t-il écrit.

Connu pour son scepticisme envers le Hamas et la cause palestinienne depuis le début du conflit en octobre dernier, le journaliste a suscité la polémique en suggérant que, dans certains cas, la mise à mort d’enfants peut être juridiquement justifiable.

«Même quand elle est menée légalement, la guerre est laide», reconnaît-il. «Mais il est possible de tuer légalement des enfants, si par exemple on est attaqué par un ennemi qui se cache derrière eux. La vue d’un enfant légalement tué n’est cependant pas moins dérangeante que celle d’un enfant assassiné», poursuit l’article.

Ces propos ont déclenché un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Le groupe de campagne Writers Against the War on Gaza («Écrivains contre la guerre à Gaza», également désigné par l’acronyme «Wawog») a dénoncé avec vigueur la position de The Atlantic.

«Le génocide dure depuis huit mois et les médias occidentaux continuent de fabriquer le consentement au sionisme», a fustigé Wawog dimanche sur X.

«Défendre le meurtre d'enfants est odieux, mais @TheAtlantic a historiquement défendu les effusions de sang impérialistes», a ajouté l’organisation.

De nombreux internautes ont exprimé leur indignation, remettant en cause la légalité des propos de M. Wood et qualifiant les mots qu’il a choisis d’«obscènes».

«“Un enfant légalement tué” est une phrase que je n’aurais jamais imaginé lire de ma vie», s'est indigné l’activiste politique et musicien libanais Peter Daou sur X. 

D’autres ont appelé à boycotter The Atlantic en annulant leurs abonnements au célèbre magazine américain.

Cette polémique survient dans un contexte particulièrement tendu à Gaza, où, dimanche, des frappes aériennes israéliennes qui visaient des tentes pour personnes déplacées dans la ville de Rafah ont tué au moins quarante-cinq personnes.

Selon des sources locales, des gens ont été «brûlés vifs» dans ces raids menés deux jours seulement après que la Cour internationale de justice a ordonné à Israël de mettre fin à son offensive militaire à Rafah, qualifiée d’«horrifiante» par l’Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa).

Le bilan de cette nouvelle escalade militaire est désormais de près de trente-six mille morts côté palestinien, en grande majorité des enfants et des femmes, selon les chiffres du ministère de la Santé à Gaza.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".