L'enlèvement par les Houthis d'employés de l'ONU au Yémen est largement condamné

Un véhicule des Nations Unies dans la troisième ville du Yémen, Taiz, en février. (AFP)
Un véhicule des Nations Unies dans la troisième ville du Yémen, Taiz, en février. (AFP)
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Publié le Dimanche 09 juin 2024

L'enlèvement par les Houthis d'employés de l'ONU au Yémen est largement condamné

  • Les Houthis auraient également enlevé des travailleurs yéménites dans d'autres provinces yéménites sous leur contrôle
  • Selon les Houthis, quatre autres frappes aériennes américaines et britanniques ont touché une base militaire au nord de Sanaa vendredi

AL-MUKALLA : Les groupes de défense des droits de l'homme ont vivement dénoncé samedi l'enlèvement par les Houthis de dizaines de Yéménites travaillant pour l'ONU et des organisations américaines au Yémen.

Le ministre yéménite des Droits de l'homme, Ahmed Arman, a déclaré vendredi que les milices soutenues par l'Iran avaient enlevé une cinquantaine de membres du personnel yéménite de diverses agences de l'ONU, de l'ambassade des États-Unis, d'ONG financées par les États-Unis et d'autres organisations étrangères à Sanaa, après avoir pris d'assaut leurs résidences.

Les Houthis auraient également enlevé des travailleurs yéménites dans d'autres provinces yéménites sous leur contrôle.

Samedi, Arman a déclaré à Arab News que les Houthis avaient repris leurs descentes dans les résidences de Sanaa et enlevé d'autres Yéménites travaillant pour des organisations étrangères, mais il n'a pas donné les noms de ces personnes ni des organisations pour lesquelles elles travaillent.

Dans une déclaration commune, 118 organisations yéménites de défense des droits de l'homme ont indiqué que les services de renseignement et de sécurité des Houthis avaient mené des incursions simultanées au domicile de Yéménites travaillant pour l'ONU et d'autres organisations internationales à Sanaa, Hodeidah, Saada et Amran, et qu'ils les avaient enlevés et s'étaient emparés de leurs téléphones et ordinateurs portables.

« Les crimes continus de la milice houthie constituent une violation flagrante des lois et des normes nationales et internationales, ainsi qu'un manque de respect manifeste pour toutes les tentatives internationales et régionales visant à rétablir la paix dans le pays », ont déclaré les groupes yéménites dans leur communiqué.

Les Houthis n'ont pas fourni d'explication officielle à leur campagne, mais ils ont déjà accusé les travailleurs yéménites employés par des ambassades ou des organisations étrangères de collaborer avec leurs ennemis.

Interrogé par Arab News sur les informations selon lesquelles les Houthis continuent de cibler le personnel des agences yéménites de l'ONU, Farhan Aziz Haq, porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré : « Nous n'avons rien de nouveau à signaler ».

Les raids des Houthis ont eu lieu alors que l'armée américaine avait déclaré avoir intercepté un nouveau tir de drones et de missiles des Houthis au-dessus de la mer Rouge et du détroit de Bab Al-Mandab.

Le Commandement central américain a indiqué vendredi soir que les Houthis avaient tiré quatre missiles balistiques depuis les régions qu'ils contrôlent au-dessus de la mer Rouge au cours des dernières 24 heures, mais qu'aucun d'entre eux n'avait touché de navire de guerre ou de navire commercial.

Les forces du CENTCOM ont détruit quatre drones et deux missiles balistiques dans les zones yéménites contrôlées par les Houthis avant qu'ils n'atteignent leurs cibles sur les routes maritimes internationales.

L'armée américaine a également détruit un drone houthi lancé dans le détroit de Bab Al-Mandab et un bateau houthi en mer Rouge.

Les médias houthis ont déclaré vendredi que des avions américains et britanniques avaient effectué quatre frappes aériennes sur l'aéroport de la province occidentale de Hodeidah, et une autre sur le port Al-Salif de la province.

Selon les Houthis, quatre autres frappes aériennes américaines et britanniques ont touché une base militaire au nord de Sanaa vendredi.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Sarea, a annoncé vendredi que leurs forces avaient lancé des drones et des missiles sur deux navires en mer Rouge qui auraient enfreint leur interdiction de naviguer vers Israël.

Selon des applications de surveillance des navires, l'un des navires, l'Elbella, est un porte-conteneurs battant pavillon maltais qui se dirige de Djeddah vers l'Égypte, tandis que l'autre, l'Aal Genoa, est un cargo battant pavillon chypriote qui se dirige de la Pologne vers les Émirats arabes unis.

Depuis novembre, les Houthis ont coulé un navire, en ont saisi un autre et ont tiré des centaines de missiles balistiques et de drones sur des navires militaires et commerciaux internationaux, dans le cadre de ce que la milice yéménite affirme être des actions de soutien au peuple palestinien visant à forcer Israël à mettre fin à son agression contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
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  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
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  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
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  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk