Frappes israéliennes sur le sud de Gaza, Blinken en quête de cessez-le-feu

L'armée israélienne pilonne jeudi le sud de la bande de Gaza après une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken qui cherche à arracher un accord de cessez-le feu entre Israël et le Hamas. (AFP)
L'armée israélienne pilonne jeudi le sud de la bande de Gaza après une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken qui cherche à arracher un accord de cessez-le feu entre Israël et le Hamas. (AFP)
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Publié le Jeudi 13 juin 2024

Frappes israéliennes sur le sud de Gaza, Blinken en quête de cessez-le-feu

  • Une équipe de l'AFP a fait état aux premières heures d'intenses tirs d'artillerie et de frappes par des hélicoptères israéliens dans le secteur de Rafah, à la pointe sud du territoire, près de la frontière avec l'Egypte
  • Tôt jeudi, les sirènes d'alarme antiroquettes retentissaient toujours dans le nord d'Israël, selon l'armée. Et au Yémen, les rebelles Houthis, alliés aussi du Hamas palestinien, ont revendiqué une attaque qui a endommagé en mer Rouge un vraquier grec

RAFAH: L'armée israélienne pilonne jeudi le sud de la bande de Gaza après une tournée au Moyen-Orient du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken qui cherche à arracher un accord de cessez-le feu entre Israël et le Hamas.

Une équipe de l'AFP a fait état aux premières heures d'intenses tirs d'artillerie et de frappes par des hélicoptères israéliens dans le secteur de Rafah, à la pointe sud du territoire, près de la frontière avec l'Egypte.

Mercredi, le Hezbollah libanais, allié du Hamas, a lancé une pluie de roquettes sur le nord d'Israël et promis d'intensifier ses attaques pour venger la mort d'un haut commandant militaire tué la veille dans une frappe ciblée israélienne sur le sud du Liban.

Tôt jeudi, les sirènes d'alarme antiroquettes retentissaient toujours dans le nord d'Israël, selon l'armée. Et au Yémen, les rebelles Houthis, alliés aussi du Hamas palestinien, ont revendiqué une attaque qui a endommagé en mer Rouge un vraquier grec soupçonné selon eux de liens avec Israël.

Concluant à Doha une tournée dans quatre pays de la région dont Israël, M. Blinken a affirmé que son pays travaillerait avec les autres pays médiateurs - Qatar et Egypte -, afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu.

"Plus cela (la guerre) dure, plus les gens souffriront, et il est temps de cesser les marchandages", a-t-il dit.

Mardi, le Hamas a annoncé avoir remis au Qatar et à l'Egypte sa réponse au plan annoncé le 31 mai par le président américain Joe Biden.

Ce plan prévoit, dans une première phase, un cessez-le-feu de six semaines accompagné d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages retenus à Gaza depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël, et de la libération de Palestiniens emprisonnés par Israël.

"Le Hamas ne voit pas que nous sommes fatigués? Nous sommes morts, détruits (…) La guerre doit cesser à n'importe quel prix. Nous n'en pouvons plus", a lancé à l'AFP Abou Chaker, un habitant de Gaza-Ville dans le nord du territoire assiégé par l'armée israélienne.

"Assez! nous sommes exténués! Chaque jour nous sommes forcés à nous déplacer. Nos enfants sont privés de nourriture et d'eau", s'est écrié Ezzedine al-Belbissi du camp de Bureij (centre).

« Pression » sur Israël

Le contenu de la réponse du Hamas n'a pas été révélé, mais M. Blinken a déclaré à Doha que "certains changements" réclamés par le Hamas étaient "réalisables, d'autres pas". "Je pense que ce fossé peut être comblé", a-t-il ajouté.

M. Blinken a aussi affirmé que les Etats-Unis présenteraient "dans les semaines à venir les éléments clés" pour l'après-guerre, "y compris des idées concrètes sur la manière de gérer la gouvernance, la sécurité et la reconstruction" à Gaza.

En annonçant le plan de cessez-le-feu, M. Biden l'avait présenté comme une proposition israélienne. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu affirme qu'il poursuivra la guerre jusqu'à la défaite du Hamas.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken "continue de parler de l'accord d'Israël à la dernière proposition (de cessez-le-feu), mais nous n'avons entendu aucun responsable israélien s'exprimer à ce sujet", a plus tard indiqué le Hamas dans un communiqué.

"Dans ce contexte, nous appelons M. Blinken et le gouvernement Biden à faire pression directement" sur Israël, a ajouté le mouvement.

Selon une source proche des discussions, la réponse du Hamas contient des "amendements" au plan annoncé par Joe Biden, "notamment un calendrier pour un cessez-le-feu permanent et le retrait total des troupes israéliennes de Gaza".

Le Forum des familles, principale association de proches d'otages, a exhorté le gouvernement à agir vite car "tout délai pourrait mettre gravement en danger les otages."

« Crimes contre l'humanité »

La guerre a été déclenchée par une attaque le 7 octobre de commandos du Hamas infiltrés à partir de Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a juré de détruire le Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Et son armée a lancé une offensive d'envergure à Gaza qui a fait jusqu'à présent 37.202 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement local, dirigé par le Hamas.

A Genève, une commission d'enquête de l'ONU a estimé qu'Israël était responsable de "crimes contre l'humanité", notamment pour "extermination", dans le territoire palestinien. Elle a aussi accusé les autorités israéliennes et sept groupes armés palestiniens, dont le Hamas, de crimes de guerre.

L'ambassade israélienne à Genève a accusé la commission de "discrimination systématique" à l'encontre d'Israël.

L'ONU s'inquiète des risques de famine à Gaza, où au moins 1,7 million de Palestiniens, sur environ 2,4 millions d'habitants, ont été déplacés à plusieurs reprises par la guerre.

Plus de 8.000 enfants âgés de moins de cinq ans ont été soignés à Gaza pour malnutrition aiguë, "dont 1.600 enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère" et 28 sont morts, a révélé l'Organisation mondiale de la santé.


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.