Prêt-à-porter : Naf Naf repris par une entreprise turque, près de 90% des emplois sauvés

Une femme passe devant l'entrée d'un magasin de vêtements Naf Naf à Dunkerque, dans le nord de la France, le 25 janvier 2017 . (Photo Philippe Huguen  AFP)
Une femme passe devant l'entrée d'un magasin de vêtements Naf Naf à Dunkerque, dans le nord de la France, le 25 janvier 2017 . (Photo Philippe Huguen AFP)
Short Url
Publié le Mardi 18 juin 2024

Prêt-à-porter : Naf Naf repris par une entreprise turque, près de 90% des emplois sauvés

  • La société Migiboy Tekstil a offert plus de 1,5 million d'euros pour reprendre l'iconique enseigne française, en redressement judiciaire depuis septembre dernier
  • Lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, Naf Naf acquiert une certaine notoriété en 1983. Sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d'exemplaires, rappelle le site de la marque

PARIS : C'est une nouvelle inespérée et rare dans le milieu du prêt-à-porter qui traverse une grave crise en France depuis plus d'un an: Naf Naf, lourdement endetté, vient d'être repris par une entreprise turque qui s'engage à sauvegarder près de 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre.

«La CFDT restera vigilante sur le respect des engagements pris par le repreneur et sur la pérennisation de l'enseigne Naf Naf à laquelle tant les salariés que les clientes sont attachés», a réagi mardi le syndicat auprès de l'AFP.

La société Migiboy Tekstil a offert plus de 1,5 million d'euros pour reprendre l'iconique enseigne française, en redressement judiciaire depuis septembre dernier, selon une décision de justice consultée par l'AFP. L'entreprise turque sauve ainsi 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, selon le jugement.

Elle reprend également les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique, a souligné la CFDT.

Migiboy Tekstil est basée à Istanbul et emploie environ 750 personnes, peut-on lire sur son site.

Lancée en 1973 par deux frères, Gérard et Patrick Pariente, Naf Naf - en hommage au «petit cochon le plus fort et le plus malin des trois» - acquiert une certaine notoriété en 1983. Sa combinaison en toile de coton déclinée en plusieurs couleurs se vend alors à plus de 3 millions d'exemplaires, rappelle le site de la marque.

Un succès commercial qui prend de l'ampleur dans les années 1990 lorsque la marque lance des campagnes publicitaires très remarquées, avec pour slogan «Le Grand Méchant Look».

Mais en mai 2020, en pleine pandémie de Covid, la marque est placée en redressement judiciaire.

L'entreprise est alors reprise par le groupe franco-turc SY International, qui emploie plus de 1.000 personnes dans le monde, et avait déjà acquis l'enseigne Sinéquanone en 2019.

La marque, qui s'est endettée durant la pandémie, notamment en raison de loyers impayés, est toutefois de nouveau placée en redressement judiciaire en septembre 2023.

- Baisse de fréquentation -

Dans la décision de mardi, le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis) observe également que la société a souffert d'«une baisse de fréquentation des zones de chalandises» (centres commerciaux, rues commerçantes...) et de l'effet «de l'inflation et de l'augmentation du coût des matières premières».

En octobre 2023, Naf Naf employait encore 682 salariés en France, possédait 125 boutiques en propre et 69 boutiques affiliées, selon ce même document.

Des premières suppressions d'emplois et fermetures de boutiques étaient intervenues à la suite de l'ouverture de la procédure de redressement judiciaire de septembre mais cela n'avait pas suffi à redresser l'entreprise. Un appel d'offres avait alors été lancé pour la reprendre en avril.

Camaïeu, Kookaï, Gap France, Don't Call me Jennyfer, André, San Marina, Minelli, Pimkie, Comptoir des Cotonniers, DPAM, Sergent Major, Princesse Tam Tam, Kaporal, IKKS... Le prêt-à-porter traverse une violente crise depuis plus d'un an.

Elle a été fatale pour certaines marques, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, avec le licenciement de 2.100 salariés qui avait fortement marqué les esprits. Plus récemment, une liquidation a aussi été prononcée pour San Marina et Burton of London.

Certaines entreprises ont coupé dans les effectifs et fermé des magasins, comme Pimkie. D'autres avaient été placées en redressement judiciaire, comme Naf Naf ou Kaporal.

Ces marques ont souffert d'un cocktail détonant : pandémie, inflation, hausse des prix de l'énergie et des matières premières, des loyers et des salaires, ou encore concurrence de la seconde main et des enseignes de «fast fashion».

Selon l'Institut français de la mode (IFM), le volume des ventes dans le secteur de la mode a reculé de 4% en 2023.

«Au moins 4.000 emplois ont été supprimés en 2023», selon le panel Retail Int. pour l’Alliance du commerce, qui rappelle que la mode reste «le premier employeur» du commerce de détail hors alimentaire avec 220.000 salariés en France.

Selon l’observatoire économique de l’IFM, 782 points de vente de chaînes spécialisées ont fermé en 2023, et 191 chez les indépendants.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Short Url
  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
Short Url
  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Short Url
  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.