Assassinat de Samuel Paty: recours de sa soeur sur la responsabilité de l'Etat

La France a été secouée par l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty, suscitant de nombreuses manifestations. (AFP)
La France a été secouée par l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty, suscitant de nombreuses manifestations. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 juillet 2024

Assassinat de Samuel Paty: recours de sa soeur sur la responsabilité de l'Etat

  • Le 15 mars, Mickaëlle Paty avait adressé un courrier au Premier ministre Gabriel Attal, à la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet et au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, afin d'obtenir "la reconnaissance officielle de la responsabilit
  • Des agents de l'Education nationale et du renseignement territorial des Yvelines étaient pourtant informés de la virulente campagne sur les réseaux sociaux autour du cours de Samuel Paty, mais ce dernier n'avait pas été protégé.

NICE: La soeur de Samuel Paty, enseignant tué en octobre 2020 par un jeune islamiste radicalisé, près de son collège à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a saisi la justice administrative pour faire reconnaître la responsabilité de l'Etat dans cet assassinat, a indiqué mardi son avocate.

"Mickaëlle Paty vient de déposer un recours devant le tribunal administratif de Nice (...) ce mardi 9 juillet 2024", a indiqué dans un communiqué son avocate, Me Carine Chaix, confirmant une information de BFMTV.

Il n'a pas été immédiatement possible d'obtenir confirmation du tribunal niçois.

Le 15 mars, Mickaëlle Paty avait adressé un courrier au Premier ministre Gabriel Attal, à la ministre de l'Education nationale Nicole Belloubet et au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, afin d'obtenir "la reconnaissance officielle de la responsabilité de l'Etat dans la survenance de l'attentat", avait à l'époque indiqué Me Chaix.

Or "aucune réponse n'est parvenue dans le délai (légal) de deux mois, faisant ainsi naître une décision implicite de rejet", indique mardi l'avocate dans son communiqué.

"Le recours est déposé pour que soit reconnue la part de responsabilité de l'Etat, qui n'a ni soutenu ni protégé Samuel Paty afin d'éviter que les menaces de mort contre lui soient mises à exécution. Au fond, ce recours est déposé à la fois pour que justice soit faite pour Samuel Paty et sa famille et, d'autre part, pour que l'Etat en tire les leçons afin de mieux soutenir le corps enseignant et mieux prévenir les violences au sein des établissements scolaires", poursuit-elle.

Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie de 47 ans, avait été poignardé puis décapité par Abdoullakh Anzorov, réfugié russe d'origine tchétchène, le 16 octobre 2020.

L'homme de 18 ans, radicalisé, lui reprochait d'avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Avant d'être tué par la police, iI avait revendiqué son geste en se félicitant d'avoir "vengé le prophète".

Des agents de l'Education nationale et du renseignement territorial des Yvelines étaient pourtant informés de la virulente campagne sur les réseaux sociaux autour du cours de Samuel Paty, mais ce dernier n'avait pas été protégé.

Dix membres de la famille de Samuel Paty ont porté plainte en avril 2022 contre l'administration, à qui ils reprochent de ne pas avoir protégé le professeur. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Paris pour non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime.

Dans ce dossier, six collégiens ont déjà été condamnés à des peines allant de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme -aménagées sous bracelet électronique- le 9 décembre 2023 pour leur implication dans l'assassinat.

Le procès de huit adultes mis en cause est lui prévu devant la cour d'assises spéciale de Paris, du 12 novembre au 20 décembre.

 


Le ministre des Affaires étrangères français rencontre Israël Katz à Jérusalem

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a rencontré jeudi à Jérusalem Israël Katz, ministre sortant des Affaires étrangères, dont le pays est en guerre depuis plus d'un an sur plusieurs fronts. (AFP)
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a rencontré jeudi à Jérusalem Israël Katz, ministre sortant des Affaires étrangères, dont le pays est en guerre depuis plus d'un an sur plusieurs fronts. (AFP)
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  • M. Barrot a déclaré sur son compte X venir en Israël "pour poursuivre un dialogue exigeant sur le Liban et sur Gaza", où l'armée combat le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, deux alliés de l'Iran
  • Il s'était déjà rendu en Israël il y a moins d'un mois, à l'occasion du premier anniversaire de l'attaque sanglante du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023

JERUSALEM: Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a rencontré jeudi à Jérusalem Israël Katz, ministre sortant des Affaires étrangères, dont le pays est en guerre depuis plus d'un an sur plusieurs fronts.

M. Barrot a déclaré sur son compte X venir en Israël "pour poursuivre un dialogue exigeant sur le Liban et sur Gaza", où l'armée combat le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, deux alliés de l'Iran.

Il s'était déjà rendu en Israël il y a moins d'un mois, à l'occasion du premier anniversaire de l'attaque sanglante du Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

Arborant au revers de sa veste le ruban jaune, symbole des otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, il a rencontré plus tôt à Tel-Aviv des proches de deux otages franco-israéliens, Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon.

Ils comptent parmi les 97 otages israéliens encore détenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont considérés comme morts par l'armée israélienne.

D'après ses services, M. Barrot devrait également s’entretenir avec Ron Dermer, membre du gouvernement et proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Des ministres des Affaires étrangères français de sont rendus plusieurs fois en Israël et dans les Territoires palestiniens depuis l'attaque sans précédent du Hamas.

M. Barrot se rendra ensuite sur le mont des Oliviers, à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël depuis 1967.

Il ira au domaine national français de l'Eleona, au sein duquel se trouve un monastère bénédictin.

Le chef de la diplomatie française a dit mardi sur France 2 faire ce voyage pour demander un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et "le respect du droit international humanitaire" dans le territoire palestinien assiégé et ravagé par plus d'un an de guerre.

Cette visite intervient alors que les relations entre Israël et Paris se sont nettement tendues ces dernières semaines, après des déclarations du président Emmanuel Macron ayant appelé à stopper les ventes d'armes utilisées à Gaza ou accusant Israël de "semer la barbarie".

"Le dialogue n'a jamais été rompu", a insisté M. Barrot lors de l'entretien télévisé.


Fusillade à Poitiers: le suspect présenté à un juge pour «assassinat»

Son identité, qui a pu être vérifiée, "correspond à celle de l'auteur présumé des tirs qui faisait l'objet d'un mandat de recherche délivré par le parquet de Poitiers", a précisé le procureur. (AFP)
Son identité, qui a pu être vérifiée, "correspond à celle de l'auteur présumé des tirs qui faisait l'objet d'un mandat de recherche délivré par le parquet de Poitiers", a précisé le procureur. (AFP)
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  • Le suspect interpellé après la fusillade qui a fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, la semaine dernière à Poitiers, doit être présenté jeudi à un juge d'instruction
  • Le suspect s'était rendu mardi aux services de police à Paris où il a été placé en garde à vue. Il a été ensuite transféré à Poitiers

BORDEAUX: Le suspect interpellé après la fusillade qui a fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, la semaine dernière à Poitiers, doit être présenté jeudi à un juge d'instruction en vue d'une probable mise en examen pour "assassinat", a annoncé le parquet.

Cet homme de 25 ans, considéré comme le tireur présumé, "sera déferré au parquet de Poitiers ce jour afin d'être présenté à un juge d'instruction en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour: assassinat, tentatives d'assassinats, détention d'arme et trafic de stupéfiants", a fait savoir dans un communiqué le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.

Le suspect s'était rendu mardi aux services de police à Paris où il a été placé en garde à vue. Il a été ensuite transféré à Poitiers.

Son identité, qui a pu être vérifiée, "correspond à celle de l'auteur présumé des tirs qui faisait l'objet d'un mandat de recherche délivré par le parquet de Poitiers", a précisé le procureur.

Selon le parquet, l'homme est déjà connu de la justice pour des faits de trafic de stupéfiants et de violences. Il a également été mis en examen pour détention d'armes à Marseille, selon une source policière.

Le mandat de recherche délivré par le parquet visait un homme qui "se serait livré à la vente de produits stupéfiants" dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue le 31 octobre au soir.

Munitions retrouvées

Lors d'une perquisition dans un logement qu'il aurait occupé, sept munitions du même calibre que les 11 retrouvées sur les lieux, ainsi que "des éléments partiels d'une arme démontée", ont été saisis par la police.

La fusillade s'est produite devant un restaurant kebab, alors qu'une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes à proximité.

Commentant les faits vendredi matin sur BFMTV/RMC, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau avait déclaré à tort qu'"une rixe entre bandes rivales" avait ensuite opposé "plusieurs centaines de personnes".

Selon la police et le parquet, de brèves échauffourées n'ont concerné que quelques dizaines de personnes parmi la foule présente et les forces de l'ordre y ont mis fin rapidement.

Jeudi, le ministre de l'Intérieur a établi un lien entre ce dossier et le trafic de drogue dans l'agglomération marseillaise.

"Derrière ce meurtre, comme celui du jeune Nicolas (victime la même nuit d'une balle mortelle devant une discothèque à Saint-Peray en Ardèche, NDLR), il y a la main de la mafia de Marseille. Je vous confirme qu'il y a la main de la DZ mafia derrière la mort de Nicolas et que, pour le meurtre du jeune à Poitiers, il y a un autre clan marseillais", a-t-il dit au micro de Sud Radio.

"Il y a une forme d'exportation, un peu comme une entreprise, qui depuis un socle, depuis un territoire complètement gangréné, est en train d'exporter et de conquérir, d'installer des succursales partout sur des villes moyennes", a-t-il assuré.

L'adolescent de 15 ans tué "n'avait aucun problème de délinquance", avait souligné ce week-end l'avocate de sa mère, Me Yasmina Djoudi. Selon elle, le garçon "a dit à sa mère qu'il allait s'acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle".

Il "n'avait strictement rien à voir avec le trafic de drogue", a renchéri lundi la maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy, demandant au ministre de l'Intérieur de "rétablir la vérité".

 


Le retour de Trump à la Maison Blanche, présage de futures relations tumultueuses avec la France?

Le président français Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump posent lors d'une conférence de presse conjointe à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, le 26 août 2019, au troisième jour du sommet annuel du G7 auquel participent les dirigeants des sept démocraties les plus riches du monde, la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les États-Unis.
Le président français Emmanuel Macron et le président américain Donald Trump posent lors d'une conférence de presse conjointe à Biarritz, dans le sud-ouest de la France, le 26 août 2019, au troisième jour du sommet annuel du G7 auquel participent les dirigeants des sept démocraties les plus riches du monde, la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Japon et les États-Unis.
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  • L’amitié initiale entre Macron et Trump s’est rapidement dissipée et leurs avis se sont avérés divergents sur tous les sujets
  • Le président français avait beau mettre «de l’eau dans son vin», dans le but d’amadouer son homologue américain, rien n’y faisait

PARIS: À peine la victoire du candidat républicain Donald Trump à l’élection présidentielle américaine annoncée, le président français Emmanuel Macron s’est empressé de lui adresser ses félicitations.

Cet élan peut laisser penser que Paris cherche à éviter que le passif tumultueux des relations entre les deux chefs d’État ne refasse surface et plaide pour un nouveau départ sur des bases plus claires et plus stables.

Dans un message publié sur X, le président français s’est dit «prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années», soulignant toutefois que cette coopération se fera «avec vos convictions et avec les miennes», «avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité».

Le propos est direct, et surtout bref, dénué d’effusion chaleureuse ou de félicitations débordantes, une façon de dire nous revoilà de nouveau face à face, essayons de faire en sorte de travailler ensemble dans un climat de dignité et de respect mutuel, qui avait fini par faire défaut à la relation entre Macron et Trump, homologues de 2017 à 2020.

Pourtant la relation entre les deux chefs d’État, tous deux fraîchement élus, avait bien démarré, Macron ayant convié Trump et son épouse, à Paris, où ils ont assisté comme invités d’honneur au défilé du 14 juillet 2017.

À l’époque, malgré la personnalité controversée de Trump et les turpitudes de ses réactions, Macron était persuadé qu’il pouvait construire une relation positive avec lui, en misant sur sa capacité de séduction.

D’ailleurs la visite s’est très bien passée, le couple présidentiel américain s’était dit ravi de son séjour en France, durant lequel il était au centre d’une attention exceptionnelle, dont en particulier un dîner inoubliable au restaurant de la tour Eiffel, alors que Trump ne cachait pas son admiration vis-à-vis du défilé militaire, auquel il a assisté sur les Champs-Élysées.

La classe politique française, ainsi que les médias, n’y ont pu reconnaître qu’un succès et un bon démarrage pour les relations transatlantiques.

L’embellie s’est prolongée, un an plus tard. C’était au tour de Macron de se rendre en visite à Washington, les deux chefs d’État ont longuement échangé et multiplié les poignées de mains qu’affectionne Trump.

Pour sceller l’amitié entre leurs deux pays, Macron a été invité à planter un arbre dans le jardin de la Maison Blanche, mais selon une rumeur qui a circulé par la suite, l’arbre a péri en même temps que les relations entre les deux présidents commençaient à se détériorer.

L’amitié initiale entre Macron et Trump s’est rapidement dissipée et leurs avis se sont avérés divergents sur tous les sujets.

Le président français avait beau mettre «de l’eau dans son vin», dans le but d’amadouer son homologue américain, rien n’y faisait.

Trump qui avait pour slogan, lors de son premier mandat, «Make America Great Again», ne tolérait aucune nuance ni remarque qui n’allait pas dans le sens de ses prises de position qui lui sont dictées, estime-t-il, par l’intérêt de son pays et de la population américaine.

Partant du principe qu’il est le garant suprême des interêts des États-Unis, il est allé jusqu’à tenter de déconstruire tout ce qui a été réalisé avant son arrivée au pouvoir.

Trump se retire des accords de Paris sur le climat, laborieusement obtenu par la France en 2015 et se retire de l’accord sur le dossier nucléaire iranien non moins laborieusement mis au point au bout de douze ans de négociations et également signé en 2015.

Il bafoue les résolutions internationales, notamment concernant le dossier palestinien et décide d’une manière unilatérale de considérer la ville de Jérusalem comme étant la capitale d’Israël.

Le président américain ne s’arrête pas là et cherche à semer la zizanie, voire à affaiblir l’Union européenne et à dénaturer les rapports au sein de l’Otan, cherchant à assujettir ses membres européens, tout en renforçant les barrières commerciales sous prétexte de privilégier la production américaine.

Il pousse le bouchon encore plus loin, en s’en prenant personnellement à son homologue français dans de multiples messages sur le réseau twitter à l’époque, pour caricaturer sa manière de s’exprimer, allant même jusqu’à le traiter publiquement de «stupide».

Ainsi donc son retour pour un second mandat à la Maison Blanche constitue une véritable embûche pour le président français, déjà affaibli sur le plan interne par ses deux mandats successifs à la tête de la France.

Tous les sujets de discorde seront donc de nouveau sur la table avec en prime la guerre en Ukraine et au Proche-Orient ce qui laisse présager des relations franco-américaines plutôt tumultueuses.

C’est ce qu’a exprimé la spécialiste des relations franco-américaines, Nicole Bacharan, en mettant en garde contre un Trump triomphant «tandis qu’il aurait face à lui un Macron affaibli», soulignant que le président américain «est un requin; quand il sent le sang, il blesse à mort».