Des dizaines de morts dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza

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Publié le Mardi 16 juillet 2024

Des dizaines de morts dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza

  • Selon le Croissant-Rouge palestinien, au moins cinq personnes ont été tuées dans une frappe sur l'école Al-Razi de Nousseirat, gérée par l'ONU dans le centre du territoire palestinien, qui abritait "des milliers" de déplacés.
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et classé organisation terroriste par Israël.

TERRITOIRES PALESTINIENS : Israël a multiplié mardi les frappes sur la bande de Gaza, où trois bombardements, notamment sur une école, ont fait 44 morts, selon la Défense civile, après des critiques américaines sur le nombre élevé de victimes civiles.

Dénonçant des "massacres" commis par Israël "contre des civils non armés", un dirigeant du Hamas a annoncé dimanche que le mouvement islamiste palestinien suspendait sa participation aux négociations indirectes en vue d'un cessez-le-feu, mais était "prêt" à revenir à ces discussions lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d'une "volonté sérieuse" d'aboutir.

Le département d'Etat américain a estimé lundi que le nombre de victimes civiles "restait inacceptable" dans le territoire palestinien, où la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque menée par le Hamas sur le sol israélien a fait des dizaines de milliers de morts.

Mardi, la Défense civile de Gaza, un organisme dépendant du Hamas, a annoncé que trois frappes israéliennes avaient fait 44 morts et "des dizaines" de blessés. "Trois massacres ont eu lieu en moins d'une heure contre des déplacés", a déclaré son porte-parole, Mahmoud Bassal.

M. Bassal n'a pas détaillé le bilan des morts pour chacune des trois frappes.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, au moins cinq personnes ont été tuées dans une frappe sur l'école Al-Razi de Nousseirat, gérée par l'ONU dans le centre du territoire palestinien, qui abritait "des milliers" de déplacés.

Un autre bombardement a fait 17 morts à proximité d'une station-service d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, dans le sud, selon le ministère de la Santé du Hamas. Le bilan de la troisième frappe près d'un rond-point de Beit Lahia, dans le nord, n'était pas clair dans la soirée.

Des centaines de milliers de personnes se sont déplacées au gré de l'avancée des combats, et souvent plusieurs fois depuis le début de la guerre, selon des estimations des Nations unies.

Beaucoup s'abritent dans des bâtiments, notamment des écoles, mais aussi des cours de dispensaires ou d'hôpitaux.

- "Bilan humain catastrophique" -

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 38.713 morts, en majorité des civils, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, et la libération de tous les otages.

M. Netanyahu a déclaré mardi que l'armée devait "augmenter encore la pression sur le Hamas".

Le Hamas "subit une pression croissante parce que nous lui faisons mal, nous éliminons ses hauts commandants et des milliers de ses terroristes", a-t-il déclaré.

Samedi, une frappe israélienne avait fait 92 morts, selon le Hamas, dans le secteur d'Al-Mawassi, désigné depuis plusieurs mois "zone humanitaire" par Israël et donc sûr.

L'armée israélienne avait affirmé y avoir visé deux chefs militaires du Hamas.

Deux experts en armement interrogés par l'AFP ont estimé qu'Israël avait utilisé une bombe guidée américaine à lourde charge pour cette frappe. Le Hamas a annoncé qu'il tenait Washington pour responsable "moralement et légalement" de ce raid.

La diplomatie française a dénoncé mardi "les frappes de ces derniers jours" qui "alourdissent le bilan humain catastrophique parmi la population civile".

Plusieurs ONG, parmi lesquelles Médecins Sans Frontières (MSF) et Médecins du monde, ont dénoncé les "massacres" dans des "zones de sécurité".

- Accusations de torture -

Ces frappes "aggravent la catastrophe humanitaire" tandis que les ONG continuent "de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires" israéliennes, a déploré lundi soir MSF.

La prise du point de passage de Rafah, à la frontière égyptienne, par les Israéliens début mai a provoqué un "arrêt complet" de l'acheminement de l'aide, d'après les ONG qui affirment que 50% des foyers sont classés en situation "urgente" pour risque de famine dans le nord du territoire.

Israël accuse l'ONU d'être responsable du blocage des livraisons d'aide.

En outre, le ministre palestinien chargé des prisonniers, Qadoura Fares, a accusé lundi Israël de mener une "guerre de vengeance" contre des détenus palestiniens arrêtés dans le cadre du conflit, passant par ce qu'il a dénoncé comme un usage répandu de la torture depuis le 7 octobre.

L'armée a rejeté ces allégations.


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com