Tunisie: le président Kais Saied brigue un nouveau mandat

Le président tunisien Kais Saied prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture de la 10e réunion ministérielle du Forum de coopération Chine-États arabes à la Maison d'hôtes d'État Diaoyutai à Beijing, le 30 mai 2024. (Photo : AFP)
Le président tunisien Kais Saied prononce un discours lors de la cérémonie d'ouverture de la 10e réunion ministérielle du Forum de coopération Chine-États arabes à la Maison d'hôtes d'État Diaoyutai à Beijing, le 30 mai 2024. (Photo : AFP)
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Publié le Samedi 20 juillet 2024

Tunisie: le président Kais Saied brigue un nouveau mandat

  • Le président tunisien Kais Saied, au pouvoir depuis 2019 et accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs, a annoncé sans surprise vendredi qu'il briguerait un nouveau mandat lors de l'élection prévu le 6 octobre
  • Il a fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l'été 2022 instituant un nouveau système de deux chambres aux pouvoirs très limités, faisant passer la Tunisie d'un régime parlementaire à un système ultra-présidentialiste

TUNIS: Le président tunisien Kais Saied, au pouvoir depuis 2019 et accusé de dérive autoritaire par ses détracteurs, a annoncé sans surprise vendredi qu'il briguerait un nouveau mandat lors de l'élection prévu le 6 octobre.

Spécialiste de la Constitution, élu démocratiquement en octobre 2019, M. Saied accapare tous les pouvoirs depuis son coup de force de juillet 2021 lorsqu'il avait, après plusieurs mois de blocage politique, limogé le Premier ministre et gelé le Parlement avant de le dissoudre.

Il a fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l'été 2022 instituant un nouveau système de deux chambres aux pouvoirs très limités, faisant passer la Tunisie d'un régime parlementaire à un système ultra-présidentialiste qui consacre selon ses détracteurs la dérive autoritaire de M. Saied.

"J'annonce officiellement ma candidature à l'élection présidentielle du 6 octobre prochain pour poursuivre le combat dans la bataille de libération nationale", a déclaré M. Saied, dans une vidéo diffusée par la présidence.

Parlant depuis la région de Tataouine dans le sud tunisien, il a affirmé  répondre à "l'appel sacré de la patrie".

"J'appelle tous ceux qui s'apprêtent à parrainer (des candidats) à se garder de toute sorte de malversation", a-t-il ajouté. "Je les appelle aussi à n'accepter aucun centime de la part de personne et s'ils le font, je ne leur pardonnerai jamais".

En s'emparant de tous les pouvoirs en 2021, M. Saied, 66 ans, a fait vaciller la jeune démocratie tunisienne née de la première révolte du "Printemps arabe" en 2011.

Depuis le printemps 2023, les principaux opposants ont été emprisonnés, notamment le chef du parti islamo-conservateur Ennahdha, Rached Ghannouchi, et la présidente du Parti destourien libre, Abir Moussi, nostalgique des dictatures du héros de l'indépendance Habib Bourguiba et de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011.

Ennahdha, bête noire de M. Saied, a dominé les coalitions des dix années qui ont suivi la révolution de 2011 contre le régime de Ben Ali.

Depuis février dernier, une vingtaine d'opposants et personnalités, qualifiés de "terroristes" par M. Saied, ont été emprisonnés et sont "accusés de complot contre la sûreté de l'Etat". Des ONG dont Amnesty International ont dénoncé "une chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques".

- "Durcissement de la répression" -

Lotfi Mraihi, candidat déclaré à la présidentielle, a été condamné jeudi à huit mois de prison et à une inéligibilité à vie, alors que des ONG dénoncent une multiplication des obstacles pour les rivaux potentiels du président Saied.

Chef de l'Union populaire républicaine, un parti de gauche opposé au président, M. Mraihi avait été arrêté le 3 juillet pour des soupçons de corruption financière.

Plusieurs personnalités politiques ayant annoncé leur candidature sont poursuivies en justice ou en prison comme Mme Moussi.

Parmi les autres candidats présomptifs emprisonnés, Issam Chebbi, chef du parti d'opposition Al Joumhouri, arrêté le 25 février 2023 pour "complot contre la sûreté de l'Etat", a retiré jeudi sa candidature faute d'avoir pu obtenir les formulaires de parrainages, selon son parti.

Egalement candidat déclaré, l'ancien ministre Abdellatif Mekki, chef du parti Travail et réalisation, et ex-dirigeant d'Ennadha, a été interdit le 12 juillet de quitter le territoire.

Amnesty International a dénoncé cette semaine un "durcissement de la répression contre l'opposition" en Tunisie après l'arrestation du secrétaire général d'Ennahda, Ajmi Ouirimi, et de deux membres du parti.

De son côté, l'ONG tunisienne I Watch a dénoncé des "procédures compliquées" pour le scrutin d'octobre, notamment pour les postulants se trouvant en détention préventive, ainsi qu'"une absence méthodique de transparence" de l'Instance organisant les élections (Isie).

La grave crise politique que traverse la Tunisie depuis le coup de force de M. Saied se double de graves difficultés économiques avec une croissance poussive (environ 2%), un taux de pauvreté en hausse (4 millions de Tunisiens sur 12 millions d'habitants) et un chômage très élevé (15%).

La Tunisie est, avec la Libye, l'un des principaux points de départ des migrants qui risquent des traversées périlleuses en mer Méditerranée dans l'espoir de rejoindre l'Europe.

Depuis un discours aux accents xénophobes du président Saied en février 2023, des milliers de ressortissants d’Afrique subsaharienne séjournant illégalement en Tunisie ont perdu leur logement et leur travail le plus souvent informel.


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
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  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.