Frappe israélienne sur la banlieue de Beyrouth visant Fouad Chokr, un commandant du Hezbollah

Quelques minutes après la frappe, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le Hezbollah avait "franchi la ligne rouge". (AFP)
Quelques minutes après la frappe, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le Hezbollah avait "franchi la ligne rouge". (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 31 juillet 2024

Frappe israélienne sur la banlieue de Beyrouth visant Fouad Chokr, un commandant du Hezbollah

  • L'armée israélienne a mené une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais, visant selon elle un commandant "responsable" de l'attaque meurtrière sur le plateau du Golan auquel Israël avait promis de riposter
  • Ce tir de roquette sur un terrain de football, a été imputé par Israël, comme par les Etats-Unis, au mouvement islamiste libanais, qui a démenti

BEYROUTH: L'armée israélienne a mené une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais, visant selon elle un commandant "responsable" de l'attaque meurtrière sur le plateau du Golan auquel Israël avait promis de riposter.

"L'armée israélienne a mené une attaque ciblée à Beyrouth contre le commandant responsable du meurtre des enfants de Majdal Shams et de nombreux autres civils israéliens", a déclaré l'armée dans un communiqué, en référence à l'attaque samedi dans cette ville druze, dans la partie du plateau syrien du Golan annexée par Israël, où 12 jeunes ont été tués.

Ce tir de roquette sur un terrain de football, a été imputé par Israël, comme par les Etats-Unis, au mouvement islamiste libanais, qui a démenti.

Une source proche du Hezbollah a de son côté fait état d'une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, ayant visé un chef militaire du mouvement islamiste.

Quelques minutes après la frappe, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que le Hezbollah avait "franchi la ligne rouge".

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait assuré lundi que son pays apporterait une "réponse sévère" à l'attaque.

Celle-ci a ravivé les craintes d'une extension au Liban de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas palestinien, allié du Hezbollah, et d'un conflit généralisé dans la région.

Un civil israélien a été tué mardi par la chute d'une roquette dans le nord d'Israël, selon les secours, et l'armée a affirmé avoir riposté à un barrage de roquettes en tirant vers le Liban.

Elle avait annoncé plus tôt avoir frappé "une dizaine de cibles terroristes du Hezbollah" dans "sept zones différentes" du sud du Liban, et tué un membre du mouvement armé.

En réponse à ces frappes, qui ont causé "des dégâts importants" d'après l'Agence nationale de presse libanaise (ANI), le Hezbollah a dit avoir lancé plusieurs attaques, dont deux sur la caserne de Beit Hillel dans le nord d'Israël à l'aide de roquette katioucha et de drones explosifs.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, les échanges de tirs sont presque quotidiens à la frontière nord d'Israël avec le Liban, entre l'armée israélienne et le Hezbollah, un mouvement tout puissant au Liban, soutenu par l'Iran.

Fouad Chokr, commandant du Hezbollah, mort des suites de l'attaque

L'armée israélienne a assuré mardi soir que ses chasseurs avaient "éliminé" en frappant Beyrouth le commandant de la milice chiite pro-iranienne Hezbollah qu'elle tient pour responsable de la mort d'enfants sur le plateau syrien du Golan annexé.

"Les chasseurs de l'armée de l'air israélienne ont éliminé le plus haut responsable militaire de l'organisation terroriste Hezbollah et le chef de son unité stratégique, Fouad Chokr, dans la région de Beyrouth", a indiqué l'armée dans un communiqué.

"Fouad Chokr était le commandant responsable du massacre de Majdal Shams, dans lequel 12 enfants ont été tués après le tir par le Hezbollah d'une roquette iranienne Falaq-1 directement contre un terrain de football dans le nord d'Israël samedi soir", a déclaré le porte-parole de l'armée, le contre-amiral Daniel Hagari, dans une communiqué vidéo séparé.

"Fouad Chokr était le bras droit de Hassan Nasrallah, le dirigeant du Hezbollah, et son conseiller dans la planification et la conduite d'attaques et d'opérations", a ajouté la même source.

Selon M. Hagari, Fouad Chokr était un "terroriste de haut rang ayant du sang d'Israéliens et de beaucoup d'autres sur les mains".

 

Le ministère libanais de la Santé avait par ailleurs annoncé que trois civils, une femme et deux enfants, avaient été tués dans la frappe israélienne mardi soir sur la banlieue sud de Beyrouth, selon un bilan préliminaire. Le ministère a aussi fait état de 74 blessés. 

 

La vengeance « interdite »

"Ces enfants sont nos enfants (...) L'Etat d'Israël ne laissera pas, et ne peut pas laisser passer cela. Notre réponse viendra, et elle sera sévère", a déclaré lundi M. Netanyahu, en visite à Majdal Shams.

Les dirigeants druzes de la ville ont fait savoir après cette visite qu'ils rejetaient l'idée d'une riposte.

"La tragédie est immense", ont-ils souligné. Mais en raison de la doctrine druze, dont la religion est issue de l'islam, qui "interdit le meurtre et la vengeance sous quelque forme que ce soit, nous rejetons le fait de verser ne serait-ce qu'une goutte de sang sous le prétexte de venger nos enfants", ont-ils ajouté.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) s'est dit mardi "vivement préoccupé par la menace croissante d'un conflit généralisé dans toute la région" et a "demandé instamment à l'ensemble des parties ainsi qu'à la communauté internationale de s'employer de toute urgence à désamorcer les tensions".

Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu depuis lundi leurs vols vers Beyrouth, dont Air France qui a toutefois annoncé prévoir reprendre sa desserte mercredi. Le PDG de la Middle East Airlines, la compagnie nationale libanaise, Mohammad al-Hout, a assuré que l'aéroport "n'avait pas reçu de menaces".

A Beyrouth, des habitants rencontrés par l'AFP s'inquiétaient de cette poussée de fièvre, pendant que d'autres semblaient résignés.

"Je vis dans l'inquiétude constante. Je pense à la manière dont je pourrais faire fuir mes enfants si la guerre éclate. Cette situation d'attente et d'instabilité est fatigante", a témoigné Cosette Béchara, une employée de 40 ans, mère de deux enfants.

La communauté internationale multiplie les efforts pour empêcher une propagation du conflit. Un diplomate français a déclaré à l'AFP à Beyrouth que la France, "aux côtés d'autres partenaires, notamment les Etats-Unis, déployait des efforts tous azimuts pour appeler les parties à la retenue".

Retrait de Khan Younès

Pendant ce temps, la guerre continue dans la bande de Gaza.

Elle a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire palestinien, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Mardi, des frappes et des tirs d'artillerie ont été signalés à Khan Younès et Rafah (sud), sur le camp d'al-Bureij (centre), et dans la ville de Gaza (nord).

La Défense civile a annoncé que l'opération militaire israélienne lancée le 22 juillet dans le gouvernorat de Khan Younès avait fait environ 300 morts.

L'armée a déclaré mardi avoir achevé cette opération et avoir tué "plus de 150 terroristes".

Selon des correspondants de l'AFP, citant des témoins, des tirs de chars ont visé l'est de Khan Younès tôt mardi. Au moins huit corps ont retrouvés dans ce secteur, selon des secouristes et des médecins.

Kamala Harris estime qu'Israël a le « droit de se défendre  » contre le Hezbollah

La vice-présidente américaine et candidate démocrate à l'élection présidentielle Kamala Harris a estimé mardi qu'Israël avait le "droit de se défendre" contre le Hezbollah qui est une "organisation terroriste".

"Nous devons encore travailler à une solution diplomatique pour mettre fin aux attaques", a-t-elle ajouté après la frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, qui visait un commandant responsable selon Israël du tir de roquette meurtrier samedi sur le plateau du Golan annexé.

 

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban se dit «  profondément préoccupée  » par la frappe israélienne à Beyrouth

La coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, s'est dite mardi "profondément préoccupée" par la frappe de l'armée israélienne sur "une zone densément peuplée" de la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais.

Estimant que "la solution ne peut pas être militaire", la responsable de l'ONU affirme dans un communiqué être "en contact étroit avec des interlocuteurs clés" du conflit et appelle au calme.

 


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Short Url
  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté. 


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

Short Url
  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
Short Url
  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.