Droite et gauche font monter la pression sur Macron pour un Premier ministre

Droite et gauche font monter la pression sur Emmanuel Macron pour qu'il nomme rapidement un Premier ministre à l'issue des Jeux olympiques dimanche.
Droite et gauche font monter la pression sur Emmanuel Macron pour qu'il nomme rapidement un Premier ministre à l'issue des Jeux olympiques dimanche.
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Publié le Lundi 05 août 2024

Droite et gauche font monter la pression sur Macron pour un Premier ministre

  • Emmanuel Macron pourrait à l'issue des Jeux olympiques qui se terminent le 11 août, et avant les Jeux paralympiques le 28 août, désigner un chef de gouvernement qui exhalerait une "odeur de cohabitation".
  • L'actuel ministre délégué des Comptes publics Thomas Cazenave a lui-même appelé tous les groupes politiques à engager un "dialogue" autour du budget pour 2025.

PARIS : Droite et gauche font monter la pression sur Emmanuel Macron pour qu'il nomme rapidement un Premier ministre à l'issue des Jeux olympiques dimanche, en suggérant des noms de personnalités pour Matignon susceptibles aussi de bâtir un budget.

Emmanuel Macron pourrait à l'issue des Jeux olympiques qui se terminent le 11 août, et avant les Jeux paralympiques le 28 août, désigner un chef de gouvernement qui exhalerait une "odeur de cohabitation" pour tenter de bâtir une coalition, selon la formule d'un proche du président.

La ministre démissionnaire chargée de l’Égalité Aurore Bergé a avancé dimanche trois noms de responsables de droite : Xavier Bertrand, actuel président de la région des Hauts-de-France et ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Michel Barnier, ancien commissaire européen et ex-ministre de M. Sarkozy et Jacques Chirac, ou l'actuel président du Sénat Gérard Larcher.

Ils "ont une expérience solide de gouvernement, du Parlement et du compromis", a fait valoir dans Le Figaro la députée des Yvelines, issue elle-même de la droite.

Elle écarte de ce fait la possibilité que Lucie Castets, candidate de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire, arrivée en tête aux élections législatives anticipées, soit nommée à Matignon parce que, vu la configuration de la nouvelle Assemblée divisée en trois blocs, "personne ne peut dire +tout mon programme, rien que mon programme+".

Mme Bergé espère que ce gouvernement parviendra "à aller au-delà de la droite, jusqu'aux sociaux-démocrates" à condition que ceux-ci sortent "de leur alliance contre nature avec LFI".

- "Postures" -

Acienne candidate de la droite à la présidentielle Valérie Pécresse choisirait aussi Xavier Bertrand qui est "un très bon candidat". "Aujourd'hui le sujet c’est la compétence", "l'expérience" et "la capacité à gérer le pays", a-t-elle souligné sur France Inter.

Et il n'y a "pas de match" à cet égard avec Lucie Castets, selon elle. Car il faudra "un sacré esprit de responsabilité et sortir des postures" pour faire des milliards d'économies dans le budget.

L'actuel ministre délégué des Comptes publics Thomas Cazenave a lui-même appelé tous les groupes politiques à engager un "dialogue" autour du budget pour 2025, mettant en garde contre les conséquences "graves" d'un blocage politique pour les finances publiques.

L'adoption du projet de loi de finances s'annonce complexe alors que l'Assemblée nationale est dépourvue de majorité claire et que l'Union européenne a engagé une procédure contre la France pour déficit public excessif.

La France doit économiser 25 milliards d'euros en 2024 pour redresser ses finances, selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, qui a envoyé à Gabriel Attal des propositions de plafonds de dépenses ministère par ministère, avec une "baisse des crédits de l’État", dans le but de ramener le déficit sous les 3% du PIB en 2027.

- "Austérité" -

La perspective d'un compromis semble encore loin. La cheffe des Verts Marine Tondelier a dénoncé lundi sur le réseau X un budget "d'austérité qui nuira aux Français", craignant des arbitrages "sans considération de la justice sociale" ou "environnementale".

Alors que la gauche fait toujours bloc derrière Mme Castets, elle s'inquiète d'une nomination tardive à Matignon qui empêcherait son locataire d'"intervenir réellement".

"Cette trêve olympique, c'est pas juste parce qu'Emmanuel Macron est fatigué, c'est parce qu'il veut du temps" et "faire obstruction à toute tentative de changement politique, de rupture avec le macronisme", estime l'écologiste.

Le sénateur de droite Philippe Bas, proche de Gérard Larcher, trouve lui aussi que "le président ne doit pas ajouter la procrastination à la dissolution", car "retarder la formation d’un gouvernement n'augmente pas les chances de trouver une majorité", alors que le budget doit être présenté au Parlement avant le 1er octobre.

Il mise lui sur le fait que les députés pourraient "accepter de donner sa chance" à un gouvernement minoritaire.

L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve, cité lui aussi dans la presse pour ce poste, a démenti auprès de l'AFP avoir échangé récemment avec Emmanuel Macron.

Un candidat de centre gauche aurait en fait moins de chances, selon le politologue Bruno Cautrès, car "le point capital du choix (du président) est la non remise en cause des acquis macronistes" comme la réforme des retraites ou la baisse des impôts, ce qui plaide pour un Premier ministre de "centre droit".

Mais ces hypothèses sont à prendre avec des pincettes, car le président "aime surprendre", rappelle-t-il.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.