Le mur du son des avions de guerre israéliens sème la terreur à Beyrouth, 2 morts au Liban-Sud

Lors de cette nouvelle journée d'incertitude croissante quant à l'évolution du conflit, des avions militaires israéliens ont attaqué, lundi matin, la ville de Mays al-Jabal, tuant deux civils qui creusaient une tombe dans le cimetière local. (AFP)
Lors de cette nouvelle journée d'incertitude croissante quant à l'évolution du conflit, des avions militaires israéliens ont attaqué, lundi matin, la ville de Mays al-Jabal, tuant deux civils qui creusaient une tombe dans le cimetière local. (AFP)
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Publié le Mardi 06 août 2024

Le mur du son des avions de guerre israéliens sème la terreur à Beyrouth, 2 morts au Liban-Sud

  • Une frappe aérienne israélienne tue deux civils qui creusaient une tombe dans la ville frontalière libanaise de Mays al-Jabal
  • Le ministre canadien des Affaires étrangères appelle le Premier ministre Najib Mikati à une « désescalade » du conflit

BEYROUTH : Les avions de combat israéliens ont franchi, lundi, le mur du son au-dessus de Beyrouth et des régions du sud du Liban, créant un boom sonore qui a semé la terreur parmi les habitants déjà inquiets de l'escalade des hostilités entre l'armée israélienne et le Hezbollah.

Lors de cette nouvelle journée d'incertitude croissante quant à l'évolution du conflit, des avions militaires israéliens ont attaqué, lundi matin, la ville de Mays al-Jabal, tuant deux civils qui creusaient une tombe dans le cimetière local. Il s'agit de Mohammed Fawzi Hammadi, un secouriste affilié à l'association des scouts islamiques Risala du Liban, et d'Ali Ghaleb Chaqir, deux habitants de la ville.

Les forces israéliennes ont également bombardé Taloussa, un village du district de Marjeyoun, dans le gouvernorat de Nabatieh, avec des bombes au phosphore. Ces armes ne sont pas proscrites par le droit international, mais leur utilisation est fortement restreinte et interdite dans les zones peuplées.

Ailleurs, des soldats israéliens ont effectué un raid dans la ville de Rab el-Thalathine. Une personne a été blessée et emmenée à l'hôpital, où son état a été qualifié de « stable ».

Les opérations militaires du Hezbollah se sont également poursuivies lundi, après que deux de ses membres ont été tués par une frappe aérienne israélienne sur Houla la veille. Le groupe a déclaré avoir lancé une « attaque aérienne avec un escadron de drones sur le quartier général de la 91e brigade nouvellement établie dans la caserne d'élite, ciblant les positions et les lieux où se trouvent ses officiers et ses soldats, les frappant directement ».

Le Hezbollah a également visé « le site d'Al-Malikiyah avec un drone d'attaque, atteignant effectivement les cibles visées ». Le groupe a déclaré avoir également tiré à l'artillerie lourde sur la caserne de Zar'it et sur le site naval de Ras al-Naqoura.

La radio de l'armée israélienne a signalé « l'explosion d'un drone près d'un abri dans la région d'Ayelet-Hashahar en Haute Galilée » et « des incendies dans divers endroits de la Haute Galilée à la suite de l'interception de plusieurs missiles lancés depuis le Liban ».

Pendant ce temps, l'armée israélienne a déclaré que « l'explosion d'un drone dans le Doigt de Galilée a causé des blessures modérées à un officier et à un soldat ». Cependant, les médias israéliens ont rapporté que « l'officier a été tué ». Des alarmes auraient également retenti dans des villes de Galilée occidentale et autour de la ville de Nahariya après que des roquettes ont été lancées depuis le Liban.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, devrait prononcer un discours mardi lors d'une cérémonie à la mémoire du chef militaire du parti, Fouad Chokr, assassiné par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth la semaine dernière.

Le bureau du Premier ministre libanais Najib Mikati a déclaré avoir reçu un appel téléphonique de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, au cours duquel « l'accent a été mis sur la nécessité de mettre fin à l'escalade, de recourir à des solutions pacifiques et de mettre en œuvre les résolutions internationales ».

Mikati a déclaré lors d'un événement social lundi : « Nous insistons pour vivre car le désespoir est interdit. Nous continuerons à assumer nos responsabilités et à œuvrer pour préserver le pays de tout danger. »

Ces propos ont été tenus alors qu'un nombre croissant de pays étrangers ont exhorté leurs ressortissants à quitter immédiatement le Liban. L'ambassade des États-Unis a réitéré l'avertissement du département d'État selon lequel les citoyens américains ne devraient pas se rendre dans le pays et ceux qui s'y trouvent déjà devraient le quitter dès que possible. Le ministère japonais des Affaires étrangères et les autorités turques ont émis des recommandations similaires.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a prolongé la suspension de tous ses vols vers Tel-Aviv, Téhéran et Beyrouth jusqu'au 12 août.

Entre-temps, Elie Ferzli, ancien vice-président du Parlement libanais, s'est demandé si les appels au calme lancés par la communauté internationale seraient couronnés de succès à court terme.

Il a déclaré : « Il est trop tôt pour parler de désescalade. Cela ne se produira pas avant que nous ne réagissions ... et que la situation n'atteigne son paroxysme. »

« Aujourd'hui, tout le monde attend la réponse du Hezbollah et de l'Iran, et tous les pays de l'axe de la résistance pourraient se joindre à eux en réponse à la dernière violation par Israël de toutes les considérations et de toutes les règles, alors qu'il a pris pour cible la banlieue sud de Beyrouth, assassinant Fouad Chokr. Il a (également) frappé au cœur de la capitale iranienne, Téhéran, et fait exploser le chef du Hamas, Ismaïl Haniyé, dans sa résidence.

 


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com