Combats dans le sud de Gaza, Israël accepte de discuter d'une trêve

Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a estimé vendredi "qu'au moins 60.000 Palestiniens se sont déplacés vers l'ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures", après également des ordres d'évacuation dans le nord du territoire. (Reuters)
Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a estimé vendredi "qu'au moins 60.000 Palestiniens se sont déplacés vers l'ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures", après également des ordres d'évacuation dans le nord du territoire. (Reuters)
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Publié le Samedi 10 août 2024

Combats dans le sud de Gaza, Israël accepte de discuter d'une trêve

  • Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, où l'armée a lancé vendredi une nouvelle opération à Khan Younès
  • L'Iran, qui soutient le Hamas et d'autres groupes armés dans la région, a accusé jeudi Israël de chercher à "étendre" la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque du mouvement palestinien sur le sol israélien.

TERRITOIRES PALESTINIENS: Israël a accepté de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, où l'armée a lancé vendredi une nouvelle opération à Khan Younès, après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d'escalade militaire au Moyen-Orient.

L'Iran, qui soutient le Hamas et d'autres groupes armés dans la région, a accusé jeudi Israël de chercher à "étendre" la guerre déclenchée le 7 octobre par l'attaque du mouvement  palestinien sur le sol israélien.

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne continue à combattre le Hamas dans le territoire palestinien, en particulier dans des zones qu'elle avait annoncé contrôler.

L'armée a déclaré vendredi être engagée dans des combats "au sol et souterrains" dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, où des frappes aériennes ont visé "plus de 30 cibles terroristes du Hamas".

Elle avait appelé jeudi la population à évacuer des quartiers de l'est de la ville. Poussés encore une fois sur les routes, des foules de civils ont fui à pied, en voiture, entassés sur des remorques avec matelas et bagages.

"Nous avons été déplacés 15 fois, ça suffit", lance un homme, Mohammed Abdeen. Une autre déplacé, Ahmed Al-Najjar, crie sa colère: "assez d'humiliation. Arrêtez cette farce".

Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a estimé vendredi "qu'au moins 60.000 Palestiniens se sont déplacés vers l'ouest de Khan Younès au cours des 72 dernières heures", après également des ordres d'évacuation dans le nord du territoire.

La Défense civile a signalé un bombardement qui a fait des victimes dans l'est de Khan Younès et un autre à Nousseirat (centre) qui a fait quatre morts.

« Plus de temps à perdre »

La guerre a fait, selon le Hamas, près de 40.000 morts dans le petit territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, exacerbant les tensions entre d'une part l'Iran et ses alliés, notamment le Hezbollah libanais, et Israël de l'autre.

Les craintes d'un embrasement ont redoublé après l'assassinat, le 31 juillet à Téhéran, du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël par l'Iran, et celui, la veille, du chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

Jeudi, les trois pays médiateurs, Qatar, Etats-Unis et Egypte, ont appelé à la reprise le 15 août des discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était "maintenant sur la table, et qu'il ne manquait que les détails de son application".

"Le moment est venu de conclure un cessez-le-feu et un accord pour la libération des otages et des prisonniers", poursuit le texte.

Israël a accepté d'envoyer "le 15 août une délégation de négociateurs à l'endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d'un accord", a annoncé le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, a souligné  "l'importance de parvenir rapidement à un accord qui garantira le retour des otages" retenus à Gaza.

 

La Maison Blanche s'insurge contre un ministre israélien d'extrême droite

La Maison Blanche s'est insurgée vendredi contre le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, qui a dénoncé des négociations sous l'égide des Etats-Unis en vue d'une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza dévastée par la guerre.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la présidence américaine John Kirby s'est emporté contre des déclarations "scandaleuses" et "absurdes" de ce ministre israélien d'extrême droite qui "devrait avoir honte".

Le président américain Joe Biden est "totalement prêt à défendre Israël, encore une fois, avec les forces armées américaines", a souligné M. Kirby lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes. "C'est la deuxième fois que nous avons à le faire en quatre mois".

"L'idée qu'il soutiendrait un accord qui ferait peser un risque sur la sécurité d'Israël est tout simplement fausse. C'est scandaleux, c'est absurde", a-t-il lancé.

Jeudi, le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte, les trois pays médiateurs, ont appelé à la reprise le 15 août des discussions indirectes en vue d'une trêve, indiquant qu'un accord-cadre était "maintenant sur la table, et qu'il ne manquait que les détails de son application". "Le moment est venu de conclure un cessez-le-feu et un accord pour la libération des otages et des prisonniers", selon ce texte.

Israël a accepté d'envoyer "le 15 août une délégation de négociateurs à l'endroit qui sera convenu pour conclure les détails de concrétisation d'un accord", a annoncé par la suite le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui est depuis des semaines sous la pression de son allié américain pour aboutir à un cessez-le-feu.

Mais le ministre Smotrich a aussitôt dénoncé ces négociations. "Ce n'est vraiment pas le moment de tomber dans un piège dangereux où les +médiateurs+ dicteraient une +formule+ et nous imposeraient un accord de capitulation sur le sang versé dans cette guerre juste", a écrit le ministre israélien.

"Il dit cela au moment où le président Biden est justement  en train d'envoyer des forces armées des Etats-Unis au Moyen-Orient pour défendre directement Israël contre une possible attaque de l'Iran ou d'autres groupes terroristes qu'il soutient", a tempêté M. Kirby.

« Encore beaucoup de travail »

"Il y a encore beaucoup de travail à faire", a affirmé toutefois un haut fonctionnaire américain, soulignant qu'Israël s'était montré "très réceptif" à l'idée de ces pourparlers.

Benjamin Netanyahu "a marqué des points" avec la mort d'Ismaïl Haniyeh, "il se trouve davantage en position de force maintenant, mais je crois qu'il essaie aussi de s'aligner sur les Etats-Unis, dont Israël a tellement besoin pour faire face à de potentielles attaques de l'Iran et du Hezbollah", estime le chercheur Chuck Freilich, ancien conseiller à la sécurité nationale d'Israël.

"Nous avons besoin d'un cessez-le-feu maintenant", a plaidé Ursula von der Leyen, qui préside la Commission européenne, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, appelant lui à concrétiser "de toute urgence" un accord.

Le Hamas a nommé cette semaine à sa tête Yahya Sinouar, traqué par Israël qui l'accuse d'être l'un des cerveaux de l'attaque du 7 octobre, ce qui fait craindre des négociations encore plus difficiles.

Parallèlement, les efforts diplomatiques se poursuivent pour éviter une escalade militaire régionale.

Le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Erik Kurilla, a entamé vendredi en Israël sa deuxième visite cette semaine, alors que les Etats-Unis ont renforcé leur présence militaire dans la région.

Le Liban, survolé plusieurs fois ces jours-ci par l'aviation israélienne à basse altitude, reste sur le qui-vive. L'inquiétude règne aussi à Haïfa, la troisième ville d'Israël, à 30km de la frontière avec le Liban, face à la perspective d'une frappe majeure du Hezbollah.

Les échanges de tirs le long de la frontière, entre Israël et le Hezbollah, sont quasi quotidiens depuis le début de la guerre à Gaza.

Vendredi, deux combattants du mouvement libanais ont été tués dans une frappe israélienne sur le sud du pays, ont indiqué une source proche du Hezbollah et l'armée israélienne.

Toujours dans le sud, un "commandant" du Hamas dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Liban, d'Aïn el-Heloué, a également été tué dans une frappe israélienne  à Sidon, selon l'armée israélienne et le mouvement palestinien.

L'attaque des commandos du Hamas dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son offensive à Gaza a fait jusqu'à présent 39.699 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.


Zelensky a déclaré espérer que le conflit Iran-Israël ne réduirait pas l'aide à l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky observe pendant une conférence de presse avec le ministre allemand de la Défense à l'issue de leurs discussions à Kiev le 12 juin 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo de Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.
  • M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré espérer que la série de frappes menées par Israël et l'Iran l'un contre l'autre n'aboutirait pas à une diminution de l'aide occidentale à l'Ukraine pour faire face à l'invasion russe.

« Nous aimerions que l'aide à l'Ukraine ne diminue pas pour cette raison. La dernière fois, cela a été un facteur qui a ralenti l'aide à l'Ukraine », a indiqué M. Zelensky lors d'une conférence de presse menée vendredi et diffusée samedi.

Il a souligné que « l'escalade de la situation au Moyen-Orient entraînera une augmentation de l'aide à Israël », potentiellement aux dépens de l'Ukraine.

M. Zelensky a aussi estimé que l'aide européenne à l'Ukraine avait « ralenti » sur fond de désengagement partiel initié par Donald Trump, qui affirme vouloir trouver une issue au conflit le plus rapidement possible.

« La coalition des volontaires est en train de ralentir (...) Cette situation a montré que l'Europe n'a pas encore décidé de rester aux côtés de l'Ukraine sans les États-Unis », a-t-il déclaré. 

« Lorsque les Européens ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n'existait pas aux États-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l'Ukraine.

Samedi, dans un message sur X, le dirigeant ukrainien a également appelé les États-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Donald Trump a rétabli les contacts avec Moscou après son retour à la Maison-Blanche.

« À l'heure actuelle, le ton du dialogue entre les États-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n'arrêtera pas Poutine. Ce qu'il faut, c'est changer de ton », a plaidé M. Zelensky, appelant au contraire à renforcer les sanctions envers Moscou.

Le dirigeant ukrainien a par ailleurs assuré que l'offensive russe dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée, alors que la Russie y avait revendiqué la capture d'une nouvelle localité la veille. 

Selon M. Zelensky, une incursion ukrainienne dans la région russe de Koursk a conduit les forces russes à scinder leur contingent en deux pour mener l'offensive sur la région de Soumy, ce qui les a empêchées d'avancer plus profondément vers la capitale régionale du même nom.

Les forces russes se trouvent actuellement à une vingtaine de kilomètres de la ville de Soumy. Samedi, elles ont également revendiqué la capture de la localité de Zeleny Kout, dans la région de Donetsk, à l'est du pays.

Le président ukrainien a également démenti que les forces de Moscou aient pénétré dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est), qu'elles ont annoncé attaquer début juin.

Il a enfin annoncé que l'Ukraine « travaillait sur la possibilité de produire en série des missiles balistiques », sans donner plus de détails. 


Mali : des affrontements meurtriers ont opposé l'armée à des indépendantistes touareg dans le nord du pays.

Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
Le ministre malien de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, Ismael Wague, arrive à une réunion entre les membres de l'association Tamouzok (vivre ensemble) et les autorités maliennes à Bamako, le 15 février 2025. (Photo de Gousno / AFP)
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  • Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».
  • Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

DAKAR, SENEGAL : Des affrontements meurtriers ont éclaté vendredi dans le nord du Mali entre l'armée, soutenue par les mercenaires russes d'Africa Corps et les indépendantistes du Front de libération de l'Azawad (FLA), a rapporté l'AFP, se basant sur les témoignages des belligérants et de sources locales.

Dans un communiqué, l'état-major malien a reconnu qu'un convoi logistique avait essuyé une « embuscade » à l'aube vendredi dans la région de Kidal, après avoir mené une « opération offensive contre un groupe armé terroriste ».

L'armée affirme avoir tué des « combattants ennemis » et estime que la situation est « sous contrôle », sans admettre de pertes.

Dans un communiqué publié vendredi soir, le FLA (Front de libération de l'Azawad), coalition de groupes indépendantistes, a affirmé avoir mené « une opération offensive contre un important convoi de la coalition Fama (Forces armées maliennes) Africa Corps ». 

« Plusieurs dizaines de morts à l'ennemi, dont des éléments des mercenaires d'Africa Corps », c'est ce qu'aurait infligé le FLA.

Le communiqué du FLA affirme également qu'« une quinzaine de corps sont restés abandonnés sur le lieu du combat » et que « 21 véhicules militaires, dont des blindés et des pick-up armés » ont été détruits pendant ces affrontements.

Le FLA annonce également un bilan de trois morts et sept blessés dans ses rangs.

Plus tôt vendredi, Mohamed Elmaouloud, porte-parole de la coalition de groupes indépendantistes FLA, avait déclaré à l'AFP : « Nos troupes ont mené une action ciblée contre une patrouille d'Africa Corps ce vendredi. Nous avons infligé d'importants dégâts matériels et des pertes humaines dans leurs rangs ».

Une autre source au sein du FLA avait affirmé à l'AFP que « plusieurs mercenaires d'Africa Corps ont été tués ».

Au cours de la journée, les indépendantistes du FLA ont diffusé des images sur les réseaux sociaux. On y voit des corps d'hommes blancs en tenue de combat, ainsi que ce que le FLA présente comme du matériel récupéré lors des affrontements.

L'Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du nord du pays à la fin de l'année 2023, après une offensive de l'armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l'État central.

Cette attaque survient une semaine après l'annonce par Wagner, qui appuyait l'État malien depuis 2021, de la fin de sa mission dans le pays. Ses contingents ont été réintégrés au sein de l'Africa Corps, une organisation sous le contrôle direct du ministère russe de la Défense. 

« Les combats de ce vendredi ont été féroces. Il y a eu des pertes des deux côtés. Mais il faut encore attendre pour obtenir des chiffres définitifs », avait indiqué plus tôt vendredi à l'AFP un élu de la région.

Créé en novembre 2024 par la fusion de plusieurs groupes indépendantistes à dominante touarègue revendiquant le territoire de l'Azawad, dans le nord du Mali, le FLA est le principal groupe armé du pays.

Le Mali est en proie depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire, nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Cette crise s'ajoute à une grave crise économique.