Plus de 90 morts dans un raid israélien sur une école à Gaza selon des secouristes

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Publié le Dimanche 11 août 2024

Plus de 90 morts dans un raid israélien sur une école à Gaza selon des secouristes

  • L'école al-Tabi'een de Gaza visée avant l'aube servait d'abri à environ 250 déplacés
  • Le raid israélien, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, est l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre

GAZA: La Défense civile à Gaza a annoncé samedi la mort de 93 Palestiniens dont des enfants dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés, une attaque qui a provoqué un tollé international après dix mois de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.

L'armée israélienne a indiqué que l'école ciblée à Gaza-ville (nord) était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique, affirmant y avoir éliminé "au moins 19 terroristes" de ces deux groupes armés palestiniens.

Le raid israélien, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, est l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre.

L'école al-Tabi'een de Gaza visée avant l'aube servait d'abri à environ 250 déplacés, en majorité de femmes et des enfants, ont affirmé des sources du gouvernement du Hamas qui a dénoncé une "dangereuse escalade".

Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, "trois missiles ont visé deux étages de l'école et la mosquée (adjacente), causant la mort de 93 personnes, dont 11 enfants et six femmes. Il y a encore des morceaux de corps non identifiés."

Des secouristes ont ramassé des corps dans un bâtiment détruit, selon des images de l'AFP montrant également des proches en pleurs près de corps d'enfants enveloppés dans des draps.

 

Condamnations internationales après la frappe israélienne

La frappe contre une école de Gaza-ville qui servait, selon l'armée israélienne, de centre de commandement à "des terroristes" du Hamas et a fait samedi au moins 93 morts a provoqué des condamnations venues du monde entier.

Samedi soir, l'armée israélienne a affirmé que cette frappe avait permis l'élimination "d'au moins 19 terroristes du Hamas et du Jihad islamique", dont elle a publié la liste.

Etats-Unis 

La Maison Blanche a assuré que les Etats-Unis étaient "profondément préoccupés" par cette frappe israélienne.

"Cela montre l'urgence d'un cessez-le-feu et d'un accord sur les otages, pour lesquels nous continuons à travailler sans relâche", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche.

Iran 

Téhéran condamne un "crime de guerre" et appelle la communauté internationale à soutenir le peuple palestinien.

Cette attaque "prouve une fois de plus que le régime d'apartheid d'Israël ne respecte aucune des règles et régulations du droit international ni les principes moraux et humains", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Qatar

Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas, a demandé une "enquête internationale urgente".

Le ministère des Affaires étrangères a réclamé "l'envoi d'enquêteurs indépendants de l'ONU afin de mener des investigations sur le ciblage continu par les forces d'occupation israéliennes d'écoles et d'abris pour les personnes déplacées".

Union européenne

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell s'est dit "horrifié par les images d'une école de Gaza servant d'abri, touchée par une frappe israélienne, qui aurait fait des dizaines de victimes palestiniennes".

"Au moins dix écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres," a-t-il écrit sur X.

France

La France "condamne" "avec la plus grande fermeté" la frappe israélienne.

"Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont visés de manière répétée, avec un nombre de victimes civiles intolérable", s'indigne le ministère français des Affaires étrangères, rappelant "que le respect du droit international humanitaire s'impose à Israël".

Royaume-Uni

Londres s'est dit "horrifié" par la frappe israélienne et réclame "un cessez-le-feu immédiat". "Le Hamas doit cesser de mettre en danger les civils. Israël doit se conformer au droit humanitaire international", a déclaré le chef de la diplomatie britannique David Lammy sur X.

Espagne

 

Le gouvernement espagnol a condamné "l'attaque contre l'école d'Al Daraj, dans laquelle sont morts des dizaines de civils".

"Nous exigeons une fois de plus le respect total des mesures provisoires imposées par la Cour internationale de Justice et la protection de la population civile", a-t-il ajouté.

Russie 

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que "Moscou est profondément choquée par ce qui s'est passé".

"Nous constatons avec regret que de telles frappes dans la bande de Gaza, qui font des victimes civiles, sont systématiques (...) Nous pensons qu'il n'y a et qu'il ne peut y avoir aucune justification à ces attaques".

Turquie 

Le ministère turc des Affaires étrangères dénonce un "nouveau crime contre l'humanité".

"Israël a commis un nouveau crime contre l'humanité en massacrant plus d'une centaine de civils qui avaient trouvé refuge dans une école", écrit le ministère, qui dénonce "une fois de plus" la volonté du Premier ministre Benjamin Netanyahu "de saboter les négociations sur un cessez-le-feu".

Rapporteure spéciale de l'ONU

La Rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Francesca Albanese, a accusé Israël de "génocide" des Palestiniens.

"Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois, une zone de sécurité à la fois", après plus de dix mois de guerre dans la bande de Gaza, a déclaré Mme Albanese sur X.

Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a posté sur X : "Je suis sans voix. Combien de femmes et d'enfants perdront encore la vie avant un cessez-le-feu ? L'horreur que subissent les civils de Gaza doit cesser".

Hezbollah 

Le parti Hezbollah libanais, pro-iranien et proche allié du Hamas, a déclaré que "ce que le gouvernement ennemi a fait confirme (...) que parler d'un cessez-le-feu et fixer de nouvelles dates pour des négociations n'est rien d'autre que des mensonges et des tromperies qui ne tromperont pas le peuple palestinien, ses factions de résistance et les fronts de soutien".

Koweit

Le Koweït a estimé qu'il s'agit "d'une continuation des violations flagrantes du droit international".

Le ministère des Affaires étrangères souligne "la nécessité pour la communauté internationale et le Conseil de sécurité d'intervenir pour mettre fin à ces crimes odieux contre un peuple sans défense".

Oman

Le ministère omanais des affaires étrangères a estimé que "le fait de prendre pour cible des écoles et des installations civiles constitue une violation flagrante du droit humanitaire international et des résolutions de légitimité internationale".

Conseil de coopération du Golfe 

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jasem Mohamed Albudaiw, a "fermement condamné" l'attaque.

"Les attaques violentes et continues lancées par les forces d'occupation israéliennes contre les civils palestiniens (...) et leur ciblage direct des abris et des camps de personnes déplacées sont considérés comme des crimes de guerre".

« Où est le monde? »

"Les personnes se trouvant dans la mosquée ont toutes été tuées. L'étage supérieur où dormaient des femmes et des enfants a complètement brûlé", a affirmé Abou Wassim, un habitant de Gaza.

"Où est le monde? Pourquoi reste-t-il silencieux face à ces crimes?", a lancé un autre.

"Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois (...)", a accusé la rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, Fransesca Albanese, mandatée par le Conseil des droits de l'Homme mais ne s'exprimant pas au nom de l'organisation.

Premier soutien militaire et diplomatique d'Israël, les Etats-Unis se sont dits "profondément préoccupés" et ont demandé aux responsables israéliens "plus de détails" sur la frappe.

Plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Russie et l'Iran, ainsi que l'Union européenne l'ont condamnée.

"Au moins dix écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres", a dénoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.

Selon l'armée israélienne, "les terroristes opéraient depuis l'intérieur de l'enceinte" de l'école "dans le but de mener des attaques contre les soldats". Le raid a été effectué "avec trois munitions précises."

Manifestations en Israël 

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne continue de bombarder le territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, et de combattre et pourchasser les membres du Hamas.

Israël a juré de détruire ce mouvement, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, après l'attaque du 7 octobre menée contre le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin.

L'attaque a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive d'envergure israélienne de représailles à Gaza a fait jusqu'à présent 39.790 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.

Elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine, selon l'ONU.

En Israël, des manifestants se sont de nouveau rassemblés à Tel-Aviv et Haïfa pour protester contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et exiger un accord permettant la libération des otages.

Drones du Hezbollah sur Israël 

La frappe contre l'école  est survenue au lendemain de l'annonce par Israël de son accord pour reprendre le 15 août des discussions indirectes sur une trêve associée à la libération des otages.

Le Hamas n'a pas donné encore sa réponse.

Jeudi, les pays médiateurs -Qatar, Etats-Unis et Egypte- ont appelé à la reprise à cette date des discussions qui ont échoué ces derniers mois, alors que la communauté internationale craint une escalade militaire entre l'Iran et ses alliés, d'une part, et Israël, de l'autre.

Ces craintes ont redoublé après l'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah libanais Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël.

L'Iran et ses alliés -le Hezbollah, le Hamas et les rebelles yéménites houthis- ont menacé Israël d'une riposte "sévère".

Samedi, "en réponse" à une frappe israélienne qui a tué la veille un responsable du Hamas à Saïda dans le sud du Liban, le Hezbollah a lancé des drones chargés d'explosifs sur une base militaire du nord d'Israël.


Le président Ahmad al-Chareh discute de la relance économique de la Syrie avec des ministres saoudiens

Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
Le président de la République arabe syrienne Ahmad al-Chareh et le ministre saoudien de l'Intérieur, le prince Abdulaziz ben Saud ben Naif. (SPA)
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  • Al-Chareh prendra la parole lors de la neuvième conférence de l’Initiative pour l’investissement futur à Riyad
  • Il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, et le ministre de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef

LONDRES : Le président de la République arabe syrienne, Ahmad al-Chareh, et le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, ont examiné les moyens de renforcer et de développer la coopération dans divers domaines lors d’une rencontre à Riyad.

Al-Chareh est arrivé mardi en Arabie saoudite pour participer à la neuvième édition de la conférence de l’Initiative pour l’investissement futur (FII), qui se tient jusqu’à jeudi et réunit dirigeants et ministres du monde entier.

Les deux parties ont également évoqué les opportunités de coopération économique dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie, des infrastructures et de la technologie, alors que la Syrie aspire à atteindre une stabilité économique, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assad Hassan Al-Shaïbani, ainsi que le Dr Mousaed ben Mohammed Al-Aiban, ministre d’État saoudien et membre du Conseil des ministres, ont assisté à la réunion.

Lors d’une autre rencontre, Al-Chareh a discuté avec le ministre saoudien de l’Intérieur, le prince Abdelaziz ben Saoud ben Nayef, des différents aspects de la coopération sécuritaire, économique, ainsi que du développement régional et international.

Il s’est également entretenu avec le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, accompagné d’Al-Shaïbani et du ministre syrien de l’Économie, Mohammad Nidal Al-Shaar, au sujet des partenariats en matière d’investissement, de développement et de reconstruction, ainsi que des efforts visant à soutenir la reprise économique de la Syrie.

Al-Chareh doit prendre la parole lors de la conférence FII9 et rencontrer des représentants de sociétés internationales d’investissement pour discuter de la coopération et de la croissance économique régionale.

Selon l’Agence arabe syrienne d’information (SANA), la visite officielle comprend également des entretiens avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.

Lancée en 2017, la FII — souvent surnommée « Davos du désert » — est devenue une plateforme clé pour l’Arabie saoudite afin de présenter sa stratégie de diversification économique dans le cadre de la Vision 2030.

L’édition de cette année, qui se poursuit jusqu’au 30 octobre, réunit décideurs mondiaux, investisseurs et dirigeants d’entreprise pour débattre des tendances qui façonnent l’économie mondiale et explorer les partenariats dans les secteurs émergents.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le pape priera au port de Beyrouth au cours de son premier voyage

Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV dirige une messe dans le cadre du Jubilé du monde de l'éducation à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le pape Léon XIV effectuera son premier voyage à l’étranger depuis son élection en mai, visitant la Turquie pour le 1.700e anniversaire du Concile de Nicée et le Liban, où il priera sur le site de l’explosion du port de Beyrouth de 2020
  • Lors de ce voyage, il rencontrera des dirigeants politiques et religieux, célébrera des messes publiques et œcuméniques, et rendra hommage aux victimes et aux figures saintes du Liban

Cité du Vatican, Saint-Siège: Le pape Léon XIV priera sur le site de l'explosion il y a cinq ans au port de Beyrouth, après une rencontre avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors d'un voyage en Turquie et au Liban en novembre, a annoncé le Vatican lundi.

Ce sera le premier voyage à l'étranger du pape américain depuis qu'il est devenu chef des 1,4 milliard de catholiques en mai, après le décès du pape argentin François.

Le voyage de Léon débutera en Turquie, à l'occasion du 1.700e anniversaire du Concile de Nicée.

Le pape arrivera le 27 novembre à Ankara, où il rencontrera Recep Tayyip Erdogan ainsi qu'un groupe de responsables, d'organisations de la société civile et de diplomates, avant de se rendre à Istanbul.

Le 28 novembre, il effectuera une excursion d'une journée à Iznik, la ville actuelle où se trouvait Nicée, pour diriger une prière œcuménique.

En l'an 325, le premier concile œcuménique de l'histoire du christianisme avait rassemblé 300 évêques de l'Empire romain et établi des bases doctrinales toujours reconnues par de nombreuses confessions chrétiennes.

Le lendemain, le pape visitera la célèbre Mosquée Bleue d'Istanbul et rencontrera le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier, avant de célébrer une messe publique.

Le pape Léon se rendra à Beyrouth le 30 novembre, où il rencontrera le président libanais, Joseph Aoun, et le Premier ministre, Nawaf Salam.

Il se rendra le 1er décembre sur la tombe du saint patron du Liban, Saint Charbel Makhlouf, au monastère Saint Maron d’Annaya, au nord de Beyrouth.

Dans ce qui sera probablement un moment chargé d'émotion, il tiendra le 2 décembre une prière silencieuse sur le site de l'explosion au port de Beyrouth en 2020, qui a fait plus de 220 morts et dévasté une grande partie de la capitale libanaise. Il célébrera également une messe publique.

Le dernier pape à avoir visité le Liban était Benoît XVI en 2012, tandis que la dernière visite papale en Turquie remonte à 2014, lorsque François s'était rendu à Ankara et Istanbul.

Ce déplacement devait initialement être effectué fin mai par le pape François, mort le 21 avril à 88 ans.


Le Kosovo explore une nouvelle ère tech aux côtés de l’Arabie saoudite, selon Vjosa Osmani

La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
La rédactrice en chef adjointe d'Arab News, Noor Nugali, s'entretient avec la présidente du Kosovo, Vjosa Osmani, à Riyad, lundi. (Photo AN de Jafar Saleh)
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  • Osmani exprime sa gratitude pour le soutien historique du Royaume au Kosovo et appelle à des échanges culturels, éducatifs et jeunesse plus approfondis
  • Lors d’une intervention à Riyad avant le FII, Osmani appelle à une coopération élargie dans la tech, l’investissement et l’innovation numérique pour le DAK 2030

RIYAD : Le Kosovo et l’Arabie saoudite peuvent s’appuyer sur leurs solides bases d’amitié grâce à une coopération émergente dans la technologie et l’innovation, a déclaré la présidente Vjosa Osmani à Arab News, lors d’une visite à Riyad pour la 9ᵉ édition du Future Investment Initiative (FII).

Alors que des dirigeants mondiaux, entrepreneurs et investisseurs se réunissent cette semaine dans la capitale saoudienne pour le FII — surnommé le « Davos du désert » — Osmani a affirmé que l’événement « ouvrira de nouveaux chapitres de coopération » entre les deux nations.

La participation du Kosovo représente une opportunité précieuse de créer des liens commerciaux, d’attirer des investissements et d’échanger des expertises avec le Royaume, qu’elle décrit comme « l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’intelligence artificielle ».

« Nous nous sentons très privilégiés par les relations bilatérales que nous entretenons avec l’Arabie saoudite », a déclaré Osmani.

« C’est l’un des pays qui a soutenu le peuple du Kosovo dans les heures les plus sombres de notre histoire, mais qui est également resté à nos côtés à chaque étape de notre progression en tant que pays vivant désormais dans la liberté, l’indépendance et la prospérité. »

L’Arabie saoudite fut l’une des premières nations à reconnaître l’indépendance du Kosovo en 2008, suite à l’intervention de l’OTAN en 1999 et à une période d’administration de l’ONU — un geste toujours profondément significatif pour Pristina.

« Au fil des années, nous avons développé d’excellentes relations, car l’Arabie saoudite fut l’un des premiers pays à reconnaître notre indépendance, notre lutte pour la liberté et à nous soutenir », a-t-elle précisé.

« Je crois que cette visite ne fera qu’ouvrir de nouveaux chapitres de coopération et, espérons-le, porter cette relation entre nos deux pays vers de nouveaux sommets. »

Le FII, maintenant à sa neuvième année, est devenu l’un des rassemblements mondiaux les plus influents pour l’investissement et l’innovation. Osmani a déclaré que la participation du Kosovo parmi les nations présentes constitue un honneur et une reconnaissance du potentiel du pays dans l’économie numérique.

« Il y a un potentiel énorme que nous pouvons percevoir ici au FII », a-t-elle expliqué. « Bien qu’il s’agisse d’un forum relativement jeune comparé à tant d’autres, il a su attirer des milliers de représentants, qu’ils soient politiques ou économiques.

« Et je pense que ce mélange permet également à nous, en tant que dirigeants politiques, d’apprendre beaucoup du monde des affaires sur la manière de renforcer nos relations et de garantir que les relations politiques et économiques profitent aux populations que nous représentons.

« D’après ce que nous avons vu, le FII est un lieu où les relations ne s’arrêtent pas à la fin du forum mais se poursuivent juste après, avec de nombreux contrats signés, de nombreux accords négociés et de nombreuses relations politiques renforcées. »

Le Kosovo, jeune république comptant l’une des populations les plus connectées d’Europe, a lancé l’ambitieux programme « Digital Agenda Kosovo 2030 » (DAK 2030) pour devenir une « société gigabit » reposant sur la connectivité 5G, la gouvernance électronique et l’innovation en intelligence artificielle.

Osmani estime que le partenariat avec l’Arabie saoudite — qui elle-même développe son agenda numérique et IA dans le cadre de Vision 2030 — peut être transformateur.

« Nous voyons que l’Arabie saoudite devient l’un des leaders mondiaux en matière de progrès technologique et d’IA en particulier », a-t-elle déclaré.

« Étant donné que le Kosovo est leader dans notre région pour la deuxième année consécutive, pays avec le taux de compétitivité IT le plus élevé et une population jeune, connectée et innovante… nous croyons fortement au potentiel énorme d’attirer des investissements directs étrangers dans ce domaine vers le Kosovo. »

Elle a ajouté : « Pour de nombreux représentants ici, qu’ils soient politiques ou économiques, le Kosovo peut être une destination attractive pour l’investissement ou la coopération avec nos entreprises locales.

« Nous croyons fermement que le développement de la technologie et de l’IA doit bénéficier à l’humanité — rendre la croissance économique plus durable, trouver des remèdes à de nombreuses maladies, garantir la qualité de l’éducation et de la santé. »

Osmani a également souligné le soutien de longue date de l’Arabie saoudite à la population majoritairement musulmane du Kosovo, notant que chaque année environ 1 500 Kosovars effectuent le pèlerinage à La Mecque et Médine.

« Nous sommes reconnaissants envers l’Arabie saoudite pour leur coopération à cet égard », a-t-elle dit. « Les Kosovars ont toujours vécu une expérience très enrichissante et spirituelle ici.

« C’est un domaine dans lequel le chef de la communauté islamique, notre mufti M. Ternava, a très bien coopéré avec l’Arabie saoudite et avec votre ministère du Hajj.

« Nous avons eu des visites de l’Arabie saoudite pour discuter de la manière de renforcer cette coopération. Nous sommes très reconnaissants de leur soutien et espérons pouvoir l’amplifier à l’avenir. »

Osmani a salué le « rôle croissant de l’Arabie saoudite pour la paix et la stabilité, non seulement dans la région mais dans le monde », en référence aux efforts de médiation du Royaume concernant Israël-Palestine, Russie-Ukraine et d’autres conflits.

Elle a précisé que le Kosovo soutient le leadership du Royaume « pour s’assurer qu’il non seulement intervient à l’échelle mondiale mais réussisse, car garantir la paix dans le monde est l’une des missions les plus nobles ».

Pour Osmani, paix et stabilité ne sont pas des idéaux abstraits mais des réalités vécues, ancrées dans l’histoire douloureuse du Kosovo.

« Je crois que ces efforts de médiation fonctionnent », a-t-elle affirmé. « Pour certains, la paix est écrite sur le papier ; pour nous, c’est notre vie.

« Nous avons grandi en enfants de guerre. Nous avons subi une guerre génocidaire. Chaque génération, y compris celle de nos parents, grands-parents et arrière-grands-parents, a traversé des guerres.

« Nos enfants sont la première génération dans l’histoire de notre nation à vivre en paix. Il n’y a rien de plus important que de s’assurer que chaque enfant de notre pays puisse s’endormir paisiblement, sans peur de la guerre. »

Elle a ajouté : « Nous serons toujours reconnaissants envers tous ceux dans le monde qui nous ont soutenus pour sauver nos vies, libérer notre pays et nous donner les moyens de reconstruire après la guerre.

« Aujourd’hui, nous sommes un pays rétabli, un pays en plein essor, économiquement prospère, sous la règle de droit et dans les relations internationales. »

Osmani a salué les « efforts et le leadership de Son Altesse Royale (le prince héritier Mohammed ben Salmane), en coopération avec le président des États-Unis et de nombreux dirigeants mondiaux », en référence au récent cessez-le-feu à Gaza.

Elle a déclaré que le Kosovo « soutient pleinement ces efforts, car nous comprenons combien la paix est précieuse et combien sont bénies les nations qui vivent en paix, car c’est la seule voie vers la prospérité ».

Au-delà de la politique et de l’investissement, Osmani a souligné l’importance du contact direct entre les peuples saoudien et kosovar — via l’éducation, la culture et les programmes jeunesse.

« Vous avez raison, les liens entre les peuples ont toujours été forts », a-t-elle affirmé. « Nous devons trouver de nouvelles façons pour que cette relation fleurisse davantage, que ce soit dans l’éducation, la culture ou d’autres domaines.

« Il y a une opportunité énorme, et c’est pourquoi je suis ici — pour nous assurer que nous élargissons ces opportunités. »

Elle a ajouté : « J’encouragerai notre jeune génération à visiter l’Arabie saoudite, et j’aimerais encourager les jeunes Saoudiens à venir au Kosovo. En se rencontrant, en partageant idées et expériences, c’est ainsi que se créent ces relations. »

Osmani a également lancé une invitation à la direction saoudienne : « Nous serions honorés si Son Altesse Royale visitait également la République du Kosovo à sa convenance, afin que le peuple du Kosovo puisse remercier l’ensemble des dirigeants et du peuple saoudien pour leur soutien. »

Pour Osmani, investir dans la jeunesse est essentiel pour maintenir la vitalité de cette relation.

« Pour que deux pays et deux peuples entretiennent d’excellentes relations, il faut toujours impliquer la jeune génération », a-t-elle précisé. « Ils ont le plus d’énergie et peuvent faire le meilleur travail pour renforcer ces liens entre les peuples. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com