Plus de 90 morts dans un raid israélien sur une école à Gaza selon des secouristes

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Publié le Dimanche 11 août 2024

Plus de 90 morts dans un raid israélien sur une école à Gaza selon des secouristes

  • L'école al-Tabi'een de Gaza visée avant l'aube servait d'abri à environ 250 déplacés
  • Le raid israélien, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, est l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre

GAZA: La Défense civile à Gaza a annoncé samedi la mort de 93 Palestiniens dont des enfants dans une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés, une attaque qui a provoqué un tollé international après dix mois de guerre dévastatrice dans le territoire palestinien.

L'armée israélienne a indiqué que l'école ciblée à Gaza-ville (nord) était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique, affirmant y avoir éliminé "au moins 19 terroristes" de ces deux groupes armés palestiniens.

Le raid israélien, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, est l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre le sud d'Israël le 7 octobre.

L'école al-Tabi'een de Gaza visée avant l'aube servait d'abri à environ 250 déplacés, en majorité de femmes et des enfants, ont affirmé des sources du gouvernement du Hamas qui a dénoncé une "dangereuse escalade".

Selon le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, "trois missiles ont visé deux étages de l'école et la mosquée (adjacente), causant la mort de 93 personnes, dont 11 enfants et six femmes. Il y a encore des morceaux de corps non identifiés."

Des secouristes ont ramassé des corps dans un bâtiment détruit, selon des images de l'AFP montrant également des proches en pleurs près de corps d'enfants enveloppés dans des draps.

 

Condamnations internationales après la frappe israélienne

La frappe contre une école de Gaza-ville qui servait, selon l'armée israélienne, de centre de commandement à "des terroristes" du Hamas et a fait samedi au moins 93 morts a provoqué des condamnations venues du monde entier.

Samedi soir, l'armée israélienne a affirmé que cette frappe avait permis l'élimination "d'au moins 19 terroristes du Hamas et du Jihad islamique", dont elle a publié la liste.

Etats-Unis 

La Maison Blanche a assuré que les Etats-Unis étaient "profondément préoccupés" par cette frappe israélienne.

"Cela montre l'urgence d'un cessez-le-feu et d'un accord sur les otages, pour lesquels nous continuons à travailler sans relâche", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche.

Iran 

Téhéran condamne un "crime de guerre" et appelle la communauté internationale à soutenir le peuple palestinien.

Cette attaque "prouve une fois de plus que le régime d'apartheid d'Israël ne respecte aucune des règles et régulations du droit international ni les principes moraux et humains", a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Qatar

Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le Hamas, a demandé une "enquête internationale urgente".

Le ministère des Affaires étrangères a réclamé "l'envoi d'enquêteurs indépendants de l'ONU afin de mener des investigations sur le ciblage continu par les forces d'occupation israéliennes d'écoles et d'abris pour les personnes déplacées".

Union européenne

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell s'est dit "horrifié par les images d'une école de Gaza servant d'abri, touchée par une frappe israélienne, qui aurait fait des dizaines de victimes palestiniennes".

"Au moins dix écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres," a-t-il écrit sur X.

France

La France "condamne" "avec la plus grande fermeté" la frappe israélienne.

"Depuis plusieurs semaines, des bâtiments scolaires sont visés de manière répétée, avec un nombre de victimes civiles intolérable", s'indigne le ministère français des Affaires étrangères, rappelant "que le respect du droit international humanitaire s'impose à Israël".

Royaume-Uni

Londres s'est dit "horrifié" par la frappe israélienne et réclame "un cessez-le-feu immédiat". "Le Hamas doit cesser de mettre en danger les civils. Israël doit se conformer au droit humanitaire international", a déclaré le chef de la diplomatie britannique David Lammy sur X.

Espagne

 

Le gouvernement espagnol a condamné "l'attaque contre l'école d'Al Daraj, dans laquelle sont morts des dizaines de civils".

"Nous exigeons une fois de plus le respect total des mesures provisoires imposées par la Cour internationale de Justice et la protection de la population civile", a-t-il ajouté.

Russie 

Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que "Moscou est profondément choquée par ce qui s'est passé".

"Nous constatons avec regret que de telles frappes dans la bande de Gaza, qui font des victimes civiles, sont systématiques (...) Nous pensons qu'il n'y a et qu'il ne peut y avoir aucune justification à ces attaques".

Turquie 

Le ministère turc des Affaires étrangères dénonce un "nouveau crime contre l'humanité".

"Israël a commis un nouveau crime contre l'humanité en massacrant plus d'une centaine de civils qui avaient trouvé refuge dans une école", écrit le ministère, qui dénonce "une fois de plus" la volonté du Premier ministre Benjamin Netanyahu "de saboter les négociations sur un cessez-le-feu".

Rapporteure spéciale de l'ONU

La Rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, l'Italienne Francesca Albanese, a accusé Israël de "génocide" des Palestiniens.

"Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois, une zone de sécurité à la fois", après plus de dix mois de guerre dans la bande de Gaza, a déclaré Mme Albanese sur X.

Le chef de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a posté sur X : "Je suis sans voix. Combien de femmes et d'enfants perdront encore la vie avant un cessez-le-feu ? L'horreur que subissent les civils de Gaza doit cesser".

Hezbollah 

Le parti Hezbollah libanais, pro-iranien et proche allié du Hamas, a déclaré que "ce que le gouvernement ennemi a fait confirme (...) que parler d'un cessez-le-feu et fixer de nouvelles dates pour des négociations n'est rien d'autre que des mensonges et des tromperies qui ne tromperont pas le peuple palestinien, ses factions de résistance et les fronts de soutien".

Koweit

Le Koweït a estimé qu'il s'agit "d'une continuation des violations flagrantes du droit international".

Le ministère des Affaires étrangères souligne "la nécessité pour la communauté internationale et le Conseil de sécurité d'intervenir pour mettre fin à ces crimes odieux contre un peuple sans défense".

Oman

Le ministère omanais des affaires étrangères a estimé que "le fait de prendre pour cible des écoles et des installations civiles constitue une violation flagrante du droit humanitaire international et des résolutions de légitimité internationale".

Conseil de coopération du Golfe 

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Jasem Mohamed Albudaiw, a "fermement condamné" l'attaque.

"Les attaques violentes et continues lancées par les forces d'occupation israéliennes contre les civils palestiniens (...) et leur ciblage direct des abris et des camps de personnes déplacées sont considérés comme des crimes de guerre".

« Où est le monde? »

"Les personnes se trouvant dans la mosquée ont toutes été tuées. L'étage supérieur où dormaient des femmes et des enfants a complètement brûlé", a affirmé Abou Wassim, un habitant de Gaza.

"Où est le monde? Pourquoi reste-t-il silencieux face à ces crimes?", a lancé un autre.

"Israël commet un génocide des Palestiniens, un quartier à la fois, un hôpital à la fois, une école à la fois, un camp de réfugiés à la fois (...)", a accusé la rapporteure spéciale de l'ONU pour les territoires palestiniens, Fransesca Albanese, mandatée par le Conseil des droits de l'Homme mais ne s'exprimant pas au nom de l'organisation.

Premier soutien militaire et diplomatique d'Israël, les Etats-Unis se sont dits "profondément préoccupés" et ont demandé aux responsables israéliens "plus de détails" sur la frappe.

Plusieurs pays, dont la France, le Royaume-Uni, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Qatar, la Russie et l'Iran, ainsi que l'Union européenne l'ont condamnée.

"Au moins dix écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n'y a pas de justification à ces massacres", a dénoncé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borell.

Selon l'armée israélienne, "les terroristes opéraient depuis l'intérieur de l'enceinte" de l'école "dans le but de mener des attaques contre les soldats". Le raid a été effectué "avec trois munitions précises."

Manifestations en Israël 

Après dix mois de guerre, l'armée israélienne continue de bombarder le territoire palestinien assiégé, où la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés, et de combattre et pourchasser les membres du Hamas.

Israël a juré de détruire ce mouvement, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, après l'attaque du 7 octobre menée contre le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin.

L'attaque a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive d'envergure israélienne de représailles à Gaza a fait jusqu'à présent 39.790 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.

Elle a provoqué un désastre humanitaire dans le territoire palestinien menacé de famine, selon l'ONU.

En Israël, des manifestants se sont de nouveau rassemblés à Tel-Aviv et Haïfa pour protester contre le gouvernement de Benjamin Netanyahu et exiger un accord permettant la libération des otages.

Drones du Hezbollah sur Israël 

La frappe contre l'école  est survenue au lendemain de l'annonce par Israël de son accord pour reprendre le 15 août des discussions indirectes sur une trêve associée à la libération des otages.

Le Hamas n'a pas donné encore sa réponse.

Jeudi, les pays médiateurs -Qatar, Etats-Unis et Egypte- ont appelé à la reprise à cette date des discussions qui ont échoué ces derniers mois, alors que la communauté internationale craint une escalade militaire entre l'Iran et ses alliés, d'une part, et Israël, de l'autre.

Ces craintes ont redoublé après l'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah libanais Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël.

L'Iran et ses alliés -le Hezbollah, le Hamas et les rebelles yéménites houthis- ont menacé Israël d'une riposte "sévère".

Samedi, "en réponse" à une frappe israélienne qui a tué la veille un responsable du Hamas à Saïda dans le sud du Liban, le Hezbollah a lancé des drones chargés d'explosifs sur une base militaire du nord d'Israël.


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".