Un envoyé des États-Unis accuse les factions soudanaises en guerre de « lâcheté »

Des femmes crient des slogans alors qu’elles participent à une manifestation lors de la journée d’ouverture des pourparlers de cessez-le-feu au Soudan, à Genève, le 14 août 2024. (AFP)
Des femmes crient des slogans alors qu’elles participent à une manifestation lors de la journée d’ouverture des pourparlers de cessez-le-feu au Soudan, à Genève, le 14 août 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 août 2024

Un envoyé des États-Unis accuse les factions soudanaises en guerre de « lâcheté »

  • Deux camps utilisent la famine comme arme de guerre, explique Tom Perriello.
  • Les pourparlers négociés à Washington commencent aujourd’hui malgré l’absence du gouvernement.

LONDRES : Les factions en guerre au Soudan ont été accusées de « lâcheté » par l’envoyé spécial des États-Unis dans le pays, alors que des pourparlers de paix clés commencent aujourd’hui à Genève.

L’utilisation de la famine comme arme de guerre par les Forces armées soudanaises du gouvernement et les Forces d’appui rapide de l’opposition a montré que les deux parties « manquaient de courage et d’honneur », a déclaré Tom Perriello au Guardian.

Après 15 mois de combats, des centaines de milliers de Soudanais ont été déplacés et le pays - autrefois une corbeille à pain de la planète - fait face à la plus grande crise mondiale de la faim.

Plus de 25 millions de personnes au Soudan sont considérées comme souffrant de la faim aiguë, et un camp pour les déplacés au Darfour a officiellement déclaré une famine, rapporte le Guardian.

Les pourparlers à Genève, qui sont négociés par les États-Unis, visent à mettre fin à la guerre. Mais malgré l’accord de RSF pour y assister, le SAF du gouvernement a déclaré qu’il ne participera pas.

Perriello a été décrit par le Guardian comme « se déversant sa frustration » sur les efforts persistants des deux parties en conflit pour bloquer l’aide humanitaire et perturber les récoltes nationales.

« Ce n’est pas seulement une violation claire du droit international humanitaire de la part des deux parties, c’est simplement de la lâcheté », a-t-il déclaré.

« Il est choquant de constater le manque de courage et d’honneur, surtout lorsqu’il y a des gens qui ne semblent pas vouloir se battre militairement, mais plutôt utiliser les femmes et les enfants affamés comme arsenal. »

Le gouvernement et RSF risquent de perdre toute légitimité dans un Soudan d’après-guerre s’ils continuent à utiliser la famine comme arme, a ajouté Perriello.

« Les prétentions de légitimité que l’une ou l’autre partie souhaite faire sont clairement sapées aux yeux du peuple soudanais et du monde lorsqu’ils prennent ces mesures. »

Ses commentaires viennent alors que les craintes se font plus vives au sujet de la famine qui pourrait frapper le Darfour.

Jusqu’à 800 000 personnes à Al-Fashir, la capitale de la région assiégée, souffrent d’« un grave manque de nourriture et d’eau », a rapporté le Guardian.

Perriello a demandé que les militaires soudanais autorisent l’aide de l’ONU à passer du Tchad voisin au Darfour.

L’absence du gouvernement aux pourparlers de Genève n’empêchera pas leur tenue, a-t-il ajouté.

Obtenir des secours à Al-Fashir est « presque impossible » dans les circonstances actuelles, a déclaré Claire Nicolet de Medecins Sans Frontieres, l’une des rares agences d’aide encore en activité dans la ville.

L’ONU a également condamné les factions belligérantes pour « avoir bloqué, pillé et exploité l’aide humanitaire ».

Une déclaration de l’organisme international a déclaré : « L’ampleur de la faim et des déplacements que nous observons aujourd’hui au Soudan est sans précédent et jamais connue auparavant.

« Les forces armées soudanaises et RSF doivent cesser de bloquer, de piller et d’exploiter l’aide humanitaire ».

Certains experts ont accusé l’Occident de ne rien faire et de se tenir en retrait sur la guerre.

Kholood Khair, un analyste politique soudanais, a déclaré que le Soudan était devenu diplomatiquement « déclassé ».

Il a ajouté : « Le RSF veut l’engagement de l’Ouest, mais pour le SAF c’est tout le contraire.

« Pour eux, c’est un honneur d’être haïs par l’Occident ; cela signifie qu’il faut les inciter différemment. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".