Les conventions de Genève, bafouées à Gaza avec la complicité de l’Occident, fêtent leur 75 ans

Le document original de la première Convention de Genève "pour l'amélioration du sort des blessés dans les armées en campagne", signée en 1864, est visible le 10 août 2009 au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève. (AFP)
Le document original de la première Convention de Genève "pour l'amélioration du sort des blessés dans les armées en campagne", signée en 1864, est visible le 10 août 2009 au Musée international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à Genève. (AFP)
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Publié le Lundi 19 août 2024

Les conventions de Genève, bafouées à Gaza avec la complicité de l’Occident, fêtent leur 75 ans

  • Les conventions ont pour objectif de préserver l’humanité, même dans les pires instants de la guerre
  • Elles sont censées sauver des vies et protéger les civils

Le 12 août, les conventions de Genève – traités fondateurs du droit international humanitaire –, signées en 1949, ont eu 75 ans.

Triste anniversaire à l’aune de la brutalité de la guerre que vivent les Palestiniens dans la bande de Gaza, depuis le mois d’octobre 2023. Le nombre de victimes s’élève désormais à quarante mille personnes.

Les locaux de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens, ont été visés par des frappes israéliennes à Gaza. Le chef dudit organisme, Philippe Lazzarini, a souligné cet état de fait sur X (anciennement Twitter), en écrivant que les conventions de Genève sont « un ensemble de règles universelles », sur lesquelles « nous sommes tous d’accord. Mais le sommes-nous vraiment ? », s’interroge-t-il.

Triste anniversaire à l’aune de la brutalité de la guerre que vivent les Palestiniens dans la bande de Gaza, depuis le mois d’octobre 2023. Le nombre de victimes s’élève désormais à quarante mille personnes.

                                                                      Arlette Khouri

Ces quatre conventions, signées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, sont considérées par le Comité international de la Croix-Rouge comme « l’une des réalisations les plus importantes de l’humanité au siècle dernier ».

Ratifiées par tous les États depuis leur création, les conventions ont pour objectif de préserver l’humanité, même dans les pires instants de la guerre.

Elles sont censées sauver des vies et protéger les civils. Elles exigent que les détenus soient traités avec humanité, elles interdisent la torture et les violences sexuelles, elles visent à soutenir les personnels humanitaires sanitaires….

Or un simple coup d’œil sur l’actualité suffit pour constater que toutes ces règles sont une à une bafouées, ignorées et même piétinées, dans le cadre de la guerre sans merci qu’Israël fait subir aux habitants de Gaza.

Des quartiers résidentiels sont littéralement rasés par les bombardements israéliens. Les hôpitaux, les écoles et les lieux de culte, loin d’être épargnés, sont au contraire des cibles privilégiées pour les assaillants.

Les habitants de Gaza sont, depuis octobre dernier, ballotés d’une région à une autre de l’enclave, soumis à la volonté des autorités israéliennes. Ils sont affamés par un blocus sévère qui entrave la distribution des aides alimentaires internationales.

Ils sont assoiffés et manquent d’hygiène en l’absence des fournitures en eau et en électricité depuis la destruction, par les forces israéliennes, des infrastructures de l’enclave.

Les prisonniers sont systématiquement torturés et parfois utilisés comme boucliers humains. De plus, le nombre de blessés s’élève à plus de 90 mille personnes alors que Gaza manque de matériel médical et de médicaments.

Peut-on encore, dans un tel contexte, invoquer le droit international humanitaire ?

Les horreurs en tout genre infligées au quotidien aux habitants ne mettent-elle pas en cause l’existence de ce droit et la validité des conventions qui le régissent ?

Interrogé par Arab News en français, le directeur du centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen à Genève, Hasni Abidi, estime que non. Pour lui ces conventions « sont toujours en vigueur et représentent le seul cadre référentiel en matière de guerres et de conflits, dont le but est de veiller sur le droit humain et le respect des droits de tous les belligérants ».

Les prisonniers sont systématiquement torturés et parfois utilisés comme boucliers humains. De plus, le nombre de blessés s’élève à plus de 90 mille personnes alors que Gaza manque de matériel médical et de médicaments.

                                                                       Arlette Khouri

En revanche, souligne-t-il, « leur respect ne dépend pas des conventions elles-mêmes dans la mesure où elles n’ont pas une force de coercition, mais il repose sur la bonne volonté des belligérants ».

L’absence de coercition est donc la raison de leur application aléatoire, ce qui fait dire à Abidi que l’avenir de ces conventions « repose sur ce que la présidente du CICR, Mirjana Spoljaric, qualifie de ‘volonté des acteurs et des États’ qui, malheureusement, appliquent une politique à géométrie variable », lorsque le droit international contredit leurs intérêts.

La force de ces conventions, explique-t-il, « est qu’elles ne sont pas clivantes et défendent les intérêts du vainqueur et du vaincu, mais leur paradoxe aussi, c’est que leur application n’est pas à la hauteur de tel ou tel autre conflit ».

Ainsi, dans le cas de Gaza, les violations du droit humain international sont perpétuées au quotidien, dans une totale impunité qui fait croire que ce droit, ainsi que les conventions dont il découle, sont l’otage du « droit d’Israël à se défendre », brandi par les Israéliens et soutenu par les Occidentaux.

Cela fait dire à Abidi que « le conflit israélo-palestinien en général et particulièrement la guerre à Gaza constituent un indicateur objectif de cette perte de moralité et aussi de l’effritement de la caution morale que représentaient les pays dits démocratiques ».

D’après lui « Israël n’aurait jamais franchi toutes ces lignes rouges en matière de respect du droit international et respect des civils, sans la caution des pays dits démocratiques » et « on voit aujourd’hui que l’impunité dont bénéficie Israël est non seulement contraire à l’esprit et au texte des conventions de Genève mais elle est également contraire aux objectifs universalistes affichés par le monde occidental ».

En dépit de ce constat, Abidi estime que « rien n’est perdu, je ne crois pas que le droit humanitaire international perde son âme » et « les avis forts et importants rendus par la Cour pénale internationale qui se réfère aux conventions de Genève sont la preuve tangible de la nécessité de ces conventions pour le fonctionnement des États et des sociétés ».


Casse du Louvre: le 4e membre du commando présenté à la justice

Des policiers français se tiennent à côté d'un monte-meubles utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025. (AFP)
Des policiers français se tiennent à côté d'un monte-meubles utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025. (AFP)
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  • Le quatrième membre présumé du commando ayant dérobé en octobre des bijoux de la Couronne au Louvre a été interpellé et doit être présenté à la justice
  • Le vol spectaculaire, réalisé en huit minutes, relance la controverse sur la sécurité du Louvre

PARIS: Le quatrième homme présumé du commando qui a dérobé le 19 octobre en plein Paris les bijoux de la Couronne au musée du Louvre doit être présenté jeudi soir à la justice française, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Cet homme, originaire de Seine-Saint-Denis, fait partie des quatre personnes interpellées mardi dans le cadre de cette affaire retentissante.

Il a été arrêté mardi matin sur un chantier à Laval (nord-ouest), selon une source proche du dossier.

Les gardes à vue des trois autres personnes interpellées lors de ce nouveau coup de filet vont être levées, ont ajouté les sources proches du dossier.

Le vol en plein jour - un dimanche matin juste après l'ouverture du Musée du Louvre - a eu un retentissement considérable, y compris au niveau international.

Les bijoux volés, huit joyaux du XIXe siècle considérés comme des trésors nationaux, évalués par le musée du Louvre à 88 millions d'euros, sont toujours introuvables.

Dans leur fuite, les quatre malfaiteurs avaient abandonné la couronne de l'impératrice Eugénie. Cassé, le bijou peut être restauré, selon le musée.

Les malfaiteurs avaient agi, encagoulés, munis d'un monte-charge de déménageurs et armés de disqueuses. Leur casse, retentissant, n'a duré que huit minutes.

Avant les interpellations de mardi, les enquêteurs avaient pu arrêter, en deux coups de filet, trois des quatre membres présumés de l'équipe de cambrioleurs. Mais pas le ou les commanditaires.

Parallèlement à l'enquête judiciaire, la controverse ne faiblit pas sur la sécurité du Louvre.

Selon des informations du journal Le Monde publiées mardi soir, un audit de sûreté faisait état dès 2018 de la "vulnérabilité" que représentait le balcon par lequel sont entrés les cambrioleurs et notait son accès possible à l'aide d'une nacelle, des similitudes troublantes avec le mode opératoire utilisé. La direction actuelle a indiqué au quotidien n'avoir eu ce document en sa possession qu'après le casse.

Confronté à une vétusté alarmante, le Louvre avait fait l'objet en début d'année de l'annonce par le président Emmanuel Macron d'un projet "colossal" pour le désengorger et le moderniser. Le musée a également acté jeudi une augmentation de 45% du prix d'entrée pour ces derniers.


Macron relance le "service national", militaire et volontaire

Le président français Emmanuel Macron (au centre) prononce un discours devant l'armée pour dévoiler un nouveau service militaire national à la base militaire de Varces, dans les Alpes françaises, le 27 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (au centre) prononce un discours devant l'armée pour dévoiler un nouveau service militaire national à la base militaire de Varces, dans les Alpes françaises, le 27 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron lance un nouveau service national volontaire de dix mois, entièrement militaire et destiné aux 18-25 ans, pour renforcer les armées face aux menaces stratégiques
  • Le dispositif, présenté comme une réponse aux « besoins des armées », suscite des critiques politiques sur son coût, son calendrier et son orientation

PARIS: "Notre jeunesse a soif d'engagement": Emmanuel Macron a ressuscité jeudi un "service national" de dix mois pour les jeunes majeurs, qui sera "purement militaire" mais volontaire, censé "répondre aux besoins des armées" face aux menaces russes et aux risques accrus de conflit.

"La peur n'évite jamais le danger. La seule façon de l'éviter est de s'y préparer", a déclaré le chef de l’État dans un discours au sein de la 27e Brigade d'Infanterie de Montagne (BIM) de Varces, en Isère, au pied du massif du Vercors enneigé.

Il a aussi prévenu que les volontaires serviront "exclusivement sur le territoire national", après avoir assuré dès mardi qu'il ne s'agit pas "d'envoyer nos jeunes en Ukraine".

Une manière d'essayer de faire taire la polémique politique suscitée par les propos du chef d'état-major des armées, le général Fabien Mandon, qui avait estimé que le pays devait être prêt à "accepter de perdre ses enfants".

Selon le président, entouré de jeunes et de militaires, "notre jeunesse a soif d'engagement" et "il existe une génération prête à se lever pour la patrie", dans le cadre de l'armée française.

Emmanuel Macron a donc confirmé que ce nouveau dispositif, baptisé simplement "service national", sera lancé "progressivement dès l'été prochain", avec un début de sélection des candidats dès mi-janvier. Il durera dix mois (un mois de formation, neuf au sein de l'armée).

- Un effort "indispensable" -

Disette budgétaire oblige, le dispositif montera en puissance graduellement: la première année, il doit concerner 3.000 jeunes, avec un objectif de 10.000 par an en 2030, puis une ambition de 42.500 en 2035. Ce qui ferait 50.000 par an en cumulant avec les personnes qui font déjà le service militaire volontaire (SMV) et son équivalent ultramarin, le service militaire adapté (SMA), qui perdureront en parallèle car ils ont un objectif différent d'insertion professionnelle.

Les crédits nécessaires, 2,3 milliards d'euros pour la période 2026-2030, selon une source proche du dossier, sont prévus par l'actualisation de la loi de programmation militaire voulue par Emmanuel Macron, mais qui doit encore être votée. Cet effort budgétaire est "indispensable", a-t-il plaidé à l'intention d'un Parlement plus divisé que jamais.

Les volontaires seront à 80% des jeunes hommes et femmes de 18-19 ans, futurs soldats pour lesquels le service fera office d'"année de césure" avant les études supérieures et sera ainsi valorisé dans Parcoursup. Les autres, futurs aspirants, auront jusqu'à 25 ans, sélectionnés sur la base de leur spécialisation (ingénieurs, infirmiers, traducteurs...).

Ce nouveau dispositif signe aussi l'enterrement du service national universel (SNU) qui était cher au président.

Promesse du candidat Macron en 2017 au nom de la "cohésion nationale", lancé en 2019, le SNU, destiné aux mineurs de 15 à 17 ans, n'a jamais pu être généralisé. Et il "n'est aujourd'hui plus adapté au contexte stratégique" créé par l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, reconnaît l’Élysée.

Emmanuel Macron avait annoncé en janvier son intention de "permettre à une jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et d'en renforcer les rangs" en cas de besoin.

Sans toutefois aller jusqu'à rétablir la conscription, service militaire obligatoire supprimé en France en 1997. Ce rétablissement "est une idée portée par ceux qui méconnaissent la réalité de ce que sont nos armées aujourd'hui", a-t-il martelé jeudi dans les Alpes.

- "Ni le temps ni l'argent" -

Le service volontaire sera rémunéré 800 euros par mois minimum pour chaque volontaire, qui sera aussi logé, nourri et équipé, selon l’Élysée.

Une somme insuffisante pour La France insoumise qui prône "une conscription citoyenne" payée "au Smic" afin de "faire face aux grands enjeux de notre siècle", dont le climat.

Le Parti socialiste a pour sa part contesté dans un communiqué "une annonce présidentielle improvisée" qui "ne répond à aucune exigence de sérieux" et réclamé "l'ouverture immédiate d'un débat parlementaire sur le rôle des citoyens dans la Défense nationale et la protection du territoire".

"On n'a ni le temps ni l'argent donc ça suppose de ne pas se précipiter", a également critiqué le sénateur UDI Hervé Marseille sur Public Sénat, mettant en garde contre une annonce "purement médiatique".

Douze pays en Europe ont préservé ou rétabli la conscription obligatoire. Face à la dégradation de la situation stratégique, une demi-douzaine d'autres ont décidé de rétablir un service volontaire.

Le général Mandon a déclaré la semaine dernière que le pays devait restaurer sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prêt à "accepter de perdre ses enfants".

La déclaration a été jugée "va-t-en-guerre" par une partie de la gauche tandis que, du côté du Rassemblement national, on dénonçait une "faute" et on prévenait que les Français n'étaient pas "prêts à aller mourir pour l'Ukraine".


Le Sénat récupère le budget de l'Etat, le compromis reste hors de vue

Les sénateurs français votent le budget de la sécurité sociale au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. (AFP)
Les sénateurs français votent le budget de la sécurité sociale au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. (AFP)
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  • Le Sénat, dominé par la droite et les centristes, aborde le budget 2026 avec une ligne stricte : réduire les dépenses, rejeter de nouvelles taxes et viser un déficit de 4,7 % du PIB
  • Les divergences restent fortes avec l’Assemblée nationale et la gauche, rendant le compromis budgétaire très incertain

PARIS: Le Sénat, intransigeant sur sa ligne anti-taxes prônée par la droite, s'attaque jeudi au projet de budget de l'Etat pour 2026. Une étape cruciale sur la route d'un compromis budgétaire encore hors de vue, même si certains envisagent toujours une étroite voie de passage.

D'un budget à l'autre... Après avoir acté mercredi d'irréconciliables divergences avec l'Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, la chambre haute se penche sur le deuxième volet de son marathon budgétaire à partir de 14H30.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 occupera les sénateurs jusqu'à un vote solennel le 15 décembre. Et contrairement aux députés, qui ont massivement rejeté la partie "recettes" du texte le week-end dernier, les élus de la Haute assemblée auront l'opportunité de parcourir l'ensemble du budget, recettes comme dépenses.

Cela arrange bien la majorité sénatoriale, une solide alliance entre la droite et les centristes. Car sa ligne directrice est simple: "Plus d'économies et moins de taxes injustes", a résumé mercredi le chef des sénateurs Les Républicains, Mathieu Darnaud.

Redevenu sénateur, Bruno Retailleau est plus offensif encore ces derniers jours vis-à-vis du gouvernement.

Le "compromis" budgétaire ? "Moi, je parle de tambouille", a-t-il encore égratigné mercredi sur franceinfo. Le scénario d'une loi spéciale en cas d'échec du processus budgétaire ? Il serait meilleur, selon lui, qu'un budget qui "appauvrit les Français"...

Les débats sur le budget de la Sécu, ces derniers jours, ont dressé le tableau d'une droite sénatoriale inflexible, refusant la suspension de la réforme des retraites et la quasi-totalité des compromis trouvés à l'Assemblée nationale.

Ce texte va désormais revenir sur le bureau des députés, samedi en commission et mardi dans l'hémicycle, pour une nouvelle lecture.

- "Un rouleau-compresseur" -

Bis repetita sur le budget de l'Etat ? "Notre majorité, c'est un rouleau-compresseur, elle vote en bloc, contrairement à l'Assemblée", assure à l'AFP le chef des centristes, Hervé Marseille. "On essaie d'avoir une ligne qui soit claire et audible: limiter les impôts, trouver des économies".

Ainsi, les sénateurs entendent bien respecter l'objectif d'un déficit ramené à 4,7% du PIB en 2026, contre 5,4% en 2025. Avec deux ambitions: limiter les nouveaux prélèvements - environ 14 milliards dans la copie du gouvernement - et aller plus loin que les 17 milliards d'économies de dépenses proposées par Sébastien Lecornu.

Transformation de l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers en aide médicale d'urgence, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression de 4.000 postes d'enseignants supplémentaires, refus de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, restriction de la taxe sur les "holdings patrimoniales" proposée par le gouvernement...

Voici, pèle-mêle, les propositions que la Haute assemblée promet de voter.

"C'est la droite la plus dure qu'on ait connu", s'inquiète le patron du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. "Nous faisons face à une droite revancharde. Clairement, ce n'est pas avec elle que nous pourrons avancer" vers un compromis, renchérit son collègue Thierry Cozic.

- Compromis impossible ? -

Si la gauche est minoritaire au Sénat, le gouvernement peut difficilement faire sans elle à l'Assemblée nationale. L'abstention des socialistes y sera nécessaire - voire même insuffisante - pour envisager l'adoption définitive d'un budget, si Sébastien Lecornu continue de renoncer à l'article 49.3.

Après l'échec de la taxe "Zucman", les socialistes cherchent toujours à faire contribuer les plus hauts patrimoines. Une nouvelle proposition a fleuri mercredi, celle d'un emprunt "forcé" visant les foyers les plus aisés.

Si le gouvernement a accueilli avec "bienveillance" cet amendement, il semble n'avoir aucune chance de passer le filtre du Sénat.

Malgré ces divergences majeures, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de croire à un compromis possible avant la fin décembre.

Plusieurs sources parlementaires et gouvernementales espèrent notamment qu'un accord potentiel sur le budget de la Sécu, la semaine prochaine à l'Assemblée, ferait souffler un vent positif sur le budget de l'Etat.

"Chacun affiche ses positions mais je pense qu'il y a la volonté non feinte de trouver une voie de passage", a reconnu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR). "Il faudra à un moment qu'on enlève les costumes."