Le blogueur Medo Halimy tué par une frappe israélienne à Gaza déchirée par la guerre

Dans une interview réalisée l'année dernière, Halimy a révélé que chaque clip qu'il publiait sur les médias sociaux lui coûtait environ 3 dollars, une somme importante dans la bande de Gaza privée d'électricité. (Capture d'écran)
Dans une interview réalisée l'année dernière, Halimy a révélé que chaque clip qu'il publiait sur les médias sociaux lui coûtait environ 3 dollars, une somme importante dans la bande de Gaza privée d'électricité. (Capture d'écran)
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Publié le Samedi 31 août 2024

Le blogueur Medo Halimy tué par une frappe israélienne à Gaza déchirée par la guerre

  • Mohammad "Medo" Halimy a été touché par des éclats d'obus provenant d'un missile israélien
  • Les vidéos de la vie quotidienne à Gaza "m'ont aidé à faire face à la dépression", a-t-il déclaré dans une précédente interview

LONDRES : Mohammad "Medo" Halimy, un blogueur palestinien connu pour ses reportages quotidiens sur la vie dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a été tué en début de semaine lors d'une frappe aérienne israélienne.

Halimy, 20 ans, est mort lundi lorsqu'il a été touché par des éclats d'obus provenant d'une explosion à Khan Younis causée par un Israélien, selon deux organisations de jeunesse avec lesquelles il avait travaillé.

Halimy avait attiré l'attention grâce à sa présence sur les réseaux sociaux, où il partageait des vidéos qui mettaient en évidence les dures réalités de la vie à Gaza tout en montrant la résilience de ses habitants.

Il a accumulé plus de 190 000 adeptes sur TikTok et plus de 90 000 sur Instagram.

Son contenu allait de simples recettes de cuisine, réalisées avec des fournitures et des appareils limités, à des vidéos offrant un aperçu des activités quotidiennes, comme prendre une douche.

Il a également expliqué comment il produisait son contenu, offrant ainsi un point de vue rare et personnel sur la vie en état de siège.

Lors d'une interview réalisée l'année dernière, Halimy a révélé que chaque clip qu'il publiait sur les médias sociaux lui coûtait environ 3 dollars, une somme considérable dans la bande de Gaza privée d'électricité.

Sa dernière vidéo, décrivant une journée ordinaire à Gaza, a été publiée quelques heures seulement avant sa mort.


Dans une interview accordée au magazine Fault en juin 2024, Halimy a exprimé sa joie face au soutien mondial qu'il a reçu par l'intermédiaire de ses plateformes de médias sociaux.

"La plus grande joie que je ressens aujourd'hui vient des commentaires sur mes vidéos et du soutien des gens du monde entier. Voir les gens reconnaître la vérité et considérer la situation d'un point de vue impartial est très encourageant", a-t-il déclaré.

Halimy s'est dit optimiste quant à l'avenir malgré les circonstances désastreuses. "Une fois le génocide terminé, je poursuivrai les rêves de ma vie, quel que soit le temps que cela prendra - même si cela prend 50 ans. Mon objectif est d'accomplir tant de choses que tout le monde se souviendra de mon nom".

Au début du mois, Halimy a fait l'objet d'un article dans le magazine Time, dans lequel il explique comment il a commencé à poster des vidéos sur TikTok pour lutter contre la dépression pendant le conflit.

 Il a également lancé une collecte de fonds en ligne cette année pour aider sa famille de huit personnes à fuir la zone de guerre, où plus de 40 500 Palestiniens ont été tués.

Spark, une organisation caritative basée à Gaza avec laquelle Halimy avait collaboré au cours de l'été 2023, a confirmé sa mort et salué sa capacité à "ajouter de la beauté et de la splendeur à un lieu, où qu'il soit" dans un hommage en ligne.

"Mohammad, ton esprit bienveillant restera avec nous, et nous pensons que tu mérites un monde meilleur", a ajouté l'organisation caritative.

Les forces israéliennes ont déclaré aux médias qu'elles ne pouvaient pas confirmer une frappe à Khan Younis lundi, mais elles ont réitéré leur engagement à "contrer les menaces tout en continuant à atténuer les dommages causés aux civils" à Gaza.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.