Au Soudan, la ville d'El-Facher ravagée par les combats

Des Soudanais déplacés font la queue pour recevoir des portions de nourriture dans leur camp de fortune dans la ville orientale de Gedaref, le 9 septembre 2024. (Photo par AFP)
Des Soudanais déplacés font la queue pour recevoir des portions de nourriture dans leur camp de fortune dans la ville orientale de Gedaref, le 9 septembre 2024. (Photo par AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 22 septembre 2024

Au Soudan, la ville d'El-Facher ravagée par les combats

  • L'Assemblée générale de l'ONU se penche dimanche sur la guerre entre deux généraux rivaux qui déchire le Soudan depuis avril 2023 .
  • L'offensive des FSR, "lancée depuis au moins quatre directions", a déclenché "un maelstrom de violence qui menace de tout consumer sur son passage", déplorait vendredi la conseillère spéciale de l'ONU sur la prévention des génocides Alice Wairimu Nderitu.

PORT SOUDAN : "La plupart de nos maisons ont été détruites", lâche Al-Tijani Othman, un habitant d'El-Facher, où les résidents inspectaient dimanche les ruines de leurs quartiers, ravagés par une offensive à "large échelle" lancée par les paramilitaires soudanais contre une ville qu'ils assiègent depuis des mois.

L'Assemblée générale de l'ONU se penche dimanche sur la guerre entre deux généraux rivaux qui déchire le Soudan depuis avril 2023 et qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé des millions de personnes, provoquant l'une des pires crises humanitaires au monde.

Depuis des mois, le sort d'El-Facher inquiète la communauté internationale. Dans la métropole de deux millions d'habitants, seule capitale des cinq Etats du Darfour à ne pas être aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), des "centaines de milliers de civils" sont menacés par des violences "de masse", a alerté mercredi l'ONU.

"J'appelle les belligérants (...) à retirer leurs forces, faciliter l'accès humanitaire et réengager des négociations pour mettre fin à cette guerre", plaidait déjà, la veille, le président américain Joe Biden.

Sur le terrain, les projectiles s'abattent toujours sur les maisons des civils, dernier épisode sanglant du conflit qui oppose l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires dirigés par son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo.

"La plupart de nos maisons dans le sud de la ville ont été complètement détruites", raconte Al-Tijani Othman, joint au téléphone par l'AFP depuis son quartier d'El-Facher.

"Il n'y a quasiment plus personne ici", a-t-il dit, précisant que les habitants étaient surtout occupés à inspecter les dommages infligés à leurs domiciles par les combats.

Rien que samedi, les autorités sanitaires ont recensé la mort de 14 civils dans les combats et 40 blessés, a indiqué à l'AFP une source médicale. "Mais ce n'est qu'une fraction du nombre réel de victimes", a-t-elle reconnu.

"Souvent les gens doivent enterrer leurs proches sur place, plutôt que de braver les combats pour tenter de les transporter à l'hôpital", a-t-elle dit.

- "Offensive à large échelle" -

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "gravement préoccupé" par les informations faisant état d'une offensive "à large échelle" des FSR, enjoignant leur commandant le général Daglo à "agir de manière responsable et à immédiatement donner l'ordre de stopper l'attaque".

Les paramilitaires assiègent la métropole depuis mai et ces derniers mois les violences ont tué des centaines de personnes, selon l'ONG Médecins sans frontières.

Des centaines de milliers de personnes ont aussi été déplacées par ces combats, tandis que la famine s'est installée dans le camp voisin de Zamzam, indiquait l'ONU en août.

Se basant sur des images satellitaires, un laboratoire de recherche humanitaire, affilié à l'Université américaine de Yale, assurait vendredi que des civils "fuyaient en masse, à pied, sur la route reliant El-Facher et Zamzam".

Ceux qui restent dans la ville profitent de chaque accalmie dans les combats pour tenter de trouver à manger.

"La situation alimentaire est difficile. Nous dépendons des soupes populaires", confirme dimanche à l'AFP Mohamed Safieldin, en attendant son tour pour être servi par des volontaires d'une telle initiative.

- "Maelstrom de violence" -

L'offensive des FSR, "lancée depuis au moins quatre directions", a déclenché "un maelstrom de violence qui menace de tout consumer sur son passage", déplorait vendredi la conseillère spéciale de l'ONU sur la prévention des génocides Alice Wairimu Nderitu.

Dans la guerre, les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de viser les civils, de bombarder de manière indiscriminée des zones résidentielles et de se livrer à des pillages ou de bloquer l'aide humanitaire vitale.

Les violences du jour font surgir le spectre de la guerre du Darfour, région de la superficie de la France qui accueille un quart de la population du Soudan.

"Nous ne serons pas témoins d'un autre génocide", a martelé dimanche le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, appelant à une reprise des négociations.

En septembre l'Organisation mondiale pour la Santé a annoncé un bilan d'au moins 20.000 morts tout au long des 17 mois du conflit, mais certaines estimations vont même jusqu'à "150.000" victimes, comme a pu le rappeler l'émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello.

Plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l'étranger --soit un Soudanais sur cinq.


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Short Url
  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Short Url
  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.