L'enquête miroir française a identifié 65 victimes un an après l’attaque du 7 octobre.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives françaises pour le sud-est de la France, Jérôme Culioli, prononce un discours lors d’une cérémonie en hommage aux victimes de l’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas à l’occasion de son premier anniversaire à Nice, dans le sud-est de la France, le 7 octobre 2024. (Photo AFP)
Le président du Conseil représentatif des institutions juives françaises pour le sud-est de la France, Jérôme Culioli, prononce un discours lors d’une cérémonie en hommage aux victimes de l’attaque du 7 octobre contre Israël par le Hamas à l’occasion de son premier anniversaire à Nice, dans le sud-est de la France, le 7 octobre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Lundi 07 octobre 2024

L'enquête miroir française a identifié 65 victimes un an après l’attaque du 7 octobre.

  • Sur les 65 personnes, 54 sont des civils et 11 des membres des forces de sécurité intérieure, selon le Pnat. Et sur les 65, 48 sont décédées: 11 militaires et 37 civils, dont quatre mineurs.
  • Cette enquête vise, depuis le 12 octobre, des assassinats en relation avec une entreprise terroriste, enlèvements et séquestrations en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste.

PARIS : Un an après l'attaque sans précédent du 7 octobre, perpétrée en Israël par le Hamas, la justice française a identifié 65 victimes françaises, dont deux personnes encore "aux mains du Hamas", a indiqué lundi le Parquet national antiterroriste (Pnat).

Sur les 65 personnes, 54 sont des civils et 11 des membres des forces de sécurité intérieure, selon le Pnat.

Et sur les 65, 48 sont décédées: 11 militaires et 37 civils, dont quatre mineurs.

Après les massacres, le Pnat a ouvert une enquête dite "miroir" dont les "principaux objectifs" sont de "permettre aux proches des victimes décédées, blessées, libérées ou disparues recensées en France l'accès aux informations relatives à l'avancement des investigations conduites par les autorités judiciaires françaises et israéliennes, et d'autre part, à permettre, si besoin était, un support, un appui, parfois une expertise technique", a détaillé le parquet antiterroriste.

A ce jour, le Pnat a reçu 31 plaintes.

Cette enquête vise, depuis le 12 octobre, des assassinats en relation avec une entreprise terroriste, enlèvements et séquestrations en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste.

Plusieurs avocats espèrent un élargissement des investigations aux infractions de crimes contre l'humanité. Neuf plaintes en ce sens ont été jointes à l'enquête, a précisé le Pnat.

Le procureur antiterroriste s'est rendu une fois en Israël, pendant trois jours à la mi-novembre 2023.

Les proches de victimes ressentent "une grande reconnaissance" envers les autorités françaises, selon Me Nathanaël Majster, avocat désigné par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).

A leurs yeux, leur dossier a été traité de manière "exemplaire", notamment sur le volet indemnitaire, avec une "mobilisation exceptionnelle" du fonds de garantie d'indemnisation des victimes.

Désormais, "ils attendent que l'Etat d'Israël progresse dans son enquête" sur place, a ajouté l'avocat, qui représente douze familles.

L'attaque des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes enlevées alors, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 considérées comme mortes.

Plus de 41.870 Palestiniens ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles sur la bande de Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Deux enfants français ont été tués dans le nord de la bande de Gaza fin octobre 2023 et leur mère, visée par une enquête en France pour avoir distribué en 2012 et 2013 à Gaza de l'argent via son association au Hamas et au Jihad islamique, ainsi qu'un troisième enfant ont été blessés.

Depuis la mi-septembre, l'armée israélienne a déplacé l'essentiel de ses opérations vers le front nord, où le Hezbollah libanais multiplie depuis un an les tirs de roquettes vers Israël.

Deux ressortissants français ont été "victimes des frappes" israéliennes au Liban, selon la diplomatie française, dont une femme de 87 ans.

"Aucune enquête n'a été ouverte à ce stade concernant les événements intervenus à Gaza ou au Liban", a précisé lundi le Pnat.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.