Le personnel de la BBC accuse le diffuseur de partialité pro-israélienne dans une lettre ouverte

Ci-dessus, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens devant le siège de la BBC à Londres le 16 octobre 2023 appellent la chaîne à qualifier le Hamas de « terroriste ». Plus de 100 employés ont accusé la BBC de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza. (AFP)
Ci-dessus, des manifestants brandissant des drapeaux israéliens devant le siège de la BBC à Londres le 16 octobre 2023 appellent la chaîne à qualifier le Hamas de « terroriste ». Plus de 100 employés ont accusé la BBC de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza. (AFP)
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Publié le Samedi 02 novembre 2024

Le personnel de la BBC accuse le diffuseur de partialité pro-israélienne dans une lettre ouverte

  • Plus de 100 employés demandent à la BBC de « s'engager à nouveau en faveur de l'équité, de l'exactitude et de l'impartialité ».
  • La lettre a été signée par plus de 230 personnalités de l'industrie des médias et d'autres secteurs au Royaume-Uni.

LONDRES : Plus de 100 employés de la BBC ont accusé la chaîne britannique de partialité pro-israélienne dans sa couverture de la guerre de Gaza.

Ces accusations ont été formulées dans une lettre ouverte signée par plus de 230 personnalités de l'industrie des médias et d'autres secteurs du Royaume-Uni. Ces personnalités affirment que la BBC n'a pas réussi à fournir une couverture « juste et précise » du conflit. La lettre a été envoyée à Tim Davie, directeur général de la BBC.

La lettre, dont The Independent a eu la primeur, indique que la BBC doit « s'engager à nouveau en faveur de l'équité, de l'exactitude et de l'impartialité ».

Les employés de la BBC qui ont signé la lettre l'ont fait sous le couvert de l'anonymat. L'un d'entre eux a déclaré à The Independent que « beaucoup d'entre nous se sentent paralysés par la peur ».

Ils ont ajouté : « Des collègues ont quitté la BBC ces derniers mois parce qu'ils ne croient pas que nos reportages sur Israël et la Palestine soient honnêtes ».

D'éminents membres de la classe politique, médiatique et universitaire britannique ont signé la lettre, notamment Sayeeda Warsi, membre musulmane de la Chambre des Lords, l'historien William Dalrymple, l'actrice Juliet Stevenson, Catherine Happer, maître de conférences en sociologie et directrice des médias à l'université de Glasgow, Rizwana Hamid, directrice du Centre for Media Monitoring, le radiodiffuseur John Nicolson et l'éditorialiste Owen Jones.

Les signataires ont déclaré que la BBC doit « s'opposer vigoureusement aux représentants du gouvernement et de l'armée israéliens dans toutes les interviews ».

En septembre, le président de la BBC, Samir Shah, a déclaré que le conseil d'administration « envisagerait sérieusement » un examen de la couverture du Moyen-Orient par la chaîne.

Cette déclaration faisait suite à des affirmations de groupes juifs selon lesquelles la BBC souffrirait d'un parti pris anti-israélien « extrême » et ne parviendrait pas à gérer correctement les plaintes.

La lettre ouverte demande à la BBC de prendre de nouveaux engagements éditoriaux, notamment de « réaffirmer qu'Israël n'autorise pas les journalistes extérieurs à se rendre à Gaza, d'indiquer clairement lorsque les preuves sont insuffisantes pour étayer les affirmations israéliennes, d'indiquer clairement lorsqu'Israël est l'auteur des faits dans les titres des articles et d'inclure un contexte historique régulier antérieur à octobre 2023 ».

Un exemple de « titre déshumanisant et trompeur » cité par les signataires concerne l'assassinat par Israël de Hind Rajab, 6 ans, en janvier de cette année. Il titre : « Hind Rajab, 6 ans, retrouvée morte à Gaza quelques jours après avoir appelé à l'aide ».

La lettre adressée à la BBC dit ceci : « Il ne s'agit pas d'un acte de Dieu : « Il ne s'agit pas d'un acte de Dieu. Le coupable, Israël, aurait dû figurer dans le titre, et il aurait dû être clair que Hind Rajab avait été tuée. »

Un autre employé anonyme de la BBC a déclaré au journal The Independent : « Les Palestiniens sont toujours traités comme une source peu fiable et nous donnons constamment la primauté à la version israélienne des événements, malgré les mensonges bien documentés des FDI (Forces de défense israéliennes).

« Nous semblons souvent préférer laisser Israël en dehors des gros titres si cela est possible ou jeter le doute sur le responsable des frappes aériennes.

« Le niveau de vérification attendu pour tout ce qui concerne Gaza dépasse largement ce qui est la norme pour d'autres pays ».

En réponse à la lettre, un porte-parole de la BBC a déclaré que le radiodiffuseur s'astreignait à des normes très strictes, ajoutant : « Ce conflit est l'un des plus graves de l'histoire de l'humanité. Il s'agit également d'un sujet très polarisant, et nous savons que les gens sont très sensibles à la manière dont il est traité.

« La BBC reçoit presque autant de plaintes affirmant que nous avons un parti pris pour Israël que de plaintes affirmant que nous avons un parti pris contre lui.

Cela ne signifie pas que nous supposons que nous faisons quelque chose de bien, et nous continuons à écouter toutes les critiques, de l'intérieur et de l'extérieur de la BBC, et à réfléchir à ce que nous pouvons faire mieux. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.