BAKOU : La présidente colombienne de la 16^e conférence des Nations unies sur la biodiversité espère obtenir « au premier trimestre 2025 » le grand accord financier sur la protection de la nature qui n'a pu être conclu à Cali début novembre, a-t-elle déclaré samedi à l'AFP.
Les 196 pays membres de la Convention de l'ONU sur la diversité biologique (CDB) se sont quittés le 2 novembre à Cali sans accord sur la feuille de route financière censée stimuler les timides efforts de l'humanité pour stopper la destruction de la nature d'ici 2030.
Après 10 heures de disputes nocturnes qui ont duré au-delà du terme, la COP16 de Cali avait été suspendue au petit matin faute de quorum, trop de délégués étant partis se coucher ou attraper leur vol de retour.
« Nous n'avons pu obtenir l'accord sur le texte (sur la finance, NDLR), mais nous espérons qu'à la prochaine séance plénière, au premier trimestre de l'année prochaine, nous devrions être en mesure de conclure la COP16 et d'obtenir cet accord », a déclaré à l'AFP Susana Muhammad à Bakou, où elle participe à la COP29 sur le climat.
Le lieu où se déroulera cette clôture formelle de la COP16 biodiversité n'est pas encore arrêté, a précisé Mme Muhamad, ministre colombienne de l'Environnement. Elle peut potentiellement se dérouler au siège de la CDB, à Montréal.
La COP16, le plus grand sommet sur la biodiversité, a attiré un record de 23 000 participants. Son objectif central était de stimuler la timide application de l'accord de Kunming-Montréal, scellé il y a deux ans pour sauver la planète et les êtres vivants de la déforestation, de la surexploitation, du changement climatique et de la pollution.
À Cali, les pays ont en revanche adopté l'institution d'un fonds multilatéral censé être abondé par les entreprises faisant du profit avec le génome numérisé de plantes (comme l'arôme de vanille) ou d'animaux des pays en développement.
La ministre colombienne a qualifié ce mécanisme de « révolutionnaire ».
« Il existe maintenant un mécanisme multilatéral qui oblige le secteur privé à payer pour utiliser une ressource essentielle et qui convertit de l'argent privé en argent public destiné à être investi dans la conservation de la biodiversité », s'est-elle félicitée, y voyant une source d'inspiration pour les négociations financières de la conférence sur le climat.







