Le ministre de l'Économie souhaite associer l'ensemble des partis à l'élaboration du budget

Le nouveau ministre français de l'Économie et des Finances, Éric Lombard (C), entouré du ministre français sortant du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin (2e à droite), et du ministre français sortant de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand (à droite), est applaudi après s'être adressé au public lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère de l'Économie et des Finances (Bercy), à Paris, le 23 décembre 2024. (Photo AFP)
Le nouveau ministre français de l'Économie et des Finances, Éric Lombard (C), entouré du ministre français sortant du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin (2e à droite), et du ministre français sortant de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, Antoine Armand (à droite), est applaudi après s'être adressé au public lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère de l'Économie et des Finances (Bercy), à Paris, le 23 décembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 29 décembre 2024

Le ministre de l'Économie souhaite associer l'ensemble des partis à l'élaboration du budget

  • "J'appellerai les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les groupes parlementaires, à venir dialoguer au ministère avec Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, et moi-même », assure M. Lombard.
  • « Les résultats de ce dialogue » seront présentés au Premier ministre François Bayrou, « pour qu'il se traduise en propositions du gouvernement ».

PARIS : Prêt à faire des compromis et soucieux qu'un budget soit adopté, le nouveau ministre de l’Économie Éric Lombard va tenter de procéder « par le dialogue » en invitant tous les partis représentés au Parlement à venir en discuter à Bercy.

« À la demande du Premier ministre, j'appellerai les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les groupes parlementaires, à venir dialoguer au ministère avec Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, et moi-même », assure M. Lombard dans une interview à La Tribune Dimanche.

Il va contacter tout le monde « à partir de dimanche matin », jugeant que « tous les élus sont légitimes » et semblant ainsi vouloir éviter les polémiques récentes, comme celle provoquée par son prédécesseur Antoine Armand qui, dès sa première interview fin septembre, avait indiqué exclure le RN de l'arc républicain, à la grande irritation de Marine Le Pen.

Aucune préséance n'est affichée non plus : « L'ordre de passage dépendra de leurs disponibilités, et la configuration sera celle qu’ils souhaitent », selon le ministre, dont la porte « restera ouverte jusqu'au 14 janvier, date du discours de politique générale » de François Bayrou, mais « également ensuite ».

« Les résultats de ce dialogue » seront présentés au Premier ministre François Bayrou, « pour qu'il se traduise en propositions du gouvernement ».

Celui qui était jusqu'à lundi directeur général de la Caisse des dépôts, premier pôle financier public, rappelle avoir été « à ce titre en contact permanent avec les élus, locaux ou nationaux ».

Alors que le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui n'exclut pas de censurer le gouvernement Bayrou, a néanmoins reconnu mardi sur BFMTV que M. Lombard était « un homme de gauche » et « un ami », le nouveau ministre a éludé la question : « Je dialoguerai avec tout le monde et j'aurai le même discours avec tous les élus. Certains seront peut-être plus engagés, d’autres plus réticents. Nous verrons bien ».

« Il faut trouver des compromis, c'est indispensable », a-t-il ajouté.

- « Grain à moudre » -

Il compte « aménager » le projet de loi de finances préparé par le gouvernement Barnier, qui a été laissé en souffrance durant la navette parlementaire à la suite de la censure du 4 décembre.

Le ministre estime que d'éventuelles hausses d'impôt devront être « très limitées », et qu'il faudra « des économies supplémentaires ».

Le déficit serait inscrit dans le texte à « un peu au-dessus de 5 % » du PIB, « de façon à protéger la croissance ».

Avant d'accepter des concessions de la part des oppositions qui ne lui ont pas évité la censure, Michel Barnier affichait l'intention de ramener le déficit public de la France, qui vaut à ce pays une procédure pour déficit excessif à Bruxelles, de 6,1 % du PIB cette année à 5 % l'an prochain.

M. Lombard évacue également le risque d'une possible hausse du nombre de personnes assujetties à l'impôt sur le revenu l'an prochain, si la loi spéciale qui permettra en début d'année le strict fonctionnement de l'État devait perdurer : elle ne permet pas de pratiquer la traditionnelle indexation du barème de cet impôt sur l'inflation.

« Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème », a-t-il coupé court aux interrogations. « Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain. »

Il « émett[t] une condition » par ailleurs à un futur aménagement de la loi sur les retraites : les discussions « ne doivent pas alourdir le déficit de l'assurance vieillesse ». Selon lui, « il y a du grain à moudre à l'intérieur de cette contrainte ».

Le ministre espère que « la construction d'un budget crédible permettra de répondre aux inquiétudes des marchés concernant les finances publiques françaises ».

Il juge enfin « très sérieuse » la menace de barrières douanières brandie par Donald Trump. « Il faut se préparer à une réponse très vigoureuse », mais « l'Union européenne dispose des armes nécessaires », assure-t-il.


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
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  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

أمسية فرنسية سعودية رائعة في معهد العالم العربي في باريس ! 🇨🇵💙🇸🇦
شكرا 🙏 ل @FSYBCLUB و @imarabe و @jack_lang و @MMoha_med على الدعوة الكريمة ! pic.twitter.com/JBwdWbRNb0

— Ludovic Pouille (@ludovic_pouille) June 20, 2025

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.