La Syrie, «pierre angulaire de la stabilité régionale», déclare le CCG au CSNU

 Vue générale de Damas depuis le mont Qasioun, un mois après l'éviction du président syrien Bachar el-Assad, à Damas (Syrie), le 7 janvier 2025. (Reuters)
Vue générale de Damas depuis le mont Qasioun, un mois après l'éviction du président syrien Bachar el-Assad, à Damas (Syrie), le 7 janvier 2025. (Reuters)
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Publié le Jeudi 09 janvier 2025

La Syrie, «pierre angulaire de la stabilité régionale», déclare le CCG au CSNU

  •  Dorothy Shea a déclaré que le processus de transition et le gouvernement syrien qui en découlera devront s'assurer de la destruction de toutes les armes chimiques du régime Assad 
  •    Aldahak affirme que «la nouvelle Syrie est prête à jouer un rôle positif sur la scène internationale en promouvant la paix

NEW YORK: Le Conseil de coopération du Golfe a souligné, mercredi, la nécessité de respecter l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie, de rejeter l'ingérence étrangère, de lutter contre le terrorisme et de respecter la diversité religieuse et culturelle du pays alors qu'il entame un nouveau chapitre de son histoire après la chute du dictateur de longue date Bachar el-Assad.

S'exprimant au nom du CCG, le représentant permanent du Koweït auprès des Nations unies, Tareq Albanai, a apporté son soutien à un processus politique global et inclusif, à la réconciliation nationale et aux efforts de reconstruction de l'État.

Il a appelé à l'unité nationale et au dialogue global, ajoutant que «la stabilité de la Syrie est la pierre angulaire de la stabilité de la région».

M. Albanai s'exprimait lors de la première réunion de l'année du Conseil de sécurité consacrée à la Syrie. Il a déclaré aux membres que le CCG avait décidé de participer à la réunion uniquement «pour confirmer notre détermination à aider le pays sur les plans politique, économique, développemental et humanitaire».

Les États membres du CCG rejettent catégoriquement les attaques répétées des forces d'occupation israéliennes contre la Syrie et demandent leur retrait immédiat des territoires syriens, a-t-il ajouté.

«Nous renouvelons notre position ferme selon laquelle le Golan est un territoire syrien et nous condamnons l'expansion des colonies israéliennes dans le Golan occupé», a déclaré M. Albanai.

Il a également appelé à la levée des sanctions économiques imposées à la Syrie pendant la guerre civile.

Le représentant permanent de l'Égypte auprès des Nations unies, Osama Abdel Khalek, s'exprimant au nom du groupe arabe des Nations unies, a également condamné l'occupation israélienne en cours du plateau du Golan et ce qu'il a décrit comme «l'exploitation opportuniste par Israël de la situation actuelle pour occuper de nouveaux territoires syriens, bombarder des villes et des infrastructures».

Il a exhorté le Conseil de sécurité à intervenir et à mettre fin à «l'agression, à l'occupation israélienne et à la présence illégale de toutes les forces étrangères en Syrie».

Le représentant permanent de la Syrie auprès de l'ONU, Kusay Aldahak, a déclaré au Conseil que les autorités intérimaires du pays étaient disposées à établir «des relations amicales avec tous les États membres de l'ONU sur la base de la coopération et d'intérêts communs et loin des politiques de polarisation».

Il a ajouté que «la nouvelle Syrie est prête à jouer un rôle positif sur la scène internationale. Elle promouvra la paix et la sécurité internationales et régionales et ne s'engagera dans aucun conflit ou guerre».

M. Aldahak a appelé les Nations unies à «lever immédiatement et intégralement les mesures coercitives unilatérales; à fournir le financement nécessaire pour répondre aux besoins et rétablir les services de base, principalement l'électricité; à soutenir les projets de subsistance et le développement durable; à reconstruire les installations de service endommagées; à assurer le déminage; à débarrasser la Syrie des vestiges de la guerre; et à permettre aux réfugiés dignes de retourner dans leurs villes et leurs foyers».

Le responsable des affaires humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, a déclaré aux membres du Conseil que près de 13 millions de Syriens étaient confrontés à une insécurité alimentaire aiguë, alors que le Programme alimentaire mondial (PAM) a été contraint de réduire de 80% l'aide alimentaire qu'il fournit depuis deux ans en raison d'un manque de financement.

Plus de 620 000 Syriens sont toujours déplacés à la suite de l'opération qui visait à renverser Assad en novembre et en décembre, en plus des 7 millions de personnes qui avaient déjà été déplacées par plus d'une décennie de guerre civile. Rien que dans le nord-ouest du pays, 2 millions de personnes vivent dans des camps, a indiqué Fletcher.

L'ambassadrice américaine Dorothy Shea a déclaré que le processus de transition et le gouvernement syrien qui en découlera devront s'assurer que toutes les armes chimiques encore présentes dans les stocks de l'ancien régime Assad sont sécurisées et détruites.

«Nous sommes encouragés par la coopération à ce jour et nous appelons à l'engagement continu des acteurs concernés en Syrie à travailler avec l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, les Nations unies et d'autres partenaires étatiques et non étatiques pour tracer une voie vers l'élimination complète et vérifiable de tous les éléments restants d'un programme d'armes chimiques, et aider les détenus libérés et les familles de ceux dont on ne connaît toujours pas l’emplacement», a-t-elle déclaré.

Shea a également exhorté le gouvernement intérimaire à décourager les actes de vengeance individuels et à s'associer aux institutions internationales pour trouver les moyens de faire en sorte que les personnes coupables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité répondent de leurs actes.

Shea a déclaré que les États-Unis se félicitaient des «messages positifs de Hay’at Tahrir al-Cham, mais qu'ils attendaient en fin de compte des progrès en termes d'actions et non de paroles. Nous attendons des actions et des paroles qui explorent des politiques accordant la priorité au bien-être du peuple syrien».

L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Geir Pedersen, s'est dit prêt à travailler avec les autorités intérimaires «sur la manière dont les idées et les mesures naissantes et importantes formulées et initiées jusqu'à présent pourraient être développées en vue d'une transition politique crédible et inclusive».

La représentante permanente du Royaume-Uni auprès des Nations unies, Barbara Woodward, s'est déclarée encouragée par les délais fixés par les autorités intérimaires pour la rédaction d'une nouvelle constitution, l'organisation d'élections et d'un dialogue national, ainsi que par leur engagement rapide auprès de la communauté internationale.

Elle leur a demandé de continuer à coopérer avec les Nations unies et a salué les efforts du gouvernement intérimaire «pour sécuriser le stock d'armes chimiques et travailler avec l'OIAC pour déclarer et vérifier pleinement la destruction de ces armes. Le moment est venu de clore le dossier des armes chimiques en Syrie une fois pour toutes».

L'ambassadeur russe, Vassily Nebenzia, a déclaré: «La Syrie a plus de problèmes qu'il n'en faut et leur gravité ne doit en aucun cas être sous-estimée.»

Il a mis en garde contre le «risque assez élevé d'intensification des hostilités» dans de nombreuses régions du pays, en particulier à Alep et à Quneitra. Il a également souligné «la menace directe qui pèse sur l'intégrité territoriale de la Syrie» du fait des «actions illégales d'Israël, qui mène une politique du fait accompli sur les hauteurs du Golan occupé, et qui s'est déjà emparé de 500 kilomètres carrés de terres syriennes».

M. Nebenzia a accusé les sanctions imposées par les États-Unis «et leurs satellites» d'exacerber la crise humanitaire dans le pays. En raison de ces sanctions, l'économie syrienne est «soumise à une pression extrême et n'est pas en mesure de faire face aux défis auxquels le pays est confronté», a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.