Qui est Joseph Aoun, le chef de l'armée libanaise élu à la présidence ?

Le parlement libanais a élu le chef de l'armée Joseph Aoun au poste de président le 9 janvier, mettant fin à une vacance du pouvoir de deux ans. (AP)
Le parlement libanais a élu le chef de l'armée Joseph Aoun au poste de président le 9 janvier, mettant fin à une vacance du pouvoir de deux ans. (AP)
Le nouveau président libanais Joseph Aoun rencontre le patriarche catholique maronite d'Antioche Beshara al-Rai au siège de ce dernier à Bkerke, au nord de Beyrouth, le 10 janvier 2025. (Photo : Présidence libanaise / AFP)
Le nouveau président libanais Joseph Aoun rencontre le patriarche catholique maronite d'Antioche Beshara al-Rai au siège de ce dernier à Bkerke, au nord de Beyrouth, le 10 janvier 2025. (Photo : Présidence libanaise / AFP)
Le nouveau président libanais Joseph Aoun (à droite) reçoit le cheikh Abdul Latif Derian, le grand mufti du Liban, au palais présidentiel de Baabda, à Beyrouth, le 11 janvier 2025. (AFP)
Le nouveau président libanais Joseph Aoun (à droite) reçoit le cheikh Abdul Latif Derian, le grand mufti du Liban, au palais présidentiel de Baabda, à Beyrouth, le 11 janvier 2025. (AFP)
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Publié le Dimanche 12 janvier 2025

Qui est Joseph Aoun, le chef de l'armée libanaise élu à la présidence ?

  • Après 12 tentatives infructueuses, le Liban a enfin un nouveau président, mettant fin à deux années de vacance du pouvoir dans un pays ravagé par la crise.
  • Les chefs d'État et de gouvernement de la région, dont l'Arabie saoudite, les États-Unis et l'Union européenne, applaudissent l'élection de M. Aoun, qui a permis de stabiliser le pays.

DUBAI : Un tournant a été pris au Liban jeudi lorsque le général Joseph Aoun a été élu 14e président du pays, mettant fin à une vacance du pouvoir de plus de deux ans et rétablissant une lueur d'espoir dans ce pays ravagé par la crise.

L'élection de M. Aoun intervient à un moment critique, alors que le Liban est aux prises avec une longue impasse politique, une crise économique et les conséquences dévastatrices de la guerre de 14 mois entre le Hezbollah et Israël, qui a laissé de vastes régions du Liban en ruines et fait plus de 4 000 morts.

Depuis la fin novembre, M. Aoun, 61 ans, a joué un rôle clé dans la mise en œuvre du fragile cessez-le-feu en supervisant la mobilisation progressive des forces armées dans le sud du Liban.
Selon les clauses et conditions de la trêve, l'armée libanaise a été progressivement déployée aux côtés des forces de maintien de la paix de l'ONU dans le sud, au fur et à mesure du retrait des forces israéliennes, processus qui doit être achevé d'ici le 26 janvier.

Lors d'une deuxième session parlementaire décisive, M. Aoun a obtenu 99 voix, ce qui lui permet d'accéder à la présidence. Il devient ainsi le cinquième commandant de l'armée à occuper le poste de président du Liban, poste qu'il occupera pendant les six prochaines années.

Son élection reflète un compromis essentiel entre les blocs politiques libanais, qui ont fait des concessions notables pour sortir de l'impasse, après l'échec de la première session, qui a permis à M. Aoun d'obtenir 71 voix.

Au cours des 26 derniers mois, 12 tentatives précédentes pour choisir un président ont échoué en raison des tensions entre le Hezbollah et ses alliés, d'une part, et les partis d'opposition, d'autre part, qui ont accusé la milice chiite soutenue par l'Iran de chercher à imposer son candidat préféré.

M. Aoun, qui, comme tous ses prédécesseurs, est issu de la communauté chrétienne maronite, comme l'exige le pacte national libanais, a remplacé Michel Aoun, dont le mandat s'est achevé officiellement en octobre 2022.

Dans son discours inaugural devant le parlement, M. Aoun s'est engagé à renforcer la position des forces armées afin de sécuriser les frontières du Liban, en particulier dans le sud, de lutter contre le terrorisme et de mettre fin à la guerre du Hezbollah contre Israël. Il s'est également engagé à diriger les efforts de reconstruction d'après-guerre, en réaffirmant l'unité du Liban.

M. Aoun accède à la présidence après avoir mené une carrière militaire impressionnante. Il a dirigé l'armée pendant l'une des périodes les plus tumultueuses du Liban depuis sa prise de fonction en tant que commandant des forces armées libanaises en 2017, un mandat qui a été prolongé par la suite.

Parlant couramment l'arabe, le français et l'anglais, Aoun a commencé sa carrière militaire en 1983 lorsqu'il s'est porté volontaire pour l'armée en tant qu'élève officier avant de s'inscrire au Collège militaire.

Son leadership a été salué lors de l'opération « Dawn of the Outskirts » de l'armée, qui a permis d'expulser des frontières du Liban les militants syriens affiliés à Daesh et à Jabhat Al-Nusra à Arsal.

En protégeant l'armée des conflits politiques, notamment de la guerre du Hezbollah contre Israël, M. Aoun a maintenu la neutralité de ses forces et a assuré son rôle de force unificatrice dans un pays marqué par des divisions politiques et sectaires.

En outre, il s'est efforcé de débarrasser l'armée de la corruption et a collaboré avec d'autres États afin d'obtenir une aide pour le personnel de l'armée après que leurs salaires mensuels ont baissé à moins de 50 dollars.

Avant même d'entrer dans la chambre principale du parlement libanais et d'obtenir les votes nécessaires, M. Aoun a été considéré comme un candidat idéal, bénéficiant d'un large soutien sur les plans national, régional et international.

Washington est le principal bailleur de fonds de l'armée libanaise, qui reçoit également le soutien d'autres pays, dont le Qatar.
Soulignant le soutien arabe et international à M. Aoun, la session parlementaire de jeudi a vu la participation de personnalités importantes, dont l'ambassadeur saoudien Walid Bukhari, l'ambassadrice américaine Lisa Johnson et l'envoyé français Jean-Yves Le Drian.

La recherche d'un consensus, marquée par des visites successives de haut niveau au Liban de responsables saoudiens, qataris, français et américains avant l'élection, s'est reflétée au niveau national, où les forces d'opposition libanaises et d'autres blocs parlementaires se sont rangés derrière la candidature de M. Aoun
Les Forces du changement du Liban ont fait partie des factions qui ont soutenu M. Aoun, louant son bilan en matière de rétablissement de l'ordre lorsque des milliers de manifestants libanais sont descendus dans la rue à la suite de l'effondrement économique du pays en 2019.

Notamment, le duo chiite - le Hezbollah et le Mouvement Amal - a soutenu sa candidature, consolidant ainsi le soutien nécessaire à l'élection d'Aoun au second tour.

Toutefois, le Mouvement patriotique libre et d'autres députés indépendants se sont opposés à la nomination de M. Aoun, arguant que son élection est le résultat de diktats internationaux et régionaux au détriment d'une décision libanaise souveraine.

La présidence de M. Aoun a été saluée au niveau régional et international.
Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite ont salué le succès de M. Aoun, souhaitant au peuple libanais davantage de progrès et de prospérité.

Le Qatar a également salué l'élection de M. Aoun, appelant à la "stabilité", tandis que le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jasem Al-Budaiwi, lui a souhaité bonne chance pour assurer la prospérité du Liban et renforcer les liens avec le bloc du Golfe.

M. Al-Budaiwi a réitéré le soutien du CCG à la souveraineté, à la sécurité et à la stabilité du Liban, ainsi qu'à ses forces armées.

Les dirigeants de la Jordanie et des Émirats arabes unis se sont engagés à travailler avec le nouveau président pour renforcer les liens et soutenir les réformes, tandis que le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que le Liban surmonterait les "répercussions de l'agression israélienne" sous la nouvelle direction.

Le président français Emmanuel Macron a été l'un des premiers dirigeants occidentaux à féliciter M. Aoun jeudi.

"(L'élection) ouvre la voie aux réformes et à la restauration de la souveraineté et de la prospérité du Liban", a écrit M. Macron sur X. Lors d'un appel téléphonique avec M. Aoun plus tard, il a déclaré que la France "continuera à être aux côtés du Liban et de son peuple", promettant de se rendre bientôt dans le pays.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a déclaré qu'il avait confiance en M. Aoun, affirmant : "Je suis convaincu qu'il est le dirigeant qu’il faut pour cette période."

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé à la formation rapide d'un nouveau gouvernement afin de préserver la sécurité et la stabilité du pays, de renforcer l'autorité de l'État et de faire avancer les réformes indispensables.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a également félicité M. Aoun et a affirmé "son ferme soutien à l'intégrité territoriale, à la souveraineté et à l'indépendance politique du Liban", tout en appelant à la pleine mise en œuvre de la résolution 1701.

Les membres du Conseil de sécurité ont également souligné l'importance de l'élection pour garantir le bon fonctionnement des institutions de l'État afin de relever les "défis économiques, politiques et sécuritaires urgents" du pays.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a qualifié l'élection de M. Aoun de "moment d'espoir" pour le pays. "La voie est désormais ouverte à la stabilité et aux réformes. L'Europe soutient cette voie", a-t-elle posté sur X.

La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que le nouveau président libanais représente une chance pour "les réformes et le changement".

"Après de nombreuses années de crise et de stagnation, le moment est venu de mettre en place des réformes et des changements", a déclaré Mme Baerbock sur X. "L'Allemagne est aux côtés du peuple libanais pour aller de l'avant".

La Russie a également salué l'élection d'un nouveau président au Liban, dont elle espère qu'il apportera la stabilité politique au pays.

L'élection de M. Aoun "ouvre la perspective d'un renforcement de la stabilité politique interne au Liban et d'un redressement de la situation sociale et économique complexe du pays", a déclaré le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

Le Royaume-Uni a salué l'élection de M. Aoun, déclarant qu'il se réjouissait de travailler avec lui pour soutenir la stabilité. "Je félicite le général Joseph Aoun pour son élection à la présidence du Liban", a écrit le ministre des affaires étrangères David Lammy sur X. "Je me réjouis de travailler avec son gouvernement pour soutenir la stabilité et la prospérité du Liban".

M. Aoun a la lourde tâche de rétablir la stabilité et de nommer un premier ministre capable de mener les réformes exigées par les créanciers internationaux pour sauver le pays de sa crise économique, décrite par la Banque mondiale comme l'une des pires de l'histoire moderne.

Le défi consiste à savoir si les diverses forces politiques libanaises peuvent s'unir autour du leadership de M. Aoun et du président du Parlement, M. Nabih Berri, pour former un gouvernement de consensus.
Même s'il est façonné par le traditionnel "partage des quotas", un tel gouvernement doit démontrer sa capacité à relever les défis urgents du Liban grâce à une vision nationale globale et partagée.

Le succès du cabinet Aoun dépend de la priorité donnée aux intérêts du peuple libanais et de la coopération parlementaire pour assurer le redressement de la nation et la sortir de la tourmente qui a longtemps éclipsé son potentiel.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.