Le chef d'état-major israélien démissionne après «l'échec du 7-Octobre»

Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, au troisième jour d'un fragile cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, au troisième jour d'un fragile cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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Publié le Mercredi 22 janvier 2025

Le chef d'état-major israélien démissionne après «l'échec du 7-Octobre»

  • Selon l'armée israélienne, "trois ou quatre otages" supplémentaires doivent être libérés chaque semaine, lors de cette phase qui doit durer 42 jours
  • Celle-ci a marqué le début d'un processus encore incertain devant mettre en principe fin à la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007

JERUSALEM: Le chef de l'armée israélienne Herzi Halevi a démissionné mardi en reconnaissant sa responsabilité dans "l'échec" à empêcher l'attaque du Hamas palestinien le 7 octobre 2023, au troisième jour d'un fragile cessez-le-feu à Gaza.

Après l'entrée en vigueur dimanche de la première phase de la trêve qui a permis la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens, le mouvement islamiste Hamas a annoncé qu'il libérerait samedi quatre autres Israéliennes captives dans la bande de Gaza.

Selon l'armée israélienne, "trois ou quatre otages" supplémentaires doivent être libérés chaque semaine, lors de cette phase qui doit durer 42 jours.

Celle-ci a marqué le début d'un processus encore incertain devant mettre en principe fin à la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

"Reconnaissant ma responsabilité dans l'échec de l'armée le 7 octobre" 2023 dans le sud d'Israël, "je demande à mettre fin à mes fonctions", a écrit le général Halevi dans sa lettre de démission.

Mais il admis que "les objectifs de la guerre (n'avaient) pas tous été atteints", en soulignant que "l'armée continuera de lutter pour poursuivre le démantèlement du Hamas" et pour "le retour de (tous les) otages".

Dans la foulée, le chef de l'opposition Yaïr Lapid a réclamé la démission du Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Maintenant, il est temps qu'ils assument leurs responsabilités et démissionnent, le Premier ministre et tout son gouvernement catastrophique."

"20.000 agents du Hamas tués" 

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 91 sont encore otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza assiégée, qui a fait au moins 47.107 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, et a provoqué un désastre humanitaire.

D'après le général Halevi, quelque "20.000 agents du Hamas" ont été tués pendant la guerre, de même que "la majorité" de sa direction.

Après un an de négociations laborieuses, le Qatar et les Etats-Unis, deux pays médiateurs avec l'Egypte, ont annoncé le 15 janvier un accord de cessez-le-feu, quelques jours avant le retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Prudence 

Après son investiture lundi, M. Trump a néanmoins déclaré qu'il n'était "pas sûr" que la trêve tienne.

Le Premier ministre qatari Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a appelé lui Israël et le Hamas à faire preuve de "bonne foi" pour appliquer l'accord.

Toute violation ou décision politique "pourrait évidement conduire" à son "effondrement", a dit le porte-parole de la diplomatie qatarie.

"Je reste optimiste" quant au "succès" de la trêve, a déclaré à Jérusalem Yitzhak, un chauffeur de bus de 59 ans. "Les choses vont changer maintenant que Trump est au pouvoir."

"Ordre et sécurité" 

En félicitant lundi Donald Trump, Benjamin Netanyahu a répété vouloir "détruire les capacités militaires du Hamas et mettre un terme à son pouvoir politique à Gaza", après avoir dit qu'il se réservait le droit de reprendre la guerre.

Le Hamas a affirmé que la trêve dépendait du "respect des engagements" par Israël.

Considérablement affaibli, ce mouvement est toutefois encore loin d'être anéanti, selon des experts.

Après la trêve, des combattants du Hamas armés et cagoulés ont été vus dans des secteurs de Gaza, alors que des membres des  forces de sécurité, en uniforme, ont été déployés dans plusieurs rues, selon des images de l'AFP.

"Ce que nous voulons c'est l'ordre et la sécurité", a déclaré Abdelrahmane al-Bardawil à Gaza-ville (nord). "Le gouvernement s'est déployé en force", s'est-il félicité.

Camions d'aides 

Durant la première phase de la trêve, 33 otages israéliens doivent être libérés en échange d'environ 1.900 Palestiniens détenus par Israël, et l'armée israélienne doit se retirer de zones de Gaza.

Pendant la même période, 600 camions d'aide humanitaire doivent entrer chaque jour dans le territoire palestinien. Lundi, 915 camions y sont entrés, selon l'ONU.

Entretemps, des milliers de Palestiniens, déplacés comme la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire, sont retournés au milieu de montagnes des décombres chez eux pour retrouver des ruines. A Jabalia (nord), des habitants ont installé des tentes devant leurs maisons détruites.

Selon l'ONU, la reconstruction du territoire, où près de 70% des bâtiments ont été endommagés ou détruits, prendra jusqu'à 15 ans.

Dix Palestiniens tués à Jénine 

La suite du calendrier concernant l'accord de trêve reste incertaine. Les termes de la deuxième phase, qui doit voir la fin définitive de la guerre et la libération de tous les otages, doivent être négociés au cours des six semaines à venir.

Si les deux premières étapes se déroulent comme prévu, la troisième et dernière portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des otages morts.

En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, l'armée israélienne a annoncé avoir lancé une opération militaire à Jénine pour y "éradiquer le terrorisme"Dix Palestiniens ont été tués selon l'Autorité palestinienne.

Et à Tel-Aviv, quatre personnes ont été blessées, dont une grièvement, dans une attaque au couteau, ont annoncé les secours. L'assaillant, qualifié de "terroriste" par la police, a été tué.

 


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.