Des experts de l'ONU mettent en garde contre le plan de Trump de «posséder» Gaza

 Des hommes passent devant l'hôtel Grand Palace à l'ouest de la ville de Gaza, le 11 février 2025, alors qu'un cessez-le-feu est en vigueur dans la guerre entre Israël et le Hamas. (AFP)
Des hommes passent devant l'hôtel Grand Palace à l'ouest de la ville de Gaza, le 11 février 2025, alors qu'un cessez-le-feu est en vigueur dans la guerre entre Israël et le Hamas. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 février 2025

Des experts de l'ONU mettent en garde contre le plan de Trump de «posséder» Gaza

  •  Les États-Unis doivent faciliter un cessez-le-feu permanent, reprendre le financement de l'Unrwa et indemniser les Palestiniens pour les dommages causés par les armes américaines
  • Les États-Unis devraient faire pression sur Israël pour qu'il finance la reconstruction, selon les experts

NEW YORK: Un groupe de plus de 30 experts indépendants de l'ONU a dénoncé, mardi, les menaces du président américain Donald Trump de «prendre le contrôle» et de «posséder» Gaza, avertissant qu'une telle décision ouvrirait une nouvelle ère d'«anarchie prédatrice».

Se référant à la suggestion de M. Trump selon laquelle la population palestinienne de Gaza pourrait être déplacée par l'utilisation de la force militaire si nécessaire, les experts ont déclaré: «Des violations aussi flagrantes de la part d'une grande puissance briseraient le tabou mondial sur l'agression militaire et enhardiraient d'autres pays prédateurs à s'emparer de territoires étrangers, avec des conséquences dévastatrices pour la paix et les droits de l'homme à l'échelle mondiale.»

Ils ont ajouté que la mise en œuvre de la proposition américaine «ferait voler en éclats les règles les plus fondamentales de l'ordre international et de la Charte des Nations unies depuis 1945, que les États-Unis ont contribué à élaborer pour rétablir la paix après la catastrophique Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste».

«Cela ramènerait le monde à l'époque sombre de la conquête coloniale.»

Les experts ont souligné qu'il était clairement illégal d'envahir et de s'emparer d'une terre étrangère par la force, d'en expulser les habitants et de refuser au peuple palestinien son droit fondamental à l'autodétermination, ce qui inclut le maintien de Gaza dans le cadre d'un État palestinien souverain.

«De telles violations auraient pour effet de remplacer l'État de droit international et la stabilité qu'il apporte par la 'règle du plus fort' sans foi ni loi.»

Les experts sont Ben Saul, rapporteur spécial sur la promotion des droits de l'homme dans la lutte contre le terrorisme, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, et George Katrougalos, expert indépendant sur la promotion d'un ordre international démocratique et équitable.

Ils ont déclaré que, tout comme plus de 50 ans d'occupation israélienne de la Palestine n'ont apporté ni la paix ni la sécurité à Israël ou à la Palestine, une occupation américaine aurait le même résultat désastreux, entraînant une guerre sans fin, la mort et la destruction.

La déportation massive de civils des territoires occupés a été classée comme crime de guerre dans les conventions de Genève de 1949, après la Seconde Guerre mondiale, afin d'empêcher la répétition d'actions telles que l'expulsion forcée par l'Allemagne nazie de populations de pays européens.

«La proposition américaine accélérerait le déplacement forcé des Palestiniens de leurs terres, qui a commencé lors de la Nakba de 1947-1948 et qui comprend depuis lors des démolitions de maisons, des expulsions, la destruction et le vol de ressources naturelles, en plus de la construction criminelle de colonies israéliennes illégales», ont averti les experts.

Au cours de son mandat précédent, M. Trump a reconnu illégalement les annexions illégales par Israël de Jérusalem-Est et du plateau du Golan, actions qui ont été condamnées par la Cour internationale de justice, l'Assemblée générale des Nations unies, le Conseil de sécurité et une grande majorité de pays.

«Si le président américain se préoccupe réellement du bien-être des Palestiniens, il devrait négocier un cessez-le-feu durable, reprendre le financement de l'Unrwa, indemniser les Palestiniens pour les dommages causés par les armes et les munitions américaines fournies à Israël malgré le risque sérieux de violations du droit humanitaire, et mettre fin aux transferts d'armes. Les États-Unis devraient également faire pression sur Israël pour qu'il finance la reconstruction et fournisse des réparations pour les violations commises, qu'il demande des comptes aux auteurs de crimes internationaux et qu'il soutienne de manière significative la création d'un État palestinien», ont-ils déclaré.

Ils ont ajouté que les États-Unis devraient également exhorter Israël à financer la reconstruction, à offrir des réparations pour les violations commises, à demander des comptes aux responsables de crimes internationaux et à soutenir véritablement la création d'un État palestinien.

L'action militaire israélienne à Gaza a entraîné la mort de plus de 48 100 Palestiniens et fait 110 000 blessés, principalement des femmes et des enfants. Les attaques ont fait de 85% de la population, soit environ 1,9 million de personnes, des sans-abri qui n'ont pas accès à la nourriture, à l'eau et aux autres besoins fondamentaux. Elles ont également gravement endommagé ou détruit la plupart des habitations, des terres agricoles et des infrastructures publiques, et causé d'importants dommages à l'environnement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile fait état de 25 morts, un cessez-le-feu débattu en Israël

Les premiers secours de la bande de Gaza ont rapporté jeudi matin la mort de 25 personnes dans des opérations militaires israéliennes en pleines discussions de part et d'autre pour un cessez-le-feu qui divise le gouvernement en Israël. (AFP)
Les premiers secours de la bande de Gaza ont rapporté jeudi matin la mort de 25 personnes dans des opérations militaires israéliennes en pleines discussions de part et d'autre pour un cessez-le-feu qui divise le gouvernement en Israël. (AFP)
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  • Un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammad al-Moughayyir, a indiqué à l'AFP qu'une frappe aérienne nocturne sur l'école Moustafa Hafez de Gaza-ville, qui abrite des déplacés, avait fait 12 morts
  • Des images de l'AFP sur place montrent de jeunes enfants errant dans le bâtiment carbonisé après le bombardement, au milieu d'un amas de débris

GAZA: Les premiers secours de la bande de Gaza ont rapporté jeudi matin la mort de 25 personnes dans des opérations militaires israéliennes en pleines discussions de part et d'autre pour un cessez-le-feu qui divise le gouvernement en Israël.

L'armée israélienne a récemment étendu son offensive dans le petit territoire côtier palestinien, où la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, a poussé une large majorité des habitants à se déplacer.

Beaucoup d'entre eux ont trouvé refuge dans des bâtiments scolaires, mais ceux-ci sont parfois attaqués par les forces israéliennes, qui affirment cibler des combattants du Hamas se cachant parmi les civils.

Un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammad al-Moughayyir, a indiqué à l'AFP qu'une frappe aérienne nocturne sur l'école Moustafa Hafez de Gaza-ville, qui abrite des déplacés, avait fait 12 morts, parmi lesquels "une majorité d'enfants et de femmes".

Des images de l'AFP sur place montrent de jeunes enfants errant dans le bâtiment carbonisé après le bombardement, au milieu d'un amas de débris.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a répondu qu'elle examinait cette information, ainsi qu'un autre incident, dans le centre de Gaza, où selon les secouristes, six Palestiniens en quête d'aide humanitaire ont été tués par des tirs israéliens.

La GHF en question 

Le mécanisme de distribution de l'aide humanitaire est sujet à controverse depuis fin mai et sa prise en main par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël.

Les Nations unies ont accusé les militaires israéliens d'avoir "bombardé et tiré sur des Palestiniens essayant d'atteindre les points de distribution, causant de nombreux décès".

L'armée israélienne a reconnu avoir ouvert le feu à proximité de sites de distribution d'aide, mais affirme avoir répondu à une "menace".

"Nous ne fermerons pas. Nous avons une tâche à accomplir. C'est très simple: fournir tous les jours de la nourriture gratuite aux habitants de Gaza. C'est tout", s'est défendu mercredi le président de la GHF, Johnnie Moore.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël, qui assiège la bande de Gaza, et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

"Nos enfants en souffriront" 

En coulisses, la classe politique israélienne continue de se diviser entre partisans d'une trêve de 60 jours -- pendant laquelle seraient libérés la moitié des otages encore vivants retenus à Gaza, en échange de prisonniers palestiniens -- et ceux d'une poursuite des combats tant que le Hamas n'est pas anéanti.

"Si nous ne parvenons pas à faire disparaître le Hamas, nos enfants en souffriront!", a estimé dans un entretien à la chaîne 14 le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir.

Il compte, avec un autre ministre d'extrême droite, Bezalel Smotrich, faire pression sur le Premier ministre, Benjamin Netanyhu, pour qu'il repousse les propositions américaines pour un cessez-le-feu à Gaza.

M. Netanyahu doit se rendre la semaine prochaine à Washington pour une troisième rencontre en moins de six mois avec le président américain, Donald Trump, qui presse pour un arrêt rapide des hostilités.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Plus de 57.000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


L'eau dessalée au secours de l'agriculture dans le sud du Maroc

A l'échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030. (AFP)
A l'échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030. (AFP)
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  • Depuis 2022, la station de dessalement fournit l'équivalent de 125.000 m3 d'eau par jour pour l'irrigation de 12.000 hectares de primeurs
  • Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l'eau potable destinée à 1,6 million d'habitants de la ville et ses environs, indique à l'AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l'Office régional de mise en valeur agricole

AGADIR: Elle est coûteuse et critiquée pour son impact environnemental. Mais sans l'eau dessalée, "on ne serait plus là", dit la responsable d'un géant de la production de tomates cerises dans le sud du Maroc.

Abir Lemseffer, directrice générale adjointe du groupe Azura, fait référence à la grave sécheresse liée au changement climatique, que traverse le pays depuis 2018.

Dans la plaine de Chtouka, à une soixantaine de kilomètres d'Agadir, les 800 hectares d'exploitation de ce groupe franco-marocain sont irrigués à 100% par de l'eau dessalée.

Depuis 2022, la station de dessalement fournit l'équivalent de 125.000 m3 d'eau par jour pour l'irrigation de 12.000 hectares de primeurs. Mais aussi 150.000 m3 par jour pour l'eau potable destinée à 1,6 million d'habitants de la ville et ses environs, indique à l'AFP Ayoub Ramdi, responsable au sein de l'Office régional de mise en valeur agricole.

La station compte atteindre 400.000 m3 par jour, dont la moitié destinée à l'irrigation, à fin 2026.

Sans cette eau, affirme l'agronome Rqia Bourziza, "un scénario catastrophique se profilait au Maroc".

L'agriculture, qui représente environ 12% du PIB du pays, a été gravement affectée par un stress hydrique aigu, du fait de six années consécutives de sécheresse.

"Eau chère" 

A l'échelle nationale, le Maroc dispose de 16 stations de dessalement d'une capacité totale de 270 millions de m3 par an et entend atteindre 1,7 milliard de m3 par an d'ici 2030.

Si 1.500 agriculteurs irriguent avec l'eau dessalée dans la région du Souss-Massa qui englobe Agadir, d'autres n'y ont pas souscrit en raison de son coût.

C'est le cas de Hassan qui cultive, sur un demi-hectare, de la courgette et du poivron irrigués par l'eau d'un puits partagé par 60 agriculteurs.

"Je ne peux pas me permettre d'utiliser cette eau car elle est chère", explique cet homme qui n'a pas souhaité donner son nom.

L'eau dessalée est vendue à 0,48 euro le m3 (cinq dirhams hors taxe) contre en moyenne 0,096 euro par m3 (un dirham) pour des eaux conventionnelles.

A la sortie de l'usine, cette eau coûte en fait encore plus cher: 1,05 euro par m3 (onze dirhams). Mais les contributions publiques de 40% à ce projet font baisser le tarif.

Pour l'agronome Ali Hatimy, "le coût de l'eau dessalée réduit considérablement le nombre des cultures pouvant être irriguées, car elle n'est amortie que par des cultures à très haute valeur ajoutée".

Ce que confirme Mme Bourziza: l'irrigation à l'eau dessalée est une "très bonne alternative", mais "lorsqu'elle est utilisée dans des cultures à haute valeur comme les tomates ou l'arboriculture".

Au-delà du coût, "la production de l'eau dessalée demande énormément d'énergie électrique et les rejets de saumure ont un impact sur les écosystèmes marins", note Ali Hatimy.

M. Ramdi de l'Office de mise en valeur agricole assure qu'"aucun impact" n'a été constaté autour de la ville côtière d'Agadir, et que des diffuseurs sont utilisés "dans les conduits de rejet pour diluer la saumure".

L'eau des nappes "insuffisante" 

Les enjeux dans la région du Souss-Massa, qui totalise 85% des exportations marocaines de produits maraîchers, sont de taille.

Les cultures maraîchères y occupent 29.000 hectares, pour une production de près de deux millions de tonnes par an et près de 940 millions d'euros de chiffre d'affaires, selon le ministère de l'Agriculture.

La station de dessalement a ainsi permis d'éviter une perte de plus de 860 millions d'euros en valeur ajoutée en plus de préserver plus d'un million d'emplois par an, selon M. Ramdi.

"Le dessalement a sauvé l'agriculture dans Chtouka", dit avec enthousiasme Mohamed Boumarg en arpentant une de ses serres de tomates, produit phare de la région.

"Avant, je ne cultivais que cinq hectares car j'étais conditionné par la quantité d'eau que j'avais. L'eau de nappe n'était pas suffisante", raconte cet agriculteur de 38 ans qui exploite désormais une vingtaine d'hectares dont 60% de la production est destinée à l'export.

"Il en va de notre survie", souligne Mme Lemseffer: "Soit on accepte de sacrifier une partie de la marge en utilisant de l'eau dessalée, soit on met la clef sous la porte".

 


Gaza: «Nous ne nous arrêterons pas», affirme le chef du programme d'aide soutenu par Israël

L'ONU et les principales organisations d'aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu'elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base. (AFP)
L'ONU et les principales organisations d'aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu'elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base. (AFP)
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  • "Nous ne fermerons pas. Nous avons une tâche à accomplir. C'est très simple, fournir tous les jours de la nourriture gratuite aux habitants de Gaza. C'est tout", a lancé devant la presse à Bruxelles le président de la GHF, Johnnie Moore
  • Il a en outre assuré que son organisation restait déterminée à poursuivre son travail dans la bande de Gaza si un cessez-le-feu était conclu

BRUXELLES: La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël mais remise en cause par l'ONU et des dizaines d'ONG internationales poursuivra son aide à la bande de Gaza, a affirmé mercredi son chef, démentant que des Palestiniens aient été tués sur ses sites.

"Nous ne fermerons pas. Nous avons une tâche à accomplir. C'est très simple, fournir tous les jours de la nourriture gratuite aux habitants de Gaza. C'est tout", a lancé devant la presse à Bruxelles le président de la GHF, Johnnie Moore, un évangélique chrétien allié au président Donald Trump.

Il a en outre assuré que son organisation restait déterminée à poursuivre son travail dans la bande de Gaza si un cessez-le-feu était conclu. "Sauf si nous y sommes contraints d'une manière ou d'une autre, nous n'avons absolument aucune intention d'abandonner ces personnes", a-t-il martelé.

Selon M. Moore, la GHF, une organisation caritative privée qui a officiellement son siège aux Etats-Unis et dont les financements sont opaques, a livré plus d'un million de boîtes de produits alimentaires depuis le début de ses opérations, le 26 mai, dans la bande de Gaza. Et ce après qu'Israël a interrompu les flux d'aide alimentaire dans ce territoire palestinien pendant plus de deux mois, en dépit des avertissements de risque de famine.

Controverses 

La mise en place de cette aide a donné lieu à des scènes chaotiques, l'armée israélienne ayant fait feu à plusieurs reprises pour tenter de contenir des centaines de Palestiniens désespérés.

L'ONU et les principales organisations d'aide ont refusé de travailler avec la GHF, affirmant qu'elle servait les objectifs militaires israéliens et violait les principes humanitaires de base.

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a déclaré la semaine dernière que, depuis le début des opérations de la GHF, les militaires israéliens avaient "bombardé et tiré sur des Palestiniens essayant d'atteindre les points de distribution, causant de nombreux décès".

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part déclaré vendredi que 500 personnes avaient été tuées "sur des sites de distribution de nourriture militarisés non liés à l'ONU" au cours des deux semaines précédentes.

"Chaque jour, les équipes de MSF voient des patients tués ou blessés en essayant d'obtenir de la nourriture sur l'un de ces sites", a quant à elle déploré, également le 27 juin, l'ONG Médecins sans frontières.

Mais M. Moore a nié que des Palestiniens aient été tués dans ou à proximité des quatre sites de distribution de la GHF.

"Nous n'avons eu aucun incident violent sur nos sites de distribution", ni "à proximité immédiate", a-t-il assuré.

Fermeture en Suisse 

Johnnie Moore a également affirmé que l'annonce mercredi des autorités suisses concernant la fermeture pour des raisons administratives de la branche genevoise de son groupe n'aurait "absolument aucun impact sur l'avenir des opérations de la GHF".

L'Autorité suisse fédérale de surveillance (ASF) des fondations a publié dans la feuille officielle suisse du commerce "un appel aux créanciers suite à la liquidation de la fondation enregistrée à Genève" et "pourra ordonner la dissolution de la fondation si aucun créancier ne s'annonce dans le délai légal de 30 jours", a expliqué le Département fédéral de l'Intérieur à l'AFP.

De son côté, "la GHF a confirmé (...) qu'elle n'avait jamais exercé d'activités en Suisse en tant que fondation et qu'elle entendait dissoudre la fondation enregistrée à Genève", selon l'Autorité.

"Etant donné qu'elle ne respectait pas certaines obligations légales", l'ASF avait exigé de GHF qu'elle clarifie la situation d'ici à fin juin.

L'ASF avait constaté plusieurs manquements: "La fondation ne disposait pas d'un membre du conseil de fondation habilité à signer et domicilié en Suisse; elle n'avait pas le nombre minimum de trois membres au sein du conseil de fondation prévu par ses statuts; elle n'avait pas de compte en Suisse; elle ne disposait pas d'adresse valable en Suisse; elle ne disposait pas d'organe de révision."

Israël, dont l'offensive a débuté au lendemain d'une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, a imposé début mars à la bande de Gaza un blocus humanitaire.

Ce dernier a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité et n'a été que partiellement assoupli lorsque la GHF a commencé ses distributions dans des centres.

Le 1er juillet, près de 170 ONG internationales ont appelé à mettre fin à ce nouveau système de distribution d'aide et réclamé un retour au mécanisme qui prévalait jusqu'en mars, quand la distribution d'aide était coordonnée par diverses ONG et agences de l'ONU.