Israël se dit prêt à reprendre les combats à Gaza

Israël s'est dit prêt dimanche à reprendre les combats "à tout moment" dans la bande de Gaza où le Hamas l'accuse de mettre en péril la trêve en bloquant la libération convenue de prisonniers palestiniens. (AFP)
Israël s'est dit prêt dimanche à reprendre les combats "à tout moment" dans la bande de Gaza où le Hamas l'accuse de mettre en péril la trêve en bloquant la libération convenue de prisonniers palestiniens. (AFP)
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Publié le Lundi 24 février 2025

Israël se dit prêt à reprendre les combats à Gaza

  • L'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a annoncé qu'il se rendrait "dans la région cette semaine, probablement mercredi" pour négocier et obtenir "une prolongation de la première phase" du cessez-le-feu
  • La seconde phase est censée mettre fin définitivement à la guerre, ce à quoi l'extrême droite israélienne alliée du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'oppose, menaçant la survie de son gouvernement

JERSUALEM: Israël s'est dit prêt dimanche à reprendre les combats "à tout moment" dans la bande de Gaza où le Hamas l'accuse de mettre en péril la trêve en bloquant la libération convenue de prisonniers palestiniens.

La première phase du fragile cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier à Gaza, après 15 mois de guerre, est censée prendre fin le 1er mars, mais les négociations prévues sur la suite du processus n'ont toujours pas démarré.

La décision annoncée samedi par Israël de ne pas libérer comme prévu plus de 600 détenus palestiniens, après la remise de six otages israéliens, tant que se poursuivront les "cérémonies humiliantes" autour des libérations de captifs à Gaza rend la suite plus incertaine.

L'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a annoncé qu'il se rendrait "dans la région cette semaine, probablement mercredi" pour négocier et obtenir "une prolongation de la première phase" du cessez-le-feu.

La seconde phase est censée mettre fin définitivement à la guerre, ce à quoi l'extrême droite israélienne alliée du Premier ministre Benjamin Netanyahu s'oppose, menaçant la survie de son gouvernement.

"Nous sommes prêts à reprendre des combats intenses à tout moment, nos plans opérationnels sont prêts", a déclaré dimanche M. Netanyahu, lors d'une cérémonie militaire à Holon (centre) retransmise en direct.

"Nous atteindrons entièrement les objectifs de la guerre, que ce soit par la négociation ou par d'autres moyens", a-t-il ajouté.

Peu après, l'armée israélienne a annoncé "relever le niveau d'alerte opérationnelle dans la zone entourant la bande de Gaza".

Les tanks à Jénine 

Israël a parallèlement annoncé dimanche avoir expulsé, avec interdiction de rentrer chez eux, quelque 40.000 Palestiniens habitants de trois camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie occupée, où l'armée mène une vaste opération depuis un mois.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a dit avoir "donné pour instruction (aux soldats) de se préparer à un séjour prolongé" dans ces camps "pour l'année à venir".

Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Intifada, le soulèvement palestinien de 2000-2005, l'armée israélienne a déployé des chars en Cisjordanie occupée. Un photographe de l'AFP a vu une colonne prendre position dans le camp de  Jénine.

Dans la bande de Gaza, depuis le début de la trêve, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.

Samedi, le Hamas a bien relâché six Israéliens à l'occasion de ce qui devait être le septième échange d'otages contre des prisonniers palestiniens. Mais il a une fois de plus mis en scène ces libérations, exhibant cinq otages sur des podiums devant la foule, avant qu'ils ne soient remis à la Croix-Rouge.

Israël a alors stoppé la libération prévue de 620 Palestiniens, exigeant la fin de "cérémonies humiliantes". En réponse, le Hamas a accusé Israël dimanche de "mettre en grave danger tout l'accord de trêve" et appelé les pays médiateurs, "en particulier les Etats-Unis", à intervenir.

"Moment très délicat" 

"On est à un moment très délicat pour le cessez-le-feu", estime Michaël Horowitz, expert pour le cabinet de conseil en gestion du risque Le Beck International. Selon lui toutefois, "il existe une petite chance de sauver l'accord" de cessez-le-feu en prolongeant la première phase.

Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie occupée, des familles palestiniennes ont attendu en vain la libération de leurs proches.

"Notre Seigneur nous donnera la patience (...) jusqu'à la libération de nos fils", a affirmé Oumm Alaa, venue attendre la sortie de prison de son fils à Ramallah.

Deux premiers otages, encadrés par des combattants armés, avaient été libérés samedi par le Hamas à Rafah (sud): Tal Shoham, 40 ans, enlevé le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre à Gaza, et Avera Mengistu, Juif éthiopien 38 ans, otage depuis plus de dix ans.

La même scène s'est répétée à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova le 7-Octobre.

Samedi soir, la branche armée du mouvement islamiste a publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant ces libérations et suppliant M. Netanyahu d'agir pour qu'ils rentrent en Israël.

Le Forum des familles d'otages a dénoncé une "démonstration de cruauté particulièrement écoeurante".

Sur les 251 otages enlevés le 7-Octobre, 62 restent retenus à Gaza dont 35 sont morts, selon l'armée israélienne.

Selon le Hamas, seuls quatre otages morts doivent encore être rendus à Israël durant la première phase de l'accord.

Le mouvement s'est dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages restants durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au «cauchemar de la violence» au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.