La reconnaissance d'un État palestinien est une « nécessité stratégique », déclare l'Arabie saoudite à l'ONU

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Publié le Samedi 24 mai 2025

La reconnaissance d'un État palestinien est une « nécessité stratégique », déclare l'Arabie saoudite à l'ONU

  • Le Royaume et la France se préparent à coprésider le mois prochain une conférence destinée à accélérer la mise en œuvre de la solution à deux États
  • Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des Affaires étrangères, a déclaré lors d'une réunion préparatoire que la reconnaissance de la Palestine marquerait le début de la paix au Moyen-Orient

LONDRES : La reconnaissance de l'Etat de Palestine est une "nécessité stratégique" qui marquerait le début de la paix au Moyen-Orient, a déclaré l'Arabie saoudite lors d'une réunion de l'ONU vendredi.

Ces commentaires interviennent alors que le Royaume et la France se préparent à coprésider une conférence mondiale le mois prochain, destinée à accélérer la mise en œuvre d'une solution à deux États pour mettre fin à des décennies de conflit entre Israël et les Palestiniens.

Cet effort a bénéficié d'un soutien accru cette semaine, le bilan dévastateur de la reprise de l'assaut israélien sur Gaza ayant suscité la colère de la communauté internationale.

S'exprimant lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations unies préparatoire à la conférence, la coprésidente Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des Affaires étrangères, a déclaré qu'une solution juste à la question palestinienne n'était pas seulement un impératif moral et juridique, mais aussi "la pierre angulaire d'un nouvel ordre régional fondé sur la reconnaissance mutuelle et la coexistence".

« La paix régionale commence par la reconnaissance de l'État de Palestine, non pas comme un geste symbolique, mais comme une nécessité stratégique », a-t-elle déclaré.

« C'est le seul moyen d'éliminer l'espace exploité par les acteurs non étatiques et de remplacer le désespoir par un horizon politique, fondé sur les droits et la souveraineté, garantissant la sécurité et la dignité pour tous », a-t-elle souligné. 

La conférence de haut niveau doit débuter le 17 juin au siège des Nations unies à New York et vise à adopter d'urgence des mesures concrètes pour la mise en œuvre de la solution à deux États.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré cette semaine que la conférence avait pour but de rallier le monde à la reconnaissance d'un État palestinien.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU et a le statut d'observateur à l'ONU, mais n'est pas membre à part entière.

Plus de 53 000 Palestiniens ont été tués depuis qu'Israël a déclenché son opération militaire à Gaza, après que l'attaque menée par le Hamas en octobre 2023 a tué 1 200 personnes.

Face à l'augmentation du nombre de morts et des souffrances à Gaza, de plus en plus de pays ont décidé de reconnaître la Palestine, notamment l'Irlande, la Norvège et l'Espagne l'année dernière.

Le président Emmanuel Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement la Palestine lors de la conférence de juin, et le Royaume-Uni est en train de discuter d'une mesure similaire.

Cette semaine, la France, la Grande-Bretagne et le Canada ont appelé Israël à mettre fin à son offensive militaire sur Gaza et à lever ses restrictions sur l'aide humanitaire.

Israël a récemment lancé une opération élargie à Gaza, visant à prendre le contrôle total du territoire et à couper toute aide pendant plusieurs mois.

Radwan a déclaré que la réunion sur l'avenir de la Palestine se tenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endure des souffrances inimaginables" et que les civils continuent de payer le prix d'une guerre "qui doit cesser immédiatement".

"Le désespoir s'accentue de jour en jour, et pourtant, c'est précisément la raison pour laquelle nous devons parler non seulement de la fin de la guerre, mais aussi de la fin d'un conflit qui dure depuis près de huit décennies", a-t-elle déclaré.

Elle a ajouté que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés d'autres nations engagées dans l'effort diplomatique pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

"Le seul moyen d'empêcher la réapparition de la violence, du terrorisme et des atrocités est de mettre en œuvre la solution des deux États, notamment en soutenant un cadre multilatéral solide", a-t-elle indiqué.

Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré qu'il était urgent de trouver une solution politique au conflit.

"La conférence de juin doit marquer une étape décisive pour la mise en œuvre effective de la solution à deux États", a-t-elle confirmé.

"Nous devons passer de la fin de la guerre à Gaza à la fin du conflit. Face aux faits sur le terrain, la perspective d'un État palestinien doit être maintenue," a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël demande à la Syrie de «laisser tranquilles» les druzes à Soueida

L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris". (AFP)
L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris". (AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida
  • "Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a exigé mercredi du pouvoir syrien qu'il "laisse tranquilles" les druzes de Soueida, où cette communauté est majoritaire, et qu'il retire ses forces de cette ville du sud de la Syrie.

"Comme nous l'avons clairement indiqué et averti, Israël n'abandonnera pas les druzes en Syrie et imposera la politique de démilitarisation" dans le sud du pays annoncée après la chute de Bachar al-Assad, a déclaré le ministre, cité par ses services. L'armée israélienne "augmentera l'intensité de ses réponses contre le régime si le message n'est pas compris", a-t-il ajouté.

 

 


Washington exige d'Israël une enquête après la mort d'un Américain en Cisjordanie

Mohammed Asalia inspecte une voiture détruite qui a été brûlée lors d'une attaque de colons israéliens sur le village de Burqa, à l'est de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
Mohammed Asalia inspecte une voiture détruite qui a été brûlée lors d'une attaque de colons israéliens sur le village de Burqa, à l'est de Ramallah, en Cisjordanie occupée par Israël, le 15 juillet 2025. (AFP)
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  • Saif al-Din Musalat habitait en Floride, où il était né, et s'était rendu début juin en Cisjordanie "pour passer du temps avec ses proches", selon sa famille
  • Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi dernier qu'il était mort "après avoir été violemment battu, sur l'ensemble du corps, par des colons" dans le village de Sinjil, au nord de Ramallah

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont exigé d'Israël mardi une enquête "approfondie" après le décès la semaine dernière d'un Américano-Palestinien, battu à mort par des colons israéliens en Cisjordanie occupée selon l'Autorité palestinienne.

"J'ai demandé à Israël de mener une enquête approfondie sur le meurtre de Saif Musalat, un citoyen américain qui rendait visite à sa famille à Sinjil lorsqu'il a été battu à mort", a écrit l'ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem, Mike Huckabee, sur le réseau X.

"Il faut que les responsables de cet acte criminel et terroriste rendent des comptes. Saif n'avait que 20 ans", a-t-il ajouté dans une rare manifestation publique de pressions des Etats-Unis sur leur allié israélien.

Saif al-Din Musalat habitait en Floride, où il était né, et s'était rendu début juin en Cisjordanie "pour passer du temps avec ses proches", selon sa famille.

Le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi dernier qu'il était mort "après avoir été violemment battu, sur l'ensemble du corps, par des colons" dans le village de Sinjil, au nord de Ramallah.

Le département d'Etat avait confirmé samedi qu'un citoyen américain était décédé en Cisjordanie, et renvoyé toute question relative à une enquête vers "le gouvernement israélien".

Les autorités palestiniennes ont annoncé qu'un deuxième Palestinien de 23 ans, Mohammed Rizq Hussein al-Shalabi, était mort au cours de ces mêmes affrontements "des suites d'une blessure par balle à la poitrine".

Les violences ont flambé en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, a également exigé une enquête de la part d'Israël, tout en appelant l'administration Trump à se montrer plus ferme à l'égard des violences en Cisjordanie.

"L'administration Trump ne peut pas continuer à fermer les yeux sur ce qui se passe en Cisjordanie si elle est vraiment déterminée à trouver une paix juste et durable entre Israël et le peuple palestinien", a-t-il affirmé mardi dans un communiqué.

La précédente administration américaine sous Joe Biden a condamné l'action des colons israéliens, sanctionnant plusieurs d'entre eux, mais le président Donald Trump a levé ces mesures dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche.

Figure de la droite chrétienne conservatrice, l'ambassadeur américain Mike Huckabee est proche des milieux israéliens pro-colonisation.

 


Irak : de nouvelles attaques de drones touchent trois champs pétrolifères dans le Kurdistan irakien

La région autonome du Kurdistan irakien a conclu des accords lucratifs de partage de la production, qui permettent aux compagnies pétrolières internationales de récupérer rapidement leurs coûts et de partager les bénéfices entre elles et le gouvernement. (Photo d'archive AFP)
La région autonome du Kurdistan irakien a conclu des accords lucratifs de partage de la production, qui permettent aux compagnies pétrolières internationales de récupérer rapidement leurs coûts et de partager les bénéfices entre elles et le gouvernement. (Photo d'archive AFP)
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  • Ces dernières semaines, l'Irak a été le théâtre d'une série d'attaques de drones et de roquettes non revendiquées. Celles de mercredi portent à cinq le nombre de champs pétrolifères touchés dans la région en l'espace d'une semaine.
  • L'Irak est fréquemment confronté à ce type d'attaques, souvent liées à des luttes d'influence par procuration entre l'Iran, les États-Unis et leur allié Israël.

IRBIL, IRAK : Trois champs pétrolifères de la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak, ont été touchés mercredi matin par des attaques de drones chargés d'explosifs, ont annoncé les forces kurdes. Cette attaque survient au lendemain d'une attaque similaire ayant entraîné l'interruption des activités d'un champ pétrolifère.

Ces dernières semaines, l'Irak a été le théâtre d'une série d'attaques de drones et de roquettes non revendiquées. Celles de mercredi portent à cinq le nombre de champs pétrolifères touchés dans la région en l'espace d'une semaine.

« À 6 h 00 et 6 h 15 (3 h 00 et 3 h 15 GMT), deux drones chargés d'explosifs ont attaqué » le champ pétrolifère de Pechkabir, exploité par le groupe pétrolier norvégien DNO, puis, à 7 h 00 (4 h 00 GMT), un drone similaire a frappé le champ de Tawke, dans le district de Zakho, ont indiqué les services de lutte contre le terrorisme du Kurdistan.

Une autre attaque, survenue à 7 h 14 (4 h 14 GMT), a visé un champ pétrolifère géré par les États-Unis dans la province de Dohuk. Aucune victime n'a été signalée. 

Longtemps en proie à des conflits, l'Irak est fréquemment confronté à ce type d'attaques, souvent liées à des luttes d'influence par procuration entre l'Iran, les États-Unis et leur allié Israël.

Ces attaques surviennent également à un moment où les tensions entre Bagdad et Erbil concernant les exportations de pétrole s'exacerbent, un important oléoduc traversant la Turquie étant fermé depuis 2023 en raison de différends juridiques et de problèmes techniques.

Ces attaques surviennent au lendemain d'une autre attaque de drone chargée d'explosifs qui a entraîné la suspension des activités dans le champ pétrolifère de Sarsang, à Duhok, exploité par la société américaine HKN Energy.

Lundi, un drone a été abattu près de l'aéroport d'Erbil, tandis que deux autres ont touché le champ pétrolifère de Khourmala, dans la même province, causant des dégâts matériels.

Le Kurdistan irakien se présente comme une oasis de stabilité dans un Irak instable et attire les investisseurs étrangers grâce à ses liens étroits avec les États-Unis et les pays européens.