Liban: série de frappes israéliennes contre un fief du Hezbollah près de Beyrouth

Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d'après les images en direct diffusées par l'AFPTV, tandis que l'agence nationale d'information Ani a recensé près d'une dizaine de frappes, dont deux "très violentes". (AFP)
Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d'après les images en direct diffusées par l'AFPTV, tandis que l'agence nationale d'information Ani a recensé près d'une dizaine de frappes, dont deux "très violentes". (AFP)
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Publié le Vendredi 06 juin 2025

Liban: série de frappes israéliennes contre un fief du Hezbollah près de Beyrouth

  • C'est la quatrième fois qu'Israël cible la banlieue sud, bastion du Hezbollah, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste entré en vigueur fin novembre. Il s'agit des frappes les plus violentes depuis lors
  • Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé une "violation flagrante" du cessez-le-feu et le Premier ministre Nawaf Salam a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités pour dissuader Israël de poursuivre ses attaques"

BEYROUTH: Au moins huit frappes aériennes israéliennes ont visé jeudi soir la banlieue sud de Beyrouth, où l'armée israélienne a déclaré avoir visé des cibles appartenant à "l'unité aérienne" du Hezbollah pro-iranien après un appel à évacuer la zone.

C'est la quatrième fois qu'Israël cible la banlieue sud, bastion du Hezbollah, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste entré en vigueur fin novembre. Il s'agit des frappes les plus violentes depuis lors.

Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé une "violation flagrante" du cessez-le-feu et le Premier ministre Nawaf Salam a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités pour dissuader Israël de poursuivre ses attaques".

Le président du Parlement et allié du Hezbollah, Nabih Berri, a dit se joindre au président Aoun pour "condamner l’agression israélienne qui vise (..) tout le Liban".

Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d'après les images en direct diffusées par l'AFPTV, tandis que l'agence nationale d'information Ani a recensé près d'une dizaine de frappes, dont deux "très violentes".

Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu au moins deux fortes détonations.

Le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone, a déclaré sur X que l'armée israélienne "attaquait actuellement des cibles terroristes appartenant à l'unité aérienne du Hezbollah (Unité 127) dans la banlieue sud de Beyrouth".

Déplacement massif 

Peu avant les frappes, les rues de la banlieue sud de Beyrouth étaient paralysées par d'importants embouteillages, selon un photographe de l'AFP, qui a fait état d'un déplacement massif de milliers d'habitants après des tirs en l'air de la part de certains habitants pour évacuer, ajoutant que le secteur avait été bouclé et presque entièrement vidé.

Violette, habitante de la banlieue sud, a dit à l'AFP être partie à la hâte avec ses enfants après "avoir reçu un appel d’un inconnu affirmant qu'il était de l'armée israélienne".

Ce mouvement de panique intervient la veille de l'Aïd al-Adha, la plus importante fête musulmane qui débute vendredi.

"Les frappes (..) ont ravivé la panique et la peur à la veille de l’Aïd al-Adha", a déclaré le bureau de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL) sur X.

Environ une heure avant les premières frappes, M. Adraee avait exhorté les habitants à évacuer un rayon d’au moins 300 mètres autour de quatre bâtiments situés dans les quartiers d’Al-Hadath, Haret Hreik et Bourj el-Barajneh, via un message publié sur X accompagné de cartes.

Il a également émis un appel à évacuer le village de Aïn Qana, situé dans le sud du Liban, à une vingtaine de kilomètres de la frontière israélienne, où, selon l'Ani, l'armée a ensuite frappé un bâtiment, qu'elle a présenté comme une installation du Hezbollah.

"Sites souterrain de drones" 

Dans un communiqué séparé, l'armée israélienne avait annoncé qu'elle allait "bientôt mener une frappe sur des sites de production souterrains de drones qui ont été délibérément établis au cœur de la population civile" dans la banlieue sud de la capitale libanaise.

Elle a accusé le Hezbollah d'"oeuvrer à accroître la production de drones pour la prochaine guerre" et estimé que "ces activités constituent une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban", en référence au cessez-le-feu.

Ce cessez-le-feu a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte avec le mouvement islamiste libanais, dont il est sorti très affaibli.

Le Hezbollah avait ouvert un front dès le 8 octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, "en soutien" au Hamas palestinien.

Selon les dispositions du cessez-le-feu, la formation pro-iranienne devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Peu avant ces frappes, le Premier ministre du Liban Nawaf Salam avait affirmé dans un discours télévisé que l'armée libanaise avait démantelé "plus de 500 positions militaires et dépôts d'armes" du Hezbollah dans le sud du pays depuis le 27 novembre.

Mais en dépit du cessez-le-feu, Israël s'est maintenu dans cinq points stratégiques à la frontière et continue de mener des frappes au Liban où il dit viser le Hezbollah.

 


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.