Al-Falih: L'Arabie saoudite souhaite renforcer les liens économiques avec la Syrie

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Publié le Jeudi 24 juillet 2025

Al-Falih: L'Arabie saoudite souhaite renforcer les liens économiques avec la Syrie

  • La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays
  • En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays

RIYADH : Le Forum d'investissement syro-saoudien a débuté à Damas, avec la participation de plus de 120 investisseurs et cadres des secteurs public et privé du Royaume.

S'exprimant à cette occasion, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a annoncé que le forum verrait la signature de 47 accords et mémorandums d'entente, pour un montant total de 24 milliards de SR (6,4 milliards de dollars).

La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays. En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays.

S'exprimant lors du forum, M. Al-Falih a déclaré : "Nous sommes déterminés à renforcer les relations avec la Syrie : "Nous sommes déterminés à renforcer nos relations avec la Syrie, en particulier dans les domaines de l'économie et de l'investissement. Plus de 20 entités gouvernementales et 100 entreprises du secteur privé participent à ce forum".

Le ministre a ajouté que l'Arabie saoudite se préparait à investir en Syrie dans de nombreux secteurs, notamment l'énergie, l'immobilier, l'industrie et les infrastructures.

Selon M. Al-Falih, les services financiers, les soins de santé, l'agriculture, les télécommunications, les technologies de l'information, la construction et l'éducation constituent d'autres domaines de collaboration potentiels.

Le ministre a ajouté que des accords d'une valeur supérieure à 11 milliards de SR seraient signés dans le secteur des infrastructures au cours de ce forum, qui comprend le lancement de trois nouvelles installations de production de ciment.

Le 23 juillet, M. Al-Falih et le ministre syrien de l'économie, M. Mohammed Al-Shaar, ont inauguré l'usine de ciment blanc Fayhaa dans la ville industrielle d'Adra, la première de ce type en Syrie.

Soutenue par un investissement de 20 millions de dollars de la Northern Region Cement Co. d'Arabie saoudite, l'usine devrait produire du ciment blanc de haute qualité tout en créant 130 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects.

Dans son dernier discours, M. Al-Falih a déclaré que ce forum serait également le théâtre d'accords d'une valeur de 4 milliards de SR dans le secteur des télécommunications, le ministère syrien des communications et plusieurs sociétés de télécommunications saoudiennes souhaitant approfondir leurs liens.

"Dans le secteur agricole, nous sommes impatients de collaborer avec la Syrie pour développer des projets communs de grande qualité, notamment des fermes modèles et des industries de transformation", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "Dans le secteur des services financiers et des banques, ce forum verra la signature d'un protocole d'accord entre le groupe saoudien Tadawul et la bourse des valeurs mobilières de Damas pour renforcer la coopération dans les solutions fintech."

Lors de son discours, M. Al-Falih a également affirmé la position de soutien du Royaume pour guider la Syrie vers la voie de la prospérité et du développement durable.

"Dans ce forum, nous ne construisons pas de nouveaux ponts, car des liens sociaux, économiques et culturels étroits unissent depuis longtemps nos deux nations. Depuis l'Antiquité, la péninsule arabique et le Levant sont des maillons essentiels du commerce mondial", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté que les relations entre l'Arabie saoudite et la Syrie continueraient à s'épanouir car "les deux nations sont les deux faces d'une même pièce politique, économique et sociale".

Le ministre syrien de l'économie et de l'industrie, Mohammad Al-Shaar, a qualifié le forum de "jalon historique" dans l'évolution des relations entre le Royaume et la Syrie.

"La Syrie connaît un véritable élan vers la croissance et la prospérité, et nous réaffirmons notre engagement total à fournir toutes les formes de soutien nécessaires à la réussite de ce forum, afin que les peuples syrien et saoudien en tirent profit", a-t-il déclaré.

Lors d'une autre table ronde organisée dans le cadre du forum, M. Al-Falih a déclaré que la Syrie était en train de devenir une destination propice aux investissements, en dépit des difficultés rencontrées.

"L'Arabie saoudite continue de soutenir la Syrie, et les investissements et les projets que nous avons annoncés aujourd'hui ne sont que la partie émergée de l'iceberg", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "La Syrie fait un bond en avant en tant que pays attractif pour les investissements, malgré tous les défis. Depuis le début de sa nouvelle ère, nous avons constaté une réelle volonté d'offrir des opportunités d'investissement aux hommes d'affaires saoudiens."

M. Al-Shaar, s'exprimant au cours de la discussion, a déclaré que la Syrie veillera à la création d'un environnement d'investissement sûr pour les investisseurs d'Arabie saoudite et d'autres entités étrangères.

Pour sa part, Mazen Al-Salhani, ministre syrien du tourisme, a déclaré que l'industrie du voyage et des loisirs était l'un des secteurs d'investissement les plus importants du pays.

"Pour faciliter les procédures, nous avons lancé le nouveau site web du ministère, qui comprend toutes les lois et réglementations régissant le secteur", a ajouté M. Al-Salhani.


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.