Premier convoi d'aide vers Gaza, Israël annonce une pause des combats

Un convoi de camions d'aide humanitaire, du côté égyptien du point de passage de Rafah avec la bande de Gaza, attend l'autorisation de se diriger vers le territoire palestinien assiégé, le 27 juillet 2025. (Photo AFP)
Un convoi de camions d'aide humanitaire, du côté égyptien du point de passage de Rafah avec la bande de Gaza, attend l'autorisation de se diriger vers le territoire palestinien assiégé, le 27 juillet 2025. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 27 juillet 2025

Premier convoi d'aide vers Gaza, Israël annonce une pause des combats

  • Les camions ne peuvent pas entrer directement dans la bande de Gaza, où le poste-frontière est fermé depuis plus d'un an, et doivent d'abord parcourir quelques kilomètres jusqu'au point de passage israélien de Kerem Shalom.
  • Dimanche, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé « une pause humanitaire » dans les centres civils et les couloirs humanitaires pour permettre la distribution de l'aide.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : De premiers camions chargés d'aide ont traversé dimanche la frontière depuis l'Égypte vers la bande de Gaza, assiégée et affamée, où Israël a déclaré une pause quotidienne des combats à des fins humanitaires dans plusieurs secteurs.

Des images de l'AFP montrent une file de camions chargés de sacs blancs traversant l'entrée du terminal de Rafah, du côté égyptien, pour se diriger vers le sud du territoire palestinien.

Toutefois, les camions ne peuvent pas entrer directement dans la bande de Gaza, où le poste-frontière est fermé depuis plus d'un an, et doivent d'abord parcourir quelques kilomètres jusqu'au point de passage israélien de Kerem Shalom pour y être inspectés.

Plus tôt, l'armée israélienne avait annoncé avoir parachuté de l'aide humanitaire sur Gaza, après des semaines de pression internationale pour permettre l'arrivée de vivres et autres denrées vitales pour la population de ce territoire palestinien ravagé par plus de 21 mois de guerre. 

« Le rêve de ma vie est devenu de manger un morceau de pain et d'en donner à mes enfants. Chaque jour, mon mari part à l'aube pour essayer de trouver de la farine, mais il revient bredouille », a raconté à l'AFP Suad Ishtaywi, une femme de 30 ans qui vit sous une tente à Tal al-Hawa, dans le nord de la ville de Gaza.

« Nous avons entendu aux informations que des camions transportant de la farine et de la nourriture allaient entrer à Gaza. Nous espérons qu'ils parviendront jusqu'à nous s'ils entrent », a-t-elle ajouté.

Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas, le 7 octobre 2023, avait imposé un blocus hermétique au territoire début mars, très partiellement assoupli fin mai. Ce blocus a entraîné de très graves pénuries de nourriture et de biens de première nécessité.

L'ONU et des ONG s'alarment désormais d'une flambée de la malnutrition infantile et d'un risque de famine généralisée parmi les plus de deux millions d'habitants.

Dimanche, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé « une pause humanitaire » dans les centres civils et les couloirs humanitaires pour permettre la distribution de l'aide.

Cette « pause tactique » sera observée quotidiennement à partir de dimanche, de 10 h à 20 h (7 h à 17 h GMT), a précisé l'armée, et commencera dans les zones de Deir-el-Balah, dans le centre de Gaza, al-Mawasi, dans le sud, et la ville de Gaza, dans le nord, où il n'y a pas pour le moment d'opérations militaires.

Samedi, la Défense civile du territoire palestinien a indiqué que des bombardements et des tirs israéliens avaient tué plus de 50 personnes. 

- « Un flux constant » -

Israël nie tout blocage de l'aide et affirme ne pas être responsable des pénuries. Il accuse le Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer. Cependant, ces organisations affirment qu'Israël impose des restrictions excessives à l'entrée de l'aide dans le territoire palestinien dont il contrôle les accès.

Dans la nuit, l'armée israélienne a diffusé des images d'un avion larguant des colis contenant « sept lots d'aide comprenant de la farine, du sucre et des conserves », lors d'une opération menée « en coordination avec des organisations internationales ».

« C'est une étape bienvenue, mais nous devons voir des progrès réels sur le terrain », a déclaré à l'AFP Bushra Khalidi, une responsable de l'ONG Oxfam, en soulignant la nécessité « d'un flux d'aide constant et à grande échelle ».

« Nous avons besoin d'un cessez-le-feu permanent, d'une levée complète du siège et de garanties claires que ce ne soit pas simplement un geste temporaire », a-t-elle affirmé.

Les parachutages, déjà mis en œuvre en 2024 par plusieurs pays, avaient été décriés par de nombreux responsables humanitaires, qui les jugeaient dangereux et de portée limitée. 

- « Coûteux, inefficaces » -

Samedi, le Royaume-Uni a annoncé qu'il se préparait à larguer de l'aide et à évacuer des « enfants ayant besoin d'une assistance médicale ». Les Émirats arabes unis ont déclaré qu'ils reprendraient « immédiatement » les parachutages.

Samedi, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a estimé que ces parachutages « ne mettraient pas fin à la famine qui s'aggrave ». Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés », a-t-il déclaré.

Samedi, un bateau exploité par le mouvement propalestinien « Flottille pour la liberté » et chargé d'aide, qui se dirigeait vers Gaza, a été intercepté par l'armée israélienne. Israël a indiqué que le navire faisait « route en toute sécurité vers les côtes d'Israël ».

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59 733 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.