Privé de visa par les Américains, Mahmoud Abbas attendu en vidéo à l'ONU

C'est par vidéo déjà que Mahmoud Abbas s'est exprimé lundi à l'ONU, appelant notamment le Hamas à rendre les armes et condamnant les attaques du mouvement palestinien du 7 octobre 2023 contre Israël. (AFP)
C'est par vidéo déjà que Mahmoud Abbas s'est exprimé lundi à l'ONU, appelant notamment le Hamas à rendre les armes et condamnant les attaques du mouvement palestinien du 7 octobre 2023 contre Israël. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 25 septembre 2025

Privé de visa par les Américains, Mahmoud Abbas attendu en vidéo à l'ONU

  • Les Etats-Unis ont refusé d'accorder des visas à quelque 80 Palestiniens qui prévoyaient d'aller à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, dont celui du dirigeant palestinien
  • Alignées sur Israël, les autorités américaines refusent à l'Autorité palestinienne le statut d'interlocuteur privilégié après près de deux ans de guerre à Gaza, se justifiant par le fait que celle-ci a refusé de "répudier le terrorisme"

NATIONS-UNIES: Après une nouvelle vague de reconnaissance de l'Etat de Palestine, le président palestinien Mahmoud Abbas s'exprimera jeudi devant l'ONU par vidéo, empêché de se rendre à New York par l'administration Trump.

Les Etats-Unis ont refusé d'accorder des visas à quelque 80 Palestiniens qui prévoyaient d'aller à l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, dont celui du dirigeant palestinien.

Alignées sur Israël, les autorités américaines refusent à l'Autorité palestinienne le statut d'interlocuteur privilégié après près de deux ans de guerre à Gaza, se justifiant par le fait que celle-ci a refusé de "répudier le terrorisme" et "les campagnes de guérilla judiciaire" contre Israël devant les institutions internationales.

Plusieurs alliés des Etats-Unis, dont la France et le Royaume-Uni, ont tenté de convaincre Washington de réexaminer leur interdiction de visa pour le dirigeant palestinien de 89 ans, en vain.

En 1988, Yasser Arafat, alors chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), s'était également vu refuser de se rendre à New York pour une session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU, obligeant l'institution à la tenir à Genève.

Plusieurs pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Pour permettre à Mahmoud Abbas de prendre la parole, l'Assemblée générale a été contrainte de voter une résolution l'autorisant à intervenir dans une vidéo préenregistrée.

C'est par vidéo déjà que Mahmoud Abbas s'est exprimé lundi à l'ONU, appelant notamment le Hamas à rendre les armes et condamnant les attaques du mouvement palestinien du 7 octobre 2023 contre Israël.

Lors de ce sommet, plusieurs pays occidentaux, dont le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et la France ont rejoint la grande majorité des Etats membres de l'ONU reconnaissant l'Etat de Palestine (désormais au nombre d'au moins 151 sur 193, selon les vérifications de l'AFP).

Nouveau plan de Trump 

Historique par son élan, ce mouvement n'a pour autant qu'une portée symbolique.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui s'exprimera vendredi devant l'Assemblée générale, a qualifié ces reconnaissances de "soumission honteuse au terrorisme palestinien" qui "n'obligent en rien Israël".

"Il n'y aura pas d'Etat palestinien", a-t-il tranché.

Concernant Gaza, l'émissaire américain Steve Witkoff a fait état mercredi d'un nouveau "plan en 21 points pour la paix au Moyen-Orient et à Gaza", présenté la veille par Donald Trump à plusieurs pays arabes et musulmans lors d'une réunion.

"Nous sommes pleins d'espoir, et je dirais même confiants, que dans les jours à venir nous serons en mesure d'annoncer une sorte de percée", a-t-il dit.

Donald Trump souhaite "mettre rapidement un terme" au conflit, a déclaré un responsable de la Maison Blanche à l'AFP, ajoutant que les pays présents lors de cette réunion "avaient exprimé leur espoir de travailler avec l'envoyé spécial Witkoff pour étudier le plan du président".

Après bientôt deux ans de guerre contre le Hamas, l'armée israélienne a lancé le 16 septembre une importante offensive aérienne et terrestre sur la ville de Gaza, le plus grand centre urbain de ce territoire, afin d'y éliminer ce qu'elle présente comme le dernier grand bastion du mouvement islamiste Hamas.

Jeudi, le siège de l'ONU accueillera également une réunion sur l'avenir de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), accusée par Israël de complicités avec le Hamas.

"Depuis 75 ans, l'Unrwa a apporté une éducation de base et gratuite à des millions de Palestiniens réfugiés dans la région. Elle a des plans, la capacité d'accompagner un retour progressif à l'éducation dans Gaza, quand un cessez-le-feu sera décrété", a déclaré mercredi son président Philippe Lazzarini dans un plaidoyer pour son agence.

 


Frappe israélienne sur une route principale dans le sud du Liban: un mort 

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi. (AFP)
Short Url
  • La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer
  • Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort"

BEYROUTH: Une frappe israélienne contre une voiture qui circulait sur la route reliant les principales villes du sud du Liban a tué un homme lundi matin, selon le ministère de la Santé, au moment où Israël intensifie ses attaques dans ce secteur.

La frappe intervient au lendemain d'un week-end au cours duquel cinq personnes ont été tuées dans des frappes d'Israël, qui a récemment intensifié ses attaques contre le Hezbollah pro-iranien, l'accusant de se réarmer.

Selon le ministère de la Santé, "une frappe israélienne sur une voiture dans la localité de Baissariyé a fait un mort".

Un journaliste de l'AFP a vu une voiture calcinée sur la route entre Saïda, principale ville du Liban sud, et Tyr, plus au sud. Des secouristes rassemblaient des restes humains, au milieu d'un embouteillage monstre sur cette route très fréquentée.

Deux personnes avaient été tuées dimanche dans deux frappes séparées sur le sud du Liban, et trois autres samedi.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, Israël continue de mener des attaques régulières contre les bastions du mouvement pro-iranien au Liban en l'accusant de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël et les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour le désarmer, ce que le mouvement islamiste refuse.


Sanctions contre le Hezbollah: le Liban dit lutter contre le blanchiment d'argent

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change". (AFP)
Short Url
  • La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah
  • Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du Hezbollah

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a affirmé dimanche à des responsables américains en visite au Liban que son pays appliquait "scrupuleusement" des mesures pour prévenir le blanchiment d'argent et le "financement du terrorisme".

Cette déclaration survient quelques jours après que Washington a pris des sanctions économiques contre des personnes accusées de blanchir de l'argent servant à financer les activités du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah.

La visite de la délégation à Beyrouth, menée par Sebastian Gorka, le chef de la lutte antiterroriste à la Maison Blanche, intervient alors que Washington cherche à couper les sources de financement du Hezbollah, tout en continuant à exercer des pressions sur les autorités libanaises pour qu'elles désarment ce mouvement.

Dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre, M. Aoun a déclaré avoir informé la délégation que "le Liban applique scrupuleusement les mesures adoptées pour prévenir le blanchiment d'argent, la contrebande ou leur utilisation dans le financement du terrorisme".

Jeudi, les Etats-Unis, alliés d'Israël, ont imposé des sanctions à plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir "facilité le transfert de dizaines de millions de dollars de l'Iran vers le Hezbollah en 2025, en utilisant des bureaux de change".

Le mouvement "utilise ces fonds pour soutenir ses forces paramilitaires, reconstruire son infrastructure terroriste et résister aux efforts du gouvernement libanais visant à affirmer son contrôle souverain sur l'ensemble du territoire libanais", indique le communiqué du ministère américain des Finances.

"Nous avons discuté des moyens avec lesquels nous pouvons collaborer pour stopper le flux d’argent en provenance d’Iran à destination du Hezbollah et créer un Liban plus sûr et plus prospère", a déclaré dimanche sur X le secrétaire adjoint au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, John Hurley, qui faisait partie de la délégation.

En septembre, l'émissaire américain Tom Barrack avait affirmé que le groupe recevait "60 millions de dollars par mois".

Affaibli par la guerre qui l'a opposé l'an dernier à Israël, le Hezbollah est sous intense pression pour désarmer.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024, Israël continue de mener des attaques régulières contre ses bastions au Liban.

M. Aoun a appelé dimanche à "faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques".


Israël a reçu la dépouille de Hadar Goldin, tué en 2014 à Gaza

Après onze ans d'attente, Israël a annoncé dimanche le rapatriement du corps de l'officier israélien Hadar Goldin, tué en 2014 dans la bande de Gaza, remis plus tôt à la Croix-Rouge par le Hamas dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien. (AFP)
Après onze ans d'attente, Israël a annoncé dimanche le rapatriement du corps de l'officier israélien Hadar Goldin, tué en 2014 dans la bande de Gaza, remis plus tôt à la Croix-Rouge par le Hamas dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyau a indiqué que la dépouille rendue à la mi-journée par le mouvement islamiste avait été identifiée comme celle du lieutenant Hadar Goldin
  • Le Hamas a ainsi remis 24 des 28 corps retenus en otages à Gaza qu'il s'est engagé à rendre dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 10 octobre

JERUSALEM: Après onze ans d'attente, Israël a annoncé dimanche le rapatriement du corps de l'officier israélien Hadar Goldin, tué en 2014 dans la bande de Gaza, remis plus tôt à la Croix-Rouge par le Hamas dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu dans le territoire palestinien.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyau a indiqué que la dépouille rendue à la mi-journée par le mouvement islamiste avait été identifiée comme celle du lieutenant Hadar Goldin.

Le Hamas a ainsi remis 24 des 28 corps retenus en otages à Gaza qu'il s'est engagé à rendre dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 10 octobre.

"Onze ans d'attente" 

Dimanche matin, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, avait annoncé qu'elle allait remettre le corps de l'officier "trouvé hier dans un tunnel" de Rafah.

Des représentants de l'armée ont "informé la famille du soldat enlevé et tombé au combat, le lieutenant Hadar Goldin, que leur proche avait été rapatrié en Israël et son identification confirmée", a annoncé plus tard le bureau de M. Netanyahu.

"Je sais les souffrances que sa famille a endurées (...) et aujourd'hui, nous sommes unis dans la remise (du corps) à ses parents et à sa famille", a commenté M. Netanyahu sur X.

Le président Isaac Herzog s'est aussi félicité sur X du retour de la dépouille "après 11 années longues et douloureuses".

La guerre "a prouvé que, lorsque nous nous battons pour nos soldats, nous réussissons. La victoire signifie ramener tous les otages à la maison et ramener nos soldats en Israël", a déclaré pour sa part le père du soldat, Simcha Goldin.

Pour Judith Touati, habitante de Ramla, dans le centre d'Israël, "c'est un soulagement, il est temps que cette famille puisse enfin faire son deuil".

Selon l'armée, Hadar Goldin a été tué à 23 ans le 1e août 2014 pendant une mission de reconnaissance dans un tunnel près de Rafah lors d'une précédente guerre à Gaza.

"Des terroristes sont sortis d'un tunnel", ont attaqué des soldats, abattu Hadar Goldin et traîné son corps dans le tunnel, a affirmé dimanche la porte-parole du gouvernement, Shosh Bedrosian.

En janvier dernier, le corps de Oron Shaoul, tué, lui, en opération à Gaza-ville à 21 ans le 20 juillet 2014, avait été ramené par l'armée de Gaza à Israël.

Pendant des années, les dépouilles des deux soldats ont été au centre de négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue notamment de la libération de prisonniers palestiniens.

Retrouver "une vie normale" 

Quatre dépouilles d'otages restent encore retenues à Gaza, appartenant à trois Israéliens et un Thaïlandais, morts lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre à Gaza.

Au début de la trêve, le Hamas avait libéré les 20 derniers otages vivants du 7-Octobre, et remis au fur et à mesure des dépouilles des otages morts.

En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens, et rendu les corps de 15 Palestiniens tués pour chaque otage israélien décédé rendu.

En dépit de ces avancées dans l'application de l'accord de trêve, Samah Deeb, déplacée du nord de Gaza vers le centre du territoire dévasté, reste "inquiète" au vu de l'incertitude pesant sur "la prochaine étape du cessez-le-feu, qui prévoit le désarmement du Hamas et l'administration de la bande de Gaza".

"Nous nous sentons toujours prisonniers de la situation", déclare cette trentenaire à l'AFP.

"Nous voulons le retrait d'Israël. Nous voulons retourner dans nos maisons détruites (...), rebâtir les infrastructures et les écoles, et redonner une vie normale à nos enfants", abonde un autre Gazaoui déplacé, Mohammed Zamlout.

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Depuis lors, plus de 69.176 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, selon le ministère de la Santé de Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU. La guerre a plongé le territoire dans une grave crise humanitaire.